Mon regard se dirigeait vers la montre attachée à mon poignet. 8h37, je soupirais d’énervement, de frustration et de plusieurs autres sentiments pour tout dire. Pour cause ? Je n’ai absolument pas fermé l’œil de la nuit. Que je m’explique, j’avais toujours eu une vie complètement merdique. Cependant, j’avais certains hauts, et certains bats. Généralement, ça se présentait assez… Sadiquement. Tout s’arrangeait dans ma misérable vie, les choses allaient beaucoup mieux, je pouvais même parfois me surprendre à espérer certaines choses puis, ça éclatait en milliers de morceaux. Les merdes s’enchainaient alors, tentant jour après jour de me pousser à bout. Puis ça semblait allait mieux... Et rebelote. Dernièrement, eh bien, j’étais en pleine période où tout s’effondrait. J’avais également ce sentiment à la con que ce n’était que le commencement de mes emmerdes.

Récapitulons le tout voulez-vous. Premièrement, Leyla était revenu vivre à Miami. Techniquement, c’était loin d’être une mauvaise chose, au contraire, j’avais été surpris, et ravis de la voir devant ma porte. Cependant, le deuxièmement a complètement bouleversé l’arrivée de la femme que j’aimais. J’avais couché avec Nessa (qui, quant à elle, prétendait être amoureuse de ma personne). Oui, certes, c’était assez contradictoire. J’étais un homme à femmes, et ce, depuis de nombreuses années pour ne pas dire toute ma vie, ce n’était pas évident de changer du jour au lendemain. Et puis, je n’étais pas sur de le vouloir. C’était une des nombreuses parties qui faisait de moi Wayne Everden. Continuons, troisièmement, quelques jours après avoir couché avec la miss Tate, j’apprends que Noah, plus que mon meilleur ami, mon frère, avait couché avec elle. Autant dire que la colère avait fait place. J’en avais été jusqu'à le frapper, c’est pour dire. Suite à ça, je m’étais entièrement remis en question. Puis, ça avait abouti à une conclusion. Je ne me reconnaissais plus. J’avais énormément changé. Mais pas dans le sens espéré. Je m’étais tout simplement ramolli aux files des années. Ce que Nessa m’avait fait, la façon dont elle s’était servie de moi avait finalement fait resurgir le connard en moi. Celui que j’avais jadis, l’habitude d’être. Nessa en avait d’ailleurs fait les frais. Mais qu’elle ne se méprend pas, ce n’était qu’un petit aperçu. Bref, quatrièmement, et le pire de tous… Hannah, une femme que je ne connaissais à peine, clamait être enceinte de moi. Du moins, celle-ci pensait être enceinte. Cette dernière avait attendu deux mois de retard avant de se bouger le cul ! C’était consternant, et carrément hallucinant ! Il avait fallu deux putains de mois pour que celle-ci réagisse. J’en étais fou de rage. Moi ? Avoir un enfant ? Avec une inconnue en plus de ça ? Il en était hors de question. Si le gynécologue affirmerait qu’elle est belle et bien enceinte, qu’elle ne pense pas une seconde envisager de garder l’enfant. Si elle n’en faisait qu’à sa tête, qu’elle ne comptait pas sur moi pour reconnaître la.. Chose. Je n’en voulais pas. Voilà ce qui expliquait les raisons de mon insomnie. Je cogitais énormément et j’avais beaucoup trop de sentiment qui s’entrechoquait en moi. Je pouvais sentir la bombe à retardement que j’étais.

J’étais resté dehors une assez bonne partie de la nuit, j’allais finir par détruire –unenouvellefois- mon appartement si je restais à l’intérieur. Autant mettre ses insomnies à profit et faire un peu de business. Si ça m’aidait à me changer les idées, j’étais partant de toute manière. Qu’elle qu’en soit la tâche je devais dire. Je décidais donc d’entamer la journée en passant au Starbuck. Il fut un temps où j’avais l’habitude de côtoyer l’établissement chaque matin, réglé comme une horloge. Mais je devais bien l’avouer, ce n’était plus le cas depuis quelques mois.

J’entrai dans le café et me dirigeais directement vers le comptoir. J’avais probablement des cernes dus à la fatigue et aux drogues ingérées tout au long de la nuit, mais ça m’était égal. « Un café noir sans sucre. » Pas de formule de politesse, qu’est-ce que je pouvais être mal polie quand j’étais de mauvaise humeur. Je regardais un instant la serveuse, brune, assez mignonne, dommage, en temps normal je l’aurai sûrement ajouté à mon tableau de chasse. Mais avec toutes ces histoires, l’insociable en moi jouait son rôle parfaitement et s’en donnait à cœur joie.

Je patientais tout en consultant mon téléphone. Il fallait que je rencontre quelqu’un d’ici une heure. Cette personne me devait de l’argent et il n’était pas question que je la laisse tranquille. Je n’étais pas n’importe qui. J’étais respecté dans le milieu et réputé pour la qualité de mes services. Ce n’est pas des petits merdeux qui allaient me marcher dessus. Les payements devaient être réglés en temps et en heure. En effet, il était très rare que je fasse des exceptions. Je me salissais bien souvent les mains à cause de ça. Mais c’était les risques du métier. Il fallait s’imposer, sinon, vous vous faisiez bouffer. Pas la peine de préciser que j’avais bâti une certaine réputation que peu de gens se risqueraient à contredire. Bref, je patientais en ne faisait pas attention à la jeune serveuse, ni même le peu de clients que je pouvais apercevoir. Il était assez tôt le peu de gens qui débarquait au café entrais, prenais leur café, puis repartais. Quelques instants plus tard, la brunette me servait ma commande. Je n’y faisais toujours pas attention jusqu’à ce que celle-ci me complimente. Je levais alors mon regard jusqu’à cette dernière. Elle avait l’air assez secouée à vrai dire. Gênée également. Je ne comprenais pas forcément. « Merci. » lançais-je en fourrant mon téléphone dans la poche de mon jean. Je réglais mon café, puis la serveuse rejoignit une jeune femme blonde. Je les regardais un instant avant de secouer la tête. Bizarre cette fille.

Finalement, je décidais de m’asseoir à une table relativement proche des jeunes femmes. Je n’avais pas prévu de boire mon café en ses lieux, mais j’avais changé d’avis. J’avais bien besoin de me poser quelques minutes. J’avais été debout toute la nuit et de toute manière mon rendez-vous de tout à l’heure n’était pas si loin du Starbuck. Autant patienter ici. Je ressortais mon téléphone, consultant mes mails. Cependant, je ne put m’empêcher de rediriger mon regard vers les jeunes femmes. La blonde me regardait. J’étais assez perturbé. Son visage m’était familier. Mais je n’arrivais pas à me souvenir d’elle. C’était peut-être une de mes conquêtes d’un soir ? Mh, non, je n’oublie pas aussi facilement les visages. J’ai une assez bonne mémoire contrairement à ce que penserai les gens sur les drogués. Les a priori vous savez… Je buvais une gorgée de mon café. Rien de tel pour diminuer la mauvaise humeur. Même si elle était toujours belle et bien présente.