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 Blackout. | Adonie

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(#)Sujet: Blackout. | Adonie  |   Jeu 24 Jan - 0:17


 
► Aziz, lumière !
Blackout.
Adonie & Ryker
Ryker interrompit le claquement incessant du clavier qu’on martelait sans douceur aucune pour griffonner quelques mots sur des feuilles libres qu’il avait sous la main. Il fixa son écran, ses notes, s’adossa dans son fauteuil et expira longuement. Ses yeux le brûlaient d’avoir tant subi l’éclairage agressif de son ordinateur depuis le début de la journée. Il n’avait daigné quitter son assise que pour se restaurer, aller aux toilettes et remplir machinalement sa tasse de café qu’il avait un instant crue percée tant elle se vidait vite. Mais malgré cela, malgré l’assiduité zélée dont il faisait preuve, il avait la sensation écrasante de ne pas avoir raboté d’un micron la montagne de paperasse qu’il avait à traiter. Il s’étira, échappa un bâillement caverneux et posa le regard sur l’heure ; il n’était pas si tard que cela, à peine plus de vingt-deux heure, pourtant il se sentait éreinté.

Une minute passa avant qu’il ne se décide à attaquer à nouveau la tâche qu’il haïssait le plus au monde. Mais l’ancien SEAL, devenu bureaucrate, n’eut pas le temps de reposer ses mains sur son portable que son bureau se retrouvait plongé dans l’obscurité. Il se raidit sur son siège, leva instinctivement le nez vers la porte de la pièce, puis vers la fenêtre pour constater que la maison d’en face, de l’autre côté de la rivière, jusqu’alors éclairée, s’était vue privée de lumière également. Le temps d’échapper un juron, et déjà son téléphone vibrait, affichant le nom de Ben, l’un des rares voisins avec lequel il entretenait une relation allant au-delà des banalités d’usage.
S’ils n’en étaient pas à se rejoindre tous les soirs pour discuter de leur journée et se tresser les cheveux, ils passaient somme toute quelques heures ensemble de temps à autres autour d’une bière ou d’un barbecue, seuls ou accompagnés de Lina, la charmante créature, enceinte jusqu’aux yeux, qui supportait Benjamin depuis plusieurs années. Ils avaient fait plus ample connaissance lors de la première coupure de courant qu’avait vécu Ryker en emménageant au sud de la ville. Ses voisins, peu préparés, avaient frappé à sa porte dans l’espoir de lui voler quelques bougies ou lampes de camping pour pouvoir s’éclairer.  

« C’est tout noir chez toi aussi ? lança le téléphone quand il l’eût décroché.
- Mhm.
- Chié. On allait commencer un film. »

Le trentenaire tâtonna les différents tiroirs de son bureau à la recherche de la lampe à led qu’il y avait planquée en cas de besoin. Il la tira finalement, pressa le bouton pour l’allumer, mais rien ne se passa. Ryker braqua le faisceau absent sur son visage, les sourcils froncés.

« Vous avez tout ce qu’il vous faut, marmonna-t-il, le téléphone coincé entre son oreille et son épaule, les mains prises par cette fichue torche qui refusait de coopérer. »

Il soupira d’agacement, secoua une dernière fois la lampe de haut en bas, comme si ce réflexe humain particulièrement discutable suffirait à la faire miraculeusement fonctionner. Mais l’objet refusa de s’animer, et il l’abandonna sèchement sur son bureau pour tout remerciement.

« On a de quoi faire, ouais. A la rigueur tu peux passer nous ramener à boire, on se dessèche par ici.
- C’est dans mes cordes. »

Il sauvegarda son travail, étonnamment enjoué à l’idée de pouvoir profiter de la diversion pour y échapper, et se leva de son siège pour quitter la pièce. A l’autre bout du fil, il perçut la voix féminine de Lina s’élever sans qu’il n’y entende rien de concret.

« La Femme te demande de voir avec la voisine d’en face si elle veut nous rejoindre également ?
- En face de chez moi ?
- Yup. Petite, brune, …
- Joli sourire.
- Celle-là même ! Adonie, qu’elle s’appelle. Lina a discuté avec elle quelques fois, pas sûr qu’elle ait prévu le coup.
- Pas de souci. »

Il raccrocha sans plus de cérémonie et passa le couloir pour se diriger vers le garage, son téléphone comme unique source de lumière. Ryker contourna la Mustang en prenant garde de ne pas s’y frotter, éclaira faiblement les étagères impeccablement ordonnées à la recherche d’une boîte regorgeant d’équipements salvateurs. Il la repéra bien vite, la fouilla brièvement pour en sortir ce qu’il était venu chercher. Le jeune homme glissa son portable dans sa poche alors qu’il allumait une lampe fonctionnelle. Il balaya le paysage d’un geste de la main, s’équipa d’un pack de bières, rebroussa chemin jusqu’à son bureau pour y trouver le seul et unique objet de son amour : ses cigarettes. Il s’enfuma les poumons d’un claquement précis de zippo, emporta le paquet avec lui et claqua la porte de son espace de travail à domicile, remettant à demain ce que la batterie pleine de son ordinateur lui aurait amplement permis d’effectuer encore cette nuit. Son éternelle clope au bec, il enfila des chaussures au hasard, attrapa ses clés et ouvrit l’entrée.
Dehors, la rue habituellement éclairée en permanence, au grand dam des voisins les plus soucieux de l’écologie, se trouvait plongée dans le noir. Seule la pollution lumineuse des quartiers alentours, épargnés par la coupure de courant, permettait de distinguer quoi que ce soit. Le brun verrouilla derrière lui, remonta l’allée et traversa la route pour remplir pleinement sa mission du soir. Le faisceau de la torche braqué devant lui pour éviter de chuter, il chemina lentement jusqu’à la maison d’en face.

Ryker ne connaissait pas réellement ses voisins, par choix plus que par dépit. Moins on en savait sur lui, mieux il se portait. Il avait définitivement tiré un trait sur les fêtes de quartier et commérages dont certains raffolaient particulièrement pour se contenter des locutions stériles et habituelles : « Bonjour », « Au revoir. », « Il fait beau aujourd’hui. », « Les poubelles ne devaient pas être ramassées hier ? ».
Adonie n’avait pas eu plus de chance que le couple deux maisons plus loin, ou la vieille dame du bout de la rue. En tout et pour tout, ils n’avaient pas dû échanger plus d’une dizaine de mots depuis l’emménagement de la jeune femme, quasiment un an plus tôt. Il ne savait finalement d’elle que son nom et sa profession, qu’il avait cru entendre dans une discussion ou une autre. Il retenait son sourire plus qu’autre chose. Elle avait le sourire doux et facile, constant. Il aimait bien cela.

S’arrêtant à bonne distance de la porte, il frappa directement, son instinct primaire lui indiquant d’utiliser la sonnette s’étant tu. Le trentenaire claqua le cul de sa sans filtre pour en faire tomber les cendres. Il la glissa entre ses lèvres, jeta un coup d’œil derrière lui, agita la lampe vers le sol, l’oreille tendue, espérant entendre un rien de mouvement derrière le panneau qui le séparait de la maison de la jeune femme. L’idée peu rassurante d’un inconnu se tenant devant la porte d’entrée à une heure improbable, quand le quartier était plongé dans le noir, lui traversa l’esprit. Il pinça davantage sa cigarette entre ses lippes, se sentant soudain bien con. Ryker s’éclaircit la gorge.

« C’est le voisin, tenta-t-il. Je voulais juste m’assurer que tout allait bien ? Lina et Ben te proposent de passer chez eux s’il te manque quoi que ce soit. »

 
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