Elisha était une femme tout aussi impressionnante qu’intéressante. Ça se voyait bien qu’elle était passionnée par ce qu’elle faisait, Ses yeux brillaient lorsqu’elle était mise à me parler de son art, et agitait les mains dans tous les sens et ça m’arracha un petit sourire, bien que je tentais de regarder mon sérieux car j’étais sincèrement fasciné par ce qu’elle me disait. Elle s’intéressa ensuite en moi en me demandant si j’avais des talents cachés en dehors du pilotage d’avion. J’avais levé les yeux au ciel en riant. « Niveau réanimation, je suis pas mal dans mon genre. Et puis, on dit que je suis le pro des prises de sang! » Lâchais-je bien fier avant d’ajouter : « Non, plus sérieusement… je suis capitaine de l’équipe de foot de l’université et je coach aussi des petits garçons de 6 à 10 ans. Sinon… je joue de la guitare et j’ai fait un cours en cuisine. » Et oui! Un mec qui savait cuisiner ça avait le don d’impressionner les demoiselles! Elisha me posa quelques questions sur mon père. Ça ne me dérangeait pas… mais je n’aimais pas particulièrement en parler car c’était encore nouveau et même si je le démontrais pas vraiment, ça m’affectais beaucoup. « Oui, on avait une très belle relation. Il me manque. » Mes parents m’avaient foutu dehors de chez moi quand j’avais eu quelques problèmes d’alcool, mais je m’étais repris en main et notre relation s’était bien améliorée par la suite.

Elle m’avait redonné le sourire lorsqu’elle avait dit pour sa voyante qui avait parlé de moi. C’était du grand n’importe quoi mais elle semblait avoir le même genre d’humour que moi et ça, ça me plaisait beaucoup. J’étais un peu étrange sur les bords… donc de trouver une fille qui embarquait dans mes blagues, c’était vachement chouette. « JE SAVAIS! » dis-je bien fièrement en riant avec lui. Puis, elle m’indiqua les vraies raisons de sa venue à Miami. C’était une histoire totalement folle d’une sœur cachée. C’était un secret immense qu’elle venait de découvrir!!! Et c’était quelque chose quand même qu’elle décide de vouloir être là pour sa sœur, même si elle ne la connaissait pas. « Wow! C’est quelque chose d’apprendre tout ça! Ça ne doit pas être très facile pour toi non plus. Et comment ça s’est passé la rencontre? Vous vous entendez bien? » Je ne savais pas si elle voulait vraiment en parler avec moi, mais je tentais quand même.

Elisha avait tourné la tête pour regarder le paysage et j’avais fait de même. J’avais beau avoir l’habitude de l’endroit, la vue m’impressionnait toujours autant. Je tournai la tête lorsqu’elle s’adressa à moi à nouveau. Elle avait eu le don de me surprendre d’ailleurs avec sa question et le commentaire qui en suivit. J’avais laissé sortir un petit rire en secouant la tête de gauche à droite. « C’est n’importe quoi ça! J’ai des tonnes de défauts, mais je doute que ça soit bien de les évoquer dans un premier rendez-vous, non? Ça jouerait un peu contre moi.» dis-je en haussant les sourcils. « Mais bon, disons que je suis peut-être un peu trop indécis, je me pose trop de question, j’analyse trop et ça m’empêche des fois de foncer, d’avancer… tu vois le genre un peu? » Je n’avais jamais été le mec avec le plus de confiance en lui donc ça devait bien partir de là. Là, j’en gagnais, mais j’avais encore beaucoup de travail à faire sur moi-même à ce niveau. « Et puis, pour ce qui est de mon statut de célibataire, c’est bien gentil mais je pense que c’est juste parce que je n’ai peut-être pas encore trouvé la bonne. J’ai été laissé pour un autre… donc ça ébranle un peu et ça rend difficile après de faire confiance à quelqu’un à ce niveau, tu vois? Et puis… avec l’école de médecine, c’est difficile à concilier parfois, surtout que je suis tombée sur des filles un peu trop dépendantes, ça ne peut pas fonctionner avec mon style de vie. » Autant que j’étais un petit-ami super attentionné, autant que je ne pouvais pas mettre tout mon temps dans une seule et unique personne. J’avais des projets, j’avais des amis aussi que je tenais à voir! Si la fille avec qui j’étais en couple n’était pas capable de comprendre ça, ça ne pouvait clairement pas fonctionner. Je pris une gorgée de mon verre avant de lui retourner la question. « Je pourrais te retourner le même commentaire. Ça relève du miracle que tu sois célibataire aussi hein! » lui dis-je avec un petit sourire en coin.

