Les derniers mois de la vie de Spencer avaient plutôt été chaotiques contrairement à ce que tout le monde pensait, mais Spencer était plutôt bons pour cacher ses problèmes, alors une nouvelle fois, il avait menti aux personnes qui lui étaient proches. Enfin pas à toutes, certaines avaient découvert la vérité. Néanmoins, depuis son retour à Miami, Spencer était plus qu’heureux de sa vie. Des problèmes, il en avait toujours, mais il avait son chien, ses amis, son appareil photo et sa bonne vieille caravane. C’était loin d’être le grand luxe, mais pour un gamin qui avait vécu quelques années dans la rue et dans un « couloir », c’est plutôt pas mal. Bien évident, le jeune homme espérait un jour avoir mieux : un vrai appartement. Mais pour l’instant il se satisfaisait de peu.
Une nouvelle fois, M. Roc, son ange gardien comme il aimait l’appelait, lui avait fait un bien beau cadeau ! Il lui avait trouvé une place chez un photographe. C’était bien payé, bien plus que ce qu’il n’avait jamais eu ! Alors même si prendre en photos des tas de gamins pour une photo de classe, n’était pas son truc, il s’en satisfaisait. C’était un vrai boulot cette fois, et il espérait le garder bien longtemps. Evidemment, son patron n’était au courant en rien de son illettrisme… Spencer espérait pouvoir faire abstraction de ce petit détail encore longtemps…
Malgré le bonheur de son retour, quelque chose le tracassait depuis quelques jours, depuis qu’il était bêtement tombé sur un article de presse, enfin, plutôt sur la photo. Violette était de retour à Miami… Il connaissait bien la jeune femme, enfin, il croyait la connaitre, mais avait réalisé que non à ses dépens. Le jeune homme et Violette étaient sortis ensemble et cette dernière avait disparue sans laisser de mot. Cela n’avait été qu’une relation de quelques mois et Spencer n’avait pas vraiment été amoureux. Il ne savait pas ce qu’était de tout façon, mais il avait été blessé de la voir partir sans un mot pour lui. Il s’était même inquiété au début. Ne répondant pas à ses appels, il avait cru qu’elle avait eu un accident. Il avait fait tous les hôpitaux de la ville avant d’apprendre par la presse, encore une fois, qu’elle avait quitté la ville. Il n’avait pas cherché à en savoir plus. Il s’était fait larguer sans un mot. Depuis, il avait continué sa vie, et oublié tout ça, mais le retour de Violette l’interrogeait. Bien sûr, Miami était une grande ville, mais avec la chance qu’il avait, où le peu de chance plutôt, il savait qu’il tomberait sur elle à un moment donné. Voilà pourquoi, il avait préféré directement se rendre chez elle, enfin plutôt chez son père. D’ailleurs, Spencer espérait grandement ne pas le rencontrer. Il ne lui avait parlé qu’une ou deux fois, mais l’avait toujours trouvé bizarre. Il faut dire qu’ils n’étaient pas du même monde et qu’un fossé immense les séparait ! Quoi qu’il en soit, Spencer voulait parler à Violette, au moins cela serait fait et il n’aurait pas à se sentir gêné s’il la croisait par hasard en ville. Remarque… ce n’était pas à lui de se sentir gêné, mais plutôt à elle ! Elle qui était partie sans un mot.
Lorsqu’il se retrouva face à sa demeure, il se dit que sa caravane était vraiment ridicule face à cette villa, enfin plutôt château. Vu la taille, cela ne pouvait être qu’un château. Il sonna et attendit de longues secondes qu’on vienne lui ouvrir. Coup de bol pour lui, mais certainement pas pour elle, c’était Violette qui avait ouvert. De longues secondes passèrent sans qu’elle ne dise un mot. Spencer prit alors les devant. « Oui, je me doute que tu t’attendais pas à me voir et en toute franchise, j’ai hésité longuement avant de venir, mais je me suis dit qu’une explication maintenant nous éviterait à tous deux un rencontre gênante plus tard. Plus je pense que je mérite une explication. » Oui, il méritait bien ça ! A l’époque, il avait retourné la situation dans tous les sens afin de comprendre de ce qu’il avait pu faire qui puisse la faire fuir, mais à part sa condition de vie dont elle ignorait à peu près tout, il n’avait rien vu. Elle avait peut-être découvert qu’il vivait dans un minuscule endroit et qu’il n’avait rien à lui offrir, mais néanmoins ce n’était pas une raison suffisante pour être largué de cette façon !
