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 The past will always catch up to you. (orwan)

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(#)Sujet: The past will always catch up to you. (orwan)  |   Jeu 23 Avr - 23:04
The past will always catch up to you.

Plusieurs semaines s'étaient écoulées depuis sa sortie de l'hôpital. Il y avait eu les rendez-vous divers et variés, non seulement avec les médecins mais aussi au tribunal. On lui avait dit qu'il n'y aurait certainement pas de suites majeures concernant ce qui  était arrivé avec Leo. Erwan avait du mal à comprendre comment cela était possible, comment on pouvait tuer si facilement. Il s'en voulait toujours terriblement, mais revenir en arrière était impossible. Alors il essayait de regarder droit devant lui. Avoir revu Orel... Il ne savait pas quoi en dire, à part que cela avait bousculé toutes ses pensées, toutes les idées qu'il avait eues dans sa petite tête. Comme s'il était redevenu son obsession. Il s'était bien dit, après les événements de la fin d'année, qu'il était mieux seul pour l'instant, que les histoires d'amour, c'était fini. Mais après avoir revu Orel, il avait l'impression d'être à nouveau un adolescent, de ne penser qu'à lui. Erwan n'avait pas tardé à lui envoyer un message, après leurs retrouvailles chaotiques. Et depuis, au fil des semaines, ils avaient continué à parler, parler encore et encore. La sonnerie de son portable dédiée à Orel était devenue la petite musique de son quotidien. Erwan se trouvait bête d'agir ainsi, d'être si sensible et émotif. Influençable peut-être même. Son cœur était énorme et depuis toujours, Orel y avait une place de choix. Il avait aimé Chris de tout son cœur, mais Orel... il faisait partie de son histoire, partie de lui-même. Il était une pierre fondatrice de son existence. Erwan se sentait reparti dans son enfance, sa jeunesse. Rien que quatre ans plus tôt, quand ils vivaient ensemble, heureux, sur le point de se marier... Evidemment, il ne se faisait pas de films non plus, les choses avaient changé, tout ça était du passé. Mais ça lui donnait tant de bonheur d'avoir à nouveau Orel dans sa vie. De parler avec lui de tout et de rien par sms. Et finalement, au bout de quelques semaines à papoter, il avait fini par inviter Orel à venir non seulement visiter son appartement, mais aussi dîner chez lui. Pour l'occasion, il avait fait simple. Des petits tapas maison, sur différentes assiettes qu'il poserait sur la table basse du salon. Ils pourraient ainsi picorer pendant la soirée et rester tranquillement sur le canapé, devant la télé peut-être. Erwan ne savait pas trop, il voulait que ça soit calme, détendu, sans stress. Juste une soirée sympathique. Quand Orel arriva, Erwan lui fit faire le tour de son bel appartement. Il l'avait acheté il y a des années, dès son arrivée en ville, avant même leur histoire. Il n'avait pas à se plaindre, le quartier était superbe et l'immeuble magnifique. Depuis ses derniers mois passés ici, Erwan avait tué le temps en refaisant une grosse partie de la décoration. Il en était d'ailleurs très fier. Raison pour laquelle il était bien heureux de montrer tout ça à Orel. « Et ça, c'est mon salon ! J'ai acheté cette nouvelle table et aussi le petit meuble là... Regarde j'ai plein de photos, y'a nous au lycée, wow on était des bébés » Erwan était tout surexcité, il recevait bien rarement des gens chez lui, et il avait follement envie de faire découvrir à Orel son petit univers. Il s'éparpillait un peu, il en avait conscience. Et d'ailleurs, Ore n'en avait probablement rien à faire de son intérieur et de ses meubles fraîchement installés. « Tu veux boire quoi ? » il demanda finalement en lui montrant les différentes bouteilles qu'il avait sorties et disposées sur la table basse. « Tu peux t'asseoir sur le canapé si tu veux ! » ajouta Erwan avant un petit sourire. Il se sentait terriblement maladroit, mais il allait mettre ça sur le compte de l'effet Orel.
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(#)Sujet: Re: The past will always catch up to you. (orwan)  |   Jeu 7 Mai - 21:20

The past will always catch up to you
Il existe des personnes qui marqueront à jamais nos vie. Des liens qui ne se briseront jamais. Toi... tu seras à jamais cette personne. Tu seras toujours mon âme soeur.
Honnêtement. Je ne pensais pas que les choses se déroulerait de cette façon. Avoir revu Erwan... dans cet état. Ressentir toutes ces émotions et surtout... simplement le revoir. Toutes ces émotions n’ont eu de cesse de s’entrechoquer durant les semaines qui ont suivis. J’ai mis un certain temps avant de parler de Erwan à ma mère. Mais lorsqu’elle apprit qu’il était à Miami, elle a sauté de joie. J’aime voir ma mère sourire. Je la sens de plus en plus confiante, de plus en plus heureuse et épanouie. Je vois également de l’amélioration au niveau de sa motricité. Et ça me comble honnêtement, même si je ne suis pas le plus expressif des hommes, ma mère sait que je me sens bien en ce moment. Des semaines se sont écoulés avant qu’Erwan ne se décide à m’inviter. Je n’ai rien fait pour. Je n’ai rien empêcher non plus. Une part de moi n’a cessé de me dire que j’avais assez souffert comme ça. Mais à chaque vibration de mon téléphone, je ne désirais qu’une chose... que ce soit un message de lui. Chaque message ne faisait que faire croître ce sourire fin sur mon visage. Je me suis surpris à délaisser mon travail, à me coucher plus tard... pour simplement discuter avec lui. Je me sens de nouveau comme cet adolescent à l’époque... lorsque nous étions meilleurs amis et que tout était beaucoup plus simple. Je me souviens bien de cette époque. Nous étions un trio. Nous étions libre lorsque nous étions ensemble. Je me souviens bien. Je ne faisais déjà pas les bons choix. J’enchaînais les conneries. Mais Erwan était là, à l’époque pour m’apaiser. Je me rends compte aujourd’hui qu’il semble avoir toujours cette emprise sur moi. Même si notre histoire est terminée... je me dis qu’elle ne le sera jamais vraiment. Erwan sera toujours mon âme sœur. Mon égale. Un pilier dans ma vie. Il a laissé une marque sur ma peau comme sur mon âme et je sais que même lorsque je ne serais qu’un vieux crouton décrépi... il sera toujours dans mes pensées.

Lorsque j’arrive, je ne suis pas nerveux. Non. Loin de là. Tout cela me semble naturel. Je porte un jean simple avec un tee-shirt et une veste. J’ai échangé mon costume trois pièce et surtout mes chaussures de ville parfaitement cirées contre une paire de basket blanche. Je suis coiffé et une barbe de quelques semaines arbore mon visage. Je n’ai pas souvenir qu’Erwan m’ai déjà vu avec une barbe... ni même moi d’ailleurs. Pas autant du moins. Lorsqu’il m’ouvre la porte, je remarque aussi qu’il a fait un tour chez le coiffeur afin de rattraper sa pulsion de l’hôpital. Il est toujours aussi mignon. Son regard me transpercera toujours afin de réchauffer mon cœur meurtri. Je ne sais pas s’il se rend compte de la façon dont je le regarde. Alors que je semble si froid avec le monde entier, lui seul est capable de voir la douceur et la compassion dans mon regard. Je le suis donc dans son appartement, le laissant avec entrain me présenter son logis que je découvre avec plaisir et curiosité. J'aime cet endroit. Non pas parce que la décoration me plaît, mais tout simplement parce qu’il me permet d’entrée dans son monde un peu. Ne serait-ce qu’un peu. Erwan est surexcité. Cela m’amuse beaucoup. Je souris un peu, étirant juste légèrement mes lèvres. Mais Erwan sait que c’est déjà beaucoup pour moi. Il me montre des cadres photos. Je vois alors une photo de nous plus jeune. Je souris dessus. Lui aussi : "On était jeune.." Ce cliché semble si lointain ou alors sortie d’une autre dimension. Je regarde autour, intéressé et je me tourne enfin vers lui, gardant mes mains dans les poches de ma veste. Je la retire alors, la posant sur l’accoudoir du canapé alors que Erwan enchaîne entre la proposition à boire et l’invitation à s’asseoir. Cela m’amuse beaucoup : “Je vais prendre un soda s’il te plaît” je ne bois pas d’alcool. Du moins plus depuis qu’il s’avère que cela me rend agressif ou que du moins, mes barrières tombent et donc mon agressivité reprend le dessus. J’inspire profondément en posant mes fesses sur son canapé.

