M.I.A (clyde) (♡) / abandonné

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You and I, always crossing paths in our dark times.

antey — clyde

Rien ne s'était passé comme prévu. Enfin, ses trois premières journées à Prague s'étaient plutôt bien déroulées, elle avait pu récupérer le sac rempli d'armes que son contact lui avait laissé, et elle s'était installée dans sa chambre d'hôtel. Quelques heures avant le début du job, tout s'arrêta plutôt brutalement. Tout ce qu'elle eut le temps de se dire, c'était qu'on avait du informer ces gens de sa présence ici, car ils étaient exactement au courant d'où elle se trouvait et d'à quel moment elle allait franchir cette putain de porte. Et voilà, une aiguille dans le cou, et le noir absolu. Elle se réveilla une première fois, les yeux bandés, et n'eut pas le temps de réfléchir à grand chose. On la frappa plusieurs fois, elle qui était incapable de se défendre avec les mains liées dans le dos. Les types autour d'elle semblaient parler tchèque, mais tout se mélangeait, il y avait un écho étrange dans sa tête. L'instant suivant, elle avait une balle dans l'épaule et sentait son coeur y battre, le sang s'échapper. Et finalement, on lui passa une corde autour du cou, et encore une fois elle était incapable de se défendre. Elle ne respirait plus, et sombra dans l'inconscience, son corps échoué au sol. Elle fut déclarée morte à ce moment-là, par un médecin tchèque, devant la caméra, deux doigts au niveau de sa jugulaire où le sang battait pourtant encore.
Quand elle se réveilla à nouveau, elle avait encore les yeux bandés, mais était entourée de gens qui parlaient un anglais parfait et sans accent, sans savoir combien de temps avait passé ni où elle se trouvait. Elle tenta de bouger, et remarqua vite que la douleur dans son épaule était encore intense. Elle grimaça. « Te fatigues pas, Carlson, tu risques pas d'aller loin » Elle se figea, entendant son nom. A vrai dire, ce type (un inconnu, clairement, elle ne reconnaissait pas la voix et avait une bonne mémoire pour ces choses-là) n'avait pas tort, elle sentait bien les liens autour de ses poignets. Elle resta silencieuse après ça, assez professionnelle pour savoir que pour l'instant, ce qu'elle avait à faire, c'était être à l'écoute, observer, emmagasiner les informations. Ils la questionnèrent sans attendre plus longtemps. Qu'est-ce que tu fais à Prague ? Pour qui tu bosses ? Elle niait en bloc, leur proposa un numéro d'actrice, celui de la jeune américaine en voyage en Europe. Vu qu'ils connaissaient son nom, ça risquait de ne pas fonctionner, mais il suffisait de mettre le doute dans la tête de l'un d'eux et peut-être que ça lui donnerait une chance de se tirer d'ici rapidement. Pas vraiment. Qui t'as engagée ? C'était à se frapper la tête contre un mur. Ils finirent par lui arracher le bandeau qui la rendait aveugle et elle dut s'habituer lentement à la lumière de la pièce. Maintenant qu'elle avait face à elle le mec qui parlait depuis que ce bordel avait commencé, elle pouvait confirmer que c'était un inconnu. Un inconnu qui connaissait son nom, c'était flatteur, cette petite célébrité. Bon, à part ça, elle était dans une merde sans fond, et c'était plus ou moins ce qu'elle se disait alors qu'ils continuaient à essayer de lui faire dire quelque chose. Couverte de sang et de sueur, elle commençait à en avoir marre, et à fatiguer. Ses paupières se rebellaient, et elle parvenait à les relever dès que celles-ci faiblissaient. Mais bon, elle ne tiendrait pas comme ça éternellement. Elle leur balança une petite collection de mensonges qu'ils n'allaient sans doute pas croire et après ce qui semblait être mille ans ou plus, ils la détachèrent pour la lever, et de suite refaire les liens entre ses poignets, devant elle. Visiblement, c'était le moment de changer d'endroit, et deux types la sortirent de la pièce pour arriver