C’était une nouvelle vie qui s’offrait à moi. J’avais eu du mal à m’endormir la veille, j’Étais excité et à la fois anxieux à l’idée de prendre place dans un nouvel endroit et de faire mes preuves dans ce domaine bien que j’avais tout de même dix années d’expériences en tant que militaire et instructeur de tirs au sein de l’armée américaine. Depuis mon retour au pays, j’avais fait des progrès assez remarquable et j’avais rapidement voulu me remettre sur les rails. Pour se faire, rien n’était mieux que retourner sur le marché de l’emploi après avoir retrouvé la forme physique. Je marchais beaucoup mieux avec ma prothèse, j’avais repris de la musculature et je n’avais pas arrêté de m’entraîner au tir alors j’étais au top de ma forme si on pouvait dire ça comme ça.
Après quelques entretiens avec le chef du poste de police et après avoir rencontré mon médecin pour me plier aux exigences de l’emploi, j’avais réussi à obtenir un poste de lieutenant et du même coup, je devenais le nouvel instructeur de tir du poste. Depuis mon retour au pays, j’avais parlé avec Nathaniel. Nous avions fait l’armée ensemble du moins nos équipes s’étaient côtoyés pendant longtemps. Nathaniel était un bon gars et je m’étais toujours bien entendu avec lui. Il m’avait quelque peu épaulé au moment de passer mon entrevue avec son chef et aujourd’hui c’Était le grand jour.
Je m’étais fait la barbe ce matin, je m’Étais bien habillé, je n’avais pas envie que tout le monde sache du premier coup d’œil que j’avais une prothèse à la jambe. D’ailleurs, éventuellement j’allais pouvoir me payer un modèle pour pouvoir courir comme avant. J’avais fait mon entrée dans le poste passant d’abord chercher mon laisser passer à l’accueil. Après être passé au bureau du chef, j’avais pu récupérer ma plaque et mon arme. J’entrepris ensuite de trouver Nate qui ne devait pas être très loin.
J'étais encore pris au poste de police pour remplir de la paperasse et répondre aux plaintes aujourd'hui. Je n'étais pas très enchanté de rester ici encore une fois. J'étais un mec de terrain pas du poste de police. Leyla ne m'accompagnait pas aujourd'hui et c'était tant mieux pour elle, elle était en cours. Ça devait être mille fois mieux. Alors que j'étais en train de passer ma ceinture dans les vestiaires, je vis arriver le Sergent Wilkins devant moi. Je le vis de sa démarche un peu boiteuse et je me rappelai alors ce tragique assaut qui nous avait tiraillé. Nolan avait subit une amputation de la jambe et je m'en rappelais comme si c'était hier.
- Hey Sergent Wilkins!
On ne changeait pas les vieilles habitudes. J'aurais aimé être dans son équipe, mais il avait fallut que je tombe sur ce crétin de Daniels. Je m'approchai alors de lui pour lui serrer la main et lui faire une légère accolade. Nous deux, nous nous connaissions très bien. Je savais que venir ici n'était sans doute pas facile pour lui après tout ce qui était arrivé. Je lui avais donc conseillé de chercher un boulot dans la sécurité et justement un poste s'était ouvert au poste pour ça.
- Prêt pour la grande journée?
Je reculai d'un pas pour terminer à enfiler ma ceinture à mon uniforme. Je suis sûr que le sergent Wilkins allait être excellent et qu'il allait s'y plaire. Bon, il n'allait pas vraiment donner d'ordres et ne fera pas autant de terrain qu'il l'aurait voulu, mais c'était mieux que rien et il était plus en sécurité ici qu'en Irak.
