le temps s'arrête

19h12. C’était précisément à ce moment-là que j’avais vu mon père tomber au sol avant même d’avoir eu le temps d’aller porter son assiette jusqu’à l’évier. C’était précisément à ce moment-là que je m’étais levé à toute vitesse pour l’attraper tout en entendant les cris de ma mère. 19h13, je m’étais écrié d’appeler l’ambulance car le cœur de mon père s’affolait et même si j’étudiais en médecine, j’étais incapable de faire quoi que ce soit. 19h13 où, avec le corps inerte de mon père dans mes bras… c’était bien la première fois où je m’étais senti aussi vulnérable. Mon père était encore tellement jeune pour que son corps le lâche ainsi. Il avait quoi son petit cœur de s’affoler ainsi? Mon père était un homme bon, un homme heureux, un homme comblé. Son petit cœur devait l’être aussi, ce n’était pas le cas et tout le monde pouvait être d’accord là-dessus : c’était toujours aux personnes qui le méritaient le moins que les pires choses arrivent.

19h34. Les ambulanciers arrivèrent alors que ma mère et moi étions toujours au sol, le moral bas… l’espoir qui disparaissait à la vue de mon père qui faiblissait. J’avais tenté des manœuvres pour stabiliser son état mais ça ne semblait pas porter fruit. Je pleurais… ma mère pleurait. J’avais beau me dire que je devais rester fort pour elle, c’était tout simplement impossible. Les secours embarquèrent mon père et nous suivîmes la civière pour prendre place dans l’ambulance en direction de l’hôpital.

19h41. On arrivait. 19h42. On attendait, toujours et encore. Dans cette salle d’attente qui semblait nous étouffer plus qu’autre chose. Je serais ma mère dans mes bras. Ma pauvre mère qui était si forte… maintenant si vulnérable. On savait bien que ça annonçait rien de bon, on n’allait quand même pas se voiler la face.

20h17. Le médecin devant nous nous disait que c’était terminé. 20h02, ça avait été la fin pour mon père. Je ne croyais pas que c’était le genre de situation auxquelles on pouvait être préparé. C’était un sacré choc de se dire qu’il y avait à peine quelques heures, il se tenait bien droit, bien vivant devant moi à faire des blagues nulles. À regarder ma mère avec amour et moi avec fierté. Ce que je détestais en plus… c’était que tout s’enchainait ensuite. On nous demandait de prendre des décisions concernant le corps de mon père, concernant des préparatifs funérailles. C’était beaucoup trop pour nous et c’était bien pour ça que nous demandâmes à prendre quelques instants, question de respirer et d’analyser la situation.

Il était environ 21h lorsque je me levai aussitôt en voyant ma meilleure amie se pointer devant moi. Je lui avais envoyé un SMS en espérant qu’elle soit disponible pour venir me voir. Je savais bien qu’elle avait également vécu la mort de son père donc elle pouvait être en mesure de me comprendre. Elle était également la seule personne que j’avais envie de voir pour le moment. Tout allait de travers et j’avais l’impression qu’elle était la seule qui pouvait m’aider à ma replacer droit. Je l’avais serré de toutes mes forces dans mes bras. « Lysia. » avais-je uniquement chuchoté. Mon menton contre son épaule, des larmes coulèrent contre mes joues. « Merci d’être là. » avais-je simplement ajouter, la tenant toujours contre moi.

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‘’ MAMANN ??! ‘’ Criais-je afin qu’elle m’entende. La femme de la maison sortie la tête de la cuisine afin de me regarder.  ‘’ Je vais me promener un peu pour prendre quelques photos, je reviens plus tard. ‘’ J’aimais beaucoup sortir lorsque le soleil se couchait pour prendre en photo l’horizon orangée. Je sortie donc avec une veste sur les épaules et mon appareil photo dans le cou. J’avais bien hâte d’améliorer ce nouveau joujou que ma mère m’avait offert avec tout son argent économisé. Cela m’avait fait tant de plaisir et j’allais y faire attention comme la prunelle de mes yeux. Je partie alors en direction du parc ou la vue pouvait être magnifique lorsque le ciel lui permettait. La température était agréable et il n’y avait aucun nuage dans le ciel. Les voisins faisaient leur marche quotidienne. Je les saluai d’un geste de la main tout en leur souriant.

