La journée serait loin d’être facile. Ce serait la première fois que je marcherais longtemps avec ma prothèse et disons que j’anticipais un peu le traitement que j’aurais aujourd’hui avec l’ergothérapeute. J’étais rentré au pays depuis peu et tout ce que j’avais fait, c’était de me trouver un appartement où je serais coloc avec des gens qui comprendraient que je ne puisse pas faire une tonne de ménage. L’important c’est que je participe un tant soit peu dans le logement.

C’était ma gentille coloc Lysianna qui était venue me reconduire pour mon traitement. Je devais prendre le taxi pour rentrer car elle avait un rendez-vous et ne pouvait pas me prendre à la fin de l’ergothérapie. Au moins, j’avais pu me rendre à mon traitement et alors que j’avançais avec mes béquilles, elle m’avait seulement accompagné pour déposer ma prothèse sur le banc où j’attendrais qu’on vienne me chercher avant de repartir. Je l’avais remercié en lui souhaitant de passer une bonne journée après tout, elle était super gentille avec moi et c’était une fille serviable pour 21 ans^^. J’étais assis sur le banc attendant sagement. Où j’aurais pu aller sinon? Je ne pouvais pas laisser ma prothèse là au prix que ce truc coûtait.

Je regardai mes jambes, du moins ce qu’il en restait. Au moins le médecin m’avait dit que j’allais pouvoir refaire de la moto un jour, mais que pour le moment, je devais faire une croix là-dessus. JE devais apprendre à marcher avec ma prothèse et on m’avait dit que ce ne serait pas agréable au début, que ça pouvait me créer de l’irritation et même des plaies. .

© Fiche de Hollow Bastion sur Bazzart

 Après un jogging, la douche et le petit déjeuné, l'heure de rentrer au travail approchait à toute vitesse. J'attachais le laisse au collier de Yoko et nous quittions notre demeure en direction du boulot. À peine 15 minutes de marches nous en séparait et comme la journée s'annonçait pleinement ensoleillée, nous en profitions. Comme toujours, j'arrivais pile à l'heure, je passais dire bonjour à la secrétaire qui m'avisait que mon premier patient m'attendait déjà.

Ce matin, je rencontrais un jeune militaire récemment retraité suite à l'amputation d'une jambe. C'était essentiellement les informations que ma secrétaire avait eu lors de sa discussion au téléphone avec le patient. J'avouais que c'était la première fois que j'aurai à traiter un cas aussi complexe. Je me doutais qu'au delà des dégâts physiques, ce soldat devait souffrir de biens d'autres maux. Pour ma part, j'avais fais mes devoirs et pris le temps de m'informer sur des cas similaires.

Ne tardant pas d'avantage, je me retournais et souriais à Nolan.

"Je suis a toi dans un instant... "

Lui avais-je gentiment dit avant de faire signe à Yoko de me suivre. J'allais de ce pas à mon bureau, déposant mes affaires et ouvrant mon portable. Je prenais le temps de mettre un bol d'eau à la disposition du chien et le libérait de sa laisse le laissant se promener à sa guise. De toute façon, il ne s'éloignait jamais de moi. C'est suivi de mon fidèle compagnon que je revenais à la salle d'attente venant à la rencontre de mon client.

"Nolan? C'est bien ça? Adele, c'est moi qui s'occupera de vous..."

Je lui tendais la main pour me présenter et du coup, Yoko s'approchait pour donner la patte. Depuis le temps, cette bête avait prit quelques mauvaises habitudes.

"Et Yoko, mon assistant! Vous n'avez pas d'allergie ou peur des chiens?"

Demandais-je car si c'était le cas, Yoko devrait probablement passer la matinée dans sa cage.

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On m’avait dit que je serais avec une femme, je me demandais bien à quoi elle ressemblait. Elle se prénommait Adele et ça pouvait être une dame âgée et non une jeune femme. Bientôt une jeune femme était passée devant moi avec un chien me disant qu’elle serait à moi dans un instant. Je n’étais pas pressé au fond. J’étais retraité de l’armée maintenant et j’allais probablement retourner à l’université lorsque je me sentirais plus à l’aise pour marcher. C’était loin d’être le cas, j’avais hâte de marcher au lieu de me balader en béquille. J’appréhendais toutefois le bout de métal que j’avais sur le banc à côté de moi.