dans un couloir mal éclairé. Ils la traînèrent ainsi jusqu'à s'arrêter devant une porte. Là, un des mecs la lâcha pour sortir des clés. C'était son occasion, et elle claqua donc un coup de coude en plein dans le ventre du second type, qui se plia en deux. L'autre fut rapide et parvint à la rattraper aussitôt, mais Antey n'hésita pas à se défendre comme elle le pouvait... en lui mordant la joue et arrachant un bout de peau. Elle ne prit pas le temps de regarder son oeuvre, mais si ce n'était pas un trou qu'il avait là maintenant, ça allait au moins devenir une belle cicatrice. Elle recracha le bout de viande, et même si tout ça ne l'avait menée à absolument rien, elle était plutôt fière quand même. Ils la tirèrent dans la pièce, et une chaîne attachée au mur fut liée à ses poignets. Pour être bien sûr et certain qu'elle n'irait nulle part. Ils sortirent en claquant la porte. Ses yeux se posèrent de suite sur le type qui était là, dans un état similaire, tout aussi enchaîné. Oh. Tiens. Elle masqua sa surprise. Clairement, c'était toujours étonnant de croiser une connaissance dans ce genre de situation, mais vu le type que c'était, peut-être qu'il y avait moyen de s'y attendre. Elle cracha les restes de chair qu'elle avait en bouche, parce que ce n'était pas vraiment poli de parler la bouche pleine, et s'essuya les lèvres et le menton avec son avant-bras. « Toujours en vie ? » elle lança, question entièrement rhétorique en guise de salutation, sur le ton qu'on emploierait pour dire bonjour à un voisin en le croisant chez le boulanger. C'était Clyde après tout, rien entre eux n'était exactement normal.

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ANTYDE

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C'était comme une impression de déjà vu. Comme si ce que tu étais entrain de vivre actuellement, était à quelque chose prêt ce que tu avais déjà vécu quelques mois auparavant. C'est dingue. T'as vraiment le don de te foutre dans des situations totalement merdiques. Remarque... Rien d'étonnant venant de toi finalement. Tu ne te souviens pas vraiment de comment tu es arrivé là. Mais toujours est-il que tu as l'impression que ça fait une éternité. Il n'y a pas un jour qui passe sans que tu te prennes une bonne raclée. Ca devait être jouissif pour ces types là. Ils s'en donnaient à coeur joie, et à tour de rôle. Tu savais pourquoi t'étais là. Mais tu n'avais trouvé aucune issue de secours pour prendre la poudre d'escampette. Autant quand Anteynara s'en était violemment prit à toi, tu aurais tout donné pour crever, autant là, tu avais pris un peu plus d'assurance. Et ça, c'est en parti à elle que tu le devais. Elle t'avais quelque part rendu plus fort. Avant t'étais qu'un lâche, une pauvre merde, qui à la moindre merde se tailler les veines. Ca t'ai arrivé au cours de ces derniers mois de le faire. Parce que, tu l'as dans le sang, c'est un besoin, une nécessité de te faire du mal. C'est comme si ça te soulageais, que tu aimais ça. Façon, tu le sens au fond de toi quand c'est nécessaire. Ca grouille en toi, tu te sens oppressé, comme si t'avais envie de t'arracher tous les organes vitaux. Mais là, malgré la situation, t'essayais de trouver une solution. T'aurais très bien pu baisser les bras, mais non, au contraire, tu réfléchissais, tu analysais chaque partie de cette putain de pièce. Mais rien, et puis tu ne pouvais rien faire, puisque tes mains étaient liées à ce mur avec ces chaînes qui lacéraient les poignets. T'avais la gueule complètement défoncé, des bleus, du sang. Les côtes, n'en parlons pas, tu devais bien en avoir une ou deux de fracturées compte tenu du nombre de coup que tu t'étais pris là dedans. Ils s'étaient eux aussi amusés à te scarifier lorsqu'ils avaient vu tes bras remplis de cicatrices. Remarque, ton corps tout entier était rempli de cicatrice, parfois encore, certaines étaient boursouflées.