Cette journée ne se terminera jamais. C'est ce que je n'arrêtais pas de me répéter. Depuis le scandale du lancement de ma collection, j'étais harcelée encore et encore par un tas de gens qui voulait plus d'explications sur les raisons de mon départ de la Watts inc. ou encore sur mon nouveau projet en cours. Georges, jouait dans le salon et moi, je me démerdais avec tous les problèmes qui me tombait dessus. Novembre n'allait pas être le mois le plus gai de l'année. J'avais donc décidé de couper mon téléphone et de me mettre à dessiner des vêtements à côté de mon fils pour me détendre. J'avais besoin de ce moment de création pour m'évader. D'ailleurs, c'est quelque chose que je faisais souvent quand j'étais stressée. Faire des croquis pour des vêtements que je pourrais peut-être porter ou commercialiser. J'avais l'impression de revenir deux ans en arrière quand tout me submergeait et que je me sentais complètement perdue quant à ma vie. J'avais cette curieuse impression que je ne pourrais jamais sortir la tête de l'eau et que malgré les encouragements de mes amis et Lily-Anne, je ne pourrais jamais me débrouiller sans les Watts. Je posais les yeux sur mon fils et tous mes doutes s'envolèrent d'un coup. J'avais réussi avec lui, j'avais donné naissance à un magnifique petit garçon, j'avais réussi, jusque là à l'élever toute seule et il était plutôt bien élevé. Je mettais un point d'honneur à ne pas faire les mêmes erreurs que mon père et à ne pas combler un manque de présence par l'argent. Je voulais qu'il soit bon, gentil et pas égoïste comme j'ai pu l'être à cause de l'argent et de mon impression de supériorité. Je fus sortie de mes pensées quand j'entendis qu'on sonnait à la porte. C'était curieux, les agents de sécurités ne m'avaient pas prévenu de cette venue. Non, Marie, laisse je vais y aller. Dis-je à la nounou de Georges qui s'apprêtait à aller lui ouvrir. Quand j'ouvris la porte je fus sous le choc. De nombreuses secondes passaient avant qu'il ne brise le silence. J'étais blanche livide. C'était Spencer. Je ne l'avais pas revu depuis que j'avais pris peur en apprenant ma grossesse. J'étais en vrille à cette époque, les problèmes avec ma famille, ma grossesse, j'avais préféré partir sans rien dire à personne pour ne pas à avoir à faire des adieux... Oui... Euh... Entre ?! Dis-je hésitante. A vrai dire, je n'arrivais pas à parler. J'étais complètement choquée. Tu veux boire quelque chose ? Dis-je en le dirigeant vers le salon. Mes yeux se posèrent sur Georges et d'un coup, j'étais encore plus mal à l'aise. Il n'était pas au courant pour Georges et il me connaissait assez pour savoir que je n'allais pas voir à gauche à droite et qu'un petit bout de deux ans ce n'était pas du hasard. Je ne pu m'empêcher de me dire que si je le faisais changer de pièce, il ne ferait pas le rapprochement. Marie, emmenez Georges dans sa chambre. Dis-je sévèrement comme pour protéger mon secret jusque là si bien garder. J'embrassa mon fils lui disant que je l'aimais fort avant qu'il ne quitte la pièce. Je n'avais jamais envisagé le revoir après ce que je lui avais fais. Installe-toi. Dis-je en essayant d'être le plus naturelle possible. Mon majordome nous apporta du café et des tasses. Je dois être honnête avec toi... Je ne sais pas trop quoi dire, quoi faire. Dis-je très gênée par la situation.
Spencer C. Hopkins
Desigual
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Son retour à Miami lui faisait énormément de bien. Il avait presque oublié comment toutes ces petites choses de la vie quotidiennes pouvaient faire plaisir. Ne serait-ce seulement que prendre un café, dehors au lever du soleil. Cela pouvait paraitre bête, mais cela lui avait énormément manqué. Spencer était de retour et il était prêt à profiter de chaque instant de la vie, comme il l’avait toujours fait. Après tout, on ne sait pas de quoi demain sera fait.
