Lawrence Nami Flaherty

Caractère

Nami, elle à la prestance d'une reine; c'est le genre de fille qu'on aurait peur de critiquer, qu'on oserait pas toucher parce que trop intimidante de par son regard aussi vert que les écailles d'un dragon. Pourtant, il n'y a pas plus gamine qu'elle, pas plus perdue et plus maladroite que la grande à la crinière d'ébène. Elle possède l'humour d'un enfant de cinq ans et pleure quand on refuse de la prendre au sérieux. Nami se refuse à voir la vie du mauvais côté et sera toujours celle qui cours derrière vous avec des pompons pour vous remonter le moral. Elle vous bombardera de remarques un peu niaises et parfois très perverses dans l'espoir que vous vous retourniez pour lui dire à quelle point elle est hilarante, car elle a besoin de l'approbation de quasiment tout le monde. Terriblement complexée par ce qu'elle dit ou fait, ses gestes auront parfois l'air forcés, maladroits et enfantins, et ne craignez rien: elle le remarque très bien. Malgré son déhanché sur scène lorsqu'elle porte ce petit crop-top et cette jupe courte en cuir, sachez que Nami à de la difficulté à faire quelque chose de bien de son corps. La grande noire se sent toujours de trop, ou bien toujours pas assez et cela se remarque lorsqu'elle baisse sa garde.
Sachez qu'elle ne se fâche jamais; elle fait semblant, elle boude, elle chigne pour que vous preniez pitié, mais jamais elle ne vous criera dessus, à moins que vous ayez terni la confiance qu'elle avait mis en vous; et quand Nami met sa confiance en vous, elle la met au grand complet. Pas de moitié avec la demoiselle, ça non. Derrière ce mur d'excès se cache pourtant une fille à la jeunesse un peu fade, cachée derrière son frère le plus vieux, brillant futur avocat qui vaut bien mieux que la médiocre chanteuse qu'elle est. Lorsqu'on la laisse trop penser, elle sombre dans cet espèce d'espace noir, poussiéreux et brouillon, comme une espèce de dépression sournoise et discrète qui s'attaque à elle quand elle oublie de prendre ses médicaments. Nami à aussi essayé de terrer ce qui ne lui plaît pas dans cet espace brouillon; son orientation sexuelle, son frère, et tout le reste. Elle extériorise la bonne majorité de ses sentiments par écrit, pas la danse ou par la chanson, et c'est pour cela qu'elle est talentueuse: tout viens du cœur et pas du corps comme la plupart de ces putes de radio que l'on entend à tous les jours.

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Derrière l'écran

Once upon a time

Son histoire, ça commence à quelque part dans la campagne Irlandaise, quelque part, là où il fait chaud et où on a plus conscience du temps qui passe. Elle fut conçue avec amour sous un arbre dans la cours arrière de chez son père alors que les parents étaient partis en camping sauvage avec leur enfant le plus vieux. Ils s'étaient aimés trop fort et bien sur, les symptômes de grossesse apparurent bientôt. Ils avaient déjà vécu ça, tout de même, mais là, ça les stressait, parce qu'ils habitaient encore chez papa et maman et ils ne savaient pas si ces derniers allaient être d'accord pour héberger encore un autre bébé se réveillant dans le milieu de la nuit pour du lait et de l'amour.
En plus de trouver un appartement ou quelque chose du genre, ils devaient aussi continuer les études et trouver un boulot, tous deux étant dans le même programme universitaire et le coût de ce dernier étant très élevé, ils se servaient en ce moment du compte de maman et papa. Le stress embarque. C'est pas une situation très plaisante.

Ils lancent la bonne nouvelle aux parents quelques jours après la validation par le test de grossesse. Bien sur, maman et papa ne sont pas content et une guerre de mots méchants s'en suit, résultant en une crise et des valises prêtes à sortir de la maison. En route vers Dublin après avoir décidé de partir de chez papa et maman, ils louent un motel en attendant et prennent le temps de chercher pour un appartement. Heureusement que l'université est à Dublin, sinon ça coûterait encore plus cher. Leur petit garçon à suivit, bien sûr, et il n'est pas très content de devoir changer d'école; l'école de la ville, c'est la merde, ça pue et y'a que des gens qui s'y croient trop. Il s'ennuie des vaches qui rôdent derrière les clôtures de la cours d'école.