L’énergie que pouvait dépenser la jolie brune à expliquer son métier pouvait être impressionnante. Elle était consciente que c’était parfois excessif et que la plupart des gens qui l’écoutait, arrêtait de l’écouter ou même de comprendre après quelques secondes. Et bien qu’elle tentait de se contenir, chaque fois elle en arrivait au même enthousiasme. William semblait cependant porter de l’intérêt à ce qu’elle pouvait lui confier, ou alors, il parvenait à le lui faire penser, et il fallait avouer que c’était bien agréable qu’on s’intéresse à elle au delà du fait qu’elle est plutôt pas mal et que son boulot actuel peut être perçu pour un fantasme pour certains. Quoiqu’il en soit, elle souhaitait également en savoir plus sur lui, souhaitant résoudre le mystère Armstrong qui attirait sa curiosité. Elle s’était permis une fois de plus de lui rappeler des propos qu’il avait tenu lors de leur première rencontre au bar. « Niveau réanimation, je suis pas mal dans mon genre. Et puis, on dit que je suis le pro des prises de sang ». Amusée, elle haussa les sourcils. « Voyez vous ça! » Il énuméra finalement ces quelques petits secrets, parvenant à la rendre une fois de plus admirative de sa personne. « De la guitare hein? » L’art de faire tomber les filles, y comprit elle! Comment rester insensible face à un homme qui sait jouer d’un instrument. « J’espère avoir l’occasion de te voir en jouer un jour en tout cas ».Et comment! Il évoqua finalement son père, la laissant quelque peu gênée devant cette révélation. Elle avait encore ses deux parents, et bien qu’actuellement elle créé un fossé entre eux à cause de toutes les choses qu’ils avaient pu lui cacher, elle ne parvenait pas à imaginer ce qu’elle ressentirait si elle venait à perdre l’un d’eux.

Vint la raison principale de sa venue ici, et elle fût forcée de lui avouer que sa présence ici n’était pas anodine puisque c’est grâce à Hilda qu’elle avait eu une envie subite de débarquer à Miami. » JE SAVAIS ». Ils se mirent à rire ensemble avant qu’elle explique les réelles motivations de sa venue. Leyla. Tout était assez récent, et elle n’avait pas vraiment un avis objectif sur la situation, mais elle avait la sensation que les choses s’arrangeaient entre les deux jeunes femmes, et elle ne pouvait en être que ravie.  «  Au début, ça n’a pas été facile, elle me tenait responsable de ce qu’elle avait vécu, mais elle a fini par comprendre que j’avais été une victime de la situation, tout comme elle. Je ne sais pas énormément de choses sur elle, mais pour le moment, je dirai qu’on hérité du même caractère. » Elle fronça finalement les sourcils pour ajouter avec une certaine ironie. « Ce qui n’est pas forcément une bonne chose en soit mais bon ». Elle sourit plus largement. Si Elisha était une femme souriante et attachante, elle pouvait être parfois complexe, difficile à cerner, et sur la retenue.