Pendant qu’il s’affaire en parfait hôte de maison, je l’observe. Je le détail comme si je ne l’avais pas vu depuis des années encore une fois. Je dois vraiment arrêter de faire ça. Mais je ne peux pas m’en empêcher. Je le regarde faire, je m’intéresse et je reste calme. De toute façon, de nous deux, ça a toujours été lui le plus bavard des deux. Je ne m’attends pas à lui tenir tout un discours pendant toute la soirée : “Ma mère t’embrasse, elle serait ravie de te revoir après tout ce temps.” je dis enfin alors qu’il ne semble pas vouloir te calmer : “tu veux bien te poser un peu ? Détends-toi je ne suis pas le président haha” je fais histoire de détendre l’atmosphère. Je ne sais pas vraiment quoi dire d’autre pour détendre la pile électrique Erwan que j’ai en face de toi. Mais je ne le trouve que plus mignon. Je devrais garder cette affirmation pour moi mais elle m’échappe presque et de toute façon, je ne vois pas en quoi un compliment serait déplacé : “tu es très beau” je dis alors tout naturellement, mon poing fermé laissant reposer ma tête et avec mon coude appuyé sur ma cuisse. Je le regarde de côté, levant les yeux vers lui qui ne semble pas encore décidé à s’asseoir. Mais pour dire vrai... je pense que je pourrais passer la soirée là à le regarder faire sa vie dans son appartement. Ai-je vraiment tourné la page ? Oui... je crois. Mais après tout... peut-on réellement un jour tourné la page d’une histoire si forte et si intense ? Peut-on tourné la page d’Erwan et Orel ? D’Erwan tout court ?
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(#)Sujet: Re: The past will always catch up to you. (orwan)  |   Ven 8 Mai - 17:22
The past will always catch up to you.

Les émotions que lui procurait Orel, ces sensations, tout ça était impossible à décrire. Il n'existait pas de mot dans les langues de la Terre pour expliquer cette incandescence. L'impression d'être un astre. La lune, qui grâce au soleil brillait dans la nuit. Voilà comment Erwan se sentait, comme s'il était à nouveau associé à son binôme. Comme s'il y avait une histoire de destin, de prédisposition. Comme si la nuit des temps y était pour quelque chose, comme si le monde tout entier tournait pour arriver à ce jour-là. Etre ici avec lui. Retrouver Orel et se lier à nouveau à lui. Voilà ce qui animait Erwan, ce qui brûlait en son for intérieur ce jour-là. Leur histoire était finie, c'était du passé, jusqu'au mois dernier. Mais pourtant, un nouveau chapitre venait de s'ajouter au récit, et il sentait son cœur battre plus fort, son corps tout entier avancer dans un mouvement nouveau. Une chorégraphie bien connue, ancrée en lui, restée en sommeil et soudain ravivée par le retour de son ami, son amour. Erwan s'emportait totalement, il le savait, en avait conscience. Il s'en voulait de ne pas savoir prendre la distance nécessaire, de ne pas être capable de garder fermées les barrières. Il devrait se protéger, évidemment. Qu'avait-il dit déjà ? A son psy. Que les histoires de cœur n'étaient pas faites pour lui, pas pour l'instant, pas avant longtemps. Il devait se concentrer sur sa guérison, la thérapie, l'avenir. Son avenir à lui en tant qu'Erwan, et non pas dans un couple. Oublier l'idée de moitiés, d'âmes sœurs. Etre entier en étant juste lui-même, ne pas espérer se retrouver dans les bras et le cœur de quelqu'un d'autre. Et pourtant. Il venait de balancer tout ça par la fenêtre en faisant entrer chez lui Orel. On était jeunes, qu'il disait alors en regardant la photo. Oh que oui. Erwan avait l'impression qu'il s'agissait d'une vie différente, et en même temps, il n'était pas sûr que les chemins qu'il avait empruntés l'aient aidé à grandir. Au fond, il se sentait toujours encore comme ce gamin-là. Aussi paumé. Usé aussi. Essayant de passer à autre chose, il se perdit entre mille propositions et invitations, et sourit quand Orel lui commanda un soda. Erwan ne recevait pas souvent ici, il n'avait pas des multitudes d'amis à inviter et les quelques amitiés qu'il avait, elles avaient perdu leurs pétales ces dernières années. Surtout, recevoir Orel, ce n'était pas recevoir n'importe qui. Il essayait donc de bien faire, ne connaissait pas les codes du parfait hôte. Il servit deux verres de Coca, au final, parce que lui non plus ne voulait pas d'alcool ce soir, et que tout ça lui faisait tant penser à leurs jeunes années. Mineurs et innocents, décidés à se gaver de boisson sucrée si l'alcool leur était interdit. Cette soirée allait être hors du commun. Fantastique. Il se sentait plongé dans une euphorie qui lui était étrangère. Ce n'était pas déplaisant. “Ma mère t’embrasse, elle serait ravie de te revoir après tout ce temps. Tu veux bien te poser un peu ? Détends-toi je ne suis pas le président haha” Erwan ne put retenir un rire. « Tu es plus important que le président ! » répondit-il sans réfléchir, spontanément. Puis il se dit que ce n'était pas vraiment approprié de dire ça, qu'il allait finir par mettre tout le monde mal à l'aise. Même Snipoo, le poisson qui faisait des aller-retours dans l'aquarium de l'autre côté de la pièce. Erwan devait se calmer. « Je viendrai vous voir alors, ta mère et toi, par la même occasion » il souffla, tout en prenant son verre de coca qu'il leva. « A ta maman » dit-il, parce que s'il fallait souhaiter bonne santé à quelqu'un, il estimait que c'était un bon choix de destinataire. “tu es très beau” Oh. L'effet d'un feu d'artifice, ou plutôt celui de l'arrivée d'une comète dans l'atmosphère. Il leva les yeux vers Orel pour le regarder un moment. Deux yeux de merlan frit, des joues rougissantes. Il ne savait pas quoi faire avec ça, il avait juste envie de se blottir contre lui, mais ce n'était pas très acceptable socialement. Erwan finit donc par s'asseoir et poser son verre sur la table après en avoir bu quelques gorgées. Installé à côté d'Orel, silencieux, il tourna la tête vers lui pour le regarder encore une fois. Instinctivement, sa main se leva pour se poser sur la joue de son ami de toujours, toucher un peu sa pommette du bout des doigts tout en glissant son pouce sur sa lèvre supérieure. Doucement, l'air absorbé par ce qu'il faisait. Avec la plus grande délicatesse du monde. Puis, comme s'extirpant d'un rêve, il retira sa main et cligna des yeux, secoua la tête très légèrement. « Toi aussi. Tu es très beau » il souffla. Erwan n'avait rien de plus à dire, il n'y avait pas de mots, de toute façon. « C'est bien que tu sois revenu à Miami. C'est peut-être égoïste de dire ça, de ma part... Mais quand tu es là, ça me donne envie d'aller mieux et d'être une meilleure personne » dit-il doucement, avant de saisir l'assiette de tapas posée sur la table. « Tiens, sers-toi ! C'est fait maison par Chef Erwan ici présent » plaisanta-t-il en présentant son beau travail. Il s'était appliqué pour faire quelque chose de mignon, et certes, ce n'était pas le level Top Chef, mais quand même, c'était pas mal du tout. Après avoir picoré un peu, Erwan se leva pour se diriger vers la chaîne hi-fi et tenta de trouver une playlist qui convenait. En tant que musicien de passion, il avait investi dans du matériel de très bonne qualité pour diffuser un peu de son dans l'appartement. Il opta pour une playlist de musiques de films célèbres, le genre qui faisait l'unanimité. Le meilleur moyen d'avoir de jolies choses à écouter. Il se trémoussa un peu en riant. Erwan n'était pas un grand danseur, et ce premier morceaux n'était pas vraiment propice au déhanché, mais ça l'amusait. Mais quand la bande originale de Titanic se lança juste après, c'était impossible de passer à côté. « Viens danser ! » il réclama en riant. Le tube de Céline Dion avait marqué de (trop) nombreuses soirées, parfois pour rire, d'autres fois plus sérieusement. Mais aussi cliché et ringard que cela puisse paraître, il avait aimé se blottir contre Orel en dansant un slow majestueux sur les belles paroles de My Heart Will Go On. Ça faisait beaucoup rire Erwan. Il prit la main d'Orel pour entamer une petite danse. « Faut pas trop tourner, parce qu'avec les bulles du coca on risque de... » vomir. Il ne finit pas sa phrase mais fit un geste assez explicite pour illustrer sa pensée, tout en se marrant comme un gamin. Puis, le rire se calma, s'éclipsa doucement, et Erwan posa sa tête sur l'épaule d'Orel en reprenant son souffle, le regard dans le vide. Les derniers accords de la chanson résonnaient et lentement, Erwan retourna s'asseoir sur le canapé. En quelques gorgées, il vida son verre de coca. « J'arrive pas à trouver les mots pour décrire ce que ça me fait que tu sois là ce soir. Mais je suis... vraiment, vraiment très heureux. Comme sentir un truc brillant. J'ai l'impression de renaître, et que... Je sais pas. Que le monde est un peu plus beau ce soir » Il ne voulait pas être niais, nul, chiant, gênant. Mais c'était honnête et sincère, c'était ce qu'il ressentait au fond de son cœur et il fallait qu'Orel le sache. Que son cœur battait toujours et encore pour lui. L'alcool n'était pas nécessaire pour mettre Erwan dans un état d'euphorie, il y arrivait très bien tout seul. Fidèle à lui-même.

