L’angoisse était telle qu’il se moquait éperdument que Derek ait agi comme un idiot : certes il lui en voulait mais cela viendrait plus tard, bien plus tard. Ils auraient tout le temps d’essayer de remonter la pente et soigner le milliardaire de ses travers avec l’alcool. Le plus urgent pour l’instant était de le soigner, de chasser cette pneumonie naissante dans ses poumons et de le voir aller mieux. Il avait maigri, avait le teint affreusement pâle et les yeux rougis : Thompson détestait le voir ainsi et se rendre compte que le brun était capable d’aller à de telles extrémités parce qu’ils avaient rompu. A ses yeux ce n’était pas là une preuve d’amour mais au contraire un manque de jugement effarant. Croyait-il qu’en étant dans cet état, cela ferait revenir l’homme qu’il aimait plus vite ? Cherchait-il à éveiller sa pitié ? En tout cas c’était loin d’être réussi, même si l’esprit de Thompson était tout entier concentré sur sa remise en forme.
Ils furent conduits à l’hôpital le plus proche et on demanda à Thompson de s’écarter dès qu’ils descendirent le brancard, ce qui était normal : il accepta d’être mis de côté pour l’instant parce que la priorité allait à Derek, et il se rongea les sangs tout le temps que les médecins se chargèrent de leur précieux patient, avant de soupirer de soulagement quand on l’autorisa de nouveau à entrer dans la chambre qu’ils avaient apprêté et qui témoignait de l’invité V.I.P. qui y reposait : si personne n’avait su que Derek était un généreux donateur de l’hôpital, tout le monde s’en serait douté en entrant dans cette chambre.
On lui expliqua le fonctionnement du lit et surtout du bouton d’appel d’urgence, au cas où, et on le laissa là avec Derek allongé sur ce lit, transfusé de partout et recouvert d’épaisses couvertures pour réchauffer son corps transi. Thompson s’approcha et posa un regard contrit sur lui, laissant le silence retomber et l’atmosphère se calmer un peu. Il ne prit pas tout de suite une chaise, restant à côté du lit, debout, et quand enfin Derek prit la parole, il eut un petit sourire désolé. Il tendit la main et récupéra la sienne sous les couvertures pour la serrer avec tendresse.

« Non. Je n’en vois pas l’utilité. »

Ses doigts se nouèrent à ceux de Derek et il jeta un coup d’œil à l’électrocardiogramme comme pour s’assurer que tout irait bien désormais.

« Ils vont te soigner et probablement te proposer un traitement contre ton alcoolisme. Et tu le suivras parce que tu es allé trop loin cette fois-ci, Derek. Tu reprendras une vie normale, tu retourneras travailler et gagner plein d’argent comme tu sais si bien le faire… Tu continueras ta vie, comme d’habitude. »

Il se pinça la lèvre inférieure et pencha légèrement la tête en le regardant :

« Et moi, je vais continuer la mienne : la boutique fonctionne bien même si ce ne sont que les débuts, et je sens que j’arriverai à me dégager un salaire acceptable ce mois-ci. De quoi payer le loyer et les factures, mener une vie normale sans retourner à la rue. Grâce à toi en grande partie, c’est bien vrai. Pour cela je t’en serai éternellement reconnaissant. »

S’il sentit son cœur se serrer de douleur, il préféra ne pas en tenir compte : il fallait que Derek comprenne… Une bonne fois pour toute.

« Et quand je vois l’enfant que tu continues d’être, incapable d’agir en homme, je comprends que j’ai choisi la bonne solution en m’éloignant de toi. Tu as juste besoin de grandir Derek. Et pas de mes sermons et de ma morale stupide. »

Watts se sentait perdu, avait mal au cœur d'être en présence de Thompson, parce que l'ambiance dans la pièce n'en était que plus lourde pour lui. Il savait qu'il avait mal agit à bien des égards. Avoir recommencer a boire ne fut pas sa plus brillante idée. Ne pas avoir fait attention à sa santé, cela ne rajouta guère à ce qu'il devrait faire. Soupirant, il avait juste besoin qu'on lui remonte les bretelles, en fait, quand il demanda si Thompson allait le faire, s'était parce qu'il en avait besoin tout simplement. « Non. Je n’en vois pas l’utilité. »[/b] Les sermons avaient leur utilités. Ça aidait à un homme aussi fier que Watts de remettre ses pieds sur terre. Voyant qu'on s'en fichait, il eut un petit soupire, laisser pour compte. Thompson ne semblait même plus voir que s'était seulement ainsi que Watts avançait réellement dans sa vie.

