take care

Sky & Léo

Je la raccompagnais chez elle, alors qu'elle avait rendu dans le parc. La chimio lui faisait cet effet là, cette satanée maladie la tuait à petit feu et je le voyais de mes propres yeux. Pourtant, je ne voulais pas y croire une seule seconde. Je voulais rester fort pour elle, pour qu'elle reste forte à travers moi. Mais là, alors que je la portais pour aller jusque chez elle, je commence à avoir peur. J'ai peur de la perdre. J'avais perdu mes parents sans crier garde, sans le savoir, alors que j'avais été lâche, désobéissant - un mauvais fils en somme. Je n'avais jamais eu la chance de leur dire combien j'étais fier d'être leur fils, combien je les remerciais pour tout ce qu'ils avaient fait pour moi, combien j'étais reconnaissant et désolé d'avoir agi ainsi lors de mon adolescence. Je n'aurais jamais fini comme ça, si je n'avais pas fais tout ce cirque et amener les services sociaux à la maison. Je ne serais pas si mauvais, je ferais sûrement encore des études, je serais brillant, je mériterais Mackenzie et surtout peut-être que je pourrais sauver ma sœur, ma grande sœur. Certes, elle n'aurait pas été là pour me donner la morale, me dire ce que je devais entendre alors que je ne l'écoutais pas, mais je sais qu'elle aurait été là pour autre chose et qu'elle aurait fait les choses biens. Tout cela pour mes parents et surtout pour l'amour que je portais à Sky, je voulais tout lui rendre avant qu'il ne soit trop tard. Evidemment, l'idée même de la perdre me rendait fou. J'étais là, chez elle, à faire des pieds et des mains pour qu'elle se sente bien. Je lui apportais tout, même quand elle me demandait une couverture. bien sûr lui avais-je dis en le lui amenant le plus vite que je le pouvais. Elle s'excusait, alors qu'elle n'avait pas à le faire. Etait-elle responsable de son état? Pas du tout. Elle n'y pouvait rien. C'était le sort qui s'acharnait encore une fois sur les mauvaises personnes, les personnes qui ne le méritent pas. ne dis pas ça, ne t'excuse pas, je ne t'en veux pas. lui dis-je, m'arrachant un sourire pour lui faire plaisir, pour lui réchauffer le cœur. Elle me demandait de rester et évidemment, j'acceptais. je suis là lui dis-je m'asseyant sur le tapis devant le canapé sur lequel elle était installée. Je regardais ailleurs, histoire qu'elle ne voit pas l'inquiétude dans mes yeux. je voulais rester fort pour elle, je voulais être l'épaule sur laquelle elle pouvait s'appuyer dans limites, qu'elle puisse puiser de sa force en moi, pas de mes larmes, même si je lui en devais beaucoup. J'aurais peur plus tard, pas maintenant. Quand j'avais à peu près réussi à retenir tout cela, je tournais la tête vers elle. Elle pleurait. oh non.. dis-je alors fronçant les sourcils m'approchant d'elle, caressant ses joues, effaçant ses larmes. Je serrais ses mains dans une des miennes. hey hey dis-je alors ne sachant pas quoi faire, perdant le contrôle de voir ces larmes, mais il ne fallait pas. n'aies pas peur, je suis là, Colton est là, tes amis sont là, tu peux puiser ta force en nous tu n'as pas à avoir peur.. soufflais-je alors serrant sa main sans trop non plus, ne pas lui faire mal. Je venais alors, dans l'élan, venir me mettre contre elle et la prendre dans mes bras, sur ce canapé. Je voulais cacher en passant la peur de mon visage en posant sa tête dans mon cou. Je serais toujours là lui promettais-je alors, la voix rauque.

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Sky & Léo

J’étais beaucoup plus fragile que je le pensais et c’était frustrant. J’étais non seulement frustrée, mais j’étais en peine et très insultée. Je voulais que les choses aient bien et bon sang, je ne demandais pas la lune, j’avais simplement souhaité que cet après-midi avec mon petit-frère se passe sans tracas, sans que je ne me mettre à vomir tout l’intérieur de mon corps. Léo avait été un amour que de me reconduire chez moi et s’occuper ainsi de ma personne. Il n’avais pas besoin de faire tout ça pour moi mais c’était une chance de l’avoir ici en ma compagnie. Ma température avait chuté, je me sentais bien malade soudainement. J’avais vraiment le système bipolaire : en début de journée, j’avais engloutie des tonnes de crêpes et quelques heures plus tard, j’étais en train de toutes les ressortir au beau milieu du parc du quartier. On avait beau me dire que ça irait mieux… comment est-ce que je pouvais focuser sur le futur quand mon présent était un vrai enfer? Je ne cessais que de me dire que je pouvais partir du jour au lendemain. Et si en me couchant le soir même, je n’allais plus jamais ouvrir mes yeux? Et si j’étais en train de vivre mes derniers moments présentement et que je ne le savais même pas? Prise d’émotion, j’en avais fait part à mon ami qui s’était aussitôt d’avantage approché de moi. Je reniflai un bon coup en secouant positivement de la tête à ce qu’il me disait. J’étais consciente que j’avais de la chance de ne pas être seule là-dedans. Ma situation pouvait être pire, je l’admets. « J’ai beaucoup de chance de t’avoir. » Je lui pris le visage à deux mains pour frotter ses joues de mes pouces. J’aimais ça, je veux dire, notre relation. C’était fort sans pour autant être amoureux, j’avais l’impression que j’avais eu Léo auprès de moi toute ma vie, comme si c’était vraiment mon petit frère. C’était spécial ce qu’il y avait entre nous et ça valait cher à mes yeux.