La première chose que Spencer avait fait à son retour, fut de trouver un travail. Encore une fois, il avait pu compter sur un soutien de taille, celui de son ancien mentor, celui qui avait découvert le talent du jeune Spencer et qui avait tout fait pour qu’il le développe convenable. M. Roc lui avait trouvé un travail dans une agence et même si ce n’était pas le boulot de rêve, ca restait un boulot bien payé et qui permettait à Spencer de vivre convenable. Lui qui avait toujours vécu au jour le jour financièrement, allait peut-être pouvoir mettre un peu d’argent de côté.
Néanmoins tout ce bonheur lié à son retour fut légèrement brisé par une simple photo dans un journal. Spencer n’avait pas compris un traitre mot de l’article et d’ailleurs, il n’avait même pas cherché à le faire, mais tout cela fit remonter à la surface des souvenirs d’une vie passée. Même si tout cela remontait à plus de deux ans, il avait besoin d’y voir plus clair et d’obtenir enfin une réponse. Il ne demandait pas grand-chose, juste d’une explication.
Voilà pourquoi il se rendit chez Violette. Le comportement du jeune homme pouvait sembler être absurde et totalement déplacé, mais il s’en fichait pas mal. Au pire, elle lui claquerait la porte au nez. Il avait vu pire de toute façon !
Ce fut elle en personne qui vint lui ouvrir et le moins que l’on puisse dire c’est qu’elle ne s’attendait pas à cette visite. Peut-être pensait-elle Spencer ailleurs, à l’autre bout du monde ! Elle l’aurait même espéré à ce moment même. Spencer aurait pu attendre que la jeune femme prenne la parole, mais il aurait sûrement attendu toute la soirée et clairement il n’était pas prêt à passer toute une soirée face à un mur. La jeune femme l’invita à entrer et lui proposa même une boisson, comme si il s’agissait d’une retrouvaille entre deux bons amis. C’était absurde. « Non, je compte pas m’éterniser. » répliqua le jeune homme en observant les lieux. L’intérieur était tout aussi impressionnant que l’extérieur, si ce n’est plus. Même en économisant tout une vie, il n’aurait jamais les moyens d’acheter, ne serait-ce qu’un quart de cette maison. Et c’était tant mieux. Dépenser de l’argent pour un tel luxe, très peu pour lui. Il y avait bien plus important à ces yeux.
Dans le salon, qui faisait au moins 10 fois sa caravane, Spencer découvrit une servante (enfin, il ne savait même pas si on les appelait ainsi) ainsi qu’un petit garçon. Il n’y fit pas vraiment attention, sûrement une des innombrables progénitures de son père. Poli, il salua simplement, alors que la femme emmenait le garçon ailleurs. « M’installer ? Je suis pas venu pour prendre un café avec toi. » répliqua-t-il alors qu’un majordome venait déposer des boissons chaudes. Ce monde, surprendrait toujours Spencer. Il se demandait bien ce que pouvait faire de leurs journées les personnes qui étaient assistées à longueur de temps. Tout cela le dépassait totalement. « Tu sais pas quoi me dire ? » répéta-t-il stupéfait. Se fichait-elle de lui ? « On disparait pas sans raison. Alors quoi ? Vas-y, je t’écoute. » lâcha-t-il perdant un peu son sang-froid. Spencer était toujours de bonne humeur et enjoué, mais là, il avait la terrible impression d’être pris pour un idiot. « Tu sais, tu m’aurais simplement dit « Je préfère qu’on arrête là » je l’aurais compris. On avait rien à faire ensemble. » Un fossé les séparait. « Mais faire la morte, c’est totalement déplacé. Heureusement que la presse a été là pour m’informer que tu étais toujours bien en vie ! »