J’avais finalement me rendre au vestiaire pour aller ranger mon sac dans le casier qu’on m’avait assigné lorsque je vis Nathaniel qui était en train de passer sa ceinture, il venait de finir de mettre son uniforme alors que moi, j’avais en quelque sorte la chance de pouvoir rester en civil. J’avais ma plaque accroché à ma ceinture et mon arme qui n’était pas tellement loin. J’avais déposé mon sac sur le banc et je m’étais approché de mon ancien collègue et ami de l’armée pour venir lui serrer la main et lui faire une petite accolade. C’était bon de le revoir. Il avait quitté l’armée presque en même temps que moi. Je trouvais qu’il avait bien fait au fond. C’était un métier dangereux qu’on faisait.
-Première Classe Wilson! Content de te revoir!
Grâce à Nathaniel, j’avais pu me remettre sur les rails. Il m’avait parlé qu’on cherchait des employés ici et lorsque j’avais fait application, on m’avait presque appelé immédiatement. J’avais dû passer les tests physiques comme tout le monde tout comme les tests psychologiques et lorsque les médecins avaient donné leur accord, j’avais pu joindre l’équipe et commencer ma nouvelle vie. J’allais fait parti de la brigade des homicides et j’avouais avoir hâte de commencer sur le terrain. Mon handicap ne m’empêcherait pas de me réaliser. D’autant plus que j’avais également le titre d’instructeur de tirs au poste et j’avais hâte de commencer cela également.
-Comme jamais! Tu sais, j’ai réussi à me démarquer malgré tout. Mon expérience de terrain en général m’a permis d’obtenir un poste de lieutenant ici et je vais faire partie des homicides! Tout ça c’est grâce à toi… tu m’as conseillé venir ici pour un nouveau départ et je t’en remercie.
Dans l’état que j’étais en revenant de cette dernière mission fatidique, c’est ce que j’avais eu de besoin; des gens qui croyaient en moi et en mon potentiel. Adèle en était la preuve vivante et c’était autant grâce à elle qu’à Nathaniel que j’étais là où j’étais aujourd’hui.
J'étais content de voir le sergent Wilkins ici au poste parce que je l'avais référé et je savais qu'il pouvait reprendre un boulot comme moi je l'avais fait avant cette fameuse nuit là en Irak. Il avait perdu une jambe et je suis sûr qu'il avait cru que tout serait fini pour lui, mais je lui avais conseiller de postuler ici parce que si moi j'étais capable de faire ce job, lui aussi il était capable. Je savais également que vu son statut de sergent, il n'aurait pas de mal à trouver un emploi. Il me confirma qu'il avait eu gros ici puisqu'il avait eu le job de lieutenant, ce qui eut l'effet de me déstabiliser un instant. Je ne pensais pas qu'on pouvait donner un poste aussi gros à quelqu'un qui entrait au poste. Je savais alors que ça allait faire parler.
- Wow même ici tu t'arranges pour être dans mes supérieurs, ajoutai-je à la blague!
Il avait toujours été sympa Wilkins, je l'appréciais bien et je dois dire que nous avions un point en commun depuis l'Irak. Nous l'avions quitté en même temps et nous voilà tous les deux à travailler au même endroit. Je terminai de boucler ma ceinture et je pris mon arme pour la glisser à celle-ci. - Merci! Je pourrais en dire autant pour toi, mais visiblement tu en auras pas. Tu vas t'y plaire ici c'est certain!
Tout le monde autour n'allait sans doute pas connaître toute l'histoire et ils n'avaient pas besoin de le savoir non plus. Je savais alors maintenant que j'avais un allié dans le poste et ça me réjouissait bien.
- Au début, ça va te faire bizarre... mais tu vas vite t'adapter... tu verras.
Ça changeait de l'armée, mais il allait aimer ce calme, les sorties, l'adrénaline qui nous rappelle les missions, mais sinon, c'est un métier vraiment bien.