Je retrouvai refuge dans son cou pendant un petit moment. Je pouvais entendre son coeur battre et aussi étrange que ça pouvait paraître, c’était apaisant. « Quand j’ai su pour le cancer, j’ai su aussi que j’étais enceinte. » Je fis un petit silence car Léo n’était pas au courant de cette information. Personne ne l’était  sauf Colton et va savoir pourquoi je n’avais pas prévu en parler. Simplement là, je me retrouvais dans une situation où j’étais bien, ou je me sentais comprise et soutenue et pour la peine, ça me faisait tellement de bien que je ne pu faire autrement que de lui ouvrir encore plus mon coeur. « Naturellement, j’ai dû m’en débarrasser si je voulais faire mes traitements. Précisément à ce moment, c’était le bébé ou bien c’était moi…» Me gorge ce sera de plus belle en venant frotter mon nez dans le creux de son cou. Je voulais pas qu’il me revoit pleurer même si je me doutais bien qu’il devait savoir que les larmes étaient de nouveau présentes à mes yeux et sur mes joues. « Il n’y a pas une journée où je n’y pense pas. » Parce que bon, même si j’avais été égoïste et que je n’avais pas hésité une seule seconde à avorter, il s’agissait quand même de mon bébé, de mon enfant que j’aurais pu voir grandir si je n’avais pas été malade. Encore une chose qui pesait sur mon moral. Ma tristesse et ma colère des dernières semaines ne se résultat pas de rien et ma souffrance extérieure n’équivalait même pas à la moitié de ce que je pouvais ressentir à l’intérieur. Je pris une grande respiration en me redressant un peu. « Change-moi les idées, parle-moi de ta petite-amie... je veux en savoir plus! » lui demandais-je en arrivant à lui faire un tout petit sourire, petit mais sincère.

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Sky & Léo

Sa tête contre mon cou, je réfléchissais à tout et à rien. En réalité, mon cerveau n'appréciait pas du tout d'imaginer sa vie sans Sky. Elle n'était pas une amie, ni une petite amie, c'était comme ma sœur. C'était comme si j'étais né près d'elle et que j'avais promis de ne jamais la laisser tomber, et elle de même. Elle en faisait tellement pour moi, malade ou pas. Elle ne s'était jamais retenue de me dire ce que j'avais besoin d'entendre. Elle avait toujours su ce que je devais entendre, par dessus tout. Elle me connaissait par cœur et aujourd'hui même si je ne le montrais pas vraiment elle était un tout pour moi, un tout sans lequel je n'étais pas grand chose. Faut dire que ces derniers temps, j'avais avalé pas mal de choses qui m'avaient fait mal. Hannah m'avait appris la mort de nos parents, ceux qui m'avaient sauvés la vie, simplement. J'avais rencontré une jeune femme magnifique que j'avais peur de décevoir. J'avais un neveu pour qui je devais être un exemple dorénavant. Et Sky était malade. Je voulais la consoler, lui donner ma force. Je ne trouvais ça pas juste qu'elle souffre autant alors qu'elle était une si bonne personne, la plus douce qu'il soit. Elle me caressa les joues mais, je gardais tout ce que je ressentais bien enfoui en moi. Je ne voulais pas qu'elle soit encore plus triste qu'elle ne l'était déjà. Je voulais qu'elle reste forte à travers moi. C'est moi qui ait de la chance de t'avoir lui dis-je alors, prenant son visage dans mon cou. Puis, elle commença à me dire quelque chose.. je n'arrivais pas ou je ne voulais pas le comprendre mais, c'était bien ce qu'elle disait. Elle m'avouait avoir avorté quand elle avait appris pour son cancer, et qu'elle s'en voulait. Je la serrais un peu plus fort, cette chose me toucha d'avantage. Elle qui s'en voulait déjà de ne pas pouvoir passer de temps avec son fils bien vivant, alors un enfant avorté maintenant.. Et puis moi et l'abandon.. c'était une grande histoire. C'était un sujet qui malgré toutes les apparences me faisaient vraiment de l'effet. Je n'avais pas les mots, à vrai dire ma gorge était nouée. Avant que j'arrive à dire quoique ce soit, elle me demandait de changer de sujet. Très bonne idée, même pour moi-même. oh heu.. oui.. par où commencer.. dis-je alors pour vite réagir, afin qu'elle ne s'aperçoive pas de mon mal être face à sa nouvelle. Elle s'était redressé, je devais tout cacher même du visage maintenant. Penser à Mackenzie m'aiderait sûrement. Que veux-tu savoir? lançais-je alors me forçant à sourire, pour m'aider. On était ami avant de finir ensemble et puis un jour on se promenait au parc comme à notre habitude et puis je sais pas cette fois-là devait être le jour où nos lèvres devaient se rencontrer, pas avant pas après. Tu sais, Mackenzie est une jeune femme très spéciale, unique même je dirais. Elle a quelques soucis de type autisme, à vrai dire. Mais ça en fait une personne parfaite, vraiment. Elle est adorable, je sais pas si je l'ai déjà dis. Elle adore lire, les vieux films, et surtout regarder les étoiles. Tous les trucs de jeunes banales genre les best seller aller en boite tous les samedis les soirées de fou au lycée tout ça elle sait pas ce que c'est c'est adorable et naïf à la fois y'a beaucoup de choses du coup que je lui fais découvrir et enfin.. j'ai un peu l'impression d'être à la fois celui qui lui fait faire des trucs de fou qu'elle a jamais fait et le mec qui va la protéger de tout parce qu'elle se rend pas compte de tout, quoi.. dis-je en souriant doucement. je sais qu'à chaque fois que je suis avec elle je vais vivre un moment unique, c'est ça qui me plait le plus je pense. Puis elle me voit tel que je suis vraiment, à chaque fois elle a les mots pour me faire revenir du bon côté, on va dire. Je lui aie offert un collier dernièrement avec la constellation Léo en signe, y'a que elle qui peut comprendre quoi. lui racontais-je alors. Elle voulait tout savoir alors même ce détail je lui donnais. Je voulais lui faire penser à autre chose aussi, faut dire, je le souhaitais de toute mes forces. Je sortais mon téléphone pour lui montrer une photo. regarde c'est elle lui dis-je alors.

