You like to try a coffee

Encore une journée des plus crevante, entre le client pas chiant qui te demande une nouvelle serviette toutes les cinq minutes, il les bouffe ou quoi ? Puis la cliente avec son chien mal peigné qui sème des poils de chiens encore partout. Limite, il faudrait laisser l’aspirateur dans le hall d’accueil, parce qu'un coup, c’est, je sors, puis non, je reste, ah non, je sors… Décide-toi bon sang et disparait de ma vue avec ton chien polluant. Sans compter les clients qui se plaignent des animaux justement ou de telles personnes qui n’a pas fait son travail correctement. Des fois, je les enverrais bien bouler loin, très loin, seulement, je dois garder mon sang-froid dans chaque situation et sourire en toute circonstance. Pourtant, j’ai des envies de meurtres, c’est hallucinant. Mon père m’avait pourtant dit qu’il me fallait un poste à ma hauteur. La plonge dans le restaurant de l’hôtel m’aurait convenu parfaitement, je n’aurais pas eu à supporter les clients mécontents, ni ceux qui sont pervers, si j’avais été une servante.

Je ferme mon casier d’un claquement faisant sursauter le jeune homme qui se trouve à côté. Oups, mais au moins il sera réveillé. Je m’excuse tout de même, mais il m’assure que ce n’est rien très intimidé. Encore l’effet paternel, il me laisse travailler ici à condition que tout le monde sache qui je suis. Mon chef n’ose même pas me réprimander lorsqu’il le faut, c’est vraiment frustrant. Je pourrais placer une pancarte me représentant à la place, il ne verrait certainement pas la différence. Je finis par hausser les épaules, prendre mon sac et ma veste avant de me diriger vers la sortie de l’hôtel, bien habillée évidemment. Jamais, je ne pourrais sortir en simple jogging, sauf si c’était pour faire de la course à pied. En passant dans le hall, les employés s’inclinent sur mon passage, ils m’énervent, vraiment, tous les jours, j’ai le droit au même refrain en ce moment. Pourtant, j’ai demandé à ce que l’on me traite comme n’importe qu’elle autre personne.

Je marche dans les rues sans vraiment regarder vers ou je me dirige. Je devrais normalement rentrer chez moi dans le nord de la ville, je n’en ai pas envie alors je continue ma marche, oubliant de tourner dans telle ruelle pour prendre le chemin du retour de la maison. Le bus que je prends habituellement passe également ne s’arrêtant pas puisqu’il n’y a personne à l’arrêt et que je n’ai pas daigné faire un signe au conducteur de s’arrêter. Le temps passe, les trottoirs également, puis je remonte le regard devant moi. De l’autre côté de la rue se trouve le Starbucks, mon ventre gargouille silencieusement. Prendrais-je un petit quelque chose ? Mon regard continue son voyage pour se poser sur un visage familier, de suite un sourire éclaire mon visage. Une tête blonde, pas n’importe laquelle, celle d’Aloysia Mayer, une grande patineuse artistique que j’ai toujours admirée.

À peine ai-je remarqué sa présence que j’en oublie mes petits soucis pour commencer à lui faire des grands signes de mains, genre Oh Hé du bateau, nous sommes là en train de couler avec le Titanic. Les passants me regardent comme si j’étais, peut-être bien finalement ? Je continue tout en l’appelant. Serait-elle sourde ? Où m’ignore-t-elle ? Je n’en ai aucune idée, mais je la vois qui rentre dans le Starbucks. Ni une, ni deux, je traverse la route n’attendant pas le petit bonhomme vert pour cela. Puis je me colle à la vitre de cette petite boutique de pâtisseries et cafés. Limite, si je ne bave pas devant les petits cupcakes. Je reste collée à la fenêtre un bon moment, histoire de voir ce que va faire ma petite blonde. Bien collée quoi, les mains sur la vitre, le nez écrasé et tous. De l’endroit où je me trouve, une petite table avec deux jeunes hommes installés me regarde, il faut dire que je fais de l’ombre sur le paysage. Il y en un qui rigole silencieusement pendant que l’autre me sourit de façon idiote. Même dans les pires situations, j’arrive à charmer.