Après deux années sans le voir, ni lui parler, il était là, devant la porte de chez moi. Je ne m’attendais pas à ça et j’avais espéré ne jamais avoir à le voir parce que j’avais vraiment eu la pire des réactions et le pire des comportements avec lui. On ne va pas nier, j’avais été amoureuse de Spencer mais à l’époque je n’étais pas moi-même et j’avais peur qu’il fuie en apprenant pour ma grossesse. J’avais préféré m’enfuir de moi-même pour ne pas voir l’inverse se produire. J’invitai donc Spencer à entrer lui proposant à boire. C’était ridicule mais c’était tout ce que je pouvais sortir de correct. Nous nous rendîmes au salon, j’avais demandé à la nounou de Georges de l’emmener dans sa chambre comme s’il allait deviner qu’il était son fils en posant à peine les yeux sur lui. Je lui dis ensuite de s’installer. Il me répondit qu’il ne comptait pas s’installer, qu’il n’était pas venu prendre un café avec moi. Sans blague, c’était juste de la bienséance. Visiblement, il ne connaissait pas ce mot. Mais je comprenais sa réaction, j’étais partie sans rien dire. Mon majordome apporta du café, des tasses et j’avais essayé de briser le silence disant à Spencer que je ne savais pas trop quoi dire. Il avait l’air stupéfait et me dit qu’on ne disparaissait pas sans raison, qu’il attendait des explications. Il continua m’expliquant qu’il eut fallu que je lui dise simplement que je ne voulais pas aller plus loin avec lui, qu’il l’aurait compris, qu’il savait qu’on n’avait rien à faire ensemble. Ces paroles me blessaient parce que visiblement l’amour que je lui portais n’était pas réciproque et j’avais bien fait de partir, il n’aurait jamais assumé Georges. Il me dit ensuite que faire la morte était déplacé et qu’heureusement que la presse était là pour donner des nouvelles. Il avait donc certainement suivi ma grossesse ? Se doutait-il qu’il était le père ? J’en doutais au vu de sa réaction. Bon. Dis-je en prenant une grosse gorgée de café. Je ne voulais pas que ça s’arrête, enfin, je ne voulais pas rompre avec toi… Dis-je en le regardant. Mais c’était la meilleure solution pour nous deux. Dis-je avant de marquer une pause. Tu sais que ma vie à ce moment là était pas folle. Tout mon monde s’écroulait, mon père en désintoxication, le fait qu’il trompe ma belle-mère avec un homme qui n’en voulait qu’à son argent, mon monde était entrain de partir en vrille et je n’avais pas l’habitude de ça. Dis-je en le regardant. J’avais presque envie de pleurer en me remémorant cette période de ma vie. On peut dire que si je suis remontée à la surface et que j’ai repris du poil de la bête c’était grâce à Georges qui m’apportait amour, apaisement et joie. Puis, tu es arrivé doucement dans ma vie, tu étais une bouffée d’air frais, ce dont j’avais besoin à ce moment-là. Un pilier, un roc… J’étais vraiment bien et… Je marquai de nouveau une pause. C’était peut-être le moment de lui dire ? Et j’ai pris peur, je t’aimais moi. Dis-je en insistant sur le « moi ». Visiblement ce n’était pas réciproque. Ce n’est pas grave, je commençais à avoir l’habitude de tomber amoureuse sans réciprocité. Visiblement peu de mes ex m’avaient réellement aimé. J’ai pris peur parce que j’avais peur de te briser avec mes soucis, j’avais peur de resombrer comme quand j’avais dix-huit ans… Pourquoi je n’arrivais pas à lui dire que j’étais enceinte. J’ai eu peur que tu partes parce que… Dis-je en marquant une nouvelle pause. Je fermai les yeux. Parce que j’étais enceinte. Dis-je très vite, comme si j’arrachais un pensement. Je n’aurais pas dû te le cacher. Mais j’étais certaine que tu me laisserais et que tu ne voudrais pas de Georges. Dis-je les yeux mouillés.
