Let it go & Let it be

Leyla & Joran

Cela faisait exactement une journée que j'étais plus avec Wayne. Une toute petite journée. 24 heures. On dirait que je ne réalisais pas. J'avais mal, mais je n'y pensais pas. J'avais été assise en indien sur mon lit toute la journée à fixer le vide ou bien à regarder une série télé pourrie. Ma mère ne savait absolument pas quoi faire de moi. « Leyla.. Tu devrais manger un peu.. Ou sortir prendre l'air.. » m'avait-elle glissé prudemment. Je l'avais même pas regardé, comme si je ne l'avais pas entendu. Sortir prendre l'air. Elle voulait que je foute quoi à l'extérieur. Comme si voir tous ces gens heureux allaient me faire sentir mieux. Ça n'allait clairement pas être le cas. Je décida tout de même de sortir pour aller au dépanneur du coin. J'avais aucune idée de l'heure qu'il était, mais il faisait encore jour. J'alla faire le plein de bouteilles de vin. J'en acheta trois. Je pouvais sentir le jugement du caissier quand je retira mes lunettes soleils pour payer. Les yeux fatigué, non maquillé. Clairement, il savait ce que je traversais. Il ne dit pas un mot, moi non plus, puis je rentra avec mon sac.

Je m'installa dans ma chambre et entreprit mon aventure : me saouler seule. Je buvais ma peine, ça faisait du bien. 2 bouteilles plus tard et zéro nourriture dans le corps, disons que j'étais chanceuse de tenir sur mes pattes. J'avais une bonne résistance à l'alcool, probablement la meilleure en ville, mais fallait pas pousser. Je décida de faire l'impossible. Je pris la troisième bouteille, la cacha dans un sac en papier et sortie à l'extérieur. J'avais envie de faire du skateboard. J'avais un peu de difficulté à embarquer et me partir. « Putain de skate qui marche pas comme il faut. » marmonnai-je à moi-même. Je pris une gorgée de la bouteille et finalement, commença à rouler. Je vis une pente s'approcher, j'comprenais rien. 1 minute plus tard, j'étais par terre, mon skate continuait sa course. Je hurla de douleur. Il était 23h, tant pis pour ceux qui dormait, moi j'avais mal. Probablement que l'alcool empirait tout ça. ET BAH NON. Je jeta un coup d'oeil à mon bras et vit du sang, plein de sang. J'étais en p'tite boule à me morfondre quand quelqu'un s'approcha de moi. « Est-ce que ça va? » me demanda-t-il doucement. C'était mon voisin. En fait, j'étais à deux pas de chez moi. L'alcool m'avait fait croire à une longue balade, mais c'était pas le cas. « NON!! J'AI MAAAAL. » lui criai-je. Et oui. L'alcool me faisait également devenir une petite drama queen. Il appela une ambulance, était-ce vraiment nécessaire? Et à peine le remarquai-je que j'étais déjà rendu à l'hôpital. Clairement, les ambulanciers ne savaient pas trop quoi faire de cette folle qui souffrait mis à part tenter d'arrêter les saignements.

Let it go & Let it be  

Leyla & Joran

J'étais en profonde peine d'amour. Donc techniquement, j'avais droit de faire des stupidités comme boire du vin à l'infini et faire du skateboard ensuite. Par contre, j'avais pas bien imaginer cette dernière partie puisque je ne pensais pas me blesser. Heureusement que mon voisin m'avait trouvé, il avait pu m'appeler une ambulance. Parce que oui bon il ne voulait pas me reconduire. Pas question d'avoir Leyla la folle dans sa voiture j'imagine. Dire que j'aimais bien ce voisin. C'était plus le cas voilà.

Bref, en arrivant à l'hôpital, je pouvais entendre les médecins se passer le dossier. '' C'est profond '' disaient-ils. Ils pouvaient clairement pas s'occuper de moi. '' Appelle le Dr Keating '' avais-je entendu. Qui c'était ça? Allait-il être apte à s'occuper de moi? J'osais espérer, parce que j'avais mal. J'étais assise sur une civière en attendant. J'intercepta le premier médecin. « Excuse moi, mais je souffre. » lui dis-je doucement avec un sourire. J'avais clairement l'air débile et je puais le vin. Il sembla avoir peur de moi, car il s'éloigna vraiment très rapidement. J'haussa les épaules en regardant le p'tit bandage se remplir de sang. J'voulais pas les faire chier non plus, mais franchement, ça faisait mal. Je comprenais même pas pourquoi je souriais. Finalement, je perdis ce sourire. J'avais mal. Mal, mal, mal. Je fis une mou et mes yeux se remplirent de larmes. J'aimais pas les hôpitaux. Finalement, on m'amena dans une salle et on me dit de patienter. J'hocha docilement la tête.