Je lâche finalement prise sur la vitre pour entrer dans cet endroit, je remarque de suite que l’un des jeunes hommes va pour venir à ma rencontre. Je n’ai rien contre lui, c’est juste une calculette ambulante qui doit bien avoir 15 ans si ce n’est moins alors non merci. Je me dépêche d’aller vers Aloysia déjà installée. Sur le coup, je la relève d’un bras pour la serrer très fort dans mes bras. « Comment vas-tu ma chewiiiiiiiiiiiieee, tu m’as trop manqué. » Affirmais-je avec un grand sourire avec de lui claquer un gros bisou sur une de ses joues. Elle m’en voudra certainement de lui taper l’affiche, mais en attendant, j’ai réussi à me débarrasser du potentiel pot de colle.

©clever love.

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Je n’arrêtais pas de regarder avec appétit les petites pâtisseries que mon amie avait commandées. De la crème pâtissière, du chocolat et toutes ses bonnes choses… Cela me donnait tellement envie, puis j’avais un peu faim. Comment faire, je prends un petit quelque chose ou bien je continue de mourir de faim pour garder la ligne. Hum, ce n’est pas comme si j’avais des kilos à perdre non plus. « Je me porte bien merci Alo, désolé pour l’arrivée remarquée, je souhaitais juste me débarrasser des potentiels pots de colle dragueurs. » Quoi qu’en réalité, je faisais toujours une entrée fracassante avec Alo dans les parages. La dernière fois, je me souviens avoir crié au travers une foule pour qu’elle m’attende.

Je m’étais installée devant elle, c’était largement plus pratique pour communiqué, puis si je m’étais installée à ses côtés, les gens auraient pu se poser des questions. Enfin avec le grand chéwie que je lui ai sortis il y a quelques minutes, on pouvait être persuadée que quelques personnes penseraient que nous formons un peu ce que l’on appelle un couple. Alors que c’est loin d’être le cas, je m’intéressais aux garçons, il me semble que c’est aussi le cas pour Aloysia puisque j’avais l’habitude de la suivre. Après un grand moment d’hésitation, je finis par me décider sur ce que j’allais prendre. Alors qu’un serveur passait par là, je l’interpelais pour lui demander un café et un cupcake, ainsi, il m’apporterait ma commande et je pourrais continuer ma conversation avec Alo sans bouger. Pour continuer la conversation, Alo me demande si j’avais travaillé aujourd’hui. Un petit sourire s’installa sur mon visage, elle commençait à me connaitre aussi finalement. « Tu as parfaitement raison, je viens de sortir. Je serais bien restée dans mon lit aujourd’hui, il y a de ces jours où tu ne veux pas en sortir parce que tu as l’impression qu’il va t’arriver une galère. »

Le serveur revient avec ma commande, je regardais mon cupcake avec gourmandise oubliant pratiquement ma conversation avec ma patineuse artistique préférée. Je relevais mon regard vers Alo, elle n’avait pas vraiment changé, elle se remettait doucement de sa blessure et c’est ce qui m’importait le plus. « Et toi, comment tu te portes ? Tu as repris le patinage ? J’ai cru t’apercevoir à la patinoire la dernière fois, mais je ne suis pas sûre. » Je n’allais pas lui avouer que je trainais à la patinoire dans le but d’apprendre à patiner un peu sur la glace. Je n’étais pas retournée sur une patinoire depuis que j’étais toute petite, alors imaginez un peu la scène en y retournant plusieurs années plus tard. Je peux vous assurer que ce n’est pas comme le vélo, cela s’oublie. En une heure, j’ai dû tomber pas loin de 30 fois, et réussis à faire le tour de la patinoire en restant agrippée à la rambarde.