Spencer C. Hopkins
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Une partie de lui avait besoin de se l’entendre dire. Il voulait l’entendre de sa bouche, qu’elle lui dise « Tu n’as jamais été assez bien pour moi. » Parce que oui, ça avait été sûrement ça le problème. Ils venaient de deux mondes différents et tout les opposait. Et encore, … elle ne connaissait qu’un quart de la vie de Spencer. Il ne lui avait montré que les bons côtés. En aucun cas, ceux qui auraient pu la mettre dans l’embarras. Bien sûre, la jolie blonde savait que Spencer n’était pas riche, mais elle ignorait qu’il vivait dans une caravane et qu’il était incapable de lire une phrase entière. Elle ignorait aussi tout de son passé : la prostitution de sa mère, ses années dans la rue… Tout ce qui le définissait en réalité. Elle aurait sûrement eu honte de seulement oser se promener avec lui. Quoi qu’il en soit, Spencer avait besoin d’honnêteté de la part de Violette. Mais n’était-ce pas trop demandé ? Après tout Spencer n’avait jamais été des plus honnêtes avec elle…
La jeune femme le laissa entrer dans la demeure familiale et lui proposa même à boire comme si tout cela n’était qu’une rencontre amicale. Spencer n’était pas là pour ça et le lui dit de suite. Elle ne voulait pas rompre avec lui, mais c’était la meilleure solution disait-elle. Spencer, ne pu s’empêcher de rajouter « Surtout pour ta réputation. » Il était énervé. Tout refaisait surface et il ne pouvait rester calme. La jeune femme ne répondit pas à son attaque et continua son discours. A l’époque, elle vivait un enfer et Spencer avait essayé d’être là pour elle, du mieux qu’il pouvait. Ce fut à son tour de lui reprocher quelque chose… Elle lui reprocha l’amour qu’il n’avait pas partagé. Que pouvait-il bien répondre à ça ? En effet, il n’avait jamais été amoureux d’elle. Il l’appréciait oui, passait de bons moments avec elle, mais n’avait jamais réussi à qualifier cette relation comme un véritable amour. « Aimer » était un verbe bien trop abstrait pour lui. Il faut dire que son passé l’avait toujours poussé à se protéger, à ne jamais se révéler entièrement… Violette continua encore à parler, mettant son départ sur le dos de « la peur ». « La honte » aurait été un terme bien plus approprié au goût de Spencer. Finalement Violette, termina son récit en lâchant ce qui aurait pu être une bonne blague. D’ailleurs Spencer le cru dans un premier temps. Sans pouvoir se contrôler, il laissa échapper un petit rire. « Ouais et moi je suis la reine d’Angleterre ! » Il en avait trop entendu ! Mensonge, mensonge, mensonge ! Voilà ce que lui répétait son esprit. « Je sais que j’ai jamais été assez bien pour toi et que je te faisais sûrement honte, mais de là à mentir à ce point. Je sais vraiment pas ce que je t’ai fait pour mériter aussi peu de respect de ta part ! » Et sur le moment, Spencer le pensait vraiment, mais c’est lorsqu’il décida de partir et qu’il vit les larmes dans les yeux de la jeune femme, qu’il comprit que tout cela était vrai. Il l’avait connu manipulatrice, mais pas au point de mentir sur une prétendue grossesse. Puis il l’avait vu, quelques instant plutôt avec ce petit garçon, son fils. Mon dieu… tout son monde s’écroulait… Et il en regrettait même sa venue. S’il n’avait pas eu besoin de franchise de la part de Violette, il serait resté dans l’ignorance et cela aurait été bien mieux, pour elle, pour lui et certainement plus pour ce petit garçon qui n’était au final qu’un accident.
Son regard changea d'expression subitement et se figea, comme si le monde entier venait de s'écrouler sous ses yeux.« Donc… depuis tout ce temps tu me mens… » dit-il en se retournant vers Violette. Un sentiment fort habitait Spencer, mais il était incapable de le définir. C’était un mélange entre colère, trahison et tristesse. Spencer ne s’était jamais vu papa, du moins pas dans l’immédiat et encore moins comme ça. « Tu t’es jamais dit que j’avais mon mot à dire à l’époque ?! Non, comme à ton habitude, tu n’en as fait qu’à ta tête ! » Alors oui, il lui aurait probablement demandé d’avorter, mais si elle avait refusé, il l’aurait accepté et aurait été là pour elle comme pour cette enfant. Il ne savait que trop bien ce qu’était l’absence d’un père pour ne pas la faire subir à son propre enfant. « Tu… Putain mais comment tu as pu me cacher un truc pareil ?! Je… j’avais le droit de savoir !! » Voilà qu’il faisait les 100 pas dans la pièce, toujours autant bouleversé par cette nouvelle.