"Prends tout ton temps! "

Puis, elle était partie vers son bureau sans doute avec son chien. J’en venais à me demander si elle n’avait pas quelque chose de spéciale pour traîner son chien avec elle jusqu’ici, mais bon, elle me le dirait peut-être. Ce n’était sans doute pas mes affaires pour le moment. Elle était revenue peu après suivi de son vieux chien. Il n’était plus tout jeune à ce que je voyais, mais il semblait suivre la cadence.

"Oui c’est ça! Enchanté Adèle…. Et Yoko!"

Je lui avais serré la main lui offrant un charmant sourire avant de jeter un œil vers Yoko qui venait me tendre sa patte. Je lui avais serré doucement la secouant doucement de haut en bas pour faire connaissance avec le toutou.

"Non du tout… Quand on m’a déployé à Kandahar au début, j’avais adopté un chien errant… En Irak j’ai fait pareil… Mais depuis que je suis rentré, je me suis pris un chat, un chien c’est trop demandant pour moi. "

J’avais caressé la tête du chien. C’était grâce à mes parents si j’étais ici. On n’avait pas vraiment de soutien comme ancien combattant et mon père tenait à ce que j’aie de bon soins et que je puisse reprendre une vie active, que je travaille de nouveau et que je sois heureux sans trop de séquelles de mes années de services.

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Il prenait la patte de Yoko, le saluant tout en m'expliquant qu'il aimait les chiens. Son geste me fit sourire, d'autant plus qu'il disait aimer les chiens et en avoir possédé dans le passé. Dans les deux cas, ils s'agissaient de chiens errants desquels ils s'étaient occupés en temps de guerre. Probablement que ces braves bêtes avaient autant eux besoin de lui que lui d'eux.

"Oui, les chiens demandent un peu plus de temps et d'énergie que les chats! Et si on passait à mon bureau pour discuter un peu de tout ça! Je prend ta prothèse?"

J'attendais qu'il me donne son accord et lui donnait un coup de main avec le transport de sa jambe artificielle. En me dirigeant vers le bureau, je me retournais un peu vers le soldat pour poursuivre la conversation. Non seulement, j'évaluais sa façon de se déplacer avec ses béquilles. Il possédait encore une forte masse musculaire et n'aurait probablement pas trop de mal à se déplacer avec sa prothèse. Il ne lui manquait plus que les trucs pour mieux y arriver.

"Peut-être est-ce qu'on pourrait se donner comme objectif de fin de traitement une marche avec Yoko dans un parc ou à un endroit que tu aimes... Peut-être même une marche avec ton propre chien qui sait! Les refuges débordes et comme tu as de l'expérience avec des chiens errants... Probablement que l'un d'eux pourrait avoir besoin de ton aide pour se remettre sur patte! Sinon, il y a toujours les chiens d'assistances... "

J'entrais dans mon bureau et lui tirais la chaise déposant à côté de lui sa jambe artificielle. Lui faisant signe de prendre place, je contournais le pupitre et m'installait devant mon pc. Avant de commencer quoi que ce soit, j'aimais apprendre à mieux connaitre mes patients.

"Pour commencer, j'ai quelques petites questions d'ordres médicales à te demander... puis j'aimerais en savoir plus sur votre carrière! Pour commencer, est-ce que tu prends des médicaments? Est-ce que tu as des douleurs particulières? À quand remonte la chirurgie? Quels sont tes objectifs en venant ici? Comment est-ce que tu perçois le port d'une prothèse?"

Entre chaque questions,je lui laissais tout le temps de répondre et tapais ses réponses dans son dossier afin de les avoirs en mémoire. Une fois le tour de ses antécédents médicaux fait, je fermais l'écran de l'ordinateur et m'appuyais au fond de mon siège.

"Sinon, qu'est-ce qui t'a motivé à devenir soldat? Si tu peux me faire le portrait de ce qui s'est passé jusqu'à aujourd'hui et peut-être même de ce que tu aimerais accomplir dans le futur? Pas besoin de tous les détails, seulement pour mieux se connaitre..."