Les heures avançaient, mais il ne voyait pas le temps passer. Entre éclats de rire et partages de souvenirs, la soirée ne cessait de lui apporter des teintes de joie. Erwan n'était pas excessif dans l'expression de ses sentiments, juste sincère. Après les dernières années, cette soirée lui faisait du bien. Pas de hiérarchie, pas de rapport de force ou de domination, pas de calcul ou d'arrière-pensée. Pas de sexe, et ça, ce n'était pas anodin. Parce qu'au final, Orel avait été la seule relation qu'il avait pu garder pure, propre, et non pas entachée de pulsions destructrices. Il y avait eu des hauts et des bas, bien évidemment, des crises de colère, de la jalousie. Mais jamais de manipulation, d'envie de faire du mal, d'écraser. Il y avait eu plus d'amour que de désir. De l'amour avant le désir, et du désir mais jamais sans amour. Et c'était le plus important, l'amour. Amour avec un grand A. Orel avait été le seul à qui Erwan n'avait jamais pensé devoir quelque chose. Avec lui, son corps lui appartenait, et s'il le partageait, c'était parce qu'il en avait envie. Avec d'autres, c'était devenu un mécanisme, un dû, quelque chose qu'il pensait devoir donner parce qu'ils le méritaient. Mais Orel... ce n'avait jamais été comme ça avec lui. A cause de l'amour. Grace à. La fatigue commençait à monter, il était tard, les plateaux étaient presque vides mais les verres continuaient à être remplis quand il le fallait. Leurs rires étaient plus paresseux, mais tout aussi sincères. Affalés dans le canapé, à parler de tout et de rien. De la vie, du passé, du présent, de l'avenir, des choses à aimer et des choses à détester. La musique tournait toujours, les bandes originales de films se succédant et donnant parfois lieu à quelques échanges au sujet des films en question. Par moments, ils fermaient les yeux en silence pour mieux écouter. Partager des moments sans rien se dire, mais laisser leur écoute mutuelle se rencontrer. Il n'y avait rien de mieux qu'écouter un morceau en compagnie de quelqu'un qu'on aimait, Erwan était persuadé de ça. Il aurait pu passer sa vie toute entière à écouter cette musique avec Orel. Mais la sonnette retentit dans l'entrée de l'appartement. Il n'y avait jamais personne qui venait ici, à part ses voisines, de vieilles dames qui l'aimaient beaucoup. C'était très certainement l'une d'entre elles, sa voisine de palier peut-être. Elle était adorable et ce n'était pas rare qu'elle vienne lui apporter des restes de son repas, réalisant après coup qu'elle avait cuisiné en trop grande quantité. Sourire aux lèvres, Erwan poussa un soupir en se levant difficilement du canapé. « Je reviens » il dit en posant un rapide baiser sur la joue d'Orel, geste innocent, parce que ça avait toujours été ainsi entre eux. Erwan sortit du salon pour parcourir le couloir jusqu'à la porte d'entrée. Il ouvrit. Son sourire s'effaça quand il se retrouva face à Craig. Que faisait-il là ? Comment était-ce possible ? Avec tout ce qui était arrivé, Erwan avait totalement éclipsé Craig de sa conscience. Comme s'il n'avait pas été là, comme s'il n'était pas responsable lui aussi. Comme si. « Tu. Qu'est-ce que tu... » Il ne pouvait pas être ici, parce qu'il y avait Orel ici, et que ce n'était pas le moment, ce n'était pas l'endroit. « Il faut que tu partes » il dit, se voulant ferme mais sans agressivité. Erwan n'avait pas pardonné, mais il avait mis derrière lui la rancœur et la haine. Il ne voulait plus de problèmes, avec qui que ce soit, il voulait juste mener sa vie. « Tu nous manques au Birdcage » dit alors Craig. Erwan secoua la tête. Non, pas de Birdcage, c'était fini. « S'il te plait, je veux juste être tranquille, j'ai pas parlé de toi à la police, ni du Birdcage » il dit. Craig n'était pas méchant, ou du moins... Si, il l'était, il était terrible, mais c'était un homme d'affaire, un patron, il était intelligent et avait des priorités. Avec tout ce qui était arrivé quelques mois plus tôt, peut-être bien qu'ils pouvaient simplement s'oublier mutuellement, pour que chacun puisse diriger sa vie comme il l'entendait. Erwan n'irait pas le dénoncer, il n'avait pas et n'irait jamais balancer à la police son petit business. Le bordel grand luxe dans lequel il avait vécu et travaillé pendant plusieurs années. Il ne dénoncerait pas toutes les horreurs qui lui étaient arrivées là-bas, les clients violents, les cauchemars, le reste. « Tu te souviens de notre deal. Notre petite discussion. Je t'avais dit de rester sage, et que si tu essayais de m'arnaquer, je te revendrais à Leo. Tu aurais dû rester avec nous, Erwan, parce que maintenant Leo est mort. Par ta faute. C'était mon ami, ça aussi je te l'avais dit... Tu le savais » Erwan se souvenait. Il se souvenait de tout et n'avait rien oublié. Une petite boule se forma dans sa gorge. Le meurtre de Leo était toujours douloureux, en travers de sa gorge. Il était incapable de se pardonner, et le pire, c'était que malgré tout le mal que ces gens lui avaient fait, il s'en voulait terriblement de les avoir fait souffrir. D'avoir tué Leo, d'avoir pris l'ami de Craig. Peut-être que les choses auraient pu être différentes, qu'ils auraient tous pu s'en sortir d'une autre façon. « Oui... je sais. Je suis tellement désolé, c'est pas ce que je voulais... Je... On pourra en parler. Demain si tu veux. On peut se voir et parler, je... je suis sûr qu'on pourra trouver une solution » Il ne savait pas ce qu'il proposait. Un café, et de l'argent en dédommagement. Mais Orel était ici et il ne voulait pas que l'un de ces deux hommes voie l'autre. Le problème Craig était à garder pour un autre jour. « Tu comprends pas bien, je crois. J'ai fini mes affaires avec toi. Je sais que tu ne veux plus entendre parler du Birdcage, j'ai bien compris ça. Que tu n'y retourneras pas, mais tout ça, ici, cette vie, ce n'est pas fait pour une petite pute comme toi » Et là, sans qu'Erwan n'ait même le temps de s'en douter, de se méfier, il sentit quelque chose de tranchant s'enfoncer d'un coup sec dans son abdomen. Se retirer immédiatement, puis s'enfoncer à nouveau, quelques centimètres plus à droite. Il ne poussa pas de cri, non, c'était impossible. Sa respiration était coupée, sa bouche ouverte en un ah de surprise et de douleur. D'une main, il s'accrocha à l'épaule de Craig, qui le maintenait contre lui avec la force du couteau. « Je t'ai toujours dit que si tu voulais arrêter de vivre au Birdcage, tu devrai arrêter de vivre » il lui dit, yeux dans ses yeux, sa main le retenant debout et son visage si proche de celui d'Erwan. Puis, il retira la lame dans un bruit aquatique, celui des vaisseaux, de la chair, des muscles et du sang. Le geste arracha un petit gémissement à Erwan, et la douleur vint le percuter de plein fouet. Il posa sa main sur la porte pour se retenir. « Orel... » il miaula, incapable de savoir si c'était assez fort. Il avait l'impression d'y avoir mis toute son énergie. Son autre main se posa sur les blessures, deux trous béants au niveau de son ventre. Sa chemise à fleurs était toute tachée de rouge. « Adieu Erwan » souffla simplement Craig, le regardant une dernière fois, avant de disparaître dans les escaliers. Quant à Erwan, il tomba dos contre la porte, glissa vers le sol. Le sang s'expulsait par vagues entre ses doigts, qui cherchaient à maintenir la plaie fermée. Son cœur pompait, rythmiquement affolé, envoyant contre sa paume des effluves métalliques.
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(#)Sujet: Re: The past will always catch up to you. (orwan)  |   Lun 8 Juin - 10:34
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Il existe des personnes qui marqueront à jamais nos vie. Des liens qui ne se briseront jamais. Toi... tu seras à jamais cette personne. Tu seras toujours mon âme soeur.
Il est si attendrissant. Depuis que j’ai franchis le pas de sa porte, je me sens comme pousser des ailes. Il sourit, il semble si bien. Il est toujours si beau même si ses cheveux sont plus courts. Il sera toujours le plus beau à mes yeux. Il ne fait que parler, s’exciter en me présentant son petit habitant et je ne peux empêcher ce fin sourire presqu’invisible se dessine sur mes lèvres. Erwan sert deux cocas et je suis soulagé de me dire qu’il n’y aura pas d’alcool pour cette soirée. J’ai besoin que cet instant soit bercé par la simplicité. Que nous ne soyons simplement nous-même. C’est fou cet effet qu’il peut avoir sur moi. Je me rends alors compte que je ne suis jamais vraiment moi-même... pas même avec ma mère. Je garde toujours cette barrière qui me permet de ne pas me briser. Mais lorsque je suis avec Erwan... je me sens entier, je ne me sens pas prêt à chuter. Il me fait me sentir important. Plus important que le président comme il dit. Cela me fait doucement sourire. Je suis si heureux d’être en sa compagnie. Il est compliqué de se dire que notre histoire se trouve derrière nous. Car lorsque je suis à ses côtés, je me sens si léger. Le monde semble n’être plus qu’un vide où nous flottons ensemble. Je ne sais pas s’il partage ce sentiment... mais il suffit de voir comme mes yeux brillent et sourient en sa présence. Nous nous posons sur son canapé. Je me sens bien chez lui. Il a réussi à en faire un endroit où il semble faire bon vivre. Nous trinquons alors à ma mère après qu’il m’est dit qu’il viendrait nous voir. Et cela me fait plaisir. Plus plaisir que je ne devrais probablement. Mais que puis-je faire si ce n’est laisser ce sentiment m’envahir. Il serait stupide de se battre contre quelque chose de si doux et simple que cette chaleur que je laisse m’emparer doucement. Je l’observe boire à son verre. Je le détail comme si je le voyais pour la première fois. Il est si beau... d’ailleurs je ne peux contenir cette affirmation. Celle-ci sort de ma bouche si naturellement que j’arrive à le perturbé... et je trouve ça adorable. Il est adorable. Il aura beau être l’homme le plus assuré du monde et réussir à devenir un homme de la haute société... à mes yeux il ne sera jamais rien d’autre qu’un adorable jeune homme que je veux prendre dans mes bras. Je prends une inspiration. Je contrôle ses idées qui s’empare de moi. Je ne dois pas me laisser aller à mes pulsions et mes sentiments. Je ne veux pas qu’il pense que je veux le brusquer et je ne veux pas me dire que quelque chose est de nouveau possible entre nous. Il y a toujours cette crainte que les démons reviennent nous faire souffrir l’un et l’autre. Mais lorsque je croise ses yeux clairs... tout semble s’envoler. Je n’ai plus de rancœur. Je n’ai plus mal... j’oublie qu’il m’a fait souffrir et j’oublie cette histoire horrible. Après tout peut-être devons-nous aller de l’avant... je dois aller de l’avant. Lorsque je suis avec lui... je me dis que je dois cesser d’être sans arrêt en colère. Je deviens plus doux, plus tendre. Je suis un meilleur homme avec Erwan... il semble que ça a toujours été ainsi. Mais je ne veux pas qu’il s’imagine avoir ce rôle... je ne veux pas qu’il se sente obligé de me tenir compagnie parce que sa simple présence suffit à détendre chaque muscle de mon corps... et que ma poitrine repend en moi une chaleur si agréable que je pourrais facilement considérer cela comme une drogue. L’effet Erwan... l’effet Orwan.

