Cela faisait plusieurs heures qu'Alysse était ici. Les médecins voulaient la garder en observation. Sois disant qu'elle semblait psychologiquement instable et qu'elle avait besoin de repos. Psychologiquement instable !!??? Elle venait de faire une fausse couche parce qu'elle venait d'apprendre que son fiancé continuait ses délires psychopathe... et qu'en plus il s'en était prit à un bébé ! Un enfant bordel ! Donc oui.. rester ici ne l'a dérangeait pas. Elle avait interdit au service de l'hôpital d'appeler Wane et on lui avait laisser son téléphone portable. Elle avait besoin de se confier à quelqu'un mais qui... James ?... il devait être pas mal occuper et sa vie avec Elisha ne devait pas être terni par encore une de ses histoires de merdes. Le nom de Lukas arriva sous son doigt et elle se mit à écrire naturellement. Lorsque le message fut envoyé, Alysse posa son téléphone à côté d'elle, sur le lit.

Elle portait une robe d'hôpital blanche, très peu confortable. Mais au moins, elle n'était plus perfuser. Sa santé n'était pas en danger. Il n'y avait pas eu d’hémorragie.. juste la perte du fœtus. Une larme coula sur sa joue.. non.. elle ne devait pas craquer. De toute façon, c'était la meilleure solution. Éteindre ses sentiments, ne plus ressentir cette douleur. Elle préférait avoir un vide dans sa poitrine, pour laisser sa fille le remplir. Elle ne voulait pas encore réfléchir à ce qu'il allait se passer avec Wane... avec Hailey. Mais comment pouvait-elle pardonner cela... maintenant qu'elle avait été trahis, comment pourrait-elle lui refaire de nouveau confiance ? Comment pourrait-elle reprendre le court de sa vie avec lui.. en sachant qu'il gardait prisonnière une femme et son enfant avant de rentrer chaque soir à la maison. Pour l'embrasser. Lui faire croire à la vie parfaite.. Mais la perfection n'existait pas...

Alysse réussit à se lever, malgré l'interdiction des médecins. Mais elle avait besoin d'ouvrir la fenêtre, de regarder dehors... Elle ouvrit un peu et apprécia le petit courant d'air frais. Alors, elle entendit la porte s'ouvrir et tourna la tête et ce fut Lukas qui entra. Elle eut presque aussitôt les larmes aux yeux en le voyant la regarder aussi inquiet et marcha jusqu'à lui pour venir s'effondrer en pleur dans ses bras. Elle le serra contre elle fort, déversant ce qu'elle semblait contenir depuis son arriver et ne le lâcha qu'une fois calmé. Elle recula d'un pas et le regarda avec les yeux encore humide. Prenant une grande inspiration elle passa une main sur ses joues et caressa le bras de son ami : « Merci d'être venu... » elle l'invita à la suivre et retourna dans son lit avant qu'une infirmière n'entre et ne la voit debout : « Je suppose que tu te poses des questions.. » elle prit un instant avant de réussir à le dire.. puis lâcha la bombe : « J'ai fais une fausse couche.. j'ai frôler l'hémorragie interne.. et.. j'ai pas envie d'appeler Wane. Pas tout de suite donc... » elle haussa les épaules et lui sourit tristement : « … je t'ai appeler. »

Elle passa sa main dans ses cheveux, assise en tailleur sur le lit d'hôpital avec Lukas à côté d'elle, elle regardait vers le bas, jouant avec un fil qui dépassait de sa chemise. Elle essuya de nouveau une larme coulant sur sa joue et observa un instant la bague qui se trouvait à son doigt, elle commença à la faire rouler autour de son doigt, et fini par l'enlever, la regardant un peu : « Tu sais.. je pensais vraiment que j'avais droit au bonheur et à une vie normal.. puis.. » elle posa la bague entre eux deux, sur le lit : « Il arrive toujours quelque chose pour te rappeler que la vie n'est plus aussi simple et belle que lorsque tu étais enfant.. » elle souriait tristement, le visage témoignant de sa fatigue physique et morale. Elle prit un grande inspiration et soupira, levant les yeux vers le plafond pour essayer de garder une contenance.