Je sors rapidement mon téléphone portable pour prendre en photo mon cupcake et le poster sur mon instagram. Restait à savoir si je mentionne la présence d’Alo ou pas dans mon Insta. Oui, je vais mettre #cupcake #starbucks @Lysia’. Puis soudainement une idée me vient en tête. Cela faisait un moment que je n’avais pas posté de nouvelle d’Alo sur le tweeter officiel que j’avais créé. « Alo, il faut qu’on fasse un selfie, je le posterais par la suite. C’est pour montrer à tes fans que tu te portes bien. »

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Je ne faisais que sourire face à sa réplique, il est vrai que là, il n’allait pas venir me parler le plus tôt possible. En même temps vu la façon dont j’ai fait mon entrée auprès d’Aloysia, on aurait pu croire que c’était ma petite amie, je me répète un peu-là. Faut vraiment que je pense à dormir la nuit. Seulement, je n’en pouvais plus de tous ces minets de 16 ans qui n’ont même pas trois poils au torse qui viennent me draguer pour avoir mon numéro. La prochaine fois que cela m’arrive en boite, j’embrasse le premier venu, direct allez. Qu’importe qui sait, bon évitons un mec déjà casé et une fille. Quoi que, ce n’est pas comme si je ne l’avais jamais fait non plus avec une fille, je veux dire.

Elle n’avait pas tort, après tout cela pouvait arriver à n'importe qui de passer une mauvaise journée au boulot. Si seulement cela avait été avec une personne du personnel, j’aurais pu lui répondre comme bon me semblait, mais c’était un client qui m’avait pris le chou. « Oui, tu as raison Alo, mais j’avais vraiment envie de lui envoyer le téléphone dans la figure, je t’assure. Je ne comprends toujours pas pourquoi mon père m’oblige à cette torture. Enfin, cela me permet de gagner mes propres sous. » Je restais tout de même un peu bougonne en pensant à ce bonhomme à qui il faudrait refaire une éducation comme il se doit. Je connais des personnes qui n’ont pas de quoi vivre et ils ne sont pas pour autant dans cet état d’esprit, des personnes hautaines qui pensent avoir tous les droits. On verra si le dicton est vrai et que demain sera une meilleure journée. Je l’espère, on ne peut pas faire pire, sauf si mon père m’informe encore que je suis fiancée de nouveau avec un inconnu. Seulement, encore une fois, je ferais échouer cela.

Avec mes doigts fins, j’attrapais les petites étoiles qui décorait mon cupcake pour les porter à ma bouche, je voulais en profiter un maximum. Puis les petites étoiles sont meilleures seules selon moi, ce n’est que de la pâte sucrée. Je m’amusais également à faire des dessins avec les petites étoiles en l’attente de la réponse de ma petite blonde. Elle avait peut-être peur de m’apprendre une mauvaise nouvelle du genre, mes jambes tremblent tellement quand je remets des patins qu’il met impossible de continuer pour l’instant. Absurde, je sais, mais on ne sait jamais comment pourrait réagir le corps humain. Un immense sourire venait de faire irruption sur mon visage alors qu’elle affirmait avoir repris l’entrainement. Je lui répondais de suite. « Mais c’est… » avais-je commencé en sautillant pratiquement sur ma chaise avant de la regarder avec des yeux interrogateurs et une moue surprise sur le visage. « AVEC QUI ?? » Avait-elle bien du Blake ? Comme Blake Harmon, son ancien partenaire qui avait lourdement baissé dans mon estime à cause de la saleté qu’il avait faite à Alo. Je ne pouvais m’empêcher de lui exprimer ma penser. Mais avant, je voulais faire la photo, pour ensuite, la tweeter. Je ne voulais qu’elle parte en courant en entendant ma réponse. Comme ma compère, je fis un énorme sourire en prenant la photo avec mon téléphone. Il ne me restait plus qu’à la partager. @Lysia’ #cupcake #friends, voilà c’était partagé.