Je poursuivis ma marche tout en regardant tout autour de moi et en prenant des photos ici et là. J’avais si hâte de commencer mon cours en photographie afin d’apprendre plein de technique différente. Je voulais devenir photographe et cela depuis 1 ans. Tous mes efforts et mon argent avaient passé dans cette passion qui grandissait de plus en plus. Je rêvais de prendre les stars leur de photo shoots ou bien des décors époustouflants et de vendre ces photographies. Quoi qu’il en soit, j’arrivai à destination enfin avant le couché complet du soleil.

Alors que je prenais quelques clichés, j’entendis mon téléphone sonner qui m’avertissait que j’avais reçu un sms. Je le pris dans ma poche et y jeta un coup d’œil. Je vis rapidement que cela s’agissait de Will qui avait grandement besoin de moi à l’hôpital puisque son père venait tout juste de rendre l’âme. Sous le choc, je me mise à courir vers chez moi à toute vitesse. Je ne pouvais pas croire une telle chose. Arrivé chez moi, j’avertie ma mère de la situation et pris ma voiture pour me diriger vers l’hôpital. Cet événement évoquait en moi des souvenirs qui me faisaient mal. Je pensais alors à l’accident de mon père, à ma mère et moi qui c’était accouru vers l’hôpital. Je me sentais affreusement mal pour mon meilleur ami. Il avait besoin de moi et j’allais veiller sur lui aussi longtemps qu’il allait en avoir besoin, car je savais ce que c’était.

Arrivé devant l’hôpital, je me garai rapidement et passai les portes principales. Je cherchai Will du regard et le trouva enfin dans la salle d’attente de l’urgence. J’accouru vers lui et celui-ci se jeta dans mes bras. ‘’ Will ! Je suis là. ‘’ Je le serrai fort tout en lui caressant la nuque, essayant ainsi de le calmer. Je vis derrière lui sa mère qui me jeta un simple regard de remerciement. Je le lui rendis tout en souriant de compassion. ‘’ Viens, on va s’asseoir d’accord ? ‘’ Je me reculai doucement et lui pris la main pour le diriger vers les sièges.

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Je n’arrivais pas encore à comprendre ce qui s’était passé. Tout mon monde tournait au ralentit. Les secondes étaient des heures, j’avais beau fermer les yeux bien fort et me dire que ce n’était pas possible, que ce n’était pas vraiment ça… que je n’étais pas en train de vivre ça… il ne s’agissait pas d’un rêve. Je n’allais plus pouvoir aller à la pêche avec mon père, ni même l’appeler quand j’avais des problèmes que je ne comprenais pas avec ma voiture. Ni même faire des paris avec lui sur les gagnants des prochains matchs de football à la télé. Tout ça, c’était derrière moi avant même que je n’ai plus m’y préparer. Et pourtant, je n’étais pas prêt à laisser mon père partir comme ça. Je n’avais même pas eu le temps de lui dire au revoir.

La seule personne que j’avais envie de voir c’était bien Lysianna, ma meilleure amie depuis bien longtemps. Elle avait également perdu son père et j’avais été là pour elle du mieux que je l’avais pu. Ce n’était pas une épreuve facile, je savais ce qui m’attendait.  Bref, j’avais envoyé un SMS à mon amie car je savais que je ne serais pas capable de lui dire de vive voix la raison pour laquelle je voulais qu’elle vienne me rejoigne. J’eus une réponse bien rapidement et lorsque je la vis arriver, je m’empressai d’aller la serrer dans mes bras. Qu’elle soit là… qu’elle me dise qu’elle était là pour moi, ça me faisait beaucoup de bien car c’était ce dont j’avais besoin. J’avais fermé les yeux en la prenant tout contre moi. Elle me proposa d’aller s’asseoir, j’avais hoché d’un petit signe de la tête.

