Chacun notre tour nous étions là à nous lamenter sur notre vie. Lui était toujours amoureux de son ex qui était potentiellement enceinte d’une autre. Quant à moi, je devais supporter ma demi-sœur à la maison et ce, pour je ne sais combien de temps. Ca ne m’enchantait absolument pas pour deux raisons ! Premièrement on ne s’entendait pas vraiment. Ca ne datait pas d’hier, alors devoir vivre dans le même appartement c’était tout sauf évident. En même temps, je ne pouvais pas la mettre dehors. Deuxièmement, la voir ici me rappelait de biens mauvais souvenirs…
Du mouvement dans ma vie ? oui on pouvait dire ça comme ça…. Mais ce n’était clairement pas un « bon mouvement ». Ca phrase suivante me fit un pincement au cœur. Moi j’aurais tout donné pour que ma petite sœur soit là. Il n’y avait pas une journée sans que je pense à elle. J’imaginais comment elle aurait pu être adulte, les études qu’elle aurait pu faire, … Elle aurait ressemblé à ma mère, c’est certain. Déjà à l’époque c’était son portrait craché ! «
Abigail n’est pas ma sœur. » Oui, je mettais un point d’honneur à ce que ce soit dit. Nos parents étaient seulement ensemble. Nous ne partagions rien et bien heureusement.
«
Elle est interprète en langue des signes. Je crois qu’elle est dans une boite qui l’envoi là où ils ont besoin d’elle. » expliquais-je. Pour être franc, je n’avais pas trop d’informations à ce sujet, si ce n’est qu’elle aurait pu finir à Vancouver et que cela aurait été plus simple pour tout le monde.
Alors que je buvais une gorgée de ma bière, Lukas lança une bombe. Enfin, « une bombe », c’était un peu exagéré. C’est juste que je ne m’attendais pas à cette nouvelle. Il avait repris son ancienne activité d’opérateur pour le téléphone rose. Même si ce métier pouvait être tabou pour certaines personnes, il ne l’était pas pour moi. J’avais moi-même fait ce job pendant un an, alors j’étais le dernier à pouvoir le juger. La seule question qui me venait à l’esprit était : pourquoi ? Il avait un bon métier avec lequel il devait, du moins, c’est ce que je pensais, bien gagner sa vie. Le jeune homme se livra alors et m’expliqua qu’il avait quelques problèmes financiers dû à des jeux d’argent. Je grimaçai légèrement. C’était un vice dans lequel on pouvait se laisser entrainer facilement. «
Merde… » lâchais-je. «
Et ça va, tu t’en sors ? » et par là, j’entendais financièrement mais aussi de son addiction.
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