Un week-end de trois jours, dans son monde, ca valait plus qu’un million de dollars. Matteo avait contacté son meilleur pote pendant une pause dans sa matiné question de lui proposer une soirée hug et films que le traitre avait refusé. Mon-sieur était en Afrique. Pff. Les excuses. Par contre, il lui avait proposé de rappliquer tout de même chez lui et de passer la soirée avec sa cousine. Le médecin avait haussé les épaules pour lui-même. Pourquoi pas. C’est pas comme si on pouvait avoir trop d’amis dans la vie. Il lui avait donc soutiré le numéro de téléphone de la dite cousine et avait débuté l’organisation de sa soirée. Il lui restait à espérer qu’elle ne l’accueille pas avec un bat de baseball en le prenant pour un cinglé.

La journée avait durée une éternité, comme la plupart c’est temps-ci, et il avait quitté l’hôpital un peu plus tard que prévu, mais il avait terminé, il n’était pas de garde et il avait trois jours à lui donc il ALLAIT en profiter. La cousine était une grande fille, elle ne devait pas être encore endormie et si oui.. bah elle se réveillerait comme n’importe qui quand on frappe à la porte.

Il était allé chercher deux bouteilles de son vin francais favoris avant d’appeler pour commander deux pizzas selon les indications de la jeune femme. Puis il avait fait un détour au magasin de location de DVD avant d’aller les chercher. Il avait choisis quelques films au hasard dans la section Nouveauté. Ce serait probablement merdique, mais avec autant de gras et d’alcool dans le corps il s’étonnerait qu’ils s’en rendent compte. Ses paquets sous le bras, il avait fait le restant de route pour arriver à l’appart d’Arlo. Il avait prit sans honte sa place de parking et s’était arrêté devant la porte pour y frapper avec son pied. Interdiction de le juger, il avait les mains assez emcombrées comme ca! Après un moment, la porte s’était ouverte.

«  HEY la cousine! Ca fait longtemps! » Il lui avait offert un large sourire en lui tendant l’une des bouteilles de vin.

Depuis que j'étais arrivée à Miami, j'avais pris place dans l'appartement d'Arlo. Anciennement coloc' avec son meilleur ami Léo, l'appartement était bien trop grand pour lui seul. Il m'avait proposé de devenir sa nouvelle coloc' et j'avais accepté sa gentillesse. De jours en jours, je me rendais compte que ça avait été une très bonne idée. Nous nous entendions comme personne, on riait comme jamais. Arlo était assez solitaire (bien qu'il aime pas mal les filles) et moi de même. On respecte énormément la vie privée de l'autre (même si j'adore donner mon avis) et on aime notre boulot tous les deux. On prends soin l'un de l'autre sans marcher sur les plates bandes de l'autre. Une colocation idéale. Je lui donnerais ma vie, au cousin. Il le savait que trop bien.

Récemment, j'avais vécu une mission au travail assez dure. J'étais pourtant une femme très forte qui n'a peur de rien, d'où mon métier. Pointer mon arme sur un connard ne m'a jamais dérangé. Pourtant, là, ils avaient vraiment réussi à m'atteindre. M'infiltrer dans une secte pour la démanteler jour après jour avec un civil avait été très dur. J'avais joué le jeu et je m'étais faite avoir par le jeu. J'étais rentrée certaine d'être encore là bas et enceinte. Limite certaine d'être amoureuse d'Alec comme je l'avais prétendu. Grâce à Arlo, je remontais la pente. Il était là pendant mes crises d'angoisse la nuit, j'avais longtemps dormi avec lui par peur de m'y retrouver à nouveau. Il avait été chez le médecin avec moi, le foetus n'avait pas tenu par chance. Depuis, j'avais repris le travail en temps partiel, j'étais suivie par une psychologue et Arlo faisait des pieds et des mains pour moi comme un vrai papa. Cette semaine de fin d'année, j'avais décidé de l'envoyer seul avec la nana qui lui bave dessus depuis des semaines, Rose, faire leur trip. Ils avaient pris le 31 un avion au pif pour passer nouvel an. A la base, j'étais de la partie mais je me suis défilée pour les laisser sceller leur amour qui se voyait bien trop pour moi. Ils puent le love et le sexe ces deux-là. D'ailleurs, j'avais eu confirmation que ça avait enfin conclu lors d'un visio depuis Marrakech. Etre loin de Miami avait bien aidé mon cousin à se rendre compte que Rose était LA nana pour lui.

Anyway, je me retrouvais seule depuis quelques jours à l'appartement et j'avais reçu un SMS d'un gars se disant pote d'Arlo qui l'avait envoyé pour voir comment j'allais. J'avais bien ris au SMS et vu la tournure, j'avais accepté qu'on me chaperonne. Why not? Je suis toujours Sibbie, la nana qui n'a pas froid aux yeux. Je suis friante de rencontres improbables comme ça. Il n'avait pas demandé à Léo qui était papa de deux enfants, il avait autre chose à faire. Il avait donc envoyé son pote Matteo, médecin me semble t-il, pour venir regarder un film avec une pizza et du vin. Je n'allais pas dire non ! Je préparais deux verres de vin et je traînais dans l'appart en robe genre celle-là pour être à l'aise, pieds nus, cheveux en bataille. Je chantais sur la Google Home, un verre déjà à la main en l'attendant. J'entendais un gros bruit à la porte. Je fronçais les sourcils en allant ouvrir. Il avait les mains prises et me saluais avec humour, je ris légèrement d'ailleurs. Je pris la bouteille pour l'aider et je le laissais entrer pour poser tout au plus vite, le pauvre. J'ouvrais sa bouteille pour remplir le verre que j'avais prévu pour lui et re-remplir le mien. heeey le poto depuis quand on s'est pas vu? ça me semble une é-ter-ni-té, trinquons ! OK Google, arrête la musique. fis-je en lui tendant le verre maintenant qu'il avait posé les pizzas sur le plan de travail et le film. Je trinquais avec lui en souriant. Il n'était pas déplaisant son pote, physiquement. C'était déjà ça. Je pense que j'avais montré ça sur mon visage avec une moue genre "pas mal" en le regardant. tant pis, j'suis pas du genre à pas assumer. Je regardais le DVD et j'avais failli cracher mon vin. La main devant la bouche, je le regardais en montrant du doigt le DVD Bad Boys, really? lui fis-je alors les yeux grands ouverts. Je prenais les pizzas et la bouteille comme une désespérée. oh heureusement que j'ai aussi de la glace, j'vais en avoir besoin. Je posais tout maladroitement sur la table de salon. allez viens poser ton beau cul de médecin dans ce canapé. fis-je en ouvrant les pizzas, mettant ma sauce piquante, allumant le film. un film de flic, mec en plus, j'y crois pas. Arlo t'a dit ce que je faisais dans la vie? lui fis-je alors en montrant ma ceinture dont mon arme plus loin vers le porte manteau. Je mettais mes pieds sur ses genoux, sans gênes, pour m'installer avec ma part de pizza. bon, dis moi, mon héros du soir. qu'est-ce qui t'a motivé à venir voir la vieille cousine désespérée de ton pote?

La blondinette n’avait pas prit trop longtemps avant de venir lui ouvrir, pas qu’il calculait.. mais elle avait gagné quelques points. Il se balançait doucement d’un pieds à l’autre en attendant de pouvoir entrer. La blonde avait répondu à son accueil avec le même entrain que lui et il avait souri un peu plus largement. Pas qu’il avait douté de la bonne entente possible entre eux si Arlo lui avait proposé de la rencontrer, mais tout était possible.. On est en 2021 quand même.. Et en plus, elle ne s’était pas fait prier pour remplir sa coupe de vin. « Chère cousine, tu es encore la meilleure des hôtes » s’amusa-t-il avant de faire clinquer je viens d’inventer un mot là son verre contre le sien. En portant ce dernier à ses lèvres, il avait regardé autour de lui et vu que la présence de la jeune femme se faisait remarquer dans l’appartement de façon discrète. Une veste par ici, un rangement un peu plus ordonné par là. Parlant de discret, il avait ensuite vu le regard qu’elle lui lançait accompagné d’une petite moue appréciative. « Attends, t’as même pas vu mes fesses encore » avait-il dit en tournant sur lui-même à quelques reprises.

Il avait fait mine d’être vexé lorsqu’elle avait rigolé de son choix de film « Eh! Interdiction de juger! J’aime les films de flic! » Il avait par contre rigolé lorsqu’elle lui avait pointé son arme toujours sur sa ceinture un peu plus loin. « Ca je l’avais pas vu venir par contre hein! Arlo m’a rien dit le traitre! Enfin, il m’a pratiquement rien dit à part qu’il était en Afrique et qu’il pouvait pas me donner le hug que je lui demandais. » Nouvelle moue enfantine.

Il s’était installé sur le sofa et avait prit sa première pointe de pizza. Il avait mordu dedans avant de répondre à la policière. « De un, si t’es désespéré c’est la première fois que j’en entends parler. » Il avait haussé les épaules en mode, je suis tout ouïe, mais je ne juge pas. « De deux, j’ai du faire pitié à Arlo. Je me plaignais de mon manque de soirée film et il m’a proposé de venir te voir » Matteo avait mordu une nouvelle fois dans sa pizza pour marquer la fin de sa phrase et pendant qu’il mâchait il avait plissé le nez. « Ca pue! » Il avait fait mine de renifler les pieds de Sibbie toujours sur ses genoux, un sourire en coin. « Oh merde, c’est moi! »

Arlo avait décidé... enfin je l'avais forcé... à aller prendre ce premier avion sur le coup de tête de l'année 2020 et s'était retrouvé à Marrakech avec Rose. Ayant beaucoup parlé à Rose le soir de Noël, j'avais vite compris qu'elle était vachement bien pour mon cousin et je les avais poussé dans les bras l'un de l'autre. Maintenant qu'il était là-bas, ce dernier s'inquiétait de ma solitude et avait envoyé un autre de ses potes visiblement seul aussi à venir regarder un film à la maison.

Je dois dire, maintenant que je suis dans le canapé à côté de lui, un verre de vin et la pizza à portée, que ce n'est pas pour me déplaire. Ce mec est carrément canon et drôle en plus de ça. Puis médecin. Un cliché vivant, en quelque sorte. Moi qui me retrouvait petit à petit, j'avais installé mes jambes sur lui comme si je le connaissais depuis dix piges. Je m'esclaffais devant le choix du film qu'il avait fait, lui montrant mon arme pas très loin. mmmmh fais gaffe. les films de flic avec moi c'est pas très loin de la réalité. Puis les nanas sont bien plus badass. Tu vois Rosa Diaz dans Brooklyn 99? Mon idole' lui fis-je alors qu'il me disait ignorer complètement mon métier avant de venir. t'as de la chance, ça me déplait pas non plus. faut dire, j'les laisserais pas à la porte s'ils se présentaient. lui fis-je alors avec humour en parlant de la belle gueule des acteurs. c'est un peu ce que j'ai fais avec toi, d'ailleurs renchéris-je en riant de plus belle en admirant sa réaction. moh, il t'a pas donné de hug? tiens j'suis sa cousine c'est tout comme fis-je en attrapant son cou et en le serrant fort, joue contre joue comme des bébés qui savent pas faire de câlin, t'sais?

Puis, j'lui demandais quelle mouche l'avait piqué pour venir rendre visite à une cousine désespérée. Il me disait ne pas savoir que je l'étais et me donnait sa version de la chose. Après ça, il fit une vanne sur la puanteur, le retournant sur lui. Je riais. j'allais dire non mais ça va pas! fis-je alors en riant avec lui. mais j'y crois pas. toi seul pour regarder un film? j'suis bien contente qu'il t'ai amené ici. t'as l'air pratique pour se changer les idées fis-je en lui lançant un clin d'oeil, retirant mes jambes de peur de me faire taper et je ris. jreviens d'une mission un peu traumatisante. mais bon, j'ai sauvé des centaines de personnes donc bon... j't'ai rattrapé dis-je en faisant référence à son statut de médecin. il devait en sauver aussi du monde. mais je faisais genre à celui/celle qui a les plus grosses. Il était taquin, drôle, ça me faisait du bien. BON. Comme on se connaît pas j'te propose un jeu pour apprendre à se connaître. Je n'ai jamais. ça te dit? lui proposais-je en levant mon cul du canapé pour aller chercher des shots et de la tequila.

Une vanne pourrie sur la puanteur ambiante venant de sa propre personne. Check. Il y avait clairement des moyens moins enfantins de briser la glace dans une conversation, mais Matteo aimait bien utiliser des trucs qui avaient fait leurs preuves. « Je peux t’appeler Rosa?? Dit ouiiiii! » demanda-t-il après son commentaire. « Avoir sû! J’aurais amené mes DVDs! » Il avait soupiré doucement en mâtant le derrière d’un des mecs présent à l’écran. « Tant que tu partages, tu laisse entrer qui tu veux hein! » s’amusa-t’il. Un coming out tout en douceur comme il savait les faires. C’est qu’il avait de la pratique maintenant. « Par contre, si jamais y’a Amy, je la garde pour moi seul! » Il fallait pas abuser non plus! Partagez c’est bien, mais il est pas con le petit!

Puis, elle l’avait entrainer dans un hug digne de bambins à peine capable de coordination. Il avait sourit largement. « Tu sais que maintenant t’es dans un club VIP? Le club de ceux à qui je demande un hug quand j’ai le moral à plat. T’as pas le choix! » Il l’avait ensuite écouté un moment avant de glisser son bras autour de ses épaules pour lui offrir un hug à son tour. « Prends conseils de quelqu’un qui en a sauvé des gens comme tu dis.. Il ne faut pas t’oublier là-dedans.. ni prendre le poids du monde sur tes épaules. Je sais évidemment pas tout ce que tu as vécu.. mais je suis sûr que tu as fais tout ce qui pouvait être fait. Point. Il ne faut pas pensé à ce qui aurait pu être fait ou ce qui aurait dû se faire différement.. » Il avait secoué la tête ensuite, c’était décidement beaucoup trop sérieux comme conversation de fin de soirée. « Oui! Merci! » avait-il dit ensuite dans l’optique de plus d’alcool. « Mais avant.. » Il avait sortit son téléphone portable lorsqu’elle était revenu avec les shots et la Tequila et il s’était installé question d’être dans le cadre de la photo avec elle. Une grimace plus tard et la photo traversait l’internet pour rejoindre le téléphone d’Arlo. Matteo s’était empressé d’attraper son shot en premier. « Je n’ai jamais fait de truc illégal. » Il avait sourit amusé avant de vider son shot et de le remplir à nouveau avant de le revider.. c’est qu’il en avait fait des conneries, mais il était curieux de la réponse de Sibbie.

Cette conversation avait lieue dans une familiarité qui ferait pensé à tout sauf au fait qu'on venait de se rencontrer. C'était du grand n'importe quoi. Le mec avait débarqué chez moi avec une pizza après un SMS et je m'installais limite sur lui pour regarder un blockbuster de film de flics. Je faisais référence à Brooklyn nine-nine sur lequel il rebondissait. ça me faisait plaisir qu'il ait la référence. Rosa? Oooooooh okaaaay mais abuses-en pas trop, j'voudrais pas que tu me chantes des chansons à la Doug Judy. fis-je alors sérieusement avant de rire. Je faisais référence aux beaux mecs du film et il parlait de partage. Je le regardais d'un air plus que choqué, les sourcils arqués. Wait what? Me dit pas que t'es gay en plus. Un Chirurgien canon et gay, tu serais un cliché ambulant. Puis il parlait d'Amy, ce qui me rassura d'un coup. So then tu es bisexuel alors. Welcome to the club. Par contre tu me déçois, t'es du genre à aimer les brunettes en fait. fis-je avec un faux air vexé mais en jouant pas trop mal la comédie.

Je lui donnais le hug que lui avait soi-disant promis mon cousin et sa réflexion ensuite me fit rire. Je levais les épaules. oh moi c'est pas de refus je suis ravie de faire parti de ce club. j'vais avoir une carte? fis-je alors en tapant des mains comme une enfant impatiente, tout sourire. Puis, tout ça devenait étrangement très sérieux. Il me donnait un conseil très solennel certes mais très bon, tout en me rendant mon câlin. Il secouait ensuite sa tête à peine avais-je pris le temps d'avaler une de ses paroles, se rendant aussi compte que moi du sérieux de la situation. Cela me fit sourire. je vois que toi non plus t'aimes pas quand les choses sont trop sérieuses fis-je alors en riant légèrement, jouant avec une mèche de cheveux, un peu angoissée par cette petite parenthèse. mais je te remercie sincèrement de ce que tu viens de me dire. ça fait du bien. lui fis-je alors d'une voix rare. Allez jouons! fis-je en allant chercher la bouteille de Tequila et il voulu prendre une photo à envoyer à Arlo. bien joué lui fis-je alors en déposant tout sur la table. Puis, il commençait. Il commençait fort. je le regardais, sourire en coin de lèvres. mâlin. fis-je alors concernant son choix de je n'ai jamais. Mais je choisissais d'être sincère avec lui et je buvais. oui bon, ça va hein, on en a fait des erreurs avant de décider de "faire respecter les lois". fis-je en faisant le signe avec mes mains. puis bon, j'suis plutôt fire, moi. j'fais tout ce qu'il me passe par la tête, donc pas dur de trouver que ça, j'ai déjà fais. ajoutais-je alors en remplissant de nouveaux nos verres. qu'est-ce que tu as pu bien faire d'illégal, toi? lui fis-je alors, amusée. Je me levais, cherchant les bras ouverts, tournant sur moi-même une fois avant de sortir mon idée. okaay mon tour. mmmh je n'ai jamais fais semblant de gémir et/ou de jouir pour que ça se termine plus vite. fis-je en buvant avec plaisir mon verre.