Depuis l’épisode du baiser avec Alysse, je n’avais pas repris contact avec celle-ci. D’une part, parce que je savais que si Emily voyait des échanges de textos entre nous j’allais perdre mes testicules et d’autre part parce que je ne voulais m’attirer les foudres de son futur mari. Il y avait une troisième raison aussi, une raison que j’enfouissais tout au fond de moi et que je ne souhaitais pas y pensait. Par respect pour tous le monde j’avais donc mis de la distance entre nous deux depuis. J’avais donc été surpris de recevoir un message de mon amie. Lorsque j’avais lu son texto, ma surprise avait grandis encore un peu plus. Alysse me dit de venir à l’hôpital dans le service obstétrique, cela m’inquiétait pas mal. Que faisait-elle dans ce service ? Ma voiture étant partis à la casse après mon accident, j’avais appelé un taxi pour m’emmener rapidement à l’hôpital. Une fois sur place, c’était limite si je ne me fondais pas dans la masse des patients, quoi qu’au service obstétrique, pas tellement en faite. La plupart des patients étaient des patientes et qui avaient tous plus ou moins un gros bidou. Pas le même genre que moi avec des égratignures sur ma tête et un bras dans le plâtre. Je cherchai attentivement et rapidement la chambre de la jeune femme. Lorsque j’atteignis la bonne porte, je frappai doucement avant d’entrer. Vêtue d’une blouse blanche elle était près de la fenêtre, le regard perdu vers l’extérieur. Quand elle m’entendit arriver, la blonde se retourna vers moi. Je n’eu pas le temps de poser une question qu’elle s’élança vers mon bras non plâtré et se mit à déverser toutes les larmes qu’elle avait en stock. « Alysse … » Je resserrais mon étreinte de mon bras valide pour la serrer un peu plus contre moi. Je ne savais pas quoi dire alors j’attendis qu’elle se calme. Je ne connaissais rien de la situation alors qu’auras-je pu trouver comme mots de réconfort. Au bout d’un moment, Alysse repris le dessus sur elle et sécha ses larmes avant de me remercier d’être là. Je la suivis jusqu’au lit où nous primes tout les deux place. « Je suppose que tu te poses des questions … J'ai fais une fausse couche.. j'ai frôler l'hémorragie interne.. et.. j'ai pas envie d'appeler Wane. Pas tout de suite donc... je t'ai appeler. » J’eu l’impression de me prendre une douche froide sur la tête. Je venais d’apprendre qu’elle était enceinte mais que finalement sa grossesse n’avait pas été menée à terme à cause d’une fausse couche. Je lui pris sa main ne trouvant pas vraiment les mots dans un premier temps. « Je suis désolé, je ne sais pas trop quoi te dire. Je n’imagine même pas combien ca doit être dure … » Je ne comprenais pas vraiment la raison de ma présence. Quelque part j’étais flatté qu’elle m’est appelé comme soutien dans cette épreuve mais n’était-ce pas plutôt la place de son futur mari que je prenais là ? Le père de cet enfant ? Que s’était-il donc passé entre eux ? La jeune femme essuya une larme qui perlait sur sa joue. Je pouvais la voir jouer nerveusement avec sa bague. Mon regard se posa sur son visage, espérant croiser son regard plein de tristesse et de douleur. « Tu sais.. je pensais vraiment que j'avais droit au bonheur et à une vie normal ... puis ...  Il arrive toujours quelque chose pour te rappeler que la vie n'est plus aussi simple et belle que lorsque tu étais enfant ... » Mon pouce vint se loger sur sa joue et lui caressa tendrement avant de relever son menton de sorte à ce que ses yeux rencontrent les miens. Cela me faisait mal de la voir ainsi. Je me sentais un peu impuissant. Que dire à une amie qui venait de perdre son bébé ? Je n’étais pas une femme et je n’avais et ne serait jamais enceinte donc j’en savais vraiment rien. De plus j’avais pas d’enfants donc je ne pouvais rien imaginer de ce qu’elle pouvait ressentir. Est-ce que ça pouvait se rapprocher de la douleur que je ressentirais lorsque Doggy, mon chien, allait mourir ? « Tu as une belle vie Alysse. Tu as une fille, une belle-fille et tu vas te marier avec un mari qui, de ce que tu m’as dit, est formidable. Cette fausse couche n’est pas de ta faute. C’est un peu léger ce que je vais te dire, j’en suis conscient, mais vous allez réessayez et vous aurez un magnifique bébé ensemble. Vous formerez une belle famille, non plus à quatre mais à cinq ou six ou peut-être sept qui sait ?! » Je vis les larmes remonter aux yeux de la jeune femme. Oh merde. Mes mots avaient eu l’effet inverse que ce que j’attendais provoquer. Je voulais juste la réconforter et voilà que je la rendais encore plus malheureuse. Sur ce coup là j’étais vraiment désemparé. « Oh je suis désolé … Je voulais pas … Je retire ce que j’ai dit … » Avec hésitation je posais ma main sur la sienne. En m’avançant vers mon amie la bague roula de sur la couette pour tomber à terre dans un tintement presque infini. Je la suivis du regard et vis le petit bijou se loger sous la table de chevet couleur blanc cassé. « Merde ! Attends je vais la ramasser. » Je me levais précipitamment du lit et me mis à terre pour essayer de ramasser la bague. Avec un bras dans le plâtre et quelques côtes encore fragiles, c’était pas facile du tout et même un peu douloureux. Je l’attrapai du bout des doigts et me releva. Cependant je n’avais pas vu la tablette qui dépassait du bord du lit et me la pris sur le haut de mon crâne. « MERDE ! CA FAIT MAL ! » m’exclamai-je en me frottant la tête.

 
La jeune femme avait bien vu le bras dans le plâtre de son ami et son visage légèrement cabosser.. Mais pour le moment, elle n'avait réussit qu'à craqué. Lui dire à haute voix la vérité rendait la chose tellement réelle. Les mains tremblante, elle l'écoutait essayer de paraître réconfortant. Il n'était pas impossible qu'il se demande ce qu'il faisait là.. peut-être ne se sentait-il pas à sa place et peut-être avait-il raison.. Mais elle avait besoin de voir un ami et.. Lukas et elle se connaissait depuis tellement longtemps. Elle l'oubliait parfois, mais ils se connaissaient depuis l'enfance. C'était son plus vieil ami, ici, à Miami. Elle avait prit les mesures nécessaires pour sa fille. La nourrice s'en occuperait le temps qu'il faudrait.. trop de gentillesse autour d'elle. Donc pourquoi faisait-elle toujours de mauvais choix. Le regard dans le vide, elle s'exprima.. c'est vrai.. pourquoi fallait-il que tout se complique toujours ? Lukas vint glisser son pouce sur la joue de la blonde, essuyant une larme qui venait de glisser là, doucement. Elle releva son regard vers lui et lui fit un sourire triste, un peu forcé. Mais malgré tout, le voir lui faisait un bien fou. Elle prit une profonde inspiration, essayant de me dire que tout ceci n'était qu'un mauvais rêve. Un cauchemar. Et que j'allais bientôt me réveiller...

Lukas prit alors la parole, ce qui eut un effet de tonnerre sur la jeune femme : « Tu as une belle vie Alysse. Tu as une fille, une belle-fille et tu vas te marier avec un mari qui, de ce que tu m’as dit, est formidable. Cette fausse couche n’est pas de ta faute. C’est un peu léger ce que je vais te dire, j’en suis conscient, mais vous allez réessayez et vous aurez un magnifique bébé ensemble. Vous formerez une belle famille, non plus à quatre mais à cinq ou six ou peut-être sept qui sait ?! » Les larmes montèrent de nouveau aux yeux d'Alysse qui renifla en baissant les yeux, se remettant à sangloter de nouveau. Lukas se sentit soudainement idiot et posa sa main sur celle de son amie, s'avançant un peu vers elle, s'excusant de milles et une façons. La blonde secoua la tête : « Non.. no... ce.. ce n'est rien tu... tu ne sais pas donc.. » elle renifla et prit une profonde inspiration en hoquetant un peu alors, sa bague de fiançailles tomba à terre, rompant le silence dans un écho qui ne semblait vouloir s'arrêter. Lukas et Alysse la suivirent des yeux, avant qu'elle ne cesse son chemin au niveau de la table de chevet. Le jeune homme se leva, désireux de la ramasser. La jeune femme tendis une main en secouant la tête : « Non Lukas ne t'inquiète.. » BOUM.. et voilà qu'il se cogna la tête sur la table.. Alysse ouvrit de grands yeux à son exclamation de douleur et se redressa sur ses genoux dans son lit en avançant les mains vers lui : « Mince Lukas ! Ça va ? T'as rien ? »

Elle lui prit le bras et le fit s'asseoir alors qu'il avait sa main poser sur le sommet de son crâne. Elle monta sur ses genoux pour voir s'il n'avait rien, posant ses doigts sur le haut de sa tête délicatement : « Tu auras sûrement une grosse bosse comme signe de ton acte héroïque » dit-elle pour le taquiné alors. Elle se posa sur ses fesses de nouveau, pliant les jambes sur le côté et regarda la bague qu'il lui tendit, c'est alors qu'en relevant ses yeux vers lui, elle ne put s'en empêcher.. elle se mit à rire. A rire aux éclats. Un mélange entre les nerfs qui lâchait et le fait qu'il se soit ainsi cogné la tête. Lukas pouvait être maladroit lorsqu'il cherchait à faire les choses bien.. elle se rappelait de bien des choses lorsqu'ils étaient enfant. Elle posa sa main sur sa bouche, des larmes montant à ses yeux cette fois-ci à cause de son fou rire quand elle commença à prendre la parole : « Désolée mais.. je trouve ça hilarant hahaa !! tu te cognes la tête !! alors que tu veux ramasser une bague hahaha !!! La bague d'un type que je croyais assez amoureux de moi pour changer et.... hahaha !!! Toi... tu es si adorable tu la ramasses alors que luI... hahaha.. même pas capable d'arrêter ses conneries.. » elle avait l'air presque folle.. puis, après quelques minutes, elle se calma, croisant le regard de Lukas elle prit une profonde inspiration et poussa un soupir en regardant toujours cette bague : « Je ne t'ai jamais vraiment parler de Wane mais.. avant.. avant c'était un homme.. dangereux. » elle regarda en face d'elle : « et j'ai cru qu'il changerait par amour pour moi et... » elle laissa couler une nouvelle larme : « et non. »

Alysse m’avait appelé au secours et j’étais venu aussi vite que possible en bon ami que j’étais et même si dernièrement j’avais plutôt pris mes distances avec elle. Quand elle s’était élancée dans mes bras en sanglots je compris que quelque chose n’allait pas. Alysse avait en effet perdu un enfant qu’elle attendait de Wane. En voulant la réconforter, je la fis de nouveau pleurer. Je me sentais si impuissant face à la douleur de mon amie. Je n’arrivais pas à trouver les bons mots qui puissent la réconforter et apaiser sa peine. En tant que grand maladroit je fis tomber la bague de fiançailles d’Alysse qui partis se cacher sous un meuble près du lit. Handicapé par mon bras, rattraper le bijou ne fut pas si aisé mais j’y arriva avant de soudainement me cogner la tête contre la tablette du lit. « Mince Lukas ! Ça va ? T'as rien ? » s’inquiéta immédiatement la demoiselle e se redressant sur son lit. Je m’approchai de celle-ci en me frottant la tête et d’un signe de tête acquiesça que tout allait bien. Ma tête fut inspectée sous tous ses angles. « Tu auras sûrement une grosse bosse comme signe de ton acte héroïque » Je ne pu m’empêcher de sourire à ses paroles et répondit de manière taquine à mon amie : « Un acte héroïque, j’espère être plus brave que ça au moins une fois dans ma vie ! » C’était