« Enchanté, Kathelyn. »
Xander incline légèrement la tête vers la jeune femme, poli. Elle ne devait pas être bien vieille. Un âge passé depuis un bon moment chez lui, quoi ! Elle était belle, mais elle aurait pu être rayonnante et ce n’était pas le cas. Sa nervosité l’emportait sur tout le reste. La religion devait être un sujet un peu lourd pour elle. Mais en même temps, c’était le cas pour plusieurs personnes. Il ne l’entraîne pas moins vers un banc, dans un coin un peu à l’abris des regards ou du moins, qui les attirerait moins, histoire qu’elle ne se sente pas affichée. Le reste, il le laissait entre ses mains.
« Plusieurs personnes cherchent à mettre le contrôle entre les mains d’un autre quand ils contemplent leur vie religieuse. », fait remarquer Xander, sa voix calme et posée ne s’élevant guère plus qu’un murmure dans l’immensité de cette pourtant petite église. Ce genre de lieu était toujours un minimum impressionnant. « Ce n’est pas mon cas. J’ai longtemps repoussé la religion à cause de ça. Mais ici, j’ai trouvé ce dont j’avais besoin. Et on ne me demande pas de céder le contrôle de ma propre vie. »
Il a un sourire pour elle. Il ne lui dirait pas que ça paraissait qu’elle était mal à l’aise. C’eût été un peu bas comme réflexion ! Elle ne l’aurait poussé qu’à être encore plus mal à l’aise, la pauvre. Néanmoins, il assure :
« Vous êtes libre de partir n’importe quand. Cette pensée suffit sûrement à alléger un peu votre conscience ? »
Elle pouvait mettre fin au supplice en un clin d’œil. Il observe un moment l’église, songeur alors qu’elle lui admet être catholique. Il aurait pu s’en douter s’il avait un peu cherché.
« Le protestantisme a aussi ses défauts. », convient-t-il. Et c’était sûrement hérétique aux yeux de bien des fervents croyants, mais Xander ajoute calmement : « On finit par réaliser que l’important, c’est moins la religion que la communauté qu’on intègre. »
Il baisse à nouveau son regard sur la délicate demoiselle, lui offrant un sourire réconfortant. Quant au temps qu’il avait passé ici, il admet :
« Quelques mois seulement. Je suis à Miami depuis environ une demi-année. Mais ça faisait longtemps que je n’avais pas été aussi en paix avec ma pratique de la religion. »
Il garde le silence un moment, son regard fouillant à nouveau les environs sans s’arrêter sur rien de précis, sans chercher rien de précis non plus. Il s’imprégnait seulement de l’atmosphère de l’endroit. Il aimait. C’était vraiment son petit rituel du dimanche maintenant.
« J’ai un passé conflictuel avec le protestantisme et plusieurs cartes contre moi. Mais ici, on m’accepte tel que je suis. C’est reposant. »
Et c’est bien ce qu’il fallait pour communiquer correctement avec Dieu : la paix intérieure.