''- hmmm... je vois... ''

Derek avait toujours aimé se faire sermonner par Thom, ravoir les idées claires, voilà a quoi un bon sermon pouvait l'aider. Une petite remise en place de ce qu'il devrait vraiment faire, ou quelque petit con il avait été. « Ils vont te soigner et probablement te proposer un traitement contre ton alcoolisme. Et tu le suivras parce que tu es allé trop loin cette fois-ci, Derek. Tu reprendras une vie normale, tu retourneras travailler et gagner plein d’argent comme tu sais si bien le faire… Tu continueras ta vie, comme d’habitude. » Il était ironique de l'entendre parler. Comme si sa vie avait un but. Il avait perdu ce qui l'animait réellement. Tout ça parce qu'il l'avait choisit lui, peut-être qu'au final être revenu ici a Miami pour laisser Thompson dans la rue avait été que leur destin. Après tout, même réunit, ils n'étaient visiblement pas fait l'un pour l'autre. « Et moi, je vais continuer la mienne : la boutique fonctionne bien même si ce ne sont que les débuts, et je sens que j’arriverai à me dégager un salaire acceptable ce mois-ci. De quoi payer le loyer et les factures, mener une vie normale sans retourner à la rue. Grâce à toi en grande partie, c’est bien vrai. Pour cela je t’en serai éternellement reconnaissant. » Les gens avaient beau lui dire que quelque part, il les avait aidé, mais à quoi bon cette reconnaissance si s'était pour se retrouver seul. Le seul souhait de Derek était de retrouver sa relation avec cet homme. Tout le reste, on l'avait compris, ce n'était que de l'artifice. Le travail ou l'argent, tout cela ne signifiait rien si on ne pouvait pas seulement le partager avec un être qu'on aimait. Et pourtant, Thompson lui redemandait de retourner à son ancienne vie. De reprendre sa vie d'homme affaire qui n'avait rien d'autres que de meilleur à faire que de détruire de plus petite compagnie pour le profit financier de la compagnie. Ce n'était pourtant pas ce qu'il souhaitait pour lui. Devait-il lui avouer que cela ne l'intéressait pas? Tout ce qu'il voulait s'était lui? Non, ça aurait été égoîste de sa part et probablement que ça lui aurait fait du mal de l'entendre. Oublions, et ravalons nos désirs les plus sincères, Thompson n'avait pas a enduré ses commentaires sur l'amour qu'il ressentait pour lui. « Et quand je vois l’enfant que tu continues d’être, incapable d’agir en homme, je comprends que j’ai choisi la bonne solution en m’éloignant de toi. Tu as juste besoin de grandir Derek. Et pas de mes sermons et de ma morale stupide. » Grandir? C'est plutôt sa relation avec Thompson qui lui avait redonné le plaisir de la jeunesse. Fait oublier qu'il n'y avait pas que le travail, et là, on lui disait que tout cela était mal? Il ne comprenait plus grand chose et détourna le regard, les yeux rivés sur un point imaginaire qui semblait présent sur le mur immaculé de la chambre. Dans un long soupire, sa main se retira très lentement de celle de Thompson.

''- Désolé, d'avoir un jour souhaité faire autre chose que de simplement travailler à m'en tuer à petit feu. Je vivais enfin heureux prêt de toi, mais qu'importe. Tu as raison... je vais me reprendre en main et ne plus jamais être ce petit garçon qui palpitait de joie à la pensée de te revoir chaque jour après le travail.''

On allait aussi prendre la décision de se retrouver un homme de main. Il ne faisait plus confiance a George mais il lui faudrait tout de même une personne pour le seconder. Certes, George connaissait déjà toute ses us et coutumes mais la confiance qu'on avait brisé ne pourra jamais être réparer. Respirant a fond, Derek attrapa un mouchoir pour y laisser tomber des mucus, puis il se recoucha. Il allait devoir surmonter sa relation avec Thompson, passer à autre chose. Quelque part, il doutait d'y arriver, mais avait-il d'autres choix?

''- Je te remerci d'être venu, mais je pense que je vais m'en sortir. Comme tu dis, on doit arrêter de prendre les choses en main à ma place.''