Une fois assis, je poussai un long soupir. «  J’ai encore tellement de mal à y croire. » Je fixais mes mains, je jouais avec mes doigts, les entremêlant nerveusement. Je supposais que c’était normal comme réaction, normal de réagir ainsi et se dire qu’on rêvait tout simplement. « Il était là il y a quelques heures à peine… Lys’… je l’ai sentis mourir dans mes bras. » Puis, je me mis à pleurer. C’était bien une chance que Lysianna était mon ami depuis toujours car bon, je me sentais pas trop « mâle » de pleurer ainsi dans ses bras mais d’un autre côté, ça me faisait beaucoup de bien puisque je me sentais compris et je savais que jamais elle ne me jugerait. Dans le fond, un homme qui ne pleure pas à la mort de son père, c’est bien de lui qu’il faut s’inquiéter.

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Perdre un être cher n’est jamais une chose facile et je savais de quoi je parlais. Lorsque j’avais perdu mon père, j’avais complètement changé. Je m’étais refermée sur moi-même en oubliant qui j’étais réellement. Will avait toujours été là pour moi lors de ce moment affreux et maintenant, je devais être présent pour lui. Je ne savais pas trop quoi dire puisque j’étais tout aussi sous le choc que lui. Je connaissais très bien son père et je savais à quel point il était quelqu’un d’important dans sa vie. Personne ne méritait de perdre son père à cet âge. Je m’étais donc assise à côté du jeune homme en lui tenant les mains afin de l’apaiser. Il était réellement sous le choc et cela était compréhensif.

Il en comprenait pas comment cela avait-il arrivé. C’était la chose que tous les gens qui perdaient un être cher se demandaient. Pourquoi lui ? Tant de gens méchants courraient les rues alors pourquoi les gentils devaient périr et pas les autres ? Lorsqu’il fondit en larme à nouveau, je lui pris la tête afin de le serrer dans mes bras encore plus. Il n’y avait rien que l’on pouvait dire pour remonter le moral dans ce genre d’événement. Il fallait seulement être là pour la personne et lui servir d’oreille attentive. ‘’ Je sais…  ça n’aurait pas du arriver ‘’

Je regardai au loin sa famille qui était toujours sous le choc. C’était plutôt silencieux dans la salle en ce moment. Personne ne savait quoi dire ni même comment agir. Même moi qui avais vécu le même événement, je ne savais quoi dire pour panser ses blessures. Je reculai de l’étreinte tout en lui tenant toujours les mains pour lui montrer que je n’allais pas le laisser seul pour vivre cette perte. Je me levai doucement en lui disant que j’allais revenir rapidement. Je partie à la machine à café et en prit une tasse pour Will. En revenant vers lui, je lui tendis cette tasse en m’assoyant de nouveau sur la chaise d’à côté. ‘’ Tiens, ça va te faire du bien. Bois un peu. ‘’ Dis-je d'une voix douce et apaisante. Je me sentais tout simplement impuissante.

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Exactement! : Bien des gens méritaient de rendre l’âme avant mon papa. Mon père était un homme bon, un député de la ville qui faisait continuellement tout pour la communauté. Il avait le cœur sur la main et veillait à ce que tout le monde ne manque de rien. J’avais encore du mal à réaliser vraiment ce qui se passait et pourtant, j’avais expliqué à Lys qui était maintenant prêt de moi comment ça s’était passé car bon, je savais bien que malgré le fait qu’elle ne demandait pas… qu’elle se demandait bien ce qui était arrivé. Mon père n’avait jamais réellement eu de problème de santé. Mais elle avait raison : ça n’aurait pas dû arriver. Pas pour mon père… ni pour le sien.