Partir sans rien dire avait sûrement été une des pires erreurs de ma vie. Quand je réfléchissais bien à ma courte vie, j'en avais fait des erreurs dans le passé et je n'aimais pas cette rétrospective de ma vie. J'avais pris de la drogue, j'avais vu mourir mon frère, j'avais cru que mon premier amour était décédé alors que sa mère l'éloignait juste de moi, j'avais commis quelques vols pour me donner un genre, j'avais couché avec énormément d'hommes, juste pour combler un vide affectif, j'avais gâché le couple de mon père, la première fois qu'il s'était mis avec Lily-Anne, après, il n'a plus eu besoin de moi pour tout gâcher et enfin, j'étais partie enceinte de Miami pour ne pas à subir l'abandon de Spencer. Bien que ce dernier point n'était pas certain. Il aurait peut-être assumé ? J'en saurais jamais rien parce que je suis partie comme une voleuse sans lui donner une chance... J'étais consciente à l'époque que nous ne venions pas du même monde, bien qu'aujourd'hui avec du recul, je ne connaissais presque rien sur lui. Mais ce qu'il m'avait montré m'avait plu et m'avait fait tombé amoureuse quand j'y repense quelle erreur... J'avais laissé entré Spencer dans le manoir des Watts et je lui avais proposé à boire comme si de rien était, j'étais assez perturbée par cette visite. Je ne m'y attendais pas. Nous commencions la discussion et je lui dis que je ne voulais pas rompre mais que c'était pour le mieux. Sa réponse me choquait parce que j'avais toujours assumé mes choix et il faisait partie d'eux. Ma réputation n'avait rien avoir avec ma décision, j'aimais ce qu'on était, il m'apportait énormément de soutient et je ne voyais que ça. Mais je ne répondis pas à cette attaque. Je n'avais pas à me justifier, s'il voulait croire cette version, grand bien lui fasse. Les piques fusaient, visiblement, nous avions tous les deux nos tords, moi j'étais partie et lui n'avait pas partagé les mêmes sentiments que moi. J'étais blessée d'entendre qu'en réalité mes sentiments n'avaient été que dans un sens. Mais comment lui en vouloir, nous ne sommes pas restés ensemble longtemps et il est vrai que je tombe très vite amoureuse. Je continuais mon explication sur les raisons de mon départ. Elles pouvaient paraître dérisoire mais pour moi, c'était bien présent. Et je finis mon récit par cette annonce que je redoutais. Georges était son fils. Sur le coup, il n'y cru pas visiblement. Je continuais de le regarder droit dans les yeux, j'étais sincère et je voulais qu'il le voit. Il ne pouvait pas avoir mon regard quand j'étais sincère ou désespérée. Honte de toi ? Mais enfin Spencer, je n'ai jamais eu honte de toi ! Au contraire, j'étais même fière d'être avec un mec sain, gentil et qui savait écouter. C'est même le contraire, c'est moi qui n'est jamais été bien pour toi, j'étais toxique, désespérée et je m'accrochais à toi pour avoir les pieds sur terre. Je ne te mens pas, je n'oserais pas inventer quelque chose d'aussi gros. Dis-je toujours en le regardant droit dans les yeux. Les larmes montaient petit à petit mais je m'interdisais de pleurer. Ca ne servirait à rien de toute façon, il semblait si hermétique. J'étais consciente qu'il m'avait connue dans ma pire période, j'aimais manipuler les gens, leur mentir pour obtenir ce que je voulais mais la nouvelle Violette, qu'il ne connaissait pas encore, n'était plus comme ça, elle était sincère, sympathique, ne voulait plus piétiner les gens pour avoir ce qu'elle voulait. Il s'apprêtait à partir quand il s'arrêta, il avait sûrement vu mes larmes. Il se figea. Je ne te mens pas, je ne t'ai rien dit. C'est différent. Dis-je en séchant mes larmes. Il avait raison, j'aurais dû lui en parler, il avait son mot à dire, j'aurais dû en discuter avec lui. Sur le moment, je ne me suis pas posée de question. Je me suis dit que tu n'assumerais pas que tu m'abandonnerais et je n'étais pas assez forte pour que quelqu'un d'autre me laisse tomber. J'ai pris les devants et je suis partie avec mon bébé. Avoue, tu n'aurais jamais assumé un gamin il y a deux ans ! Dis-je doucement. Il faisait les cent pas dans la pièce et sa remarque était juste et justifiée. Après deux ans, et vu la situation, en effet, je n'aurais pas dû te le cacher et oui, tu avais le droit de savoir. A cette époque, je pensais faire bien, après deux ans, je remarque que c'était une erreur. Dis-je en le regardant faire les cent pas. Tu sais, j'ai hésité plusieurs fois à t'appeler quand j'étais à New-York... J'ai voulu plusieurs fois te le dire mais je n'ai jamais osé. J'avais peur que tu ne veuilles pas de lui. Georges mérite une famille, une vraie famille pas une illusion comme la mienne. Dis-je en saisissant ma tasse de café. Tu as le droit de m'en vouloir, c'est normal mais s'il te plait, sois présent dans la vie de Georges. Il n'en peut rien si sa mère a joué à la con pendant deux ans.