Thomspon avait décidé de mettre fin à leur relation, alors on devait accepter et vivre sans lui. Et comme Derek n'était pas réputé pour avoir des amis, il faudra donc accepter de ne plus jamais revoir son ex de manière amicale. De toute manière, cela serait bien trop douloureux. C'était à la fois un choix déchirant mais le plus adulte à pouvoir prendre. Le laisser partir, après tout, c'est Thom lui-même qui venait de lui demander d'arrêter de faire l'enfant. D'ailleurs, on remonta lentement les couvertures autour de lui et ferma les yeux. Il ne prenait pas cette décision de gaieté de cœur, s'était trop déchirant, mais il se devait de le faire. Bien que quelque part, il aurait préféré se battre pour Thompson. Peut-être le devrait-il. Lui crier après qu'il n'accepterait jamais cette décision, parce que cela ne lui faisait pas plaisir. Aller, dit-lui, dit que tu lui ments depuis tout à l'heure. Que jamais tu n'accepterais de le quitter, de le laisser tomber.

''- Si jamais tu as besoin de conseil pour tes affaires, n'hésite pas à me demander quoi que ce soit.''

Non, espèce de con, dit-lui plutôt que tu l'aimes, que tu bois parce que sans lui la vie n'a plus de sens, qu'il t'a changé et que plus jamais on ne saura être un homme d'affaire sans cœur où seul comptait les millions investit. Derek n'était plus cet homme là, alors comment faire pour y retourner? Parce qu'il le devait tout simplement.

''- Par contre, je dois me reposer...''

Et qu'il avait surtout envie de sangloter dans son coin, et ne pas être vue par celui qui le poussait ainsi à se détruire et ne plus vouloir profiter de la vraie vie. Il devrait plutôt retourner jouer les comédiens, et faire le bon samaritain seulement pour que les gens croient qu'il est bon quand son seul plaisir sont les billets verts. Derek se tourna sur le côté, il ne voulait plus faire face a Thompson qui venait de lui faire encore un peu plus de mal.

Il lui en voulait terriblement, s’en voulait aussi de ne pas avoir pu anticiper la descente aux enfers de Watts et… il l’aimait toujours autant, malgré tout. Quand il le vit se tourner sur le côté en refusant la discussion, quand il lui fit comprendre avec cette incomparable moue d’enfant qu’il voulait qu’il parte, Thompson sentit son cœur se serrer et trembler d’amour pour cet homme-là. Cette barrique d’alcool capable de boire jusqu’à en tomber malade, de finir gisant au fond d’un canapé et plus mal que jamais… Cet homme incapable de supporter leur rupture au point d’en devenir presque suicidaire.
Sauf que c’était trop facile de ne pas l’écouter, de faire comme si Thompson n’avait rien dit et tenter de le faire culpabiliser de la sorte !  Oui ils vivaient heureux et c’était Derek seul qui avait tout gâcher ! Lui et ses impossibles caprices, lui et ses infidélités, lui et cet alcool qu’il tentait de cacher mais qui avait fini par réveiller quelques doutes en Thompson. C’était un tout qui avait progressivement détérioré leur relation au point d’en arriver à cette extrémité là.
Et pourtant, Thompson l’aimait comme un fou.

Il regarda sa main désormais seule sur les draps, que Watts avait sciemment repoussé, et il soupira.

« Tu vivais heureux près de moi, vraiment Derek ? Pourtant, tu es allé voir ailleurs. Tu ne cessais de me critiquer parce que je n’avais pas d’argent. Tu m’as offert la pire Saint-Valentin du monde… »

Un petit sourire triste se dessina sur ses lèvres à cette évocation alors que son regard se perdait sur les draps blancs du lit d’hôpital. Tant de souvenirs… Mais la plupart comprenaient un Derek ivre mort et des insultes qui avaient mis du temps à s’éteindre.  

« Tu m’as sorti de l’enfer et je t’en serai à jamais reconnaissant, même si je crois que dans le fond, tu n’as jamais vu en moi que la pute du club, et rien d’autre. Et moi je t’ai aidé avec tes problèmes d’alcool même si dans le fond, j’ai été pire que le remède et je t’ai fait replonger aussi sec. On… on se détruit ensemble Derek. On se fait trop de mal et… »

Il se racla la gorge, refusant de céder à l’émotion qui le tenaillait. Il allait trop loin, il avait promis de ne donner aucun sermon à Watts et voilà qu’il étalait son cœur devant lui. Il était ridicule et il devait arrêter ça avant que tout ne dérape. Se reprenant, il releva le menton et posa son regard sur la forme allongée sur le lit.