Les journées paraissent tellement longues attaché à ce mur. Au pire, vu qu'il n'y avait aucune issue visiblement possible, tu te demandais pourquoi ils te laissaient attachés comme ça. Avaient-ils peur que lorsqu'ils rentrent dans cette pièce, tu leur sautes dessus ? Possiblement. En réalité, ils t'avaient eu parce qu'ils s'y étaient mit à plusieurs, et surtout, ils s'en étaient prit à toi comme Anteynara, par derrière, sans que tu n'ais le temps de les voir. Car si ça n'avait pas été le cas, tu ne te serais pas laissé faire. En même temps, t'avais tué une grosse tête du groupe, alors il n'était pas étonnant que tu subisses des représailles. Ceci étant dit, ce type que Anteynara t'avais offert sur un plateau d'argent et que tu avais tué, méritait ce qu'il lui était arrivé. S'il ne s'en était pas prit à ta mère et ta sœur, tu n'aurais jamais vu rouge. Or il avait osé. Et bien que les rapports avec ta mère et ta sœur soient quelque peu compliqué, il n'en demeure pas moins que c'était ta famille, ton sang, et tu ne laisserais quiconque leur faire du mal. Ce n'était ni concevable, ni envisageable. C'est pour cette raison que tu t'en étais pris à ce mec et que tu l'avais torturé avec les précieux conseils d'Anteynara qui s'y connaissait parfaitement puisqu'elle t'avais montré ce qu'elle savait faire lorsqu'elle s'en était prit à toi, et que tu l'avais achevé parce que c'est tout ce qu'il méritait ce connard. Et que si ce n'était pas toi qui étais venu à bout de lui, tôt ou tard, il aurait fini par tout faire pour inverser la situation et mettre fin à tes jours, parce que votre rancoeur mutuelle ne datait pas d'hier. Seulement voilà, au jour d'aujourd'hui, tu te retrouvais de nouveau prisonnier. Et n'étant pas du tout du genre à être entouré, et bien au contraire plutôt solitaire, personne ne s'était rendu compte de ta disparition. C'est ça quand on est un vieil ours planqué dans sa tanière. Personne ne se soucie de lui. Et bien il en était de même pour toi.
Voilà que t'entends la poignée grincer, ça te sors de tes songes. Etant dos à la porte, tu te retournes pour voir ce qu'il se passe. Encore un de ces tarés qui vient s'en prendre à toi. Comme si les coups de poings dans la gueule le matin n'avaient pas suffit pour la journée. Mais voilà qu'à ta plus grande surprise, on t'envoie de la compagnie. Sous cette longue chevelure ébène, tu reconnais cette fille. Comme tu la reconnaîtrais entre mille. Putain mais où est-ce que tu étais pour qu'elle se retrouve là avec toi. C'était quand même un comble. Tu secouais tout de même la tête, fermant les yeux quelques secondes. Peut-être que tu rêvais, que tu hallucinais. En même temps, cela ne t'étonnerais pas, vu les coups que tu te prenais, ça n'aurait pas été une surprise. Et pourtant non, lorsque tu ouvrais les yeux, elle était toujours bel et bien là. Dans un sale état elle aussi. Comme toi finalement. Tu la regardais, et elle ne te laissa même pas le temps d'émettre un quelconque son, qu'elle te cracha une phrase... Digne d'elle-même en fait. Du grand Anteynara, mais c'était comme ça entre vous, ça avait toujours été comme ça, et ça serait toujours comme ça finalement. Et toi t'as une sale gueule. Tu lâches ça, tellement naturellement, sans émotions, rien. La situation, malgré ce qu'elle était, était plutôt drôle. Pendant des mois vous vous étiez perdus de vue, vous n'aviez plus de nouvelles l'un de l'autre, et il fallait que vous vous retrouviez là, dans un piteux état. En même temps, tout portait à croire qu'il n'était pas possible de vivre une situation normale... Ensembles. Même la seule situation qui semblait à peu prêt normal avait tourné au vinaigre, au supermarché, quand vous étiez tombés l'un sur l'autre dans ce rayon de sauce pour les pâtes, ce jour-là, il y avait eu un braquage, et vous aviez fini dans ce local l'un contre l'autre, à vous faire des aveux respectifs sur Savannah et son mec dont t'ignorais le prénom. Donc même quand la situation semblait quelque peu normal, il fallait qu'il y ait quelque chose qui vous sorte de la normalité. Qu'est-ce que tu fiches ici ? C'était étonnant effectivement connaissant le personnage qu'elle se retrouve prise au piège. Pour toi, c'était elle qui prenait au piège les gens, et qui les torturait et les rendait dans cet état, pas l'inverse. C'était surprenant. Vivrait-elle un moment de faiblesse ? Quoi qu'il en soit, pour une fois, elle se retrouvait au même niveau que toi. Attachée à ce mur.

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by Wiise

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antey — clyde

Elle qui voulait profiter de sa virée à Prague pour se détendre un peu, faire du shopping, goûter de la bouffe locale, passer du temps avec elle-même, perfectionner son tchèque, tout ça... C'était raté. Clairement, quelqu'un l'avait vendue, car les types qui l'avaient prise avaient été très précis, malgré toutes les précautions prises par Antey. Ils savaient où la trouver, à quel moment. C'était certain qu'il y avait eu des fuites, une taupe peut-être même. Des tas de pensées de ce genre se bousculaient dans sa tête pendant qu'ils lui tapaient dessus pour avoir des informations qu'elle ne comptait pas donner. Est-ce que ces types étaient liés au gars qu'elle devait assassiner ? Ou bien est-ce que c'était un hasard ? Ils n'avaient pas l'air de savoir ce qu'elle faisait ici, ni qui l'avait envoyée, mais peut-être que là aussi ils mentaient, peut-être que c'était simplement pour qu'elle confirme. Mais si quelqu'un avait parlé, quelqu'un à la CIA, quelqu'un qui était au courant de ce job pourtant ultra-secret... alors c'était grandement inquiétant. Elle n'avait pas eu l'occasion de compléter son assassinat, d'ailleurs, et elle se demandait s'ils allaient envoyer quelqu'un d'autre, s'ils savaient qu'elle avait disparu, s'ils la cherchaient. A vrai dire, il y avait assez peu de chances pour ça, son statut avec eux était plutôt particulier. Leurs relations n'étaient pas officielles, et vu qu'elle était le genre de personne à pouvoir attirer des problèmes, il avait été dit de nombreuses fois déjà que si elle venait à être tuée ou arrêtée, ou autre chose, ils nieraient toute forme d'association, et l'abandonneraient à son sort. Au moins elle était fixée sur une chose, elle allait très probablement devoir se tirer d'ici seule et par ses propres moyens. Ce qui ne changeait pas trop de ses habitudes. Quand ils en eurent assez et conclurent que pour le moment ils n'obtiendraient rien, elle fut trimballée dans un couloir sans fin, jusqu'à une porte. Là, elle profita de quelques secondes d'inattention pour essayer de se sortir de là, mais c'était impossible, et on la traîna à l'intérieur de ce qui était semblait-il une cellule, avant de fixer à ses poignets une chaîne attachée au mur. Pour être sûr qu'elle n'irait nulle part, même une fois la porte close. De suite, elle remarqua le type qui se trouvait là, et elle fut surprise de tomber face à Clyde. Ca faisait un bail qu'elle ne l'avait pas vu, la dernière fois remontait à de nombreux mois... avant qu'il ne foute le camp. Il était en plutôt mauvais état, et après avoir recraché les bouts de chair qu'elle avait encore en bouche, elle lui offrit une salutation digne de la relation étrange qu'ils avaient. Très franchement, elle n'aurait jamais imaginé que ce gars-là puisse vivre aussi longtemps. Entre leur rencontre, quand elle avait été convaincue qu'elle allait le tuer, puis son envie de vengeance après ça, et la fascination pour la mort qu'il semblait avoir... Bref, s'ils avaient quelque chose en commun, c'était bien que tous les deux entretenaient une relation proche et intime avec la Mort elle-même. Et toi t'as une sale gueule. il lui claqua en retour, tout simplement, sur le même ton. Elle le fixa un moment du regard, et finalement, un sourire en coin vint s'étirer sur ses lèvres, une lueur amusée dans son regard. Bizarrement, il lui avait toujours fait cet effet-là, il l'avait toujours fait sourire, il l'avait toujours amusée. Pour une raison obscure, peut-être parce que son côté sadique se marrait de voir ce type essayer de survivre à la vie. Enfin bref, c'était quand même étrange de trouver un visage familier ici, surtout ce visage-là. Elle était à la fois un peu contente qu'il soit là, parce que ça ferait un compagnon de cellule, et au moins celui-là ne risquait pas de trop la faire chier. D'un autre côté, c'était quand même pas super cool de se réjouir du malheur de quelqu'un, elle lui aurait plutôt souhaité d'être tranquillement posé chez lui avec un burger et un bon film. Puis, ça lui aurait ôté une distraction. Mais voilà, elle ne pouvait rien changer à la situation, et Clyde était bien là avec elle. Qu'est-ce que tu fiches ici ? Etrange question, clairement elle pensait que c'était plutôt évident qu'elle n'était pas venue de son plein gré. Elle haussa un sourcil, ne répondant pas de suite parce que franchement, ils avaient du temps devant eux. Elle préféra plutôt inspecter les lieux, d'un regard, pour voir s'il y avait un moyen de sortir d'ici, ou pour localiser une possible caméra... ou quelque chose. Ses yeux se baladant sur les murs, elle répondit tranquillement. « J'étais en weekend à Prague. Ca a été interrompu. » elle fit simplement, sans donner plus d'explications. A vrai dire, elle s'en fichait pas mal des secrets qu'elle pourrait avoir pour Clyde. Mais elle ne savait pas s'ils étaient écoutés, et elle ne savait pas à qui elle avait affaire, donc mieux valait ne rien dire sur les raisons de sa présence en République Tchèque. « T'es dans ce trou depuis que t'as disparu de la circulation ? » elle lui retourna sa question en braquant son regard sur lui, le scrutant sans se gêner. Il était dans un sale état, mais relativement bien conservé pour un gars qui avait passé quoi... 6 mois dans cette pièce. « T'es pas devenu dingue au moins ? Parce que ça risque de vite me faire chier » elle le provoqua encore. En tous cas, si on les écoutait, c'était plutôt clair qu'ils se connaissaient, et elle se demanda si elle pourrait se servir de ça. Les laisser penser qu'elle tenait à Clyde, ou quelque chose du genre, faire en sorte qu'ils lui tapent dessus à lui pour la fragiliser, et pendant ce temps-là, elle s'économiserait pour pouvoir se tirer de là. Et Clyde avec, éventuellement, s'il était sage. Enfin, ce n'était qu'un embryon de plan, et elle était plutôt certaine qu'il ne serait pas d'accord. Ils n'en étaient pas du tout à ce stade-là de confiance. Après ces brèves pensées elle décida d'inspecter un peu les menottes qui cerclaient ses poignets, fronçant les sourcils. « C'est qui ces types, tu les connais ? » elle marmonna, lançant la conversation. Peut-être qu'il en savait plus qu'elle. Le hasard était quand même énorme, et peut-être bien qu'il y avait une explication à tout ça, quelque chose qui allait faire prendre sens à cette situation plutôt dingue.

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ANTYDE

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Enfermé entre quatre murs depuis plusieurs jours, voir plusieurs semaines, voir peut-être même quelques mois. Il faut dire que tu avais perdu la notion du temps. Tu ne savais même plus quand est-ce qu'il faisait jour, de quand est-ce qu'il faisait nuit. T'étais complètement déconnecté du monde. Tu ignorais totalement où est-ce que tu étais. Toujours en à Miami ? Malheureusement, tu n'avais aucun indice t'indiquant où est-ce que tu te pouvais te trouver. Tu ne savais même pas si tu étais dans la cave d'une vieille maison, ou bien dans un entrepôt comme il fut un temps. Puis t'avais vraiment une sale gueule. Tu ne ressemblais plus à rien. Enfin, on te reconnaissait, on savait qui tu étais Van Acker, mais bon, t'étais vraiment pas frais. T'avais la gueule démontée. Des croûtes partout sur le corps. Des boursouflures. T'étais vraiment pas beau à voir. En même temps, qui pourrait bien te voir, outre ces types là ? A part voir leur gueule de con, tu n'avais vu personne d'autre ici. Tu te demandais parfois si t'étais seul. Ou encore ce qu'ils comptaient faire de toi. C'est vrai. A part te foutre sur la gueule. Qu'est-ce qu'ils comptaient bien faire ? Te tuer ? Ou continuer de te torturer de la sorte ? L'avantage, c'est qu'après ce qu'il t'était arrivé avec Anteynara, ce que ces mecs te faisaient subir, finalement, c'était de la mouise, du bas de gamme. Ce qu'elle t'avait fait subir elle, c'était bien pire qu'un simple coup de poing dans le visage, ou dans les côtes. Donc bon, c'était bien plus supportable. Limite, ça te faisais rire, et plus ça te faisais rire, plus les types te ruaient de coups, ne comprenant pas pourquoi tu pouvais réagir de cette manière là. S'ils savaient les pauvres. Au moins, ce qu'Anteynara t'avais fait subir t'avais servi à quelque chose. Tiens en parlant de cette fille... Voilà que la silhouette de la personne qui venait d'intégrer ta cellule ressemblait fortement à la sienne. Tu la regardais, sans gêne, juste pour être sûr. Et pas manqué. C'était elle. Putain, mais qu'est-ce qu'elle pouvait bien faire ici. C'était un comble de vous retrouver ici, tous les deux. Tu arquais un sourcil interrogateur. Elle n'avait pas bonne mine. C'était étonnant de la retrouver dans une telle posture. Anteynara, elle semblait inatteignable comme fille. Elle était bien trop maligne pour se faire prendre. Et pourtant, pour on ne sait quelles raisons, elle se retrouvait là, à quelques mètres de toi, la bouche en sang, le visage marqué de coups, et les mains liées et attachées à cette corde, au même titre que toi. Elle ne manqua pas elle non plus de te reconnaître. En même temps, cela aurait été bien surprenant si elle ne t'avait pas reconnu. Ca aurait même été presque vexant finalement.