Lorsqu’il me dit que je suis beau. Je souris. Puis ce qu’il me dit me réchauffe le cœur car je ressens la même chose. Mais je ne dis rien... je n’ai jamais été très doué pour exprimer ce que je ressens. Donc je préfère lui sourire doucement en lui transmettant tout par mon simple regard. Après tout... avec lui... j’ai toujours fonctionné ainsi. Il semble alors si impatient de me faire partager ce qu’il est... ne serait-ce que par les mets qu’il a préparé : “c’est très bon” je lui dis alors, toujours plutôt sur la réserve, mais il sait comment je suis. Après quelques mises en bouche, Erwan se lève pour mettre de la musique. J’en profite un court instant pour l’admirer. Il est si beau... si élancé et si gracieux. Plus qu’il ne l’imagine je suppose. Mon cœur se serre. Je me rends alors compte que je me voile peut-être encore la face. Lorsque je suis en face de lui... la page que j’ai tourné semble me revenir en pleine figure. Titanic se fait entendre et lorsque le jeune homme me demande de venir danser je soupire en levant les yeux au ciel... je ne peux pas résister et je soupire en me levant pour le rejoindre, amuser et me sentant si léger. Je lui prends la main, je l’approche de moi. Je sens alors son odeur, je sens sa chaleur... et je me détends aussi vite que mon corps s’est tendu. Je me sens bien prêt de lui. J’oublie le temps qui passe l’espace d’un instant. Je voudrais que cela ne s’arrête pour rien au monde. Il se recule alors, tournant en souriant et je l’admire, je le laisse faire. Je me laisse guider... moi qui était pourtant le meneur à l’époque de notre relation. Ce soir je lui suis totalement dévoué. Je souris. Un peu plus cette fois. Il se met à faire le pitre, mimant un vomissement et je ne peux m’empêcher de rire un peu. Je me rends alors compte que je n’ai pas ris ainsi depuis longtemps. Je ne pensais pas pouvoir me détendre encore davantage. Mais voilà que je me retrouve à danser avec Erwan, à rire et nous semblons être redevenus ces ados... ces ados qui ne pensaient pas que la vie pouvait être aussi merdique... car pour nous la vie est belle tant que nous sommes ensemble. Ma vie est belle quand il est là... et je me rends compte de l’impact que cette vérité semble avoir sur mon âme. L’instant de rire se transforme en moment de douceur de nouveau et je sens son menton se poser sur mon épaule doucement alors que j’en profite discrètement pour humer son parfum dans ses cheveux.

Lorsque la chanson se termine enfin, Erwan retourne sur le canapé pour vidé son verre. Je le rejoins aussitôt tandis que ses mots me touchent au cœur. Je ne le quitte pas des yeux. Je le regard alors que je me pose à côté de lui. Je suis heureux de me dire que s’il se sent ainsi... c’est peut-être grâce à moi. Non... pas grâce à moi. Mais grâce à nous. Car nous ne sommes bien que lorsque nous sommes ensemble. S'il savait comme je peux sembler plus niais que lui en pensant ce que je pense. Je veux lui répondre mais je ne suis pas très à l’aise. Je ne sais pas exprimer mes sentiments aussi bien que lui... surtout pas aux vues des circonstances de ma vie ces derniers temps. Je ferme les yeux un court instant et je prends alors la parole : “Je pense que je ne me suis pas senti aussi bien depuis très longtemps. Comme si... j’étais complet et qu’il me manquait quelque chose avant ce soir...” Je ne veux pas qu’il est la pression. Mais même si je ne suis pas forcément doué pour ce genre de confession. Cela sort naturellement et je souris doucement tandis que la soirée continue. La musique berce nos conversations qui se mélange entre rire et partage. Je souris, j’arrive même à rire. Je passe surtout mon temps à le regarder alors que je m’enfonce de plus en plus dans le fauteuil au fil des heures. Je ne vois pas le temps passer. Le temps n’existe pas lorsque je suis avec lui. Erwan suffit à combler ma vie et mon temps. Je me fiche de savoir si je serais fatiguée pour le travail. Je ne pense même pas à ma mère... elle qui me dis sans cesse de penser à moi et qu’elle peut s’en sortir sans moi... je me rends compte alors que j’ai laissé trop de pression faire place sur mes épaules. Ma main retient ma tête alors que je pouffe un peu... quand nous sommes interrompus par une sonnette. Je fronce les sourcils... mais je suis entre le sommeil et l’éveil. Erwan se lève et dépose un baiser sur ma joue... Je sens la chaleur m’envahir et mon corps se détendre. Je commence à m’endormir. J’imagine une vie où je ne serais plus jamais séparée de lui. Je nous vois marié comme c’était prévu et j’imagine notre quotidien dans notre belle et grande maison sur la plage. Maman serait là et elle serait en train de jouer avec notre enfant...un garçon ou une fille peu importe. Je suis heureux. Je souris alors que mes paupières se ferment doucement. Erwan ne revient pas. J’entends vaguement une voix masculine mais je ne m’inquiète pas... je suis perdue dans mes pensées. Dans des fantasmes qui semble si impossible et possible à la fois. Mais alors que les minutes passent... je sens alors une drôle de sensation dans la poitrine. Un poids. Que vient-il faire ici. Je ne veux pas de ça. J’ouvre les yeux, mon regard se perd. J’ai une douleur dans la poitrine... un chatouillement qui ne me plaît pas : “Erwan ?” je dis alors en tournant la tête vers sa direction. Pas de réponse. J’entends une sorte de bruit... la voix d’Erwan, un peu étouffer. Je n’entends pas bien. Je me lève alors, doucement... trop doucement.

J’avance doucement... je ne sais pas pourquoi mais je sens une boule dans ma gorge. J’avance d’un pas... de l’autre. J’entends Erwan... sa voix est trop basse. Quelque chose n’est pas normal. Il prononce mon nom... et l’instant d’après j’entends un bruit sourt. Comme si quelque chose venait de tomber sur le sol. J’ai mal au ventre, j’ai envie de vomir... pourquoi. Je ne semble plus entendre la musique. Juste un silence et un bourdonnement dans mes oreilles. Je passe le couloir et lorsque j’arrive dans l’entrée…et je m’arrête un instant. Un instant qui me paraît une éternité. Contre la porte.. Erwan... du rouge. Du sang. Je deviens livide tandis que mon regard s’agrandit. J’ai envie de vomir : “Erwan...?” ma voix est presque aiguë.... et soudain je réagis. J’arrive à lui, me laissant tomber au sol... les larmes quittent mes yeux. Je pleure oui je pleure : “Erwan. Erwan !! Que s’est-il passé ?!! Qui t’as fait ça !!! Je...” je ne sais pas quoi faire, je ne sais pas quoi faire. Mon monde s’effondre. Je regarde son corps, je vois le sens... je vois ses blessures. Je pleure... je pleurs et la panique et la peur s’empare de mon regard. J’attrape mon téléphone. Je compose le numéro d’urgence en restant paniqué. Je leur explique la situation et je donne l’adresse avant de jeter mon téléphone derrière moi : “Erwan ! Les secours vont venir ! Tu m’entends ils vont venir ! On va te soigner... je... je vais prendre soin de toi... Bébé !! Me laisse pas ok !!! Ne ferme pas les yeux. Je lève le bras, je chope un gilet accroché au porte manteau. Je m’en branle. Je pose sur sa blessure. J’appuie. Je fais de la merde. Je le sais. Il est si blanc. Si livide. Il tremble. Je le tire contre moi. Je le sert contre moi. Mes mains sont couverte de sang. Je suis empli de rage... mais surtout je pleurs. J’ai peur. : “Parle-moi bébé ! Parle-moi ! Tu.... tu te souviens quand je t’ai demandé en mariage ! Hein ? Tu te souviens ??? Je.... Rappelles-toi ? Raconte-moi cette histoire. Raconte-moi ce que tu veux mais parles moi mon amour... Erwan !!!!! Je t’en prie parle moi !!” J’éclate un sanglot, je le sens partir. J’ai l’impression qu’il est en train de mourir dans mes bras. Je renifle j’embrasse son front. Je croise son regard... ses si beaux yeux. Je caresse sa joue : “Je t’en prie...” je le supplie... : “Je t’aime. Je t’aime tant... je t’en prie me laisse pas. T’as... t’as pas le droit... On... je t’en prie Erwan... je t’en prie... me laisse pas...” je le berce, je le serre contre moi : “MAIS ELLE EST OU CETTE PUTAIN D’AMBULANCE !!!!!” je hurle. Je hurle et je ne sais pas quoi faire. Je me sens impuissant. Je me sens comme une merde. Je ne peux pas le sauver. Je ne peux rien faire à part prier.
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(#)Sujet: Re: The past will always catch up to you. (orwan)  |   Lun 8 Juin - 15:06
The past will always catch up to you.

Il existe une expression populaire qui dit « la boucle est bouclée ». Une expression pour exprimer à la fois un commencement et une finalité. Un renouveau. Une renaissance. Parce que pour qu’il y ait un début, pour que quelque chose commence, il faut qu’une autre chose se finisse. Erwan était en train de vivre son renouveau avec Orel, dans ce salon. Il participait à sa propre renaissance, et il en avait conscience, d’une certaine façon. Il se sentait changé. Et pourtant, ce monde nouveau était rempli d’antiquités, d’éléments qui provenaient du passé, de son ancienne vie. La musique, les verres de Coca. C’était presque un retour en enfance. Orel n’était pas une figure de son présent. Il était un vestige de l’enfance, de New York, de la simplicité et de l’innocence. Mais il était aussi peut-être une figure de l’avenir. Là, en dansant sur cette musique, il se disait qu’Orel allait changer sa vie. Que ce moment précis allait être un tournant vers des jours meilleurs. Pour une fois, Erwan se sentait accompagné par sa bonne étoile. Il n’avait pas besoin d’alcool ou de cigarette pour se sentir planer, envouté. La lumière de la pièce, la musique, les odeurs du repas et le goût du coca sur ses lèvres. Tout suffisait à l’emporter dans un voyage sensoriel et onirique à travers ses souvenirs, sa propre histoire, leur histoire à tous les deux. Il avait l’impression de vivre une poésie. Quelque chose qui n’arrivait pas normalement, qui n’arrivait pas aux autres. Qui n’arrivait pas dans la vraie vie. Un film d’amour. Quelque chose d’épique, et de beau, des montagnes russes émotionnelles. Mais c’était l’apothéose à présent. C’était la fin heureuse. Orel était ici avec lui, et que pouvait-il demander de plus, après tout ce qui lui était arrivé ces dernières années ? Après toutes les erreurs ? Les mauvais choix ? Tout ceci, cet instant magique et hors du temps, était la preuve qu’il fallait continuer. Ne pas se laisser abattre. Respirer, une bouffée après l’autre, et simplement survivre. Et au final, un beau jour, les nuages s’estompent, le ciel s’éclaircit, et la lumière revient. Il était heureux de ne pas être mort, ce jour-là, dans la baignoire de sa chambre au Birdcage. Heureux qu’on l’ait repêché et ramené à la vie. Erwan était heureux d’être un survivant, et de pouvoir se nommer comme tel. Heureux d’avoir échappé à l’enfer une fois de plus, même si les conséquences de ses actes allaient encore planer longtemps au-dessus de sa tête. Il finirait peut-être par se pardonner. Car c’était ça au final, le plus difficile. Le noeud du problème. Pardonner aux autres était une chose, une étape nécessaire mais relativement naturelle et sensée. Mais se pardonner à lui-même. Il y parviendrait un jour, sans doute. Se pardonner d’avoir fait les mauvais choix. D’avoir trahi Orel, agi sans le consulter. D’avoir avancé seul quand il aurait fallu marcher main dans la main. Puis d’être retombé dans les griffes de ses propres noirceurs. Se pardonner tout ce qu’il a pu faire à Chris, le mal causé. Et enfin. Se pardonner le meurtre, l’acte le plus sombre, le plus radical, le plus final. Le meurtre comme un aveu de sa souffrance et du chaos inexprimable qui l’habitait. Mais ici, avec Orel, Erwan voyait une issue pour la première fois. Il voyait un chemin pour aller de l’avant, marcher vers l’avenir. Sa vie lui semblait être une épreuve interminable, une traversée des enfers, mais cette fois-ci, il avait foi en l'avenir. C'était grâce à Orel, il était sa lumière. “Je pense que je ne me suis pas senti aussi bien depuis très longtemps. Comme si... j’étais complet et qu’il me manquait quelque chose avant ce soir...” Orel, toujours sobre, bien plus qu'Erwan. Ses mots doux étaient rares mais puissants, c'était ainsi, ça le serait toujours. Erwan tourna la tête vers lui, lui adressa un sourire tendre. Ses yeux étaient à moitié clos. Était-ce la fatigue ou le bonheur ? L'apaisement. Un peu des deux, sans aucun doute. Il aurait aimé que cet instant dure pour toujours, que ce moment ne s'arrête jamais. Qu'il s'étire à l'infini, encore et encore, jusqu'à la fin des temps. Et même après ça. Avec Orel, il avait l'impression que la fin du monde ne serait qu'une poussière sur leur chemin. Il se sentait plus fort que tout, insubmersible. Rien n'avait d'importance en-dehors des murs de cette pièce. Et puis, comme un rappel à la réalité, au fait que le monde existait bel et bien, qu'il y avait une réalité au-delà de cet appartement, la sonnette retentit. Mais ce n'était pas grave, ce n'était rien, juste une parenthèse. Alors il se contenta de sourire, de déposer un baiser, dire qu'il revenait rapidement.

Mais il ne revint pas, Erwan. La réalité qui venait de sonner à sa porte était une conséquence, l'ultime conséquence de ses actes impardonnables. Ce n'était pas un fantôme qui s'était trouvé sur le pas de sa porte, mais bel et bien un homme en chair et en os. C'était à la fois la vie et la mort, et la preuve qu'un jour ou l'autre, il fallait payer. Les choses ne restait pas en repos éternel, les vérités étaient destinées à la révélation, les rancœurs éclosaient dans la violence. Il payait le prix de ses crimes. C'était sensé, c'était logique. Craig avait disparu maintenant, il restait Erwan, seul avec son sang, assis dans l'entrée et appuyé tant bien que mal contre la porte. Sa main sur ses blessures, il n'arrivait à rien contenir, ni le sang ni sa vie qui s'étiolait sur le parquet. L'ironie. Après tant d'efforts, après les envies de mort, les tentatives. Au moment où il s'y attendait le moins, au moment où il avait laissé tout ça derrière lui. Au commencement de sa nouvelle vie. Le monde était bien trop cruel. Et le pire, c'était qu'il le savait bien, tout ça. Il savait que le monde était cruel, alors pourquoi avait-il cru que cette fois-ci tout irait bien ? Alors il réalisait. Quelque chose doit finir pour qu'il y ait un commencement. Le renouveau ne peut se faire sans que l'étape précédente se termine. Mais la fin pouvait arriver sans pour autant qu'il n'y ait de renaissance. Pas vrai ? La fin. Simplement, la fin. Sans recommencement. Et si tout ceci, toute cette soirée, l'euphorie et la sensation d'être arrivé au bout... si tout ceci était simplement la fin ? Juste la fin. Pas de nouveau commencement qui soit. Il était perdu dans ses pensées, dans cette réflexion qui peu à peu lui faisait prendre conscience d'à quel point il s'était trompé en vivant ce soir comme si ce moment était infini. Cet instant ne durerait pas toujours, non, au contraire, il était plus fragile et éphémère que tout le reste. C'était déjà fini, là. Juste ici, c'était terminé. Et Orel... Erwan le trouva, juste là, lorsqu'il revint au présent. “Erwan. Erwan !! Que s’est-il passé ?!! Qui t’as fait ça !!! Je...” Orel était paniqué. S'extirpant de ses pensées, Erwan reprit conscience du sang. Le rythme rapide, le débit terrifiant, comme des basses poussées à bout dans une boîte de nuit, le sang tapait contre sa paume. Il le sentait s'extirper de ses veines. Et la peau, la chair, sous sa main. Il ne sentait plus la résistance mais quelque chose de vide, de béant. Il avait peur, peur de prendre conscience de l'état de son propre corps, de constater les blessures. Il n'arrivait pas à réaliser, qu'une lame s'était enfoncée à deux reprises dans son corps, qu'elle avait tout détruit sur son passage et que c'était probablement un bordel tel que rien ne pourrait être fait pour remettre les choses à leur place. Orel, son héros une fois de plus. Il était en train d'appeler le 911. "Erwan ! Les secours vont venir ! Tu m’entends ils vont venir ! On va te soigner... je... je vais prendre soin de toi... Bébé !! Me laisse pas ok !!! Ne ferme pas les yeux." Fermer les yeux ? Non. Pas pour l'instant, Erwan n'avait pas envie de fermer les yeux. Il avait mal, mais il avait peur aussi. Il avait trop de choses à voir encore. Il ne comptait pas fermer les yeux. Son visage se tourna vers Orel, il le regarda, suivit du regard chacun de ses mouvements. Il pleurait. L'instant suivant, il pressait contre les blessures un vêtement. Erwan hurla de douleur. Il souffrait, c'était bon signe peut-être. Ça voulait dire qu'il n'était pas encore mort. Il n'avait jamais été de ces gens qui avaient besoin de se faire du mal pour se prouver qu'ils étaient en vie, mais à ce moment-là, c'était un bon indicateur. Il essayait encore de croire que les secours allaient arriver rapidement, que le gilet arrêterait l'hémorragie. Mais une part de lui avait bien conscience que c'était la fin, que son heure approchait dangereusement. “Parle-moi bébé ! Parle-moi ! Tu.... tu te souviens quand je t’ai demandé en mariage ! Hein ? Tu te souviens ??? Je.... Rappelles-toi ? Raconte-moi cette histoire. Raconte-moi ce que tu veux mais parles moi mon amour... Erwan !!!!! Je t’en prie parle moi !!” Erwan ne put retenir un sourire, un petit rire même. Il cligna des yeux, repensa à ce fameux moment. Ça semblait si loin et pourtant, il avait la sensation que c'était hier. Orel avait pavé de sa présence chaque instant de sa vie. « Je me souviens » il souffla. Erwan se sentait presque en paix, avant de soudain réaliser que non, il n'était pas en paix du tout. Il allait mourir ici et il n'en avait pas envie. C'était trop tôt, c'était trop bête. Putain, ce que c'était bête. Tous ses espoirs et toutes ses envies pour l'avenir, le film qu'il s'était fait ce soir, tout ça... Balayé en quelques secondes par deux coups de couteau. Une larme s'échappa de son œil droit. Glissa sur sa joue. Il devait se battre, pour essayer de survivre à ça. Il avait survécu à tant de choses, il fallait qu'il survive encore une fois, juste une fois. Et il ne ferait pas la même erreur, il ne se dirait pas que le passé pouvait rester enfoui. Non. Il serra les poings et envoya une petite prière. Erwan ne croyait pas en Dieu, la religion ne faisait plus partie de sa vie depuis très longtemps, mais il était persuadé qu'il y avait une force supérieure, le destin peut-être, tout simplement. Quelque chose qui faisait tourner le monde. Alors il envoya une supplique, il pria pour survivre à ce coup fatal. Il promit que dès le lendemain, il se rendrait au poste de police, et il parlerait de tout. Il raconterait toute l'histoire. Il parlerait du Birdcage, de Craig, de ses propres vices. Tout. Faire table rase pour mieux recommencer. “Je t’en prie... Je t’aime. Je t’aime tant... je t’en prie me laisse pas. T’as... t’as pas le droit... On... je t’en prie Erwan... je t’en prie... me laisse pas...” suppliait Orel à son tour, avant de hurler pour maudire l'ambulance qui n'arrivait pas. A cet instant, Erwan était heureux d'au moins ne pas être seul. Orel était ici, il le tenait dans ses bras. « Je veux pas mourir » il lâcha subitement. Il aurait aimé pouvoir être paisible, quitter la vie en disant que ce n'était pas grave, qu'il avait passé une si belle soirée. Mais il avait terriblement peur, et il avait l'impression qu'il allait rater tant de choses. Trop tôt. Beaucoup trop tôt. Parce qu'il n'avait pas pu recommencer une belle histoire avec Orel, il n'avait pas pu reconstruire sa vie comme il avait commencé à le faire depuis la mort de Leo, il n'avait pas revu ses amis. Elizabeth, Lukas, Chris. Il n'avait pas rejoué au piano. Cette pensée lui arracha un sanglot. Jusque dans l'entrée, la musique du salon se faisait entendre doucement. Il avait pensé que jouer de la musique était une activité accessoire, que ce n'était pas une priorité, que c'était derrière lui. Il avait cru qu'il aurait encore le temps de s'y remettre plus tard, une fois le rangement fait dans sa vie. Mais il avait tout faux, Erwan. Parce que la mort peut vous tomber dessus à n'importe quel moment, alors vivre en se disant qu'on aura le temps plus tard de faire les choses qui nous tiennent à cœur... C'est une belle erreur. Et penser au piano, à  la guitare, ça ne pouvait lui éviter de penser au reste. Toutes les choses futiles qui lui servaient de petits rêves. Repoussées à plus tard. Voyager en Australie. Tester le nouveau restaurant au coin de la rue. Adopter un petit cochon. S'essayer à la peinture. Il était soudain rempli de regrets, et c'était la pire des sensations. A cet instant, Erwan savait bien qu'il n'y aurait pas de lendemain, il avait conscience que c'était la fin. Plus rien ni personne ne pourrait le sauver à présent. Les choses non faites, les projets non aboutis. Les envies d'une vie meilleure. Putain. Merde. Merde, il était si bien parti, si bien reparti. Il avait consulté, commencé une thérapie, il s'était rempli d'espoirs et de désirs, et voilà qu'on lui arrachait tout ça. Jamais il n'avait eu la sensation d'être maître de sa propre vie. Avec ses parents, avec Leo, au Birdcage. Il avait toujours appartenu à quelqu'un d'autre. Et enfin, il s'était cru libre et indépendant. Mais Craig avait sonné à sa porte ce soir pour lui rappeler la vérité. Il n'était pas libre, il n'était pas maître de son destin. Il subissait le cours des choses, les hasards du monde. Il essayait de respirer, mais tout à l'intérieur de lui semblait être bloqué. Il toussa, et sur ses lèvres un goût métallique empoisonna encore un peu ses espoirs. Il crachait du sang. Ses poumons étaient probablement plus remplis de rouge que d'air. Il était bousillé de l'intérieur et aucun chirurgien n'était capable de réparer tout ça. Il allait mourir. C'était inévitable, c'était une certitude. Dans une minute ou dans dix, il ne savait pas. Mais il allait mourir.