« Pardonne-moi, je dis des choses insensées. Je ne t’ennuierai plus Watts, tu as ma parole. Soigne-toi et essaye d’arrêter l’alcool. Si ce n’est pas pour moi, au moins pour toi et ceux qui t’entourent. Je… »

Il ferma son poing sur les draps blancs et s’obligea à se taire : il avait dit suffisamment de bêtises ainsi.

« Au revoir. »

« Tu vivais heureux près de moi, vraiment Derek ? Pourtant, tu es allé voir ailleurs. Tu ne cessais de me critiquer parce que je n’avais pas d’argent. Tu m’as offert la pire Saint-Valentin du monde… » Le pire? Derek n'aurai jamais été jusqu'à dire que c'était le pire de toute sa vie. Bien sûr, il ne s'était pas révélé être le meilleur des Don Juan, mais comment pouvait-on dire qu'un début de relation était le pire des événements qu'on avait pu vivre. Ce jour où il avait demandé à Thompson de vivre avec lui, de se lier en amour avec lui? Était-ce là, la pire des choses qui auraient pu arriver ce jour là? D'accord, il avait eut cette fichue chicane, mais au final, avec cette prise de bec, les deux hommes s'étaient officialisé. Et tout ça... le pire des St-Valentin. Derek grogna, mécontent qu'on puisse être aussi méchant, mais il termina le tout avec une petite toux. De quoi rattraper et masquer sa colère qui venait d'apparaître. Il aurait pu lui crier après, lui demander comment il pouvait dire une telle abomination. Outre que Derek ne souhaitait pas rajouter d'huile sur le feu et ravala sa fierté. Surtout que l'homme derrière lui, ne semblait pas en avoir terminer avec le sermon. « Tu m’as sorti de l’enfer et je t’en serai à jamais reconnaissant, même si je crois que dans le fond, tu n’as jamais vu en moi que la pute du club, et rien d’autre. Et moi je t’ai aidé avec tes problèmes d’alcool même si dans le fond, j’ai été pire que le remède et je t’ai fait replonger aussi sec. On… on se détruit ensemble Derek. On se fait trop de mal et… » Forte envie de lui mettre son poing dans le nez, Thompson avait tout faux, complètement faux. Jamais on ne l'avait vu comme une pute, on l'agaçait certes avec cela, mais ce n'était jamais pour le rabaisser ou autre chose. Thom était le plus extraordinaire des hommes que la terre puisse porter. « Pardonne-moi, je dis des choses insensées. Je ne t’ennuierai plus Watts, tu as ma parole. Soigne-toi et essaye d’arrêter l’alcool. Si ce n’est pas pour moi, au moins pour toi et ceux qui t’entourent. Je… » Toujours ce fichu nom, ce Watts qui sonnait pire que du venin de serpent à son oreille. Il en avait plus que marre d'être vu comme un moins que rien au vue de cet homme-là. Qui n'avait même pas la décence de l'appeler par son prénom. À croire qu'il le voyait seulement comme un objet sans valeur. Énervé plus que jamais, Derek avait le sang qui bouillonnait en lui. Il en avait plus qu'assez de laisser passer sans rien dire, jouer les gentils comme si les paroles ne le blessaient pas. Lui avait préféré se taire plus que d'étaler ses peines, mais Thompson lui ne manqua pas de le faire. « Au revoir. » Laisser couler, c'est ce qu'il devrait faire, mais ce au revoir; deux petits mots qui signifiaient qu'on ne le reverrait peut-être jamais. Derek soupira, abandonnant l'idée de se taire. Lentement son corps se retourna pour attraper la main de son ex, comptant visiblement le retenir.

''- Ça suffit, tu me fais souffrir là. Ok, notre St-Valentin a été de la grosse boulshit, mais je te signale tout de même que le même jour, nous nous sommes avoué nos vrais sentiments. Alors merde, comment peux-tu oser dire que c'est le pire de toute ta vie? Il était peut-être pas tout blanc, mais je pense que tu pourrais avoir plus de respect envers nos sentiments.''

Derek lui écrasa presque les doigts tellement il était en colère, si remonté qu'on ne voit pas plus que le pire des St-Valentin.