Au final, c'est Joran qui entra dans la pièce. Je plissa les yeux. Joran? Joran, Joran? LE Joran? Et ben oui. J'avais oublié qu'il était chirurgien. C'était donc LUI Dr Keating! Mais oui ça collait. Je fis un grand sourire. « HEEEY! » m'exclamai-je. Il m'ignora un peu et ordonna à tous le monde de sortir de la pièce. Ouuuh il était autoritaire. Finalement, il s'adressa à moi. Il me demanda si je le connaissais. BIEN SÛR QUE OUI. Je fis jouer un peu de mes sourcils en souriant. « Maaais ouiiii.» répondis-je. Finalement, il m'expliqua la procédure. C'était long, j'comprenais rien, mais j'hocha la tête pour dire que oui. J'voulais juste qu'il me guérisse. « T'vas me guérir heiiin? » lui demandais-je en faisant la moue. Ça recommençait à faire mal. Le mieux dans tout ça, c'est que mon coeur lui il faisait pas mal pour l'instant.

Let it go & Let it be  

Leyla & Joran

Évidemment que je ne voulais pas avoir l'air sexy, c'était totalement impossible dans mon état de toute façon. Je voulais juste rigoler. J'avais envie de rire, ça faisait du bien. Joran, lui, n'avait pas tout à fait l'air dans cet état d'esprit. Il avait même l'air un peu fâché. Je comprenais pas pourquoi. Il aurait du être heureux que je ne vomisse pas en fait. Ça m'arrivait souvent et là hop j'étais en pleine forme. Franchement, il aurait du se réjouir. Il aurait du faire une danse du bonheur sur le champ. Bah voilà. J'attendais. Rien. Toujours rien. J'm'impatientais alors je lui demanda s'il allait pouvoir me guérir. Genre un truc magique, ce serait cool. Malheureusement pour moi, Joran me confirma qu'il allait me guérir, mais que ça allait être long et douloureux. Je fronça les sourcils. « Douloureux? » demandai-je comme une gamine. Il précisa ensuite qu'il ne pouvait pas m'anesthésier. À cause de l'Alcool. BOUH. C'était plus si amusant là. ll dit également cela de façon plutôt agressive, comme si ça le fâchait que j'sois sous l'effet de l'alcool. Bah s'il avait eu la même journée de merde que moi, il comprendrait. Je respira plusieurs petits coups, ça me faisait angoisser la douleur.

Joran nettoya ma blessure et hop, me replaça l'os comme si de rien était. Sauf que c'était pas rien, ça faisait un mal de chien. Je poussa un cri de douleur digne des grands film d'horreur et je pleurnicha. « Ça fait maaaaal. » me plaignis-je. Il me parla en même temps de recoudre mon bras, mais j'entendais rien. J'avais juste mal. Et je pleurais.  J'avais 8 ans à nouveau comme quand je m'étais cassé le coude en vélo. C'était jamais bien agréable. Joran lacha mon bras en me disant que c'était terminé. Il m'indiqua qu'il allait revenir demain m'expliquer tout ça. Je sécha mes p'tites larmes et le regarda en le tirant par le bras - avec mon bras valide- « Tu m'laisses toute seule ici? » lui demandai-je inquiète. En plus, ma mère n'était même pas au courant et j'veux dire.. Les chambres d'hôpital la nuit, ça fichait la trouille.

Let it go & Let it be  

Leyla & Joran

Donc au final, mon bras était cassé. Voilà l'annonce que Joran venait de me faire. J'aurais du m'en douter vu la douleur, mais en fait non pas du tout. J'étais sous le choque. « Casser? Oh mon dieu? Juste un peu hein? » lui demandai-je inquiète. J'sais pas si c'était possible en fait. Bref, Joran était froid. Ça me frappa comme un verre d'eau froide en pleine gueule. Il avait vraiment l'air de m'en vouloir et j'comprenais pas trop parce qu'il me semblait qu'on était presque devenus amis l'autre jour à la plage. C'est pour ça que je me permis de retenir son bras pour lui demander s'il allait vraiment me laisser seule. Il me confirma que oui, plus froid que jamais. Sans même un regard, il sorti. « Bonne nuit..» lui dis-je alors qu'il sortait. Voilà que j'me sentais vraiment seule.

Après son départ, une équipe vint me chercher pour m'amener à ma chambre. On m'y laissa seule d'ailleurs. J'détestais cette chambre. Je regarda autour et j'avais envie de tout casser. Mais bon. J'avais un bras d'invalide donc c'était pas possible hein. Je lâcha un petit soupire. L'alcool commençait à se dissiper et j'me sentais misérable. Au final, mon plan m'avait pas apporter plus de joie, seulement un malheur. J'avais juste envie de rentrer chez moi. Je me calla davantage sur l'oreiller et c'est là que j'entendis frapper à la porte. C'était Joran. Je me releva un peu tant bien que mal, heureuse d'avoir de la compagnie. Il s'approcha de moi et s'asseya sur le bord du lit. J'étais vraiment contente qu'il change d'attitude et qu'il décide de rester avec moi. « Oui j'aimerais bien. » lui répondis-je à sa question pour qu'il reste cette nuit. J'appréciais. J'avais définitivement besoin d'un ami. Il me demanda également ce qui n'allait pas. La fille bourrée en moi ne pu s'empêcher de déverser quelques larmes. « J'ai rompu avec mon copain. Parce qu'il m'a trompé. » dis-je simplement. Déjà ça, c'était dur à admettre, alors si je devais en plus dire que c'était avec deux filles différentes et qu'il en avait mise une enceinte, j'supporterais définitivement pas. J'appuya ma tête sur son épaule et soupira. « J'me sens conne. » lâchai-je.