Leurs regards se posèrent finalement sur le paysage qu’ils avaient délaissé pour en savoir plus sur l’autre. Et il vint à découvrir une autre facette de sa personnalité les secondes qui suivirent : la franchise. William était l’homme idéal, tout du moins c’est ce qu’elle en pensait à l’écouter parler de lui. Alors où était le piège? Pourquoi n’avait t-il pas trouver chaussures à son pied?  Sa réponse lui soutira un rire. Il y avait peu de chance qu’il parvienne à la faire fuir, sauf si il venait à lui avouer qu’il avait une passion pour les capsules de bière et qu’il les exposait toutes dans son salon. Il céda et lui donna finalement une description qui semblait lui rappeler quelqu’un, plus précisément elle. « Je vois plutôt bien oui…» Lâcha t-elle en l’observant avec un sourire plein de sous entendu sur les lèvres tandis qu’elle tentait de dissimuler ce dernier dans son gobelet. Il énuméra d’autres raisons, qui pouvaient effectivement être un frein dans une relation. Et elle était plutôt en accord avec ces dernières. Il reprit la parole afin de connaître la raison de son célibat à elle, remarquant au passage cette allusion qui lui fit plaisir, d’autant plus venant d’un homme comme lui. « C’est pas un miracle. Disons plutôt que c’est un choix ». ajouta t-elle avec une certaine légèreté. « J’ai été amoureuse une fois, et on m’a laissé tombé sans me donner d’explication… Je pense que je cherche juste à me protéger. Donc je garde mes distances le plus possible avec les hommes pour éviter de me retrouver dans une situation similaire. » Elle y parvenait la plupart du temps, mais elle savait que les sentiments pouvaient vite prendre le dessus sur sa volonté de rester libre et indépendante. Toutes les excuses étaient bonnes pour qu’elle prenne la fuite face à un homme. Elle garda son regard posé dans celui de William qui parvenait presque à l’intimider «  Et puis, je suis une éternelle insatisfaite ». Ses parents étaient d’ailleurs bien placés pour le savoir. Elle leva un instant le regard vers le ciel étoilé. Ce qu’elle pouvait apprécier lorsque le ciel était dégagé la nuit. Elle s’allongea finalement afin de profiter pleinement des points lumineux qui attiraient toujours autant son attention après toutes ces années, malgré qu’elle n’avait pas l’occasion de l’observer à New-York. Son attention se détourna finalement sur le jeune homme. « Miami a vraiment tous les arguments pour me convaincre de rester ici ». Il en venait presque à en faire parti, même s’il n’en était pas forcément conscient.

La raison principale de la venue d’Elisha à Miami était sa petite sœur. Une histoire familiale assez compliquée mais l’important c’était qu’elles étaient parvenues à se parler et tout semblait aller pour le mieux maintenant, bien que ces dernières avaient le même caractère et au dire de cette dernière, ce n’était pas nécessaire une bonne chose. Ça m’avait arraché un petit sourire car, elle avait beau dire ce qu’elle voulait, je ne pensais pas qu’elle était si difficile à endurer que ça. En même temps, je la connaissais encore à peine! « Vous avez visiblement beaucoup de chose à rattraper l’une l’autre. Je te souhaite que tout se passe bien. » Elle me regarda avec son beau sourire et je ne pouvais faire autrement que de lui rendre. Plus j’apprenais à connaître Elisha, plus je réalisais qu’elle n’avait pas forcément eu une vie facile mais qu’elle se trouvait là… toujours motivée à aller au bout de ses rêves, toujours dans l’optique de renouer avec sa sœur, eh bien je ne pouvais que trouver ça admirable.