Le silence était pesant. Un ne pouvait qu’entendre les reniflements de peine, quelques chuchotements. Ma mère était présente avec ma tante et son mari, les parents de Vincent en fait. J’ignorais si ce dernier était déjà au courant d’ailleurs. Mon amie me lâcha les mains pour m’informer qu’elle allait revenir. Comme de fait, il ne fallut pas très longtemps avant qu’elle ne revienne avec deux cafés dans les mains m’en tendis un « C’est gentil. » dis-je pour la remercier. Ça allait peut-être m’apporter un peu de réconfort.

« Je sais qu’il n’y a pas grand-chose à faire à partir de maintenant mais j’avais seulement besoin de te voir… d’être avec toi. » Car je voyais bien qu'elle ne savait pas quoi faire, ni quoi dire. Je ne voulais pas qu'elle se sente mal de tout ça d'ailleurs. Je soufflai sur mon café avant d’en prendre une petite gorgée et le poser sur la petite table à côté de moi. « Ce vide au fond de soi… il va partir un jour ou bien on fait juste apprendre à vivre avec? » J’avais tourné la tête vers ma meilleure amie, la questionnant du regard. J’avais l’impression qu’on ne pouvait jamais totalement accepter une perte… on ne faisait qu’apprendre à vivre avec. J’étais interne à l’hôpital, je savais très bien ce que c’était de perdre des gens… j’en avais vu beaucoup de situation comme celle que je vivais présentement mais c’était bien la première fois que je ressentais réellement ce que c’était. Après tout, j’avais perdu ma grand-mère paternelle et bien que j’étais relativement proche, c’était rien comme son papa. À cette pensée, je secouai la tête… fronçant les sourcils quelque peu. « BORDEL! Il n’avait pas le droit de me faire ça! J’avais encore besoin de lui moi!!!! » Des gens s’étaient tournés vers nous et moi, je pompais de l’air très bruyamment. Je me levai d’un coup et me dirigeai aussitôt à l’extérieur. J’avais besoin d’air… j’avais l’impression que j’allais suffoquer. Je me sentais limite bipolaire, mais je n’y pouvais rien. Je perdais le contrôle.

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J’avais beaucoup de difficulté à trouver les bons mots. Bien que ce même évènement me soit arrivé lorsque j’étais bien plus jeune, je ne savais pas comment agir. Une immense tristesse m’envahissait aussi puisque je connaissais son père depuis fort longtemps, mais je devais rester forte pour lui. De plus, cela me replongeais dans mes propres anciennes émotions que j’avais laissés enterré au plus profond de mon être. Ces hôpitaux… je détestais ces endroits de malheur.

Je lui avais apporté son café afin qu’il se calme un peu. Ce n’était peut-être pas la meilleure chose à faire, mais c’était la seule chose que j’avais trouvé pour le réconforter. Il me dit alors qu’il avait seulement besoin de me voir et qu’il savait que je ne pouvais pas faire beaucoup de choses pour lui. J’affichai un doux sourire sur mes lèvres en plaçant l’une de mes mains sur son épaule pour lui montrer ma présence. Il me demanda par la suite si le vide qu’il ressentait à ce moment précis allait partir un jour ou bien il fallait qu’il apprenne à vivre avec. Je fis un léger soupire. Je n’étais pas la meilleure pour donner des conseils sur le deuil puisque j’avais fait le mien en changeant ma personnalité complètement et j’espérais que cela n’allait pas être le cas de mon meilleur ami. Je n’avais pas envie de le voir changer. ‘’ Tu sais, on oublie jamais nos proche que l’on a perdu. On apprend à vivre de leur absence. L’important, est de continuer de vivre de la même façon qu’ils auraient voulu que nous le fassions. ‘’ Qui es-tu pour donner ce conseil ? ‘’ Mais, il sera toujours là, on fond de toi, dans tes souvenirs. ‘’ Et pour cela, c’était bien vrai. Il n’arrivait pas une journée sans que je penses à lui..