Mais le plus amusant, c'était que cela faisait des mois et des mois que vous ne vous étiez pas vus, et pour autant, rien n'avait changé entre vous. C'est comme si vous vous étiez vus hier, et que vous vous revoyiez aujourd'hui. Cependant, sa remarque demeurait perspicace. Elle savait pertinemment comment tu étais. Elle avait su analyser ton profil dès lors de votre première rencontre. Elle savait parfaitement ce que tu valais et le genre de type que tu étais. Lâche. Qui n'attendais qu'une chose, celle de crever pour en finir, mais qui n'étais pas capable de parvenir à ses fins tout seul. Et la seule fois où elle aurait pu mettre fin à tes jours, elle ne l'avait même pas fait. Triste sort. C'est avec le même air désinvolte que tu rétorquais qu'elle avait une sale gueule. En même temps, si un jour on t'avait dit que tu croiserais la Carlson dans un piteux état, tu n'y aurais jamais cru. Elle était bien trop hargneuse pour se laisser faire. La preuve, elle avait visiblement bouffé un bout de chaire de l'un des mecs, puisqu'elle en recrachait un morceau. Dégueulasse. Mais cela ne t'étonnais guère du personnage. Elle avait vraiment le profil de la fille prête à tout pour ne pas se laisser faire. C'était sans doute un des points que tu appréciais chez elle. C'était une fille, en plus d'être terriblement sexy, parce qu'il fallait l'avouer, elle avait un de ces caractères bien trempé, et ça, t'aimais ça. S'il y avait bien une fille qui n'était pas du genre à se laisser faire, ou qui n'avait pas peur de quoi que ce soit, c'était bien elle. Elle t'expliquait d'ailleurs son arrivée ici. Enfin, brièvement. Visiblement, un voyage qui ne s'était pas passé comme prévu... à Prague. Etiez-vous actuellement à Prague ? Peut-être était-ce une piste. Ou bien, peut-être qu'ils l'avaient kidnappé là-bas, et l'avaient ramené ici. Toi, en tout cas, tu n'en n'avais aucune idée, mais cela ne t'aidais malheureusement pas à te situer. Non, mais j'sais pas d'puis combien d'temps je suis ici. Tu lâches d'un air complètement détaché. On est à Prague tu crois ? la questionnes-tu. S'il faut, elle-même ne sait pas où vous êtes. Dans tous les cas, toi, la dernière fois que tu t'ai fais prendre par ces types, c'était à New-York, lorsque tu étais allé retrouver tes vieux démons. Mais si elle venait de Prague. Tu secouais la tête. Tu ne comprenais plus rien, et en réalité, tu n'étais pas en mesure de réfléchir à quoi que ce soit. Puis de toutes les façons, que vous soyez à New-York, à Prague, au Mexique, ou dans le trou du cul du monde, quoi qu'il en soit, le tout c'était de se tirer de là, mais comment. Telle était la question. Finalement, tu espérais que l'arrivée d'Anteynara te sois utile pour vous échapper. Même si à ton sens, ça n'allait pas être évident, étant donné les circonstances, et surtout au vue de leur semblant de relation. Si on pouvait appeler ça... Relation. Tu sais le type que tu m'as aidé à flinguer ? Ce sont ses petits chiens. Et encore, même un chien et plus intelligent que tous ces abrutis réunis. Tu haussais une fois de plus les épaules. Tu comprenais qu'ils s'en soient prit à toi. T'avais tué leur chef. En même temps, c'était amplement mérité, quand on sait qu'il s'en était prit aux personnes dont le sang coule dans tes veines. En revanche, Anteynara. Pourquoi ? Et encore plus, quel intérêt d'aller la récupérer à Prague ? De toutes les façons, quoi qu'il en soit, vous aviez tout deux un point en commun : le don de vous foutre dans des situations complètement inappropriées. A croire que vous aviez besoin de ça pour rendre votre vie plus palpitante qu'elle ne l'était déjà. Comment ça se fait que c'est toi qui te retrouves de l'autre côté du mur ? D'habitude, t'es plutôt du genre à gérer le truc. Tu lances, sans un brin d'émotion. Tu regardes autour de toi. Et tu cherches comment vous pouvez vous détacher déjà. Ca t'es déjà arrivé ce genre de situation ? Tu tâtes alors le terrain. Peut-être que si ça lui ait déjà arrivé, elle aura peut-être des pistes pour que vous puissiez vous tirer de là. Quoi qu'elle était bien foutue de se tirer toute seule de cette merde. Toi qui as toujours des idées douteuses. Comment on peut se sortir de là ? Tu la questionnes. S'il faut, elle aura une idée en tête. Elle était plutôt maligne dans ce domaine là, la petite. Même si tu te doutais très bien que votre évasion ne se ferait pas sans mal. Parce qu'il faut l'avouer, vous êtes de petits cons. Et deux petits cons ensembles, ça ne fait pas bon ménage. Vous en avez déjà payé les frais à plusieurs reprises. Mais là, vous n'alliez pas avoir le choix. Si vous vouliez vous échapper tous les deux, il vous faudrait coopérer. Tu la regardais, attendant une réponse de sa part. Elle semblait pensive. Surement parce qu'elle était déjà entrain de réfléchir à un plan diabolique, c'était bien son style. Un plan bien houleux.

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by Wiise

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antey — clyde

Au moins, elle n'était pas seule. C'était potentiellement un bon début. Clairement, elle aurait préféré avoir avec elle plus utile que ce raté de Van Acker, mais au moins ce n'était pas le genre à faire chier, et ils avaient tendance à être plus ou moins sur la même longueur d'onde. Dans ce genre de situation merdique, peut-être que leur duo allait fonctionner suffisamment pour aboutir à quelque chose. En tous cas, elle était à moitié surprise de le voir, mais en même temps c'était sensé. Depuis le début, le destin avait quelque chose contre eux, ou pour eux. En tous cas, la vie ne cessait de faire se croiser leurs routes, alors une fois de plus, c'était presque attendu. Même si le hasard était quand même assez dingue. A moins que ces types-là... C'était tout un tas de questions sans réponses et de mystères qu'il allait falloir élucider au plus vite pour peut-être trouver une solution à cette merde. Elle était quand même curieuse au sujet de Clyde, qui n'avait pas donné signe de vie depuis des mois. Ce n'était pas comme s'ils étaient super-potes non plus, juste un espèce de truc étrange qui fonctionnait bien entre eux deux. Mais quand même, il s'était barré sans rien dire et voilà qu'il réapparaissait ici. Alors qu'Antey venait de se faire enlever en plein job. Il était en piteux état, elle aussi d'ailleurs, et elle se posait un milliard de questions. Pourquoi était-il là ? Pourquoi était-elle là ? Si ça faisait réellement des mois qu'il était ici, elle ne le trouvait pas trop trop amoché, alors peut-être qu'il avait conclu un accord avec ses geôliers, ou quelque chose du genre. Est-ce qu'elle pouvait lui faire confiance ? Autrefois, même si ça avait été compliqué, ils avaient su mettre de côté leurs différents pour faire équipe. Mais est-ce que tout ça avait changé ? Est-ce que la situation était la même ? Tout ça semblait bien plus complexe que leurs histoires d'antan. Non, mais j'sais pas d'puis combien d'temps je suis ici. On est à Prague tu crois ? Elle n'en sait rien, elle est bien consciente du fait qu'elle a manqué un certain nombre d'épisodes. Entre son enlèvement, son premier réveil, la balle dans l'épaule, puis se réveiller ici. « Peut-être » elle fit, haussant les épaules, montrant bien qu'elle n'en avait pas la moindre idée. Elle n'avait pas vu la lumière du jour depuis... elle ne savait pas combien de temps. Elle était incapable de savoir combien d'heures ou de jours elle avait dormi. Rien ne pouvait lui donner cette information. Inspectant ses menottes avec minutie, elle tenta de commencer à penser à un plan, quelque chose. Ce qui était certain, c'était que quoiqu'ils fassent, ça ne se ferait pas en quelques secondes. Ce serait l'affaire de plusieurs jours. C'était mieux que Clyde n'aille pas s'imaginer qu'avec son arrivée, tout allait s'arranger. Elle le questionna sur leurs geôliers, lui demandant s'il les connaissait. Tu sais le type que tu m'as aidé à flinguer ? Ce sont ses petits chiens. Et encore, même un chien et plus intelligent que tous ces abrutis réunis. Elle esquissa un rire, toujours concentrée dans ses observations. « On t'a jamais appris à pas sous-estimer tes ennemis ? » elle demanda, amusée. Clyde avait l'air d'un enfant parfois, d'un débutant. Un gamin lâché dans la cour des grands sans les armes pour se défendre. C'était peut-être un peu ce qu'il était, au final. C'était presque triste. Comment ça se fait que c'est toi qui te retrouves de l'autre côté du mur ? D'habitude, t'es plutôt du genre à gérer le truc. Elle haussa un sourcil, vaguement surprise. Il avait une drôle d'image d'elle, c'était assez amusant. C'était vrai qu'elle avait tendance à prendre les choses en main, à diriger, parce qu'elle était indépendante et qu'elle avait assez de bouteille aujourd'hui pour ne pas se laisser diriger par des incapables. Mais elle n'était pas non plus surhumaine, elle n'était pas intouchable. Ca t'es déjà arrivé ce genre de situation ? il questionna plus clairement. Elle aurait presque pu dire que toutes sortes de situations lui étaient déjà arrivées, qu'en plus de huit ans, elle en avait vues des vertes et des pas mûres. Qu'elle avait fait le tour du globe et était tomée sur toutes les espèces possibles de cinglés qu'offrait cette planète. « Evidemment » elle se contenta de répondre, toujours brève mais efficace. Elle sentait venir sa question à des kilomètres, parce qu'il l'avait bien introduite en lui demandant si elle avait eu des précédentes situations du même genre, et parce que les hommes (en tous cas ceux qui l'entouraient) étaient tous des putains d'assistés. Elle repensait à sa dernière soirée avec Noah... ou à ses quelques expériences avec son frère. Clyde n'était pas beaucoup plus avancé. Toi qui as toujours des idées douteuses. Comment on peut se sortir de là ? Et voilà. Comme s'il avait attendu tout ce temps qu'elle se pointe pour le sortir de là, c'était quand même affligeant. « Clairement pas en un claquement de doigts, déjà » Voilà, comme ça c'était dit, histoire de briser tous ses espoirs dès le commencement. Ca ne servait à rien qu'il se fasse des films, mieux valait rester ancré dans la réalité. Mais bon, vu que Clyde n'avait jamais été très doué pour la vie, c'était tout de même un bon plan que ce soit elle qui prenne tout ça en charge. Elle releva les yeux vers lui. « Depuis le temps que t'es là, t'as bien du noter certains trucs. Est-ce qu'on est écoutés ici, tu crois ? Ils viennent ici souvent ? A quelle fréquence tu reçois à bouffer et à boire ? Ils sont combien là-dehors ? Ils parlent tous anglais entre eux ? C'est quoi leur but te concernant ? C'est quoi leurs habitudes ? » elle enchaîna les questions, sans lui laisser le temps de réfléchir, juste pour bien lui montrer qu'il y avait un tas de choses à prendre en compte avant de faire des plans sur la comète. Anteynara avait son côté impulsif, évidemment, mais elle était aussi quelqu'un de très réfléchi, et dans ce genre de situation, elle savait garder son sang froid et agir avec sa tête. Une fois de plus, c'était certainement une question de maturité, et peut-être d'habitude. « Ils veulent savoir des choses. Ils vont pas nous tuer avant un moment, ça nous laisse le temps de prendre des notes » elle dit simplement, visiblement pas du tout dérangée par ce qu'elle annonçait, parce qu'il s'agissait clairement de gagner du temps en s'en prenant plein la gueule. Ca ne l'enchantait pas forcément, mais c'était la seule solution, et elle n'était pas du genre à se plaindre. Quant à Clyde, il avait intérêt à faire avec et à s'endurcir un peu. « C'est plus ou moins ça le plan pour l'instant, jusqu'à nouvel ordre » elle finit, sans ajouter quoique ce soit, mais laissant bien peser dans l'air le "alors fais pas tout capoter" qu'elle aurait pu ajouter.

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