Il allait mourir et Orel était ici. Erwan n'était pas seul. Alors, une fois qu'il fit face à cette réalisation, celle de sa propre mort, il comprit que c'était maintenant ou jamais. Il ne pouvait plus paniquer ou pleurer, ou perdre du temps. Il lui en restait si peu, il fallait l'utiliser de la meilleure des façons qui soient. Il attrapa la main d'Orel, et il la serra fort, très fort, aussi fort que possible. « Orel » il dit, ferme, sûr de lui. Il devait capter son attention. Son autre main, elle se fit un chemin jusqu'au cou du jeune homme, pour tenir un peu sa nuque, son visage, le pouce sur sa joue. Il était en train de mettre de son sang partout, mais c'était peu important. Il le regarda un instant dans les yeux, puis il décida simplement de l'approcher de son propre visage pour déposer un baiser sur ses lèvres. Un baiser fort, désespéré. Le dernier baiser qu'il donnerait, et le plus nécessaire de tous, peut-être. Le baiser qui voulait tout dire, qui se voulait plus fort que des mots. Erwan ne savait pas ce qui leur serait arrivé si cette soirée ne s'était pas changée en drame. Il ne savait pas s'ils auraient eu un avenir, si cette fois-ci aurait été la bonne. S'ils se seraient mariés et auraient eu des bébés. Ou si, dans tous les cas, ce moment n'était qu'un épisode, et que de toute façon, ils n'auraient pas eu d'avenir. Mais il voulait se dire que ça avait eu du sens. Il voulait partir en se rassurant de cette façon. « Je pouvais pas rêver mieux que de t'avoir toi avec moi ce soir » dit-il. Nouvelle quinte de toux. « J'ai de la chance. De pas être tout seul » ajouta Erwan. Puis, il resta silencieux un instant. Il pensa encore. A eux deux, à tous les gens qu'il ne reverrait jamais, aux rendez-vous manqués. Il essayait de passer en revue son existence, de réfléchir à ce qu'il restait à dire ou à faire. Est-ce qu'il pouvait quitter le monde ? Est-ce qu'il y avait encore des choses inachevées qui pouvaient être arrangées ? « Tu pourras... Tu pourras dire à Elizabeth, et Lukas, et Chris... que je les aime ? Tu pourras ? Ils sont tous dans mon téléphone... » il parvint à articuler doucement en désignant d'un regard l'objet électronique qui traînait par terre. « Et que je suis désolé » ajouta-t-il. Il se sentait comme à la fin d'un livre, mais il voulait s'assurer que chaque chapitre avait trouvé sa conclusion. Qu'il n'avait rien laissé en suspens. Il avait peur, terriblement, mais le retour en arrière était impossible et il fallait être courageux maintenant. Il avait traversé mille enfers. Celui-ci était le dernier. « On aurait été bien ensemble, toi et moi. On a toujours été bien ensemble » Les meilleures versions d'eux-mêmes. Et là, gisant dans son propre sang, sa main serrant fort celle d'Orel, Erwan essayait de penser plus grand, plus loin. Alors il se disait que les choses finissaient comme elles avaient commencé. Orel et Erwan. Erwan et Orel. Il avait toujours été persuadé qu'il y avait une sorte de cycle, que les choses évoluaient, puis revenaient à une situation quasi-similaire à celle du début. Mourir ici, comme ça, c'était terrible, c'était douloureux, c'était se retrouver coupé en plein élan vers une vie meilleure, dépossédé de ses espoirs. Mais Erwan ne voulait pas mourir triste, il ne voulait pas mourir avec des regrets en tête. Alors il préféra se dire que rien ne finissait vraiment, qu'il avait aimé dans sa vie, plusieurs fois, avec une force inouïe. Il avait aimé sans réserve et sans retenue, et rien que pour ça, il pouvait dire qu'il avait vécu. Vraiment vécu. Et en repensant à ses quelques années d'aventure sur Terre, il pouvait facilement extraire quelques éléments clés. Parmi eux, peut-être en tête de liste, il y avait Orel. Et Orel était présent ici, ce soir, Orel allait être avec lui jusqu'au dernier instant. Alors la boucle était bouclée, non ? Orel était ici et c'était tout ce qui comptait. Ça voulait dire qu'il pouvait être heureux. « Tu es toute ma vie » il lui souffla. Un petit sourire, un second baiser sur ses lèvres, plus doux cette fois, plus apaisé. « C'est pas grave » dit-il doucement, pour le rassurer, mais parce qu'il y croyait. Ce n'était pas grave. Il ne souffrait plus vraiment, il n'avait plus mal. Le sang continuait de couler, mais il n'avait plus mal. Ce serait bientôt fini. Mais le monde n'allait pas s'arrêter pour autant. La Terre allait continuer de tourner, les gens iraient au travail, ils tomberaient amoureux, tout allait se poursuivre. Et Orel aussi allait continuer. Il s'occuperait de sa maman, construirait sa vie. « On aura d'autres chances » murmura Erwan. D'autres chances de quoi ? De se revoir et de s'aimer, dans une sorte de Paradis. D'autres chances pour mieux faire. D'autres chances pour le reste du monde, d'autres chances pour ne pas refaire les mêmes erreurs. D'autres chances pour que le prochain gosse influençable et naïf ne finisse pas entre les griffes d'un prédateur sexuel. D'autres chances pour tous les Erwans et tous les Orels de la Terre. Ce n'était plus trop à propos de lui. Il allait fermer les yeux et s'effacer, pour laisser la place à d'autres histoires. Il allait continuer à vivre un peu dans les souvenirs d'Orel, il ne serait pas oublié, il le savait. Il serait une photo, un sourire, une voix sur un enregistrement. Il serait quelques façons d'être et quelques mimiques qui à jamais seraient celles d'Erwan. Qu'Orel retrouverait peut-être chez quelqu'un, et se dirait "il lui ressemble". Personne ne vivait éternellement, et une fois mort et enterré, les plus chanceux continuaient d'exister un peu dans la mémoire de ceux qui les ont aimés. Erwan savait qu'il était un de ceux-là. Les plus chanceux. Dans quelques minutes, il ferait partie du passé, mais ça ne lui faisait pas peur. C'était normal, c'était comme ça. Il fallait s'y faire. Plus que quelques minutes pour exister et ensuite... Il savait bien que pour lui, ça ne serait pas douloureux. Ceux qui resteraient après ça, ce serait à eux de porter ce fardeau, parce que la mort ça fait toujours bien plus mal pour ceux qui restent. Mais il osait espérer qu'il resterait un bon souvenir, une présence rassurante et réconfortante. Et que, le temps venu, dans les circonstances propices, il serait oublié, pour laisser place aux vivants. Le cycle des choses. La vie, l'amour, la mort. Certains esprits pragmatiques diraient qu'une fois le corps mort il ne reste rien, que l'âme n'existe pas. Mais Erwan n'y croyait pas, parce que tant qu'il y aura quelqu'un pour se souvenir de lui, il continuerait d'exister. Tout ça, toutes ces pensées allaient si vite dans sa tête. Et soudain, il se sentait prêt à fermer les yeux, prêt à se laisser aller. Alors il posa doucement sa tête sur l'épaule d'Orel, dans le creux de son cou, et il attendit. Il eut la force de laisser un dernier baiser sur la peau brûlante de son premier amour. Puis le silence, le regard dans le vide. Il cligna des yeux, poussa un soupir. Ses paupières tombèrent lentement. Il n'y avait pas de vie à faire défiler devant ses yeux, non. Il s'était déjà remémoré l'essentiel pendant son agonie. Pas de lumière au bout d'un tunnel non plus. Juste Orel devant ses yeux, éclatant de rire, allongé sur un lit aux draps blancs, les cheveux en bataille. La douce musique des vagues qui s'écrasaient sur la plage. « Allez, chante moi une chanson » lui lança Orel, joueur. Alors Erwan sourit et fit un pas vers lui.