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J'avais fini par me redresser et j'avais ensuite pris mes béquilles. Puis, la regardant et regardant également ma prothèse sur le siège, j'avais de nouveau porté mon attention sur elle alors qu'elle proposait de l'emmener pour moi jusqu'à son bureau.

"Ce serait gentil merci!"

Je la suivis tranquillement me concentrant sur mon trajet mais surtout sur elle car je ne voulais pas me tromper de chemin. Je ne connaissais pas vraiment cet endroit mais bon comme c'était la première fois que je venais, je voulais éviter de me buter à des objets au sol.

"C'est une bonne idée, mais pour ce qui est d'adopté un chien, pour l'instant je ne pourrai pas trop... Qui sait peut-être que je pourrai en adopter un lorsque je serai chez moi et non en colocation. Je vais me contenter de l'affection que mon chat me donne ^^ et vice versa. "

Je pris place à la chaise qu'elle m'indiqua et j'appuyai mes béquilles contre la chaise à côté de moi. J'observai un peu le bureau regardant tout autour de moi. Puis je portai de nouveau mon attention sur elle. Elle s'occupa d'ouvrir mon dossier dans son ordinateur puis j'écoutai ses questions y répondant de mon mieux.

"Je ne prenais pas de médicaments, mais j'en prends en prévention d'infection et je prends un truc pour éviter les thrombophlébite dans les jambes. J'ai un peu mal à la jambe, mais j'ai de la médication pour la douleur... ça fait 30 jours environ qu'on m'a opéré... C'est important pour moi de marcher de nouveau et de reprendre mes activités d'avant. Si je ne marche pas je ne suis rien. On m'a fait une première prothèse, on m'a dit qu'elle était temporaire et que j'en aurais une plus adapté par la suite le temps mon moignon guérisse bien."

J'essayais de ne pas parler trop vite, je voulais lui laisser le temps de tout écrire, puis elle avait fermé l'écran de l'ordinateur pour finalement me regarder de nouveau.

"Mon père a fait médecine, ma mère était dans l'enseignement et ma soeur a fait son droit. Mon père a toujours voulu que j'aie un métier que j'aimais et moi, je ne voulais que protéger mon pays et ma famille. J'ai tout simplement fait ce qui me semblait être une bonne chose. Maintenant je dois envisager un plan B... je ne pourrai pas exercer de métier trop physique, mais je ne sais vraiment pas dans quoi je veux aller à l'université... Je sais juste que je ne dois pas rester là à me tourner les pouces. J'ai toujours été dans l'action"

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"Chaque chose en son temps. "

Répondis-je par rapport au chien, s'il en voulait vraiment un, la vie finirait par lui en donner un. Présentement, il vivait en colocation et j'en déduisais que la personne avec qui il vivait n'était pas friande à l'idée d'un compagnon canin. Qu'importe, il disait être heureux avec son chat, c'est l'important.

Son opération ne datait pas de très longtemps, je me doutais que la plaie ne devait pas être totalement remise et il me confirma l'utilisation d'anti-douleur. Après quoi, il n'y avait rien d'étonnant. La chirurgie qu'il avait subit était largement traumatique. De plus, une large proportion des patients ayant subis des amputations éprouvaient des sensations d'inconforts et de douleurs jusqu'à la fin de leurs vies. Pour sa part, Nolan partageais déjà ses inquiétudes vis à vis ses activités et l'importance que ça avait pour lui.

"Je suis certaine que d'ici 1 mois, tu pourras déjà marcher avec ta prothèse... tu me sembles en bonne forme physique et si tu t'y mets, que tu persistes, tu y arriveras. Puis, il y a des prothèses très perfectionnées de nos jours... la plupart des gens arrivent à marcher, nager, courir ou faire du vélo même... "

Je voulais le rassurer et partir sur une bonne note avec lui, s'il se fixait déjà des objectifs, la motivation serait plus grande et ses progrès plus rapide. Après quoi, il me parlait un peu plus de lui, de sa famille et de ses raisons d'avoir joint les rangs de l'armée américaine.

"Tu dois te laisser le temps d'explorer les options. Il y a des milliers de métiers qui pourraient t'intéresser... sans faire de mauvais jeux de mots, il faut parfois prendre le temps d'y aller un pas à la fois!"