La conversation dériva vers les raisons pourquoi je n’avais toujours pas trouvé chaussure à mon pied. Je décidai d’y aller honnête avec Elisha. Je ne voyais pas pourquoi je mentirais. Après tout, ce n’était pas comme si j’avais un gros problème de jalousie maladive et que j’avais enfermé mes ex dans un sous-sol pour les empêcher de voir d’autres gens. J’étais juste patient et j’attendais de trouver la bonne fille qui allait pouvoir être conciliante avec mon mode de vie. Je retournai la question à la brunette. Elle avait clairement le profil de la femme fatale, elle devait avoir bien des hommes à ses pieds. Tout ça cachait don une peine d’amour. C’était souvent la raison qui poussaient certaines personnes à se fermer par la suite  à tout éventualité de trouver quelqu’un d’autre. Comme si on pensait que ça allait être la même chose partout. Eh non! « En gros, tu étais amoureuse d’un imbécile! » J’avais haussé les sourcils avant d’ajouter. « Je veux dire, la moindre des choses c’est de donner des explications. S’il a fait ça… c’est que c’est un gros con et que forcément, il ne réalisait pas la chance qu’il avait. C’est la seule explication que je peux te donner moi! » Je lui avais souris. J’ignorais tout de son ancienne relation mais ça ne m’empêchait pas de dire ce que je pensais. Peut-être aussi que j’étais totalement à l’ouest mais j’avais beaucoup de mal à respecter un mec qui n’avait pas les couilles de dire à la fille qu’il disait aimer les raisons pourquoi elle ne pouvait plus partager sa vie avec lui. Bref! La jolie Parker avait ensuite ajoutée qu’elle était une éternelle insatisfaite. « Ce n’est pas plus mal que ça, ça montre au moins que tu sais ce que tu veux. » avais-je ajouté avant de tourner également la tête vers le paysage devant nous.

Je me perdis un moment dans ma contemplation de la lune. Elle n’était qu’à son quart mais elle restait néanmoins magnifique et son reflet sur l’eau l’était tout autant. Elisha reprit mon attention en m’informant qu’ils y avaient de bons arguments pour le faire rester à Miami. Je m’étais tourné vers elle pour remarquer qu’elle s’était tout bonnement allongée sur le dos. C’était loin d’être une mauvaise idée.  « Je suis heureux d’entendre ça. Ça serait bien dommage qu’elle se prive de ta présence. » Je m’étais laissé tomber sur le dos à mon tour pour jeter un coup d’œil aux étoiles. Un petit silence s’était installé entre nous mais ce n’était pas un malaise, on profitait plutôt de ce qu’on avait sous les yeux. Au bout de quelques secondes, je tournai la tête vers la jolie jeune femme à mes côtés qui me regardait également.  « Puis je dois bien t’avouer que je trouverais ça dommage aussi. Car bon, je te rappelle que ton sac à main est super que je vais avoir besoin de toi prochainement pour m’en trouver un qui me va aussi bien. » Je regardai Elisha rire avec un petit sourire en coin. Je ne me prenais pas du tout au sérieux et avec le temps, j’avais compris que ça plaisait bien aux gens. Après tout, ça servait à quoi d’avoir un orgueil surdimensionné et ne pas être capable de rire de soi-même? Je savais au fond qui j’étais et j’avais beau faire des blagues qui, techniquement, dégradait LARGEMENT ma virilité, mais au final, quand on me connaissait bien, on savait bien que je n’avais rien d’un mec efféminé. Je respectais ça… Mais j’en étais pas un.  « En même temps…avec ta cheville comme ça… tu peux pas te sauver bien loin pour le moment. » J’avais ris en me redressant du mon coude dans le but de pouvoir mieux la regarder. Elisha était une femme magnifique et j’avais l’impression que je pouvais continuellement la regarder ainsi. J’affichai une petite grimace. « Ok t’as le droit de me trouver un peu horrible de presque ma réjouir de ton petit handicap. » Elle savait que je rigolais, du moins, j’espérais. Ce n’était pas super se fouler les chevilles et étant un joueur de foot, je savais de quoi je parlais. Ça arrivait au moins deux fois par années ce genre de blessure. « Je pense que j’ai quand même fait mieux que le musée du fromage hein? S’il te plait dis-moi oui! » dis-je en la regardant avec un faux visage paniqué.

Même si je ne pouvais pas parler de rapports parfait avec Leyla, les nuages semblaient se dissiper dans notre relation. Elle acceptait de m’adresser la parole et ne me considérait plus comme une ennemie (enfin pour le moment, pas vrai Don Juan ). Je m’étais permise d’évoquