Camille Noélie Brooks

"On m'a appris que le bonheur marche au ralenti et que le bonheur n'arrive jamais à la bonne heure."

Caractère

Camille est une personne un peu difficile à cerner. En effet, la jeune femme ne montre pas souvent ses sentiments et lorsqu’elle y arrive, se lâche un peu trop et devient émotive. Elle est qualifiée de discrète, timide, bien souvent silencieuse. Elle aime bien se retrouver en tête à tête avec elle-même, n’aime pas la foule. Elle aime prendre le temps de réfléchir, se remettre en question, ce pourquoi elle aime rester quelques instants sur son lit à regarder le plafond, tout simplement. Camille peut-ête vue comme une casserole prête à déborder, elle encaisse beaucoup et par la suite explose, cela peut-être de tristesse ou encore de colère pour une chose futile. Comme on dit «  La goutte qui fait déborder le vase ». Elle n’arrive pas à mettre elle-même des mots sur ses émotions et ne sait donc pas les canaliser correctement. Elle n’est pas du genre à s’ouvrir aux autres loin de là et encore moins à vouloir s’intégrer, généralement son comportement mystérieux attire les personnes qui veulent la connaître et en savoir plus sur sa personne. Toujours gentille et serviable, il est rare quand Camille refuse un service, d’ailleurs cela lui a bien joué des tours dans le passé. La jeune fille est dans l’humain, toujours touchée par ce qui arrive autour d’elle, elle est une vraie éponge émotionnelle.  

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Derrière l'écran

Histoire

Merde. J’veux dire, c’est le bordel dans ma tête. T’étais là, puis t’es plus là. Je sens encore ton odeur qui se balade dans la maison, de la vanille mélanger à … J’sais pas trop, mais je sais que cette odeur va me hanter. Tu étais si petite, si blanche, si transparente dans ton lit, tu avais beau être la grande sœur je te considérais comme une si petite chose. Puis d’un coup, comme le vent, la vie ou plutôt la mort est passée par là et t’a emporté pour un long voyage. Quand je suis rentrée dans ta chambre, j’ai pas eu besoin de réfléchir, j’ai compris, tu étais dans ton lit, tu transpirais la mort, la fin. Tu ne respirais plus, j’ai pleuré et finalement je ne sais pas si j’ai pleuré de soulagement ou de tristesse. Tu t’es battue, très fort, trop fort, tu étais épuisée, et puis tu en avais marre, tu en avais ras-le-cul de l’hôpital, des médecins, des chimios qui te faisaient vomir tes tripes, des médicaments. Tu es morte, et tu avais le sourire, oui un sourire sur ton visage, je ne l’avais plus vu depuis bien longtemps. Puis c’était le bordel dans ma tête, j’arrivais pas à m’exprimer, je veux dire j’avais 8 ans mais tu étais ma grande sœur et tu m’avais tout appris, je venais me blottir dans ton lit le soir et tu me racontais des histoires, imaginaires et puis des histoires sur la vie aussi. Tu m’apprenais les choses, tu me les expliquais, comme une enfant de 8 ans doit les entendre. Puis, tu étais partie, et le monde s’est écroulé, j’veux dire j’ai pas compris ce qui m’arrivait. Papa et maman se disputaient, pleuraient, criaient, le silence régnait, lourd, pesant. Et moi j’étais dans ma chambre, et mes joues, mes yeux, étaient secs.
Les médecins l’ont dit «  oubli suite à un stress post-traumatique ». « Déni ». « Refoulement ». Je comprenais pas, je me taisais, je ne voulais pas ce qu’ils voulaient, je sais pas ce qu’ils avaient à me tourner autour comme si j’étais de la viande, moi je demandais qu’une chose c’est qu’on me laisse en paix, je voulais ma sœur. Puis j’ai oublié, j’veux dire c’est comme si mon cerveau n’enregistrait pas. Je ne me rappelais plus de grand-chose, et j’avais peur, peur d’oublier qui tu étais, peur d’oublier le son de ta voix, la douceur de tes cheveux.
Puis tu es apparu, comme ça, sans crier gare. Tu es devenu une connaissance, un ami, mon meilleur ami, mon allié. Je me confiais, à toi car toi seul pouvait me remonter le moral, me changer les idées. Tu étais là et tu savais me dompter, comme réagir avec moi, me parler, me faire sentir bien. Je te vois un peu comme un frère, attirée comme un aimant, mes sentiments ne sont pas encore claire dans ma tête, je suis à la recherche de moi-même.
J’ai dû aller voir des psys et autres professionnels, ma mère voulait à tout prix que je redevienne une petite fille normale, pour elle j’étais en dépression, mais c’était pas moi, c’était elle. J’avais l’impression d’être dans un film, un gag, comme si ma vie était passée en accélérée, comme si j’étais pas moi en fait. Une tentative de suicide ratée, pourquoi, je ne sais même pas. " Trouble bi-polaire" disent les médecins.
Jeune fille bloquée dans mes sentiments, je n’ai jamais su les exprimer, j’ai passé quelques mois à faire de l’humanitaire dans les pays d’Afrique, me remettre dans un droit chemin, me retrouver et faire face à mes émotions. Je n’ai jamais eu d’amitié réellement importante à mes yeux, jamais eu de petit-ami, d’amant, toujours timide je n’ai jamais su m’exprimer correctement. Finalement, il y a deux ans, j'ai tout plaqué, j'en avais marre de cette vie, toujours ma mère collée au basques. Je suis partie, à Miami, j'ai pris mes maigres économies et j'ai été vivre ma vie, j'enchaîne les petits boulots pour subvenir à mes besoins et m'offrir la vie que je mérite. 

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