Je ne pouvais pas l'orienter dans son choix de carrière, je n'en possédais aucunement les compétences. Toutefois, si certain métier l'intéressait en lui imposant des contraintes physiques, nous allions pouvoir y travailler et faire en sorte de les surmonter.

"Comme il s'agit d'un prothèse temporaire, on ne pourra probablement pas faire autant d'exercice avec. Quand tu auras la tienne, ce sera plus facile, elle sera faites sur mesure et tu te sentiras mieux dedans... Aujourd'hui, j'avais planifier te montrer comment la mettre, t'assurer qu'elle est bien en place et puis, comment relever la jambe, la redescendre... te lever, te rasseoir, puis si ça va bien on pourrait tenter de faire un pas ou deux... Prêt?"

Je commençais en douceur et ne dépasserais pas les limites de Nolan. Ça allait probablement être difficile physique et frustrant psychologiquement pour lui. Il s'agissait d'enterrer le passer et de mettre en place des solutions pour le futur. Je me levais et m'approchais de lui prenant la prothèse et en sortant le bas qu'elle contenait. Je commençais par lui expliquer chaque morceaux et leur utilités. Après quoi, je lui faisais un résumé sur la manière de l'installer.

"Est-ce que tu veux que je t'aides à la mettre ou bien tu veux essayer seul?"

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"Quand je suis rentré au pays, je n’avais pas vraiment de chez moi, et comme ma sœur avait assez de problème comme ça, j’ai décidé de ne pas vivre chez elle comme avant.  J’ai regardé les annonces pour colocataires tout simplement."

Je ne pouvais pas dire que j’étais malheureux où je vivais.  Ça me convenait et j’avais de la compagnie en prime.  Et puis comme je n’étais pas tellement capable de marcher pour le moment, ça m’allait d’avoir des gens près de moi.  JE trouvais Adèle très gentille, elle m’encourageait et disait que d’ici un mois, je serais capable de bien marcher dans ma prothèse. Et elle avait raison, j’avais une super forme physique, je m’étais entraîné toute ma vie.

"Pour ma vraie prothèse j’ai dit au prothésiste que je me fichais de l’apparence et que c’était plutôt la performance qui m’intéressait. "

À nouveau, Adèle avait raison, je devais me laisser le temps d’explorer mes options et par le fait-même, qu’il fallait prendre son temps pour trouver le métier qu’on voulait vraiment faire dans la vie.

"Je comprends ça. Ce n’est pas un mauvais jeux de mots t’inquiète pas! "

Je n’étais pas ici pour me faire orienter au niveau carrière et puis ce n’était pas son boulot à elle. Je voulais me concentrer à marcher avant de penser à autre chose.

"Je ne demanda pas de miracle aujourd’hui.  J’ai conscience que ce ne sera pas facile, je vais en baver c’est certain. JE suis prêt et je ferai tout ce que tu me montreras"

Puis, elle me demanda si je voulais de l’aide pour mettre la prothèse, mais je pris finalement le tout, on m’avait montré comment la mettre et puis je voulais faire bonne figure devant elle.  Alors je m’exécutai tranquillement.

"Est-ce que c’est bon comme ça? "

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M'accroupissant devant lui, je l'observais mettre sa prothèse m'assurant qu'elle soit bien en place et installé convenablement. Il se montrait réaliste vis à vis ses attentes de notre rencontre d'aujourd'hui. Quand il me demanda de confirmer si c'était bel et bien comme ça qu'il devait la porter. Je hochais la tête et posait mes mains sur le plastique, vérifiant en quelques mouvements qu'elle était suffisamment stable et bien placé. Je lui fis faire quelques mouvements en étant assis, des petites exercices qu'il devrait faire à la maison pour redonner de la force à son muscle. Après une petite demie-heure, je commençais à lui expliquer comment prendre appuie sur sa jambe et comment s'assurer qu'elle ne glisse pas. Pour aujourd'hui, je l'aiderais à se lever et lui donnerait le droit d'utiliser sa béquille pour qu'il ne mette pas trop de poids sur son genou.

"Je vais mettre mon pied à la pointe de ta prothèse, comme ça, il n'y aura aucun danger qu'elle glisse... Tu vas te lever, tu peux t'appuyer sur ta béquille et si tu te sens à l'aise de tenir sur ta prothèse, tu pourras le faire... "

Je le laissais s’exécuter restant à proximité au cas où il éprouverait de la difficulté et lui souriait une fois qu'il fut debout.

"Et puis? Comment tu te sens?"

Je parlais autant de ses impressions que de son confort, s'il y avait des trucs en particulier qu'il n'aimait pas, il devait me le dire afin qu'on ajuste sa prothèse finale.

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J’étais un peu orgueilleux quand même. J’avais du mal à me voir ainsi. Mon égo en avait pris tout un coup depuis mon retour au pays et ce n’était pas près de changer pour le moment. J’avais beaucoup de chemin à faire avant de pouvoir avoir un semblant de vie normale comme avant. Adèle fut vraiment gentille, elle me montra plusieurs exercices à faire, mais que je devais également répéter à la maison. C’était un peu comme des devoirs. Je devais entraîner mon corps ou du moins ce qui me reste de ma jambe droite. Pour ce qui était de la jambe gauche, je devais la renforcir afin qu’elle puisse soutenir une bonne partie de mon poids pour compenser. J’avais regardé la pointe de ma prothèse alors qu’elle venait de mettre son pied devant.

"Je crois que je dois mettre la béquille de mon mauvais côté c’est ça? "

Je me levai bientôt en prenant la béquille sur mon côté droit, je mis le plus de poids sur ma jambe gauche, je me sentais bizarre. C’était étrange de ne pas sentir mes orteils bouger.

"C’est sensible, c’est étrange même… je n’ose pas trop mettre de poids dessus. "

D’ailleurs je tentai de répartir un peu mon poids sur mes jambes, je lâchai un peu ma béquille et tentai de rester debout le plus possible. Je me sentais trembler jusque dans mon genou droit. Je regardai un peu Adèle pour voir si je faisais bien ça mais disons que j’appréhendais de faire un premier pas.

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"C'est ça!"

Répondis-je avec un sourire le regardant s’exécuter. Déjà, il était solide et se levait sans même que je l'aides. C'était l'avantage qu'il ait choisi les béquilles à la chaise roulante. Ceux qui restait en chaise roulante très longtemps perdait plus de masse musculaire dans leurs jambes. Lui, il avait encore beaucoup de force dans ses bras et beaucoup de volonté.  

"Même si ça semble guérit de l'extérieur, à l'intérieur, il y a probablement encore des blessures et au début, c'est normal que ça puisse être sensible. Après quelques temps, la peau s'habitue et devient plus résistante aux frottements de la prothèse. C'est un peu comme... acheter des nouveaux souliers... À la fin de la soirée, on revient les pieds nues parce qu'on a les pieds pleins d'ampoules! Du moins, avec des talons c'est le cas!"

Je le laissais se tenir un peu par lui même observant sa posture. Il devait prendre le temps de se stabiliser et d'être confortable avant de faire quoi que ce soit d'autre. Je ne le ferai probablement pas marché aujourd'hui. Je voulais qu'il apprenne à se lever sans mon aide, puis, s'il se sentait confortable de le faire, il pourrait tenter le coup sans ses béquilles. Je remarqua qu'il avait parlé mais comme je ne le regardais pas à ce moment là, je n'eus que la fin de la phrase. Il parlait de son poids et je me doutais qu'il ne me parlait pas de ses problèmes de poids parce qu'il n'en avait pas. Je dû froncer inconsciemment les sourcils avant de lui demander de répéter.

"Tu disais?"

Puis, quand il répéta, je lui fis comprendre que c'était normal et qu'il trouverait sa balance. Après quoi, je lui fis commencer les autres exercices que j'avais planifié aujourd'hui avant d'enfin lui laisser du repos. Je retournais à l'arrière de mon bureau et sortait du classeur plusieurs liasses de feuilles avec les explications des exercices qu'il devrait faire cette semaine. Je lui tendis, revenant à lui, m'appuyant sur le rebord de mon bureau.

"Tu sais lorsque ta prothèse sera prête?"

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