vrai que c’était bien peu ce que j’avais fait là, à moins que cette bague ne signifiait vraiment beaucoup pour elle, dans ce cas peut-être était-ce un acte héroïque en quelque sorte. Je lui tendis l’anneau qu’elle saisit du bout des doigts. Pensant la voir se remplir de tristesse à la vue ce celui-ci, je fus surpris de la voir se mettre à rire à gorge déployée. Je la regarda intriguée par la raison de ce fou-rire. Qu’avais-je dit ? Qu’avais-je fait ? « Désolée mais.. je trouve ça hilarant hahaa !! tu te cognes la tête !! alors que tu veux ramasser une bague hahaha !!! La bague d'un type que je croyais assez amoureux de moi pour changer et.... hahaha !!! Toi... tu es si adorable tu la ramasses alors que lui... hahaha.. même pas capable d'arrêter ses conneries.. » Le rire cristallin d’Alysse me toucha au plus profond de mon cœur et je me joignis à elle sans vraiment comprendre pourquoi je le faisais. Peut-être était-ce parce que cela me rendait heureuse de la voir rire ? J’avais toujours aimé son rire, il restait inchangé au fil des années. Je me souvenais bien des moments passés à rire ensemble étant petits, ca avait été des moments magiques. Son rire se stoppai et j’en fis de même. Un soupir s’échappa de la jeune femme et ses yeux se posèrent sur la bague avec plus de tristesse. « Je ne t'ai jamais vraiment parler de Wane mais.. avant.. avant c'était un homme.. dangereux et j'ai cru qu'il changerait par amour pour moi et... » Une larme coula le long de sa joue « et non. » Ma main se posa sur sa joue pour essuyer l’eau qui avait perlé puis elle descendit dans ses cheveux avant de continuer sa route le long de son dos. Je la rapprochai de moi et l’enlaça de mon bras valide. Moi qui trouvait que ma vie de couple semblait compliquée, j’avais l’impression qu’il en était de même pour la jeune femme bouleversée. « Certaines personnes ne changent pas, malgré tout nos efforts pour les rendre meilleurs. Si tu le penses mauvais, ne reste pas avec lui. Protège ta fille de cet homme et protège-toi également. Aucun homme ne devrait te faire pleurer ainsi … » Je me reculai un petit peu, posa ma main sous son menton pour le lui relever vers moi et insista sur mes mots « … tu es bien trop gentille et généreuse pour te laisser avoir par un homme qui à un mauvais fond. » Je déposai un baiser sur son front avant de la relâcher. Je ne savais pas ce qui se passait dans leur couple mais j’entendais bien dans ses mots que Wane l’avait faite souffrir et ca je ne pouvais l’accepter. Alysse était mon amie d’enfance et il était hors de question qu’elle reste avec un homme qui ne pouvait filer droit et qui en plus était dangereux d’après ses propos. « Est-ce que je peux te demander ce qu’il a fait pour que tu dises qu’il était dangereux ? » lui demandai-je intrigué et préoccupé par l’histoire de celui qui était censé devenir son mari.

 
Tout était si compliqué. Pourquoi tout était si compliqué. Alysse regardait son ami, lui expliquant toujours en larme et de façon subtile comment elle en était arrivée là. Elle baissa le regard, se lamentant intérieurement. Elle s'autorisa ce moment de pure plainte intérieure. Elle avait envie de se rabaisser, se sentir mal.. juste un court instant. Elle regarda dans le vide en ayant terminé sa phrase et lorsqu'elle releva son regard vers Lukas, se reconnectant avec la réalité, elle sentit son cœur un peu se réchauffer face à la mine bienveillante et inquiète de son ami d'enfance. Il vint essuyer une de ses larmes, caressant sa joue et glissa le long de ses cheveux avant de la prendre dans ses bras, de son seul valide en fait. Elle ferma les yeux, prenant une profonde inspiration et apprécia la chaleur réconfortante que lui prodiguait cet élan d'affection. Elle se réfugia dans son cou, une main le cœur de son ami et l'autre tenant son bras valide et elle garda un instant les yeux fermé avant que leur étreinte ne s'arrête. Il avait prononcé des mots qui firent du mal à Alysse, tout en lui faisant réalisé la vérité de la situation. Elle en avait conscience aujourd'hui.. mais elle aimait le réconfort qu'essayait de lui apporter Lukas. Il avait toujours été si gentil avec elle. Il remonta son visage en pinçant de ses deux doigts son menton et elle plongea ses prunelles clairs dans ses yeux. Elle avait les yeux humides, rouges.. fatigués. Elle devait être affreuse. Mais elle se moquait bien en cet instant de savoir si elle ressemblait à une épave ou encore une sorte de femme.

Il demanda alors ce qu'il avait fait. Ce que Wane avait fait. Le cœur de Alysse se serra... non pas de tristesse mais cette fois-ci de colère. Elle ne pouvait pas lui dire.. mais elle pouvait en dire un peu. Elle serra les poings sur les draps et son regard se perdit dans le vide alors que les paroles de la rousse lui revinrent en mémoire.. des flash venant de son imagination se mirent à imaginer le calvaire de cette femme et le visage de l'homme qu'elle aimait en train de lui faire du mal... malgré tout.. oui.. elle aimait toujours cet homme. Mais l'amour pourrait-il tout battre ? Non.. là elle n'en était clairement pas sûr.. même plus du tout. Elle releva ses pupilles vers lui et prit une grande inspiration : « disons.. que c'est suffisant pour qu'il retourne en prison. » voyant le visage de son ami se décomposer elle leva les yeux au ciel : « Oui Lukas.. il est déjà aller en prison. Pour faire simple. Il a été mon avocat quand je me suis fais violer. Puis j'ai eu des sentiments pour lui. Puis je l'ai rejeté. Puis j'ai appris son côté ''sombre''.. puis il est aller en prison alors qu'il me promettait qu'il allait changer et après la prison et bien, j'ai décidé de passé à autre chose car il a été déclaré mort... mais ce n'était qu'une couverture pour se protéger de ceux qui voulait lui faire du mal. Il est revenu, j'ai décidé d'accepter mes sentiments pour lui en le voyant en homme changé avec sa fille et.. j'y ai cru. Il a toujours été adorable avec moi, il ne m'a jamais fait aucun mal... donc j'y ai cru. Mais il a déconné. Il vraiment... vraiment déconné. » finit-elle en analysant le visage de Lukas.

Elle finit sur un soupire, se retenant de ne pas pleurer. Ses mains tremblaient beaucoup trop et le stress l'envahissait. Une infirmière arriva alors, voulant lui donner un calmant : « Non s'il vous plait.. Je suis avec un ami et j'aimerais rester lucide donc.. partez je vous en prie. S'il vous plait » elle tenta de rester aimable, quoique sèche et elle reporta son attention sur Lukas qui semblait sur le cul et essayant de comprendre. Alysse vint alors prendre sa main, les larmes aux yeux : « s'il te plait Lukas.. je ne veux plus parler de lui. J'ai juste envie.. de penser à autre chose... » elle marqua une pause et prit la télécommande : « tu veux bien t'allonger un peu avec moi ?.. ça me ferait du bien » le voyant hésiter un très court instant, elle s'installa sur le lit d'hôpital, s'allongeant en lui laissant une place et appuya d'abord sur un bouton pour baisser les stores et sur un autre pour allumer la télévision sur Netflix... vive les hôpitaux modernes ! Lukas se positionna ensuite à côté de la jeune femme, assez haut pour qu'elle se blôtisse contre son torse. Après quelques minutes, un sourire triste aux lèvre, Alysse remonta sa tête pour le regarder et lui dit d'une voix faible : « Tu sais.. je me dis parfois que si je n'avais pas fugué à l'époque.. aujourd'hui toi et moi on aurait peut-être eu une autre vie.. tu ne crois pas ? » elle lui fit un sourire, avant de se retourner vers l'écran en hauteur, essayant d'oublier le calvaire qu'était sa vie encore une fois.

