(#)Sujet: okay, that's weird. | Sam 11 Juil - 6:43
Elizabeth C. Blake & Daniel R. Wood
okay, that's weird.
Gros pas dans la petite vie de mademoiselle Blake cette journée-là : j’avais décidé d’aller à la plage. C’était une des rares journées où j’avais non seulement congé, mais où j’en avais également marre d’un tête à tête avec les quatre murs de ma chambre. Il faisait beau… j’avais donc décidé de prendre mon cahier à dessins, quelques crayons… mes écouteurs et de me rendre jusqu’à cet étendu de sable chaud où je n’avais pas trop l’habitude de me rendre. C’était ironique quand même… pour une habitante de Miami depuis près d’un an… d’avoir à peine mit les pieds sur le sable chaud… et de n’avoir jamais ne serait-ce que glisser un orteil dans l’eau salé. Ce n’était pas fait pour moi ce genre d’activité. Je veux dire… probablement que j’aimerais bien ça… me baigner dans l’océan… mais la simple idée de me retrouver dans l’eau, entourée de personne… en ayant pas conscience de ce qui pouvait me frôler les jambes… me foutais la trouille. Et puis, il était hors de question que je me mettre en maillot de bain. J’étais probablement la seule cette journée-là à ne pas s’exhiber le nombril, mais c’était mon truc à moi…. Rester le plus vêtue possible malgré la forte température. J’étais habituée… ça me dérangeais pas. J’avais mon chandail à manches longues de mon groupe de musique préféré, leur musique dans les oreilles d’ailleurs, ainsi qu’un short… qui dévoilaient mes petites cannes blanches. Il était impensable de faire plus. Et puis, personne ne voulait voir le peu de seins que j’avais, les blessures sur mes avant-bras…. Et mes nombreuses cicatrices sur le restant de mon corps. Je n’étais pas sexy… loin d’être sexy comme toutes les filles qui paradaient fièrement, un verre alcoolisé à la main comme si elles sortaient d’une pub d’huile à bronzage ou bien d’un clip de 50 cents.
La tête penchée dans mon dessin, je n’avais pas des tout conscience de ce qui pouvait bien m’entourer et ça me plaisait plutôt bien. Les jambes ramenées vers moi, je retenais de cette manière les feuilles glissées de travers dans mon livre. Toutefois, comme si dame nature avait remarqué que tout se passait étrangement trop bien depuis mon réveil, un petit coup de vent fit en sorte que je perdre un dessin. Je me redressai aussitôt, le reste de mes œuvres dans les mains, prête à me mettre à courir pour sauver mon dessin qui s’envolait quelque peu vers une destination inconnue. Je suivis son parcours du regard en m’avançant… avant que je ne m’arrête brusquement lorsque quelqu’un se pencha pour le ramasser. Je relevai alors la tête vers l’individu. Lui, trop beau... probablement sortit d’un film d’ado et qui devait probablement se taper toutes les filles des clips de 50 cents. Il me sourit… et je lui souris en retour, rapidement… car bon, j’étais plus qu’intimidée. Il tenait toujours mon dessin dans ses mains et le tourna pour le regarder.
« Ce n’est pas beau!!!! » m’empressais-je de lui dire. « Enfin… c’est pas… terminé. »
Je disais toujours ça… même si techniquement… il était terminé. J’avais uniquement peur de me faire juger.
« En tout cas… merci de t’être penché… »
Encore une fois, c’était probablement pas ça que je voulais dire… mais je pensais bien qu’il avait compris, je le remerciais d’avoir sauvé mon dessin quoi!
Journée typique pour moi, aller à la plage. Quand la gang y allait, je venais toujours y faire mon petit tour. Il faut dire que j'avais une raison d'y aller, car il y avait de très jolies filles peu vêtues à observer. Meilleur endroit pour ne pas se faire trop traiter de pervers. Je demeurais tout de même subtile. Vêtu d'une camisole, d'un short pour la baignade et de mes lunettes de soleil, je me dirigeai tranquillement sur le sable en direction où je devais rejoindre mes potes. J'avais également un sac à l'épaule. J'y avais mis tout ce qu'il me fallait pour une journée à la plage sans tracas: serviette, crème solaire, magazine de sport, rechanges, etc. En marchant tranquillement à travers les gens, une feuille vint se poser juste devant moi. C'est à ce moment que je vis une fille courir après pour la rattraper. Bien sûr, je fus le plus rapide et me penchai pour saisir la feuille. Je lui souris et elle fit de même. Pas mal du tout en plus.