''- Je t'ai aimé, demander de sortir avec moi, et toi tu dis que c'est la pire des choses qui pouvaient t'arriver? Putain, ton irrespect envers moi est donc sans limite? Arrête, de croire que je t'ai toujours vu comme une pute, parce que ça n'a jamais été le cas, je blaguais, me moquait gentillement de toi... enfin outre quand j'étais ivre, mais là ce n'était pas pareil... mais ajeun, pour moi, j'étais même très fier de sortir avec toi. Jamais je n'aurais eut honte à sortir avec une ancienne pute, qui a dû le faire par survie et parce que sa vie avait mal tourné. J'ai même toujours aimé ce côté là de toi, et j'étais fier de toi, de tout ce que tu as été incapable d'endurer pour essayer de t'en sortir. Tu es un homme tellement fort, McMillian. Voilà, comment je te vois.''

Sa main s'était mise a tremblé et il avait bien sûr arrêter de serrer celle de Thompson et lentement il se retourna vers lui.

''- J'ai pas recommencé la boisson à cause de toi, c'était... avant... parce que j'ai perdu Violette, et moi... tout... tout... ma famille était... j'ai tout perdu a cause d'eux... je suis revenu ici.... t'aie quitter pour eux... et... et... tu es le seul qui importe... qui me donne la vraie force de vivre. Pour toi, j'avais arrêté de boire... sans toi... Thompson je ne suis plus rien, je t'aime beaucoup trop... s'il te plaît ne part plus...''

Cette fois, il éclata vraiment, pleurant à ne pas savoir s'en cacher, tirant le bras vers son torse qui était si douloureux. Il voulait le garder, qu'il veille sur lui, et s'occupe de sa personne, parce que Thompson était tout ce qui lui importait.

''- J'avais si honte d'avoir replonger... j'étais incapable de te l'avouer parce que tu méritais pas que je fasse ça... rhooo... Thom... j'suis un moins que rien... je t'ai toujours blessé et je mérite sûrement ce qui m'arrive...''

Il n’eut pas le temps de partir : la main de Derek surgit et le retint, l’obligeant à écouter sa colère et sa rancœur. Il se figea quand Watts l’accusa d’irrespect, quand il s’énerva et lui fit comprendre qu’il était allé trop loin. C’était sans doute vrai mais Thompson en avait tellement sur le cœur, et il n’arrivait pas à pardonner à Derek ses tromperies. Oui ils s’étaient avoués leurs sentiments durant la Saint-Valentin mais comment oublier l’affreuse scène que le brun lui avait fait juste avant qu’il ne parte, qu’il ne quitte la chambre d’hôtel furieux et blessé dans son amour-propre ?
Mais quand Watts enchaîna, quand il lui avoua combien il avait été fier et impressionné par ses efforts, Thompson se détendit progressivement et sentit une boule d’émotion lui enserrer la gorge. Derek ne lui avait jamais dit ça… Il avait toujours gardé secret ce qu’il pensait de lui, même si cela se trahissait parfois dans ses gestes et sa façon de le regarder, mais à force de l’entendre blaguer sur son ancien ‘métier’, Thompson avait bêtement fini par croire qu’il ne voyait réellement en lui que cela et… Il se sentit terriblement bête tout d’un coup. Bête et ingrat. Il devait tant à Watts… A commencer par sa liberté et le fait d’avoir cru de nouveau en l’amour, lui qui avait été brisé par tant de divorces catastrophiques.

Il posa un regard ému quand l’homme d’affaire se retourna vers lui et l’écouta religieusement avant de sentir son cœur se briser quand il lui demanda de ne pas partir et se mit à pleurer. Il se précipita sur le lit, s’y assit et prit Derek dans ses bras, le serrant contre son torse pour lui montrer qu’il était là et ne bougeait pas. Il cacha ses larmes pour mieux recueillir celle de Derek, déposant des baisers sur son front, essayant de le soutenir de toute la force de son amour.

« Pardonne-moi Derek. Pardonne-moi de ne pas avoir compris, de ne pas avoir été là quand tu avais besoin de moi. Je suis là désormais et je ne bouge plus, jusqu’à ce que tu sois guéri et que tu sortes d’ici. Je reste à tes côtés. »

Il le serra contre lui un long moment, le berçant à moitié, essayant de lui communiquer sa force et son amour. Il déposait de temps en temps un baiser sur son front ou dans ses cheveux, incapable de rester loin de lui plus longtemps.

« Tu… »

Il déglutit et osa enfin se lancer, conscient que ce qu’il allait dire risquait de changer pas mal de choses entre eux.