« A l'endroit où les fleuves se jettent dans la mer il se forme une barre difficile à franchir et de grands remous écumeux où dansent les épaves. Entre la nuit du dehors et la lumière de la lampe, les souvenirs refluaient de l'obscurité, se heurtaient à la clarté et, tantôt immergés, tantôt apparents, montraient leurs ventres blancs et leurs dos argentés. »
Boris Vian, L'écume des jours.


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(#)Sujet: Re: The past will always catch up to you. (orwan)  |   Lun 8 Juin - 17:47
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The past will always catch up to you
Il existe des personnes qui marqueront à jamais nos vie. Des liens qui ne se briseront jamais. Toi... tu seras à jamais cette personne. Tu seras toujours mon âme soeur.
Tout s’effondre. Ma vie s’effondre. Je le regarde, je le détail mais différemment. Le sang. Tout ce sang. Le sang d’Erwan. C’est fou comme tout peut basculer en l’espace d’un instant. J’appelle les secours... et le temps alors semble aller au ralenti. Je ne sais pas quoi faire. Je me sens si faible, si bon à rien. Je lui parle, je laisse sortir tout ce que j’ai à sortir. J’ai si peur... la douleur en moi n’est rien comparé à la sienne. Mais j’ai si mal... je pleurs. Je n’ai pas pleuré depuis je ne sais combien de temps. Il reste si beau malgré ce spectacle horrible. Je le serre contre moi. Je maintiens la pression sur sa blessure malgré son cri qui me fait frissonner. Je garde espoir. Cet espoir stupide que les secours arriveront vite et que je ne perdrais pas l’amour de ma vie juste là... dans son entrée et couvert de son sang sur mes vêtements. Je suis con. Je le sais. J’ai été le pire con. Je l’aime. Je l’ai toujours aimé et je ne veux pas que cela s’arrête. Je veux continuer ma vie à ses côtés. Je veux qu’on reprenne notre histoire où elle s’est arrêtée. Qu'on se mari et qu’on adopte un enfant et un chien ou n’importe quel animal qui lui fera envie. Je veux le voir chaque matin de ma vie et me coucher à ses côtés pour pouvoir le regarder dormir comme j’ai toujours aimé le faire. Je laisse couler mes larmes, j’essaie de le faire réagir. Mais il me répond promptement. Comme s’il n’arrivait pas à parler. Cette boule dans la gorge me donne envie de vomir. J’ai envie de hurler. J’ai envie de tuer celui qui a oser lui faire ça. Je baisse les yeux vers ses blessures... du sang toujours du sang. Cela ne semble pas vouloir s’arrêter. Je veux pas mourir. Dit-il... je retiens un gémissement plaintif se mêlant à mes larmes et je réussis à parler de nouveau : “tu ne vas pas mourir ! Tu vas pas mourir tu m’entends ! Les secours vont venir. Tu vas être soigné et je te protégerais. Tu m’entends... Erwan je suis là !” Je ne me contrôle plus. Il tousse, du sang sortant de sa bouche et mon visage se tord par le désarroi. J'essaie de ne pas paniquer... mais comment faire... comment ne pas paniquer en voyant l’homme que j’aime en proie à la mort.

Il attrape ma main. Je la serre autant qu’il me la serre et lorsqu’il prononce mon nom je sais. Mais alors il s’approche, plaintif et ce baiser qu’il m’offre me donne envie de mourir avec lui. Mais je lui rends. Je ressens son amour. Je ressens tout ce qu’il ne peut pas dire. Tout ce qu’il a voulu dire et tout ce qui est resté en suspent. Je l’embrasse en retour, je lui donne mon amour. Je lui offre ce baiser en promesse d’un avenir meilleur. Mais je sais... Je sais. Je sais qu’il veut me dire des choses. Des dernières choses. Mais je ne veux pas je ne peux pas l’entendre. Car cela veut dire qu’il n’y a plus d’espoir. Ses mots me transpercent... Je lâche un sanglot et lui souris tendrement : “Tu ne seras plus jamais seul. Je te le promets. Je ne t’abandonnerais plus jamais” je dis alors, une promesse. Une promesse oui. La promesse que je tiendrais quoiqu’il arrive. Je retiens un nouveau sanglot. On dirait un vrai bébé. Je redeviens cet ado qui ne voyait pas le jeune homme qui l’aimait. Son meilleur ami. Mon meilleur ami. J’aurais pu le voir avant... on aurait pu vivre tant de bel chose et s’éviter tant de souffrance. Il prononce des noms... il me dit de transmettre son message... mais je secoue la tête négativement la tête : “Non... je t’en prie dis pas ça... dis pas ça... tu leur diras tu.... tu leur diras toi-même. On ira ensemble si tu le veux mais... je t’en prie” je sanglote, ma voix partant dans les aiguës comme un gamin. Puis je vois dans son regard...il a besoin de m’entendre le dire. Je ravale ma salive : “Promis... je leur dirais” je caresse sa main. Il me dit qu’on était bien ensemble... on a toujours été bien ensemble et je renifle, souriant doucement et tristement, le regardant avec amour : “et on le sera encore... on le sera encore...” Le temps semble comme en suspent. Je n’entends toujours pas les secours et mon cœur bas à tout rompre. Je sais que c’est la fin. Intérieurement je le sais... mais je ne veux pas l’accepter.

Quand sa voix résonne de nouveau en me disant que je suis tout sa vie... je baisse mon visage en éclatant un nouveau sanglot. Il m’embrasse de nouveau, tendrement avant de me dire que ce n’est pas grave : “Non... non je t’en prie... je t’en prie !” je pleurs, je relève mes yeux vers lui. Il me dit qu’on aura d’autre chose et je ne sais plus quoi dire si ce n’est pleur en le serrant contre moi et en priant fort pour que ce cauchemar se termine. Je le sens se blottir contre moi : “Je t’aime Erwan... je t’aimerais toujours je t’en prie... Je t’aime” je soupire, je n’arrive plus à parler. Le silence se fait alors... j’entends un souffle. Un souffle.... et le silence. Je n’entends plus que ma respiration. Je relève la tête : “Er...Erwan..?” Je baisse les yeux... ses paupières sont closes... son teins livide. Je le regard, je laisse le silence s’écouler et je le regarde encore... : “Erwan...?” je ne sais pas quoi dire d’autre à part son prénom... je m’attends à tout instant à ce qu’il ouvre les yeux et qu’il me regarde en souriant doucement. Mais non... il ne réagit pas... il ne réagit plus. Il est mort... erwan est mort : “non...” je le serre alors contre moi... son corps inerte se laissant aller facilement contre moi et je serre comme je n’ai jamais autant serrer quelqu’un dans mes bras : “Non...non non non NOOOOON!!!!!!! NOOON JE T'EN PRIE !!! ME LAISSE PAS ERWAN!!! ERWAHAHAHAAAN !!!” je hurle, j’éclate dans un sanglot ultime en le serrant fort, ses cheveux entre mes doigts. Mon sanglot se mêle à mes hurlements et je le serre. Je sers son corps sans vie contre moi, le sang nous entourant..

Je ne sais combien de temps s’écoule. Je me balance, comme si je cherchais à le bercé. Mon regard est vide, laissant mes larmes couler sur mes joues... tous les deux contre le sol... je vois alors le reflet des lumières de l’ambulant à l’extérieur. Mais c’est trop tard... Mon amour... Erwan... est mort.
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(#)Sujet: Re: The past will always catch up to you. (orwan)  |   Lun 8 Juin - 17:48
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