Nathaniel était un bon gars. Je m’Étais toujours bien entendu avec lui lorsque nous étions en Irak, il n’avait jamais fait preuve de méchanceté ou de jalousie vis-à-vis moi. Notre relation était professionnelle et amicale dans le respect mutuel. Nathaniel me sembla surpris lorsque je lui dis que j’avais eu un poste de lieutenant. Ça ne ferait sans doute pas l’unanimité parmi les officiers du poste, mais j’avais les compétences pour être à ce poste. J’avais un bagage dans l’armée et j’avais également fait des études à l’université en gestion.
- Disons que j’ai dû passer des évaluations assez strictes, mais j’avais aussi des références en bétons de mes supérieurs de l’armée!, avais-je répondu un peu pour me justifier.
Une chose était certaine, j’étais vraiment content d’avoir un allié au poste car mon arrivée pourrait peut-être faire des jaloux. Je n’étais pas là pour me faire aimer, j’Étais pour faire mon boulot, mais n’empêche que si l’ambiance pouvait être agréable ce serait un plus. - Disons qu’avec ma jambe, je ne pourrais pas vraiment être patrouilleur comme toi, disons que je ne suis pas un grand coureur pour le moment, mais avec mon prothésiste, on planifie me faire une prothèse pour que je puisse reprendre le jogging.
Nathaniel semblait vraiment content que je sois là et ça me réjouissait de savoir que mes débuts au poste se passeraient mieux avec lui pour me guider un peu dans le poste.
- Je te dirais que ça me fait déjà bizarre de me retrouver ici, mais je crois que je devrais bien m’adapter. En prime, je t’ai avec moi comme support moral ! avais-je dis avec un petit rire.
Je n’étais pas du genre nerveux en temps normal, mais je devais avouer que je l’étais un peu ce matin. Heureusement, Adèle m’avait rassuré en me disant que ça se passerait bien et j’avais eu droit à un baiser de bonne chance^^.
-J’ai rencontré une femme depuis qu’on s’est parlé la dernière fois…!
Mon bon ami Wilkins avait postulé pour le poste de lieutenant et je savais déjà que ça allait faire des vagues chez mes autres collègues. Il est vrai qu'il était bien qualifier pour le job, mais le fait qu'il vienne d'ailleurs, ça allait faire quand même parler. Je m'en foutais un peu, je n'avais pas l'étoffe d'être lieutenant, car je n'avait pas assez d'expérience et que je n'avais été que soldat après tout. Il m'avoua ensuite qu'il allait avoir une nouvelle prothèse pour reprendre le jogging, j'étais vraiment content pour lui. Il avait eu de la chance de s'en sortir si bien de cette pénible embuscade. - Hé bien!!! Tu vas être comme neuf!
Ça n'avait pas dû être facile au début pour lui et je dirais que j'étais vraiment content pour lui pour ce nouveau job et pour le fait qu'il puisse reprendre sa vie comme avant. Il m'avoua également que ça lui faisait du bien de me voir et que comme ça, j'allais être son support moral. Ça me fit rire et en même temps j'étais honoré d'avoir ce titre.
- Hooo t'en fais pas, il m'arrive de baver contre mes supérieurs.... ne pense pas t'en échapper Wilkins! répondis-je à la blague. Ne compte pas trop sur le fait que je vais te lécher le cul. Non, sans blague, ça va faire un peu de ménage dans le poste!
Parce qu'il se prenait des décisions qui n'avaient pas de sens des fois ici. Puis, il me fit la révélation qu'il avait rencontré une femme depuis l'accident en Irak. Dis donc, tout semblait bien aller dans sa vie à lui. - Wow! Vraiment content pour toi! Dis donc, quitter l'armée, ça t'auras donner gros!!! Elle s'appelle comment?
On avait jamais parler de filles avant, donc de ce côté là, je ne le connaissais pas vraiment. Pour ma part, je rencontrais un tas de filles sans jamais vraiment que ça soit sérieux. Mais bon, de la façon dont le sergent m'en parlait, je voyais bien que c'était gros et que c'était important.