Des mois plus tard, après la stabilité dans un chez soi finalement acheté et des boulots étudiants stables, ils se rendent finalement à l'hôpital parce que madame à perdu ses eaux et que la fin est proche; la fin de ce gros ventre et de ces contractions débiles qui la faisaient souffrir le martyr. L'accouchement est plus long que prévu et après maintes heures de souffrance en plus, le docteur réussi finalement à sortir la petite créature, qui est une fille. Sur l'échographie, c'était censé être un garçon, alors Papa et maman étaient un peu déçus, mais heureusement ils avaient pensés à la neutralité des genres et décidèrent donc de l'appeler Lawrence Nami Flaherty.

Les années passent sans que rien de spécial n'arrive à la famille. Ils sont pas comme dans les films, eux, ils survivent pas à l'apocalypse et ils inventent pas des machines à remonter dans le temps. Non, ils se sont juste acheté une petite maison, on eu leur diplôme d'enseignement et on eut deux enfants prodige, le plus vieux étudiant pour devenir avocat et l'autre petite ne pouvant s'arrêter de chanter, même à son jeune âge. Nami, par contre, trouve ce petit train train de vie un peu ennuyeux, surtout lorsqu'elle se rend compte que le quotidien de ses parents est en fait modelé spécialement pour les activités de son frère. Toujours son frère, ce sacré frère qui ne fait qu'à sa tête, qui la fait chier et qui lui fait porter le blâme. Et ça dure, et ça dure, et elle à bientôt 15 ans et ça dure encore.

Elle tente de se changer les idées avec ce qu'elle sait faire: chanter et danser. Mais à quel prix? Elle est tellement toujours dans sa tête, avec elle même, que sa motivation à l'école en prend un coup, que ses amis se distancent d'elle et qu'elle ne réussit même plus à se lever le matin, à terminer ce qu'elle entreprend, à manger correctement ou même à dormir. On appelle ça comment? On appelle ça une dépression, les enfants, et oui, même à 15 ans. Ses parents, ne sachant que faire, décident de la changer d'école; rien ne change. Ils la font voir un psychologue et un psychiatre; ils ne font que la consoler et la bourrer de médocs. Du faux bonheur en conserve. De faux espoirs en pilule. Elle le sait, mais elle se résigne à les prendre, parce que c'est toujours mieux que d'avoir envie de se pendre.

Elle croit avoir trouvé l'amour. Du haut de ses 17 ans, elle sait comment vivre et du coup, elle est prête à tomber en amour et faire sa vie. Le truc, par contre, c'est qu'elle est folle amoureuse d'une fille, et cette fille est folle amoureuse d'elle, mais elle est terrifiée. Pourquoi, elle, elle tombe en amour avec une fille et ses amies sont toutes accrochées au cou des garçons? Il y a de quoi se remettre en question. Mais c'est pas grave, dans le fond, hein? Si elle le dit pas, si elle le mentionne pas, qu'elle est gay, personne y fera attention? Mais ma chère Nami, c'est ça qui a mis fin à sa relation. Ça sert à rien de se cacher.

Ils quittent l'Irlande et Nami tire vers la fin de ses 19 ans. Désormais célibataire, ayant décidé de laisser tomber l'école et le boulot et suit ses parents comme un petit chien alors que son frère est déjà parti au Canada pour étudier. La honte, quoi.
Miami, c'est là qu'ils décident d'atterrir. Ils ont déjà acheté la maison et le boulot les attends à l'université qui n'est pas si loin de la porte d'entrée. Elle ne se laisse pas décourager et commence à se faire un peu d'argent de poche en se produisant sur des petites scènes pour se faire un nom, une image et une petite fanbase, juste au cas.
Rien d'extraordinaire, au final. Nami, c'est qu'une petite fille encore un peu perdue dans ce monde d'adulte.

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