« Tu es et resteras l’homme de ma vie Derek. Tu es quelqu’un de formidable, s’il te plaît, ne te rabaisse pas ainsi, pas toi. Tu ne mérites pas d’être malade ni tout ce qui t’arrive, non. Je ne voulais pas de ça, crois-moi : j’aurai préféré que… que tu arrives à t’en sortir. Mais je suis là et on va te guérir. »

Il passa tendrement sa main dans ses cheveux et lentement l’obligea à se rallonger sur le lit d’hôpital, gardant sur lui un regard inquiet.

« Le plus important c’est que tu sois sur pied. Le reste ne compte pas pour l’instant. Je vais rester à tes côtés, je te le promets. »

Les deux hommes avaient besoin d'une discussion entre eux, et dire qu'il fallait toujours se retrouver à l'hôpital pour que cela ait lieu. S'en était presque amusant à constater, ou alors, cela signifie que pour que leur couple fonctionne, il faudrait seulement plus de conversation, où alors avoir des rencontres de couple une fois par semaine. Un terrain qu'on aurait dû penser avant d'être là où nous étions maintenant. Enfin, ne révassons plus, ils n'avaient pas besoin de telle rencontre et probablement jamais. « Pardonne-moi Derek. Pardonne-moi de ne pas avoir compris, de ne pas avoir été là quand tu avais besoin de moi. Je suis là désormais et je ne bouge plus, jusqu’à ce que tu sois guéri et que tu sortes d’ici. Je reste à tes côtés. » Nouveau plan; ne jamais guérir et rester dans cet hôpital a jamais. Une brève idée de folie qui naquit dans l'esprit de Derek mais il se ravisa bien rapidement. Cela ne serait pas logique et complètement puéril. Non pas qu'il ne l'était pas, mais il avait certaine limite qu'on ne franchirait jamais. Il se permit néanmoins d'effleurer ce plan, imaginons quelques maladies qu'on pourrait s'inventer, des brusques gastriques, aux reins ou autres. Après tout, avec son âge ça ne saurait tarder, mais non, Derek était un homme en forme et jamais les médecins n'entreraient dans son jeu. Un bref petit soupire et il préféra garder la main de Thompson tout prêt de sa poitrine. Le mieux fut quand l'homme l'attira contre lui, le serrant contre le torse. On viendra s'y blottir, comme un aimant attirer par son pôle contraire et on soupira un peu. « Tu… Tu es et resteras l’homme de ma vie Derek. Tu es quelqu’un de formidable, s’il te plaît, ne te rabaisse pas ainsi, pas toi. Tu ne mérites pas d’être malade ni tout ce qui t’arrive, non. Je ne voulais pas de ça, crois-moi : j’aurai préféré que… que tu arrives à t’en sortir. Mais je suis là et on va te guérir. » Il se mordit les lèvres, pourtant Thompson savait que la solitude le poussait vers la boisson, pourquoi maintenant ça aurait été différents d'avant, surtout qu'il avait perdu encore plus important. Un amour si puissant qu'il serait prêt à tout abandonner pour lui. Bien sûr, cela n'arrivera jamais, Derek aimait bien trop sa renommée et sa richesse pour réellement s'en départir. Pourtant, il ne pouvait s'empêcher de douter, de ce dire qu'il n'était pas un bon père, ni une bonne connaissance. Combien de famille a-t-il lui-même détruit pour se retrouver là où il était présentement, Sûrement de nombreuse, tout cela pour une question d'argent. Toujours l'argent, mais elle ne nous avait emmené nulle part. Un nouveau soupire et il se lova encore davantage, bien qu'il fut tout lentement repoussé vers le lit. Comme un bébé, il se débats, mais il n'a plus aucune force et le revoila sur le dos. « Le plus important c’est que tu sois sur pied. Le reste ne compte pas pour l’instant. Je vais rester à tes côtés, je te le promets. » Non, Derek n'était pas d'accord, le plus important était qu'ils se retrouvent l'un l'autre, mais nous ne pouvions espérer autant, alors il ravala son malaise, et fit tout de même la pire des moues enfantines et puérils qu'il pouvait tirer.

''- Et tu sais... pour l'enfant... sache que je ne voulais pas qu'on ait une discussion à ce propos avant que je sache si j'étais le père. Je te l'ai jamais dit un jour, ce genre de chose m'arrivait tout le temps, et c'est quelque chose que j'ai toujours gérer à l'amiable, car les femmes inventaient toujours sans que j'en sois le père. Nous avions tellement d'autres problèmes que je ne voulais pas en rajouter un autre pour une histoire qui aurait pu ne rien être de plus qu'une gamine voulant de l'argent et faire fâcher son père.''

Il était malgré tout le père du petit gnome d'Éliza et il allait sûrement en prendre toute les responsabilités, mais là encore, il ne savait pas. Pour le moment, il n'y pensait qu'à moitié mais il avait eut besoin de dire tout cela à McMillian. Lequel, il espérait allait accepter son point de vue.

''- Je n'aime pas discuter de chose sans importance qui nous aurait sûrement fait du mal car ce n'était même pas réel... ''

Une légère toux le prit, la gorge se bloquant encore et il toussa plus fortement en se redressant en position assise.

Il resta assis sur le lit d’hôpital, à réconforter cet homme qu’il avait aimé passionnément et qu’il aimait toujours, quoiqu’il puisse en dire ou faire. Derek, c’était le seul qui ait jamais compté et le seul qui compterait jamais : il était l’alpha et l’oméga, et sans lui, la vie n’avait plus vraiment de goût. Ils s’étaient séparés en mauvais termes : Derek était furieux et blessé, et Thompson avait enragé de le savoir revenu à ses anciens travers. Mais de le revoir aussi affaibli sur ce lit, c’était trop pour Thompson qui sentait son cœur s’ouvrir de nouveau pour cet homme qui avait tant compté. Il se pencha et le berça, s’appliquant à chasser ses larmes avant de le reposer sur l’oreiller du lit d’hôpital, encore secoué et ému de le voir aussi faible. Il devait reprendre des forces avant tout et il se promit de revenir aussi souvent que possible le voir à l’hôpital, de prendre soin de lui à son tour comme Watts avait pu le faire à une époque… Cela avait été bref, mais… Mais Derek avait toujours eu un cœur en or et il aurait été fou de l’avoir oublié !

Doucement sa main vint caresser la joue de son ex dans un geste tendre et il l’écouta religieusement, lui souriant doucement pour mieux le réconforter. Elle remonta sur son front, remis en arrière une mèche, délicatement, puis revient sur sa barbe vieille de quelques jours. Il n’avait pas pris soin de lui et le voir dans cet état le traumatisait plus qu’il ne l’aurait cru. Il tenait à retrouver le Derek d’avant, celui qui respirait l’assurance, qui lui souriait, qui semblait tellement heureux… Comme un gamin. C’était ce Derek-là dont il était tombé amoureux.

« Je comprends Derek. Je comprends même si j’aurai préféré que nous en parlions ensemble, que tu ne gardes pas cette angoisse pour toi tout seul… A quoi cela sert un petit-ami si on ne lui dit rien ? Je t’aurai aidé dans cette épreuve, je t’aurais conseillé, on aurait attendu les résultats ensemble. »

Mais du coup, un bébé était en route, un bébé dont il était le père. Un futur Watts qui viendrait envahir la vie de Derek. Une vie où Thompson n’avait sans doute plus sa place, pas après les mots qu’ils s’étaient échangés. Quelque chose était brisé entre eux, une confiance qu’ils n’étaient pas prêts de retrouver.

Derek se mit soudain à tousser, il se redressa en position assise et les machines s’affolèrent, émettant des bips sonores qui firent venir deux infirmières rapidement.

« Monsieur veuillez sortir je vous prie. »
« Mais… »
« Monsieur, à moins que vous soyez de la famille, vous ne pouvez pas rester. Etes-vous de la famille ? »

Le regard de l’infirmière était direct, exigeant, et celui de Thompson commença à paniquer : il avait été son conjoint mais désormais…. ? Il regarda Derek s’étouffer, soutenu par la deuxième infirmière alors que l’autre tentait toujours de le chasser et il déglutit. Il aurait aimé être là, le soutenir, mais… Il n’était plus rien pour lui désormais.

« Non. Je m’en vais, c’est bon. »

L’infirmière hocha la tête et lui indiqua la sortie avant d’aller s’occuper de Derek.

« Je reviendrai Derek ! » lâcha-t-il avant qu’on ne lui ferme la porte de la chambre au nez.