« Ce n’est pas beau!!!! " dit-elle aussitôt. « Enfin… c’est pas… terminé. »
Je n'avais pas eu le temps d'y jeter un oeil. Ce devait être très important pour qu'elle court de la sorte pour ravoir sa feuille. C'est là que je vis ce que celle-ci contenait : un dessin. Pas du style "J'ai 4 ans et je sais dessiner", non. On pouvait y voir qu'elle avait beaucoup de talent. C'était beaucoup mieux que mes bonhommes allumettes, rien de comparable.
« En tout cas… merci de t’être penché… »
Je la regardai un brin étrangement. C'était un peu drôle comme phrase tout de même. Je n'avais encore rien dit. La fille tenta de récupérer son dessin, mais je reculai la main pour lui en empêcher. J'allais tout de même pas la laisser repartir aussi vite.
- Tutut, attends un peu... le destin a voulu qu'on se rencontre. Laisse-moi au moins admirer ton oeuvre. dis-je en baissant un peu mes lunettes fumées sur mon nez pour regarder à nouveau son dessin.
Il y avait beaucoup de travail là-dedans. J'étais quand même impressionné. - Comme cela, tu aimes les contes de fées et les princes charmants. fis-je avec un léger sourire.
C'était un château avec ce qu'on pouvait dire une princesse et son prince. Elle n'était clairement pas la seule fille au monde à rêvé de ce genre de chose. N'empêche que je trouvais cela tout de même amusant. J'avais réussi à faire rougir la jolie fille devant moi.
- Tu as beaucoup de talent, je dois l'admettre. C'est pas donné à tout le monde. N'est pas honte de ça. En passant, je suis Daniel. Tu es ?
Peut-être qu'elle savait déjà qui j'étais. Il faut dire que je n'étais pas le type le plus inconnu de la ville. Fils d'un héritier millionnaire.... disons que les journaux à potins s'en donnaient à coeur joie sur moi. Je me mis à regarder aux alentours.
- T'es toute seule ? Parce que je le suis aussi...on pourrait peut-être partager un petit coin tous les deux.
Bon...c'était faux, car j'avais toute une gang de potes qui m'attendaient non loin. En même temps, je ne disais pas non pour rester avec une belle fille. Cela pourrait être intéressant. J'aimais bien pouvoir jouer ma carte de séducteur auprès des inconnues. Ça ne marchait pas toujours, mais le challenge était là.
Eh voilà, il ne fallut pas grand-chose pour que le jeune homme me regarde étrangement. Bon, je devais l’avouer… ma phrase tournait un peu de manière étrange mais je pensais bien qu’il avait compris l’essentiel. Du moins, je l’espérais. Je le fixai en train de regarder mon dessin et je devais avouer que je n’aimais pas ça… que je trouvais ça intimidant surtout que ce n’était pas un truc auquel j’étais fière, un truc que j’avais l’habitude de faire. Comme de fait, j’eus droit à une remarque à ce propos et je secouai automatiquement la tête.
« Non! C’est pour une petite fille que je connais. Je ne suis pas une fervente de contes de fées. »
Avec la vie que j’avais eu… c’était un peu difficile de croire en un monde tout beau, tout parfait. Rien n’était parfait dans la vie, du moins… pas dans la mienne. Je croisai les bras contre mon ventre après avoir replacé une mèche de mes cheveux derrière mon oreille. Je sentais bien que mes joues étaient bien rouges mais en même temps, c’était normal pour moi. Je n’étais pas dans une position où je me sentais bien à l’aise. L’homme devant moi me complimenta pour ensuite se présenter.
« C’est gentil. Je suis Elizabeth… »
Pas que c’était important… mais il tenait à le savoir donc c’était fait. Au moins maintenant, j’allais pouvoir mettre un nom sur son joli visage. C’était agaçant par contre car chaque fois qu’il souriait, je pouvais lire sur son front : « regarde comme mon visage est blanc et éclatant… regarde comme que je suis beau et sexy ». Dans un autre sens, à être belle… je me dirais probablement la même chose. Va savoir! Je haussai les sourcils à sa question car je ne m’en étais pas doutée une seule seconde.
« Tu veux partager un petit coin avec moi? Pourquoi? » demandais-je alors surprise. Je ne comprenais pas où il voulait en venir. Je fronçai les sourcils avant de regarder autour de nous légèrement. « Elle est bien bonne! Je t’ai presque cru… »
En fait, je ne trouvais pas ça drôle car j’étais un peu insultée. Il se foutait probablement de ma gueule et il allait en rire plus tard avec ses amis. Je n’étais pas son genre de fille. J’étais le genre de fille de personne donc je ne comprenais pas trop l’invitation. Il était beaucoup trop beau pour trainer avec moi. C’était tout simplement impossible qu’il puisse le moindrement avoir envie d’échanger une conversation avec moi. En plus de ça, je n’étais même pas intéressant.