Physiquement, je m’en sortais tout de même bien, psychologiquement, je n’Étais pas tout à fait au meilleur de ma forme. Il m’arrivait parfois me réveiller en sueur et en sursaut surtout en plein milieu de la nuit. La guerre avait marqué bien des gens et ce, de diverse façon. - J’essaie de reprendre un peu ma vie là où je l’avais laissé!
Disons que ma vie ne serait plus jamais la même en fait. Je ne pouvais pas vraiment reprendre le cours de ma vie, j’étais un survivant et je devais seulement apprendre à vivre à nouveau. La vie me donnait une seconde chance maintenant que je pouvais marcher de nouveau et travailler de nouveau. J’étais de nouveau amoureux alors la vie ne pouvait pas être mieux.
- Ne t’inquiète pas, je n’ai jamais aimé me faire lécher le cul par mes subalternes, ce n’est pas aujourd’hui que ça va commencer. Et puis, faut pas croire que de mon côté je ne me fais pas taper sur la tête par mes supérieurs, d’un sens, je suis sur le même bateau que toi!
J’avais ensuite changé de sujet en disant que j’avais rencontré une femme dont j’étais tombé amoureux. C’est avec elle que j’avais envie de passer ma vie désormais. J’en étais convaincu. - Elle s’appelle Adèle, elle était mon ergothérapeute, elle m’a aidé à marcher à nouveau. À la fin de mes traitements, je l’ai invité à sortir un soir. Depuis ce temps-là, je n’arrête pas de penser à elle. On a les mêmes points communs, on veut fonder une famille, on veut s’établir avec une personne… tu vois?
J’avais finalement fermé mon casier. J’étais vraiment près à attaquer la journée. - Il faudra bientôt attaquer la journée.
Le sergent Wilkins semblait totalement sous le charme d'une femme et ça me faisait plutôt sourire qu'il m'en parle aussi ouvertement de la sorte. Il ne me connaissait pas si bien que ça, parce que je n'étais pas du genre à tomber amoureux et encore moins me mettre en couple. Peu importe, je pense qu'il avait besoin d'en parler et j'étais bien content de pouvoir voir qu'il allait bien... même plus que bien. Sur le coup, je fus un peu jaloux parce qu'il avait été plutôt amoché tandis que moi je n'avais pas vraiment subit de grosses blessures visibles. Tout se passait dans ma tête, je n'avais pas l'esprit tranquille et je dirais que ça me faisait peur quelques fois. J'avais passé à plusieurs reprises de blesser des filles alors qu'elles dormaient avec moi. Et en plus de ça, j'avais déjà eu du mal au boulot à cause de coup de fusil. Il fallait que j'aille bien aussi. J'écoutai attentivement Nolan parce que je dirais qu'il avait une façon de me raconter qui m'interpellait. Je voulais savoir comment il s'en sortait réellement. Bien entendu, il était tombé amoureux de son ergothérapeute qui l'avait aidé à marcher de nouveau.
- Wow! T'as l'air vraiment bien tu sais? Je suis content pour toi, je te souhaite donc que ça devienne plus sérieux vous deux!
Je m'étais croisé les bras pour le regarder, il avait cet éclat lumineux dans les yeux que je ne voyais pas souvent chez les gens, ou bien je ne portais pas trop attention. Il y avait des filles qui me regardaient avec beaucoup de passion et d'intérêt, mais sans plus. Je dirais que ce que Nolan venait de me dire, m'avait secoué en quelque sorte. Qu'est-ce que je voulais vraiment? Pourquoi, j'avais si peur de plonger? Il me sortit de ma rêverie quand il ferma son casier pour me dire qu'il fallait attaquer cette première journée.
- Allez, je te souhaite une bonne journée! Tu vas en épater plus d'un!!! On se recroise bientôt!
Je posai ma veste sur mes épaules avant de le saluer une dernière fois et quitter le poste pour m'en aller vers mon auto patrouille. Il était l'heure d'aller botter des culs.