Je rangeais mon téléphone avant de poser mon regard sur Alo, il fallait que je lui dise maintenant ce que j’avais sur le cœur. « Alo, pourquoi lui ? Après ce qu’il t’a fait ? Il n’est même pas venu une seule fois t’encourager dans ta rééducation. Ce mec n’est qu’un lâche. Je ne comprends pas pourquoi tu retournes avec lui. C’est vrai que vous formiez un bon couple pour le patin, mais je ne comprends pas. Explique-moi ton choix avant que je décide d’aller, lui faire, comprendre de ne pas te blesser une deuxième fois. Tu sais bien, que j’en suis capable. » Ouf, ma tirade était enfin dite, maintenant, il ne restait plus qu’à comprendre son choix.

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Les petites étoiles sucrées étaient vraiment délicieuses, c’est bien dommage qu’il n’y en ait pas plus. Je ne suis pas, du tout, gourmande, mais j’aime les bonnes choses. Rajouter dans ma petite tête qu’il faut que j’achète des fraises bien juteuses pour ce soir, il me semble que ma mère en voulait. Enfin, ce n’est pas bien grave si j’oublie. Je continuais de déguster mon petit encas en écoutant d’une oreille discrète ce que me racontait Alo. Enfin d’une oreille discrète mais bien attentive, j’étais prête à intervenir si elle commençait pour je ne sais quelle raison à prendre la défense de son ex-partenaire, de nouveau partenaire si je comprends bien. D’un coup, je me redressais sur ma chaise, son père, pourquoi me parle-t-elle de son père ? Je ne vois pas vraiment le rapport avec Blake. Je continue de l’écouter parler de son père, de patinage, de son histoire, pourquoi j’aime comme l’impression que son histoire m’est directement destinée ? J’avais raison, elle s’adresse réellement à moi, en parlant de son père, elle veut faire allusion à mon père. À l’homme qui bride ma vie et qui m’empêche de vivre ma passion professionnellement. Dois-je seulement m’en plaindre ? Ce n’est pas comme si j’étais interdite de pratiquer la musique, il me laisse faire de la guitare, du piano, à partir du moment où cela n’est pas un choix de carrière professionnel. Devrais-je attendre d’être fiancé et demander à l’homme qui partagera ma vie si je peux faire ce que je veux ?

C’est vrai qu’en vivant de cette façon, on pourrait croire que j’ai une vision de la femme au temps du moyen-âge qui ne pouvait pas faire un geste sans l’accord de son époux. Ce n’est absolument pas le cas, il est certain que si j’avais le courage dont Alo avait fait preuve, j’aurais moi aussi suivis le chemin que je désirais. Le monde de la musique s'est compliqué, même avec du talent, il arrive qu’on ne perce jamais dans ce milieu. En Corée du Sud, les enfants doivent respect à leurs parents pour tous. Il est donc naturel de faire ce que les parents décident. Trouverais-je le courage de faire comme mon amie patineuse ? J’en doute. « Alo… Je sais bien, mais, écoute, je vais finir mes études pour faire plaisir à mon père, j’envisagerais par la suite d’accord ? Le monde de la musique s'est compliqué, même avec du talent, il arrive qu’on ne perce jamais dans ce milieu. Enfin, je devrais peut-être reprendre le théâtre. » Aurais-je le temps pour faire du théâtre avec mes heures de travail, les cours et tout le reste ? Oui, si je suis motivée, je trouverai forcément.

Après cela, on retournait sur un sujet plus intéressant pour moi, Aloysia Mayer. Je ne comprenais pas son choix de reprendre l’entrainement avec lui, il est vrai qu’ils ont étaient presque invisible ensemble. Mais est-ce suffisant ? Étrange, elle est d’accord avec moi, seulement sur le principe alors, parce qu’en pratique, c’est tous l’inverse. Qu’étais censé lui répondre ? Ce n’est pas moi qui vais l’en dissuader. Elle fait ce qu’elle veut bien entendu, mais je trouve cela dommage qu’elle soit si gentille avec lui. Je haussais les épaules avant de lui répondre. « Bon écoute, fait comme tu veux, mais ne me demande pas de lui faire de grands sourires en sa présence. Je ne passerais pas l’éponge facilement. Je trouve cela intolérable qu’il ne soit pas venu une seule fois te voir quand tu étais à l’hôpital. Je suppose que tu lui fais toujours confiance pour les figures. »

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