« En fait, j’ai déjà un coin à moi. » dis-je en pointant derrière moi. Je posai mon regard vers de mon dessin. « Est-ce que je peux ravoir mon dessin, s’il te plaît? » demandais-je ensuite bien timidement. « Je doute qu’il vaut un jour des millions donc ça ne sert à rien de vouloir se l’approprier! » ajoutais-je aussitôt en croisant son regard… des yeux beaucoup trop intimidant, mon dieu!
La belle inconnue voulait ravoir son dessin. Je pensais qu'elle rêvait d'un petit monde fantastique lorsqu'elle ajouta que c'était pour quelqu'un d'autre, une petite fille. Elle n'était pas non plus une fervente des contes de fées. En même temps, ce n'était pas réellement impossible. Je me présentai à elle tout bonnement. Elle s'appelait Elizabeth. Celle-ci semblait quelque peu gênée que je reste là devant elle à l'observer. J'inventai une histoire comme quoi j'étais seul et que j'aimerais bien partager un coin de plage avec elle.
« Tu veux partager un petit coin avec moi? Pourquoi? » dit-elle surprise.
Je restai moi-même un peu surpris de sa réaction.
- C'est...euh...inhabituel qu'on te propose de passer du temps avec toi ? Parce que tu m'as l'air sympa, tout simplement.... « Elle est bien bonne! Je t’ai presque cru… »
Je fronçai des sourcils sans trop comprendre où elle voulait en venir. J'avais l'air de blaguer ou quoi ? À croire qu'elle n'avait jamais été sollicité par un gars. Elizabeth avait peut-être pas envie que je vienne passer du temps avec elle... J'étais perplexe...
« En fait, j’ai déjà un coin à moi. » ajouta-t-elle en pointant derrière elle.
Je me doutais bien qu'elle était installée quelque part, car elle n'avait aucun sac avec elle....alors que moi j'avais encore tout à l'épaule.
« Est-ce que je peux ravoir mon dessin, s’il te plaît? » demanda-t-elle finalement. « Je doute qu’il vaut un jour des millions donc ça ne sert à rien de vouloir se l’approprier! »
Je ris quelque peu à cette remarque. Je la trouvais quand même marrante, bien qu'elle était difficile à cerner. Je ne savais pas trop si elle voulait que je passe du temps avec elle ou pas du tout. C'était pas trop clair. Peut-être avais-je pas été assez insistant. Je lui tendis alors son dessin qu'elle ramassa aussitôt. À la limite elle était soulagée que je lui ai remis. J'allais tout de même pas lui déchirer en pleine figure.
- J'étais sérieux quand je disais que je voulais partager un coin de plage avec toi. Je sais pas, tu n'es peut-être pas seule...je veux pas t'embêter non plus.
Je trouvais cette fille assez mystérieuse. Elle était canon en plus malgré sa timidité. Normalement c'était les filles les plus perverses au final. Ça représentait tout un défi. J'aimais bien m'y prendre au jeu.
- Allez montre-moi un peu ton petit coin de plage. J'ai envie d'être en ta compagnie....y'a rien de mal à apprendre à se connaître un peu plus, non ? Comme j'ai dit, t'as l'air sympa ! J'aime les nouvelles rencontres. Surtout avec des jolies filles comme elle. Elle semblait complètement abasourdie par tout ce que je venais de dire. Hello....moi parler dans la même langue que toi il me semble. Voyant que je gardais mon sérieux et que je ne plaisantais pas, elle finit par accepter finalement que je la suive jusqu'à son petit coin. Voilà qui me rendit heureux. Je déposai mes trucs à ses côtés. Je pus voir qu'elle faisait beaucoup dessins....il y avait une pile sous son sac. J'installai ma serviette à ses côtés et retirai ma mon t-shirt afin de bronzer un peu cette peau blanche. J'avais l'habitude de sortir la nuit....alors. - Héé voilà ! On est vraiment bien aujourd'hui non ? Il y a un moment que je n'avais pas mis les pieds sur cette plage. Tu viens souvent ici Elizabeth ?
Elle ne parlait pas beaucoup alors je faisais en sorte d'alimenter un peu la conversation. Peut-être que je pourrais obtenir quelque chose d'elle un moment donné, qui sait ?