Sans qu’il ne dise quelque chose, il s’énerva contre son défunt de père se qui fit retourner sa famille vers nous. Il se leva et partie vers l’extérieur. Je regardai sa mère qui elle, me regardait d’un air inquiète. Je lui fis signe du regard que j’allais prendre soin de lui, qu’elle n’avait pas à s’inquiéter. Je sortie à l’extérieur le rejoindre rapidement. ‘’ will, attend moi ‘’ J’allai le rejoindre et lui prit la main afin qu’il s’arrête de marcher. Il ne devait pas fuir la douleur, mais bien en parler. J’étais très bien placée pour le savoir.

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C’était bien ce que je pensais : je n’allais jamais oublier cette perte, j’allais juste apprendre à vivre avec et faire vivre mon père à l’intérieur de moi, à travers mes souvenirs. C’était totalement injuste. Il y avait des tonnes de vieilles personnes malades qui attendaient juste ça… de mourir dans leur lit d’hôpital alors que mon père était encore tellement jeune, tellement en forme! On ne meurt pas à 50 ans… ce n’est pas normal. « Et pourtant, j’aimerais qu’il soit encore là, pas juste dans ma tête, en souvenir. J’ai encore tellement à vivre, et j’ai encore tellement besoin de mon père pour mon futur. » Il était tellement fier que j’étudie en médecine. Il ne sera pas là à ma remise de diplôme. Il ne connaitra jamais mes enfants… Jamais là si je me mari un jour. Bon, je me faisais plus de mal qu’autre chose à penser à tout ça.

J’avais vraiment mal, et c’était bien pour ça que je me dirigeai à toute vitesse à l’extérieur. J’avais besoin d’air, de décompresser. Je commençai à marcher sans but précis jusqu’à ce que j’entende Lysianna crier de l’attendre. Je m’arrêtai alors qu’elle arriva rapidement vers moi, me prenant la main.  « Je ne peux pas rester une seconde de plus là-dedans. » dis-je en pointant en direction des portes de l’hôpital. J’avais l’impression que j’étouffais et l’atmosphère était tellement triste tellement négative que ce n’étais clairement pas en restant là que j’allais aller mieux. J’avais juste besoin de me changer les idées et voilà que maintenant, je pleurais quelque peu. J’essuyai des larmes sur mes joues car bon, j’étais un mec… et j’avais un orgueil d’acier mais en même temps… c’était mon papa, mon modèle, sur qui j’allais devoir faire une croix dans ma vie… dans mon futur.

Je poussai un long soupire. « Partons d’ici. » Lys ne semblait pas trop comprendre. « Quelques heures… je veux changer d’air… j’ai envie d’une glace! On va se chercher une glace? » Je la questionnai d’un regard, elle devait bien me prendre pour un fou à sortir ça de nulle part mais c’était plus fort que moi. J’avais limite l’Air d’un gamin à chialer et à réclamer de la crème glacée mais bon, j’avais l’impression que ça allait être quelque peu réconfortant pour moi et puis, je faisais la même chose avec elle lorsqu’elle n’allait pas bien.

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Je comprenais absolument tout ce qu’il me disait. Après, j’avais passé par les mêmes pensés que lui lorsque mon père avait tendu l’âme. Cela arrive toujours trop tôt, à des gens qui ne le méritent pas. On se dit sans arrêt qu’il n’allait pas être là pour me voir grandir, graduer ou même me marier. Si un jour, ce moment arrivait, je me disais que je n’allais plus avoir de père pour marcher jusqu’à l’hôtel. Cette simple pensée me mettait souvent les larmes aux yeux. Après tout, c’était l’une des choses les plus touchantes lors d’un mariage. Lorsque le père donne la main de sa fille à son futur époux. Mais bon, valait mieux que je n’y pense pas pour l’instant. Ce soir, je me devais d’être forte et consolante pour mon ami qui vivait maintenant cette difficulté. J’aurais tellement voulu qu’il ne vive pas une telle chose. Ça me brisait le cœur de voir mon meilleur ami ainsi.