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Sky & Léo

« On peut dire qu’on a de la chance de s’être trouvé alors. » C’était une assez bonne conclusion. J’avais un frère, un vrai. Kyle… mais avec les conflits familiaux - ma mère qui avait trompé mon père et tout le tralala - il avait décidé de retourner à Londres et vivre de son art et de sa passion pour les tatouages. Je l’aimais toujours autant mon frère, il me manquait et la distance rendait les choses compliquées. Bref, tout ça pour dire que je ne voyais pas en Léo un petit frère de substitution à Kyle, mais bien au contraire, dans mon coeur, il occupait la même place que s’il avait été du même sang que moi. J’appréciais ensuite le fait qu’il me serre uniquement dans ses bras suite à ma confession de mon avortement. C’était un bon exemple que parfois, le silence et les gestes peuvent être beaucoup plus puissants et importants que des paroles. Je le laissai me serrer, mes yeux se fermèrent pour juste profiter de ce petit moment d’affection qui faisait tant de bien à mon petit coeur.

Puis, je décidai que c’était assez niveau déprime. Je voulais qu’on se change les idées, je voulais que Léo me parle de cette chère pette-amie dont j’avais entendu parler et dont j’ignorais tous les détails de sa relation. Aussitôt que mon ami se mit à parler de cette fameuse Mackenzie, je compris qu’il ne s’agissait pas d’une fille comme les autres. Pas uniquement par la description qu’il en faisait, mais par la manière dont il parlait d’elle. Il en parlait comme s’il parlait de sa passion, de la plus belle chose qui soit et c’était tellement plaisant à entendre, tellement beau à voir que je ne pouvais que l’écouter sans le couper, préférant lui sourire tout simplement. Je ne voulais pas gâcher ce beau spectacle. Léo termina son petit discours en me montrant une photo de cette fameuse jeune femme qui faisait battre son petit coeur. « Comme elle est jolie! » Je lui souris en lui redonnant son téléphone. Une belle blondinette comme il semblait tant les aimer. À première vue, elle semblait si douce, si gentille, elle avait l’air d’être une très bonne personne pour lui et puis, mon petit-frère avait les yeux tellement brillant et le sourire en coin tout mignon dont il en parlait. Il en était clairement amoureux. « Toi t’es déjà beau mais tu l’es encore plus quand tu parles d’elle. Je suis tellement heureuse pour toi Léo, t’es visiblement un petit romantique en plus! » dis-je en lui faisant un petit clin d’oeil. « J’espère que tu me la présenteras un de ses jours.. » Juste de la manière dont il parlait d’elle, je pouvais voir qu’elle lui faisait un bien énorme, qu’elle était une bouffée d’air frais dans sa vie et c’était en plein ce dont il avait besoin. Il disait qu’il lui montrait pleins de nouvelles choses mais j’étais certaine qu’elle en faisait tout autant. « Merci vraiment Léo, je te libère si tu veux… t’inquiètes pas pour moi, Colton devrait rentrer bientôt et je risque de dormir jusqu’à ce que ça soit le cas. Tu sais, hésites pas pour passer me voir quand tu veux… c’est pas comme si je sortais souvent de chez moi et tu ne déranges jamais. »