Alysse ne voulait pas m’en dire plus sur son futur mari. Enfin futur … était-ce toujours vraiment le cas e faite ? Ca me semblait assez mal partis. Mon amie ne me donna pas de détails sur son histoire mais me dit qu’il venait de commettre quelque chose qui suffisait à le renvoyer en prison. Je la regardai avec de grands yeux, un peu interloqué par cette information que je venais de recevoir. « En prison ? Alysse ! » Comment pouvait-elle rester avec cet homme ? Elle avait une fille à préserver ! Son amie lui expliqua leur rencontre. Il était son avocat quand elle s’était faite violée, sans doute à cause du soutien qu’il lui avait procuré elle était tombée amoureuse de lui avant de connaitre a véritable identité. Mais cela n’avait pas suffit à ce qu’elle l’abandonne complètement. Elle l’avait cru mort un temps car celui-ci avait feins un décès pour échapper à des gens malintentionnés. C’était une histoire des plus abracadabrante, digne d’un téléfilm. Et après je me plaignais de ma relation avec Emily ? Aujourd’hui il avait recommencé ses bêtises et Alysse ne savait plus ce qu’elle devait faire. Je ne savais pas trop quoi dire à tout ca. Je voyais les yeux de la jeune femme se remplir de larme, elle devait lutter pour ne pas céder à l’émotion qui l’envahissait. Encore une fois je me sentais impuissante. On frappa à la porte et une infirmière entra. Cette dernière fut vite congédiée. « Alysse, pourquoi tu restes avec un homme comme ça ? Il n’est pas fiable. Tu mérites mieux que lui et tu peux trouver mieux. Ne gâche pas ta vie avec un pauvre type qui risque de te faire couler avec lui ! » Mon ton était peut-être un peu dur mais je m’en fichais. Il fallait qu’elle sache ma façon de penser. Elle était mon amie, ma meilleure amie depuis la plus tendre enfance et je ne pouvais pas la regarder gâcher sa vie avec un connard de premier ordre ! Sa main vint se poser sur la mienne et avec un regard suppliant me dit : « s'il te plait Lukas.. je ne veux plus parler de lui. J'ai juste envie.. de penser à autre chose... » Je fronçai légèrement les sourcils, attristé qu’elle fuit cette conversation pourtant importante. Je la vis saisir la télécommande et elle me proposa de venir s’installer auprès d’elle. Je laissai échapper un soupir avant de prendre place auprès d’elle. Si elle ne voulait pas parler je ne pouvais l’y obliger. Elle et Emily se ressemblaient beaucoup sur ce point-là : le caractère. Je me plaçai de façon à ce que mon bras valide puisse entourer ses épaules chaleureusement tandis qu’elle allumait Netflix. Je fus surpris qu’il y ait cette chaine de vidéo à la demande. On en faisait des progrès dis donc, c’était le grand luxe l’hôpital maintenant. « Tu sais.. je me dis parfois que si je n'avais pas fugué à l'époque.. Aujourd’hui toi et moi on aurait peut-être eu une autre vie.. tu ne crois pas ? » Mon visage se baissa vers celui d’Alysse qui détourna quelques secondes après son visage souriant vers l’écran. Ces mots résonnèrent dans mes oreilles, dans un petit écho et je sentis mon estomac se nouer. C’était à moi d’être envahis par l’émotion maintenant. « Oui sans doute … » dis-je en soupirant de nouveau. Je ne voulais pas laisser le passé prendre le dessus sur moi encore une fois. Que voulait-elle dire exactement par nous n’aurions pas eu la même vie ? Insinuait-elle quelque chose ou bien me faisais-je juste des films inappropriés ? Je passai machinalement ma main dans ses cheveux blonds légèrement emmêlés en regardant sans vraiment regarder l’écran qui défilait devant mes yeux. « Je pense que ça sert à rien de se dire qu’on aurait peut-être eu des vies différentes … Ce qui compte c’est le présent et ce qu’on en fait. » Je posai un baiser sur le font de mon amie puis posa ma tête sur la sienne. Cette étreinte de tendresse me faisait rappeler les moments dans la grange de mes grands-parents. On pouvait rester des heures à se parler, innocemment enlacés. On parlait de tous et de rien, mais toujours avec de grands rêves plein la tête. « Ta fille est avec lui ? » lui demandai-je sans citer le nom de Wane. « Quand tu sortiras, tu sais où tu vas aller ? Tu ne peux pas retourner avec ce mec. Tu dois prendre ta fille et partir. Je peux t’héberger si tu veux. Je peux te laisser mon appartement et j’irais chez mes parents le temps que tu trouves comment reprendre ta vie en main … » Il ne fallait pas qu’elle retrouve avec ce mec pourris, elle devait s’en éloigner même si elle l’aimait. Peut importe les mots qu’il pouvait bien lui dire il ne fallait plus qu’elle reste à ses côtés.