Quoi qu’il en soit, il était partie de l’hôpital dans un coup de vent pour se diriger vers l’extérieur. Après avoir jeté un coup d’œil à sa famille pour leur faire comprendre que je me chargeais de lui, je partie le rejoindre en courant pour pouvoir le rattraper. Rendu tout près, je lui avais pris la main pour l’arrêter de marcher. Il me dit alors qu’il ne pouvait pas rester dans cet hôpital une seconde de plus. En effet, l’ambiance n’aidait en rien, je pouvais le comprendre. Prendre l’air allait l’aider à avoir les idées claires. C’est alors qu’il me sortie qu’il voulait partir d’ici et aller prendre une crème glacée. Je penchai ma tête sur le côté me demandant si cela était vraiment sain de partir de sa famille, mais je savais que pour son cas, c’était ce qu’il avait réellement besoin. J’hochai la tête doucement. ‘’ D’accord. Viens, ma voiture est tout près. ‘’ Je lui tenais toujours la main. Lui et moi ainsi, c’était naturel. Parfois, certaines de ces petites amies avaient été jalouses de notre relation, mais il n’y avait jamais rien eu d’autre que de l’amitié.

Donc, main dans la main, on se dirigea vers ma voiture. Arrivé devant, je pris le volant pour me diriger vers une crèmerie comme il l’avait souhaité. Je jetai quelques coup d’œil vers lui de temps à autre pour être sur qu’il soit tout de même bien. Cela prit quelques minutes à peine pour nous rendre. J’arrêtai la voiture et regardai Will. ‘’ C’est moi qui offre ! ‘’ Je sortis alors de la voiture et attendit qu’il fasse la même chose.

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Je n’avais pas pensé une seule seconde que ça pouvait inquiéter ma mère de me voir partir ainsi. D’un autre côté, elle devait bien se douter que j’avais besoin d’air. Je n’avais jamais été le meilleur pour gérer mes émotions et ce n’était clairement pas en restant là que ça allait s’arranger. De plus, j’étais interne dans cet hôpital et je ne tenais pas à ce que mes collègues me voient dans une position aussi vulnérable. C’était ma vie privée et je n’étais pas prête à l’exposer ainsi sur mon lieu de travail. J’étais maintenant à l’extérieur, ma meilleure amie m’avait rejoint et j’avais tout bonnement proposée à cette dernière d’aller prendre une glace. Ça sortait de nulle part, oui… mais bon… c’était à quoi j’avais pensé. Nous avions l’habitude autrefois d’y aller lorsque l’un ou l’autre nous n’étions pas au top de notre forme. Cette dernière avait accepté et c’est main dans la main que nous nous rendîmes jusqu’à sa voiture. Je n’aurais pas été capable de conduire de toute façon.