Monsieur Watts avait retenu une chose de cette rencontre, qu'il avait devoir arrêter de faire l'enfant, et donc de prendre ses responsabilités. Toute sa vie, il s'était reposé et trouvé la force dans les gens qu'il aimaient, mais ses derniers n'étaient plus très présent pour lui. Soit mort ou l'avait abandonné. Il allait malgré tout encore une fois écouté Thompson, à croire qu'au final, jamais il ne pourrait vivre seul. Ce dernier, lui demandait de reprendre sa vie en main, d'arrêter de se détruire à l'alcool. S'était la deuxième fois dans sa vie qu'il lui imposait cela. Et cette demande, jamais il ne pourrait la lui refuser. Peut-être que cette fois, Derek allait enfin arrêté. Le plus difficile serait sûrement de se battre seul, mais il allait sûrement y arriver. Il le devait pour le souvenir de l'amour qu'il portait pour Thompson. Bien qu'en premier lieu, il allait devoir se soigner de cette pneumonie. Le malade voulut malgré tout expliquer les choix qui l'avait mené à ne pas parler de ses soucis à Thompson, peut-être ce dernier pourrait-il lui pardonner, comprendre que pour Derek, que certaine chose qui était arrivé n'était que secondaire. Que l'arrivée de cet enfant, ne serait qu'un tracas que le jour que cela arriverait, et pour le reste... sa tromperie avec Lily-Anne, le lui avoir avouer ne l'aurait que propulsé à une séparation. Là-dessus, il ne s'était pas trompé, Derek ne se trompait même que très rarement. Bien qu'au final, il regrettait un peu son geste de s'être offert une dernière fois à la femme aimée. « Je comprends Derek. Je comprends même si j’aurai préféré que nous en parlions ensemble, que tu ne gardes pas cette angoisse pour toi tout seul… A quoi cela sert un petit-ami si on ne lui dit rien ? Je t’aurai aidé dans cette épreuve, je t’aurais conseillé, on aurait attendu les résultats ensemble. » Il pencha doucement la tête, encore à 45 ans, il avait des choses à apprendre de l'amour. Peut-être devrait-il apprendre à parler davantage, à discuter de ses problèmes. Oui il le devrait, encore une chose à devoir travailler sur sa personne.

Il tenta de lui répondre qu'il ferait des efforts, qu'il le lui promettait mais quand il voulut de nouveau parler, sa voix se cassa et il commença a toussé. Les émotions étaient peut-être trop forte et avoir pleurer avait fait causé une boule dans sa gorge qui n'était pas pour aider son état actuel. Perdant son souffle, l'oxygène lui manquait cruellement et les machines furent les premières a remarqué son malaise. Signalant le tout, les infirmières feront leur entrée dans la pièce. L'une qui tenta de le faire se calmer, devoir lui imposer le repos. Et l'autre, mis Thompson en dehors de la chambre. On mit Derek sous oxygène et un peu de morphine pour l'aider à dormir ou plutôt le lui imposer. Il devait se reposer pour que sa fièvre arrive enfin à baisser.

Derek fut interdit de toute visite pour les quarante-huit prochaines heure, il était sous antibiotique complet, et le pire s'était qu'en même temps il était dans un sevrage d'alcool. Même s'il avait voulut cacher au médecin son soucis d'alcoolisme il en fut bien incapable. Ce fut donc des jours se torture pour lui, et quand sa fièvre fut tombé, qu'il prenait enfin du mieux, il devait endurer le calvaire du manque de boisson. Il était trop faible pour quitter l’hôpital et on lui conseilla divers traitement. Pour le moment, Derek était surtout sur des anti-inflammatoire et anti-douleur, donc un peu dans les vapes. Chaque jours étaient suivis de divers radiographies et on le suivait de prêt.

Une semaine d'hospitalisation et enfin on lui permit des visites, bien que très courte, et le médecin ne fut pas dupe, la personne qui allait pouvoir venir allait devoir montrer ce qu'il apporterait avant d'entrer dans la chambre. Comme quoi, on n'était pas dupe et on se doutait que Derek tenterait d'entrer de l'alcool en douce. Bien que non, c'était mal le connaître, jamais il n'en demanderait à Thompson, le seul qui de toute manière risquait de venir le voir. En fait, il lui envoyer un message comme quoi il pouvait passer, que les visites lui étaient permises. L'homme d'affaire espérait qu'il le fasse, car bientôt il pourrait sortir, mais le soucis était que sa santé était des plus fragiles. Et comme Derek sait à peine s'occuper de lui-même, il avait besoin de savoir s'il pouvait encore compter sur George, et pour se faire on va demander a Thompson de voir si cela était encore possible, ou bien que si son vieil employé le détestait pour l'avoir congédié. On allait testé le terrain avant d'appeler a croire qu'il a peur d'avoir même perdu son bras-droit.