Eric Fitzpatrick

I'm untouchable darkness, a dirty black river to get you through this. In the mouth of madness, down in the darkness

Caractère

Pourquoi voulez-vous savoir quelques détails sur mon caractère avant de connaître l'histoire de ma vie ? Cela aurait été plus logique de commencer par vous raconter ce qui a fait de moi ce que je suis maintenant, vous ne trouvez pas ? Bon peu importe, de toute façon c'est à faire alors. Tout d'abord, il faut que vous sachiez que je n'ai jamais aimé me battre, j'ai toujours trouvé que la violence ne résolvait rien, alors ça fait peut-être un peu "mou" pour un homme de dire cela, mais je m'en moque et puis vous savez, parfois les mots font beaucoup plus mal que les coups, j'aime manier l'ironie. Lorsque je veux quelque chose, je fais tout ce qu'il faut pour l'obtenir, je ne fuis pas devant les obstacle, un peu têtu, obstiné... c'est tout moi ça. Lorsque je suis dans une relation amoureuse, je suis fidèle à la personne avec qui je suis et bien sûr j'attend de cette dernière la même fidélité. Mon plus gros défaut en fait, c'est ma jalousie, j'essaye de la contrôler, mais c'est loin d'être facile croyez-moi. Si vous avez un secret à confier, vous pouvez me le dire, je ne le répéterais jamais. Depuis que je suis môme, j'ai toujours eu une grande facilité à lier connaissance. J'ai un tic, lorsque je suis nerveux, je ne peux pas m'empêcher de me ronger les ongles, c'est loin d'être très glamour, j'en conviens, mais c'est plus fort que moi. Je suis ce qu'on appelle communément un "bourreau de travail", bien que ces derniers temps, je reste la plupart du temps enfermé dans mon bureau à remplir des papiers. Que puis-je vous dire d'autre ? J'ai un tatouage sur l'épaule droite, c'est un aigle.

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Derrière l'écran

Histoire

Cher Journal, je n'ai jamais vraiment eu l'habitude d'étaler ma vie sur des pages blanches, mais pour une fois, je veux bien faire une exception. Avant de te raconter qui je suis, laisse-moi me présenter. Je me nomme Eric Fitzpatrick et je suis né il y a quarante-sept ans ici, à Miami Beach. Mon père est parti moins d'un an après ma naissance, ne se sentant pas le courage d'assumer sa paternité. Ma mère lui en voulu énormément bien sûr, mais jamais elle ne le dénigra devant moi. Elle n'en avait pas besoin, je le faisais tout seul. Après cet abandon, lorsque je fus en âge de comprendre ce qu'il s'était passé, je devins très protecteur avec ma mère. J'avais accepté qu'elle refasse sa vie bien sûr, mais pas avec n'importe qui. Mon beau-père est donc quelqu'un de très bien puisqu'il a réussi à passer mes "tests".

Mon enfance et mon adolescence se passèrent relativement bien, sans événement notable. A l'école je travaillais sérieusement et obtenais toujours de bons résultats. Je n'étais pas entouré d'amis, mais j'en avais quelques-uns. Je n'étais pourtant pas timide, mais déjà je maniais l'ironie et disais ce qui me passait par la tête sans m'occuper des conséquences, donc cela ne plaisait pas à tout le monde. A l'âge de dix-huit ans, j'obtins mon baccalauréat et j'entamais des études de médecine. Je souhaitais plus que tout devenir un éminent neurologue, j'avais une certaine fascination pour le cerveau. Ne me demande pas d'où elle vient parce que moi-même je l'ignore. Quoi qu'il en soit, à l'âge de trente ans, mes études se terminèrent enfin. J'étais déjà employé à l'hôpital de Miami, en fait j'y étais depuis le premier stage que j'ai dû faire dans le cadre de mes études. Malheureusement, cette année de succès fut également l'année d'un grand malheur, ma mère mourut, emporté en quelques mois par un cancer des poumons. Elle a souffert énormément, mais elle s'est montré très courageuse. Jamais elle n'a abandonné la lutte. Depuis dix-sept ans, je passe tous les dimanches sur sa tombe, je lui mets des fleurs fraîches et lui parle de mes journées. Je n'ai plus de lien avec mon beau-père.

Ma vie privée est quelque peu terne en ce moment. Il y a trois ans, j'ai fait la connaissance d'un homme adorable, il s'appelait James, il avait trois ans de moins que moi, mais par certains côtés il semblait beaucoup plus mûr que moi. Le coup de foudre fut immédiat. Nous n'étions pas du même "milieu", je suis médecin, il était barman, mais je n'ai jamais prêté attention à ce genre de chose. Nous sommes sorti ensemble pendant un an avant de décider de s'installer officiellement ensemble. Les deux années qui suivirent furent formidable, mais au début de cette année, il tomba malade. Il devait subir une opération du cerveau. il souhaitait que ce soit moi qui la fasse et personne d'autre, il alla même jusqu'à dire que si ce n'était pas moi qui l'opérais, il ne la ferait pas. J'étais désemparé, mais j'ai cédé. Opérer des inconnus, cela ne me dérange pas, les risques sont les mêmes bien sûr et perdre un patient n'est jamais quelque chose de joyeux, ni une chose à laquelle on s'habitue, mais lorsqu'il s'agit de votre petit ami....les choses sont différentes.

L'opération a malheureusement raté et cela fait trois mois qu'il est mort. Professionnellement parlant, je n'ai commis aucune faute, l'opération a été très bien réalisée, mais je n'arrive pas à m'empêcher de me sentir coupable, c'est atroce. Aujourd'hui, je n'arrive plus à opérer, mes mains tremblent dès que je tiens un scalpel. Pour le médecin-chef du service, ce n'est pas très glorieux, mais mes collègues savent ce qu'il s'est passé et personne ne m'en tiens rigueur. Un jour il faudra bien que je recommence à opérer, mais aujourd'hui je ne me sens pas encore prêt. Alors pour le moment, j'assiste mes collègues, je guide leurs gestes et je donne des conseils, mais je me refuse à tenir le moindre scalpel.

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