Une fois sur place, Lys m’informa que c’était elle qui allait offrir. Je me tournai vers elle et pour la première fois depuis un bon moment, je pris la parole :  « T’as pas à me l’offrir, c’était mon idée! » répondis-je aussitôt en marchant vers la petite file de personne qui attendaient déjà. C’était une journée particulièrement chaude. Je m’étais bien douté que nous n’allions pas être les seuls présents.  Nous passâmes néanmoins rapidement. Je pris une glace au chocolat et je laissai Lysianna choisir à son tour. Je sortis des billets pour payer mais cette dernière me devança. Je croisai son regard en fronçant les sourcils avant de lever les yeux au ciel. Je la tirai vers moi et déposai un baiser sur son front. Je voyais bien qu’elle faisait des efforts pour me faire plaisir pour me faire sentir bien et c’était réellement apprécié ` : « Merci Lysia. » Nous reçûmes nos trucs pour ensuite prendre la décision d’aller le manger plus loin, sur un petit banc. Des enfants jouaient devant nous et je les regardai faire en silence pendant un petit moment avant de me tourner vers elle. « Ça fait longtemps qu’on s’était pas vu… et je suis désolé que ça soit dans cette situation. Il faut se voir plus souvent. » On dirait que je réalisais vraiment à ce moment qu’il fallait faire attention aux gens qu’on aimait car la vie était ridiculement trop fragile. J’apportai ma glace à mes lèvres pour la lécher avant d’ajouter : « Qu’est-ce qui se passe de nouveau dans ta vie? »

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Je comprenais très bien ce qu’il vivait et malheureusement, cette perte m’apportait beaucoup de douloureux souvenir de mon père partie lui aussi trop tôt. De plus, je connaissais son père depuis bien longtemps et il fallait dire que son départ m’attristait aussi. Bref, malgré tout, il décida tout de même de quitter l’hôpital et sa famille pour aller manger une crème glacée. J’avais alors pris mes clefs et lui avait offert de conduire jusqu’à la crémerie. Je ne voulais pas qu’il prenne sa voiture. Je lui dis par la suite que j’allais payer pour lui, c’était le moindre que je pouvais faire. De plus, je venais d’être payé pour un contrat de photo dans un mariage. Un gentil et mignon petit couple. Bref, je conduis jusqu’à l’endroit choisit et m’arrêta. Celui m’avait dit bien sur qu’il ne voulait pas que je paie pour lui, mais il me connaissait. Il devait bien se douter que je n’allais pas le laisser faire. Arrivé devant la caissière pour lui passer notre commande, Will prit une glace au chocolat et je commandai la mienne, à la vanille. Depuis tout petit, nous avions toujours été complémentaires de la sorte. Il était extraverti, j’étais introvertie. Il était sportif, j’étais intello… Je n’arrivais toujours pas à comprendre ce qui avait fait de nous des meilleurs amis mais je l’adorais comme un frère. Quoi qu’il en soit, il s’avança pour payer mais je donnai rapidement mon argent à la caissière. Celle-ci rigola en voyant la tête de Will et la mienne.

Après avoir payé la demoiselle, il me prit dans ses bras et me donna un bisou sur le front comme il le faisait si souvent. Il me remercia pour la glace et ont se dirigea vers un banc ou se trouvait plusieurs enfants qui jouaient. Je m’assis doucement tout en commençant à manger ma glace. Je tournai ma tête vers lui et le vit fixer les enfants, silencieusement. Il semblait si pensif… C’est alors qu’il prit la parole en me disant que cela faisait bien longtemps que l’on ne s’était pas vu et qu’il était désolé que ce soit durant cet événement. J’hochai la tête doucement en signe d’approbation. Il me dit par la suite que l’ont devrait se voir plus souvent et à vrai dire, j’étais bien d’accord avec lui. J’adorais passer du temps avec lui puisque je me sentais bien. Il m’avait connu à mon meilleure et à mon pire… C’est alors qu’il demanda de mes nouvelles. Il fallait dire que je ne savais pas trop quoi lui dire. Tout me paraissait si futile avec ce qui se passait dans sa vie, mais je me doutais qu’il voulait seulement se changer les idées. ‘’ Hmm et bien j’ai plusieurs petits contrats ici et là pour la photo… sinon, ma mère se porte à merveille avec son nouveau boulot et… ‘’ Je marquai une pause et un sourire timide s’affichai sur mes lèvres. ‘’ Et j’ai un petit copain.’’ Je tournai les yeux rapidement vers les enfants en mangeant de nouveau ma glace. Je savais qu'il allait me bombarder de questions.

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