(#)Sujet: Re: stars shining bright (hannah) | Dim 28 Juin - 0:12
stars shining bright above you
say nighty night and tell me you'll miss me
Hannah me retournait tout. Mon cerveau, mon coeur, mon esprit, tout. Depuis ma relation avec Andrea, je m'étais appliqué à me construire une sorte de carapace, une armure. Je ne voulais plus jamais souffrir comme j'avais souffert après le procès. Alors oui, je m'étais remis assez vite parce que c'est dans ma nature. Je n'avais jamais été le genre de garçon à ressasser sans cesse le passé, j'allais de l'avant et j'arrivais généralement à tourner la page assez rapidement. Mais même si j'avais réussi à oublier Andrea, je n'avais pas oublier le traumatisme. La putain de douleur que tu ressens au plus profond de toi. Tu te sens perdu, comme si t'avais perdu ton point de repère. Après notre "rupture", je m'étais rendu compte à quel point j'étais devenu dépendant de lui. Et que ça m'avait rendu terriblement faible, si faible que j'avais même pas été capable de me défendre correctement face à son frère. En temps normal, je lui aurais défoncé la tête et jamais son couteau ne serait venu se loger dans mon abdomen. Mais comme Andrea était présent, je n'avais pas voulu faire trop de mal à Hamri. Voilà ce qu'il m'en avait coûté d'être faible. Alors j'avais tout naturellement décidé que c'était terminé. Pendant quatre longues années j'avais appris à refouler toute sensibilité, tout sentiment. Il n'y avait que ma famille qui comptait. Simplement eux. Le reste, j'm'en foutais. Et puis Hannah était arrivée et avait foutu le bordel. Au début, j'aurais jamais cru. Je l'aimais bien, mais sans plus. Et puis, j'avais appris à la connaître… J'avais découvert une fille incroyablement gentille, ayant le coeur sur la main. Oui, elle était profondément et sincèrement sympathique. Jamais la moindre once de méchanceté dans sa voix. Elle était si différente de moi ! Mais au fond, je crois que c'était précisément cette différence que j'appréciais. Je l'admirais, d'un côté. J'admirais sa capacité à se respecter autant qu'elle pouvait respecter les autres. Et elle était tellement différente également de toutes les autres filles que j'avais pu fréquenter ! En général, je ne me tapais que des grandes blondes plantureuses qui s'étaient déjà tapé trois autres mecs avant moi. Autant vous dire que je n'avais pas grande estime pour ce genre de fille. Alors qu'Hannah, ce n'était pas du tout pareil. Je ne lui aurais jamais, jamais fait de mal ou même manquer de respect. Ou du moins, pas volontairement, peut-être sous le coup de l'énervement.
Oui, j'avais appris à la connaître et bien contre mon gré je m'étais attaché à elle. Je devais l'admettre. Et ça me faisait putain de peur. Ouais, ça me foutait les boules, parce que je ne savais absolument pas réagir. Est-ce que je devais laisser les choses se faire, quitte à souffrir, ou au contraire me battre contre ces sentiments naissants ? J'hésitais en permanence, et pourtant, quand j'étais avec elle, la réponse me semblait évidente. Putain. Il n'y avait pas de mots pour décrire à quel point je détestais ma part de sensibilité. Je détestais éprouver des trucs. Ça rendait fou, con et faible. Et j'étais à peu près les trois en même temps, à ce moment là. Or, c'était sûrement ni l'endroit ni le lieu ni le contexte pour l'être. En effet, un type étrange n'arrêtait pas de chercher des noises à Hannah, et même si nous avions fui, il avait réussi à nous rattraper. Je n'aimais pas ça du tout. Je n'avais pas vraiment peur. Déjà parce que je savais que si l'on en venait aux mains, il ne m'aurait pas facilement, et aussi parce que jamais il ne toucherait à Hannah. Pour cela, il aurait fallu qu'il me passe sur le corps et j'étais vraiment une teigne dans ces moments-là. J'étais certes un petit gabarit, grand mais maigrichon, mais j'étais agile, rapide, et surtout j'avais beaucoup d'expérience derrière moi. Mais bon, Hannah avait raison ; il n'y avait aucune gloire à tirer d'être violent. À Tijuana, oui, c'était la loi du plus fort, celui qui cognerait le plus. Mais ici, à Miami, on était dans un endroit civilisé et même si cela faisait presque un an que j'avais emménagé ici, j'avais encore du mal à m'habituer. De vieux réflexes, comme on dit ; on efface pas dix-neuf ans d'une éducation. Le gars était donc revenu nous embêter et ma patience arrivait à ses limites. Je n'étais pas coopératif, diplomate, calme ou non-violent ; j'étais aux antipodes de ça. À mon avis, un coup de poing entre les deux yeux vaut toutes les discussions diplomates du monde. " Non Bellamy rentre avec moi je ne veux pas partir sans toi je t'en supplie allons-nous en. Ne me laisse pas toute seule " me demanda Hannah d'un ton suppliant. Je la regardais. J'étais franchement énervé par ce gars et mon bras me démangeait. Mais après la mini dispute que nous venions d'avoir, je devais peut-être reconsidérer mes choix. Réfléchir avant d'agir, c'est ce que l'on me disait toujours de faire (et que je ne faisais jamais). Non, il fallait mieux que je n'intervienne pas physiquement. Hannah serait en colère et puis il y avait toujours un risque, aussi infime soit-il, que je sois blessé. Et je n'avais pas vraiment envie qu'Hannah doive me traîner jusqu'à l'hôpital. Néanmoins, je sentais que cet homme avait besoin d'un petit recadrage. Là, maintenant. Je m'approchais encore plus de loin. La voix se ressentait dans ma voix, et bizarrement, mon accent donnait un aspect effrayant à la scène. « T'es rien. Tu m'entends ? T'es rien. Tu m'expliques c'est quoi ton but dans la vie ? Aller harceler des petites minettes ? Laisse-moi rire. Maintenant, t'arrête. J'me fais bien comprendre ? Ça rentre donc ton petit crâne de merdeux ? » J'arrrivais presque à me faire peur. Je lui donnais une tape sur l'épaule et il recula de quelques pas. « Je te revois encore une fois dans mon champ de vision, une seule malheureusement petite fois, et t'es un homme mort. J'me fais bien comprendre ? Tu ne t'avises pas de recroiser mon chemin une seule seconde. Crois-moi que j't'aurais arraché les yeux si elle avait pas été là ». Je lui jetais un regard noir, et attrapais la main d'Hannah. « On bouge » fis-je d'un ton plus doux. Cette dispute m'avait revigoré.