Spencer C. Hopkins
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En venant ici, Spencer ne s’attendait absolument pas à ce que la situation prenne cette tournure ! Il était venu ici avec la simple envie de comprendre pourquoi elle était partie. … Bon au final, sa réponse, il l’avait, mais est-ce que la vérité lui plaisait vraiment ? D’ailleurs, dans un premier temps, il ne crut pas un traitre mot du discours de Violette. Après tout, de ce qu’il connaissait d’elle, c’était bien son genre de mentir et de se servir des gens… mais pas avec lui non… Elle l’avait sûrement fait au début de leur relation, quand celle-ci n’était encore que professionnelle, mais pas après. Du moins, il l’espérait au font de lui.
Après ce qu’il pensait être un tissu de mensonge, Spencer s’emporta contre Violette. Ne venant pas du même monde, elle avait eu honte de lui. Il en était certain. Et encore, elle ne connaissait qu’un dixième de sa vie… « Arrête un peu tes bobards… T’as toujours été centré sur toi, sur toi et personne d’autre ! Alors fait pas genre que tu te sentais trop bien pour moi. » lâcha-t-il. Spencer était trop en colère pour démêler le vrai du faux mais ce n’était encore rien face au sentiment qui l’envahit quand il comprit qu’elle ne mentait pas, du moins sur la partie concernant sa grossesse. Elle venait de lâcher une bombe et Spencer ne savait absolument pas quoi en faire. Il ne s’était jamais vu papa, tout simplement car il ne savait pas ce que c’était un père. Il avait toujours vécu seulement avec sa mère, et même elle, elle n’avait jamais été trop présente pour lui. Alors « la famille » c’était quelque chose de totalement inconnue. « Différent ?! Tu te fiches de moi là j’espère ? Je suis sensé te pardonner juste parce que ce n’est pas un mensonge, mais une omission ?! Putain, mais comment t’as pu ?! » Il enrageait, lui d’un naturel si calme. Il regrettait même d’être venu ici…
La jeune femme reprit la parole, affirmant que de toute façon il n’aurait jamais assumé et que le résultat aurait été le même. Elle essayait de se faire passer pour la victime et ça ne plaisait pas du tout à Spencer. « Waouh ! Donc tu me vois comme ce genre de connard ! Bravo ! Belle vision du mec « sain, gentil qui sait écouter» » lâcha-t-il en reprenant les propres mots de la jeune femme. « On était ensemble depuis quoi ?! 5 mois ? Alors oui, forcément, je t’aurais demandé d’avorter. C’est pas la vision de la famille que je me fais ! Désolé de te décevoir ! » Même si avoir un enfant n’avait pas été dans ses plans et qu’elle n’avait pas voulu avorter, il aurait assumé, parce que c’était ça être adulte, non ? Assumer ces gestes ? « Tu as hésité, mais tu ne l’as pas fait. »
Voilà que pendant plus de deux ans, elle lui avait menti et que maintenant, il voulait qu’il fasse parti de la vie de son fils. C’était le monde à l’envers ! « Tu te rends compte ce que tu dis ?! Si je n’étais pas venu, tu serais encore dans tes cachoteries ! Et maintenant, comme ça, en un claquement de doigt, je dois être le père idéal pour ton fils ?! » Elle avait vraiment du toupet de lui demander ça maintenant, alors qu’il n’avait même pas digéré la nouvelle. « Encore une fois, tu ne penses qu’à toi ! Tu imagines là tout de suite ce que je peux ressentir ?! Non, bien sûr que non ! Tu m’annonces que j’ai un enfant et je devrais déjà prendre mes fonctions ?! Putain mais pourquoi je suis venu ?! » Spencer explosait littéralement face à cette nouvelle ! Il ne savait vraiment pas s’il allait la digérer. Il n’avait même pas son mot à dire. L’enfant était là, point barre.