Dankrad Gecko

I'm untouchable darkness, a dirty black river to get you through this. In the mouth of madness, down in the darkness

Caractère

Je ne sais pas par quoi commencer. D’abord, je n’ai rien d’un salopard agressif. Je suis cependant méfiant, je ne me fie jamais aux premières impressions et préfère attendre de mieux connaître mon interlocuteur avant de lui faire confiance. On n’est jamais trop prudent comme on dit. Ce qui en vient à dire que je suis patient, je ne précipite jamais les choses sauf peut-être si je suis victime d’une surdose d’adrénaline. Mais j’aime que tout se fasse correctement, ne pas me jeter à l’eau sans être certain que tout va bien se passer. Pourtant, il peut m’arriver de faire une exception à la règle et tenter le tout pour le tout sans me préoccuper des conséquences. Je déteste faire du mal à mes proches et préfère m’occuper d’eux avant de m’attarder sur ma petite personne. Je n’ai rien d’un égoïste, j’aime donner et partager mes biens avec ceux que j’aime. Généreux certes, mais il ne vaut mieux pas se foutre de ma gueule. Si j’estime que les choses vont trop loin, je peux devenir très, très méchant. En cas de crise, j’ai du mal à être diplomate et je pars au quart de tour. La colère me gagne très facilement et j’ai du mal à la contrôler. Il est hors de question que l’on atteinte à ma vie, ou à celles des personnes qui m’entourent. Je deviens une bête enragée dans ces cas-là.
Je suis quelqu’un de jaloux et de possessif. Je n’aime pas voir d’autres personnes monopoliser l’attention de ma famille, de mes amis ou de la personne que j’aime. Cependant, je le garde pour moi afin de ne pas aggraver les choses. Je rumine dans mon coin, je cache mes sentiments, je ne dis rien. Je sais qu’un jour, je vais finir par exploser de ce surplus d’émotions. Je pleure, comme tout le monde, mais seulement quand je sais que je suis seul. Je ne veux pas montrer mes faiblesses aux autres et leur attirer de la pitié.
Alors sache que si un jour, on devient ami, ou plus, je ne suis pas une personne difficile, mais bourrée de mystères…

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Derrière l'écran

Histoire

Comment appelle-t-on un américain né au Japon ? Un américano-japonais ? Un japo… oh et puis merde. Mes parents ont décidé de partir vivre en Asie sur un coup de tête après leur mariage, c’est pour ça que je suis né là-bas. A Tokyo plus précisément. Mon père avait une bonne situation, secrétaire général de son entreprise, et ma mère bossait dans un spa, ou un truc dans le genre. Tous les deux américains, ce fut un miracle qu’ils soient aussi bien acceptés par la communauté japonaise, c’est pas comme si la plupart des étrangers sont traités comme de la merde quand ils décident d’aller vivre là-bas. C’est une forme de racisme, mon père en a été victime, mais pas suffisamment pour qu’il baisse les bras. Bref, j’ai vu le jour dans cette immense ville blindée de monde jusque dans ses entrailles. Je ne vais pas vous mentir, je ne me souviens pas de mes premières années, comme n’importe qui sur Terre. Ma mère me dit que j’étais « un bébé calme et attachant qui aimait découvrir ce qui l’entourait ». Elle a sans doute raison. Mine de rien, j’ai vécu longtemps au Japon, treize longues années. Ce n’était pas évident tous les jours. J’ai souvent été victime de racisme à l’école, les autres enfants ne comprenaient pas ce qu’un petit blanc faisait là. Sauf qu’après mes deux premières années de primaire, j’ai décidé de ne plus me laisser faire. Ces petits cons sont rentrés chez eux avec des bleus et des cicatrices dont ils se sont toujours souvenus. L’école japonaise est très stricte, j’ai pris cher après m’être battu, donc j’ai du me calmer. Mais putain c’est pas facile d’être traité comme le vilain petit canard… Je me disais que c’était à cause de la couleur de mes yeux, et mes parents avaient beau me rassurer, ça ne changeait rien. Je trouvais toujours quelque chose qui n’allait pas, je ne ressemblais en rien à mes camarades de classe.

Vers mes onze ans, je commençais à me demander ce que moi et mes parents foutions au Japon. Je sais très bien que c’était pour raison professionnelle, et qu’ils avaient démarré une vie ici depuis longtemps mais je ne le concevais pas. Bien sûr, je savais parler deux langues différentes depuis mon plus âge, c’est un sacré avantage. Mais à l’adolescence, je me foutais pas mal d’être bilingue. Je n’avais plus de patience, pas un seul ami, aucune motivation pour aller en cours, pas la moindre envie de sortir le week-end pour me changer les idées. Il a fallu du temps à mes parents, surtout à mon père, pour se rendre compte que je faisais une dépression. Alors il a fait en sorte que les choses changent.
Une semaine après mon treizième anniversaire, ma grand-mère maternelle a débarqué chez nous pour m’emmener vivre à Boston. J’ai été victime d’une tornade d’émotions. L’euphorie, l’excitation, la perplexité, le dégoût… J’étais persuadé que mes parents voulaient se débarrasser de moi, alors qu’ils faisaient tout ça pour moi, pour que je me sente mieux. Je l’ai accepté, et je suis parti. De voir cette île disparaître à travers le hublot de l’avion m’a fait un bien fou ! Et les Etats-Unis étaient exactement comme je l’imaginais : mon chez moi. Je m’y suis tout de suite senti à l’aise. En quelques semaines je me suis fais des potes, le rythme scolaire me convenait et je préférais largement bouffer des œufs brouillés et du bacon tous les matins plutôt que du poisson cru ou des algues… Le Japon était loin derrière moi, et malgré le manque cruel de mes parents, je ne serais retourné à Tokyo pour rien au monde.

J’ai commencé à m’intéresser aux joies de l’amour à mes dix-sept ans. Elle s’appelait Shannon, une belle blonde de ma classe. Pas besoin de lui courir après ou de ramper à ses pieds pour qu’elle accepte de sortir avec moi. Je crois qu’elle m’aimait sincèrement, en tout cas notre relation de trois ans le prouvait. Elle était le centre de mon univers, et je passais le plus clair de mon temps avec elle. On sortait quasiment tous les soirs, c’est là que j’ai adopté les sorties répétées en boîte de nuit, dans les bars… Evidemment, je m’en suis tapé des cuites, j’étais jeune ! Mais toujours avec modération. Ok j’avoue je me suis retrouvé chez les flics deux ou trois fois pour ivresse sur la voie publique, mais rien de bien méchant. J’ai vécu ma jeunesse comme il se doit, j’en ai profité et n’ai pas gâché une seule seconde de mon temps.
L’année de mes 19 ans, Shannon a été agressée par cinq types, des connards qui pensaient pouvoir se faire une nana en lui foutant la trouille. Quand elle est venue me voir avec tous ces hématomes sur le visage, je n’ai pas réfléchi : j’ai sauté dans ma bagnole et suis parti trouvé ces salopards avec trois de mes amis. Je n’avais jamais frappé quelqu’un comme ce soir-là. J’avais ces instants d’absence, où mes poings ne tapaient qu’une bouillie d’os et de cartilage… Aucun mort, Dieu merci, mais assez de dégâts pour qu’ils se retrouvent à l’hôpital, et moi aussi. Quelques côtes cassées, un bel œil enflé et une cheville explosée. Mais j’avais eu ma vengeance. Ce jour-là, j’ai décidé que je ne laisserais plus jamais personne frapper une femme. Sans déconner, quel monstre peut songer lever la main sur un ange ?

Shannon a du partir vivre à l’autre bout du pays, c’était bien mieux que l’on se sépare, en tout cas je m’y suis fais. Je ne voulais pas lui faire de peine en pleurant devant elle, j’ai été fort et c’est bien mieux comme ça. Après son départ, j’ai commencé des études de commerce, et c’était nul à chier. Mes années universitaires étaient ennuyeuses à mourir, et je ne peux pas dire que je me suis éclaté dans des soirées de fraternité ou je ne sais quelle connerie. Après l’obtention de mon diplôme, mes parents sont venus me rendre visite. Après plusieurs années sans les voir, ce n’est pas moi qui allais m’en plaindre. Ils n’étaient pas venus les mains vides, et m’ont offert une belle somme d’argent pour que je puisse commencer à prendre mon indépendance. Et c’est ce que j’ai fais en partant vivre… à Miami.
Je n’ai pas regretté mon choix. Peu après mon vingt deuxième anniversaire, j’ai pu participer à l'ouverture d'un Pawn Shop. Pour un mec comme moi, c’était le paradis ! Mon univers me plaît, et j’ai réussi à garder mon navire à flot pendant ces cinq dernières années. Plongé corps et âme dans ce monde de collectionneurs, antiquités et objets rares, je n’ai même pas cherché à me créer de relations sociales plus poussées que mes quelques amis avec qui je traîne pendant mon temps libre. C’est pour dire, je regarde à peine les jolies filles dans la rue, et quand j’y pense, j’ai plus de vint cinq ans, et je me comporte déjà comme un vieux con associable… Mais bon... Après tout, j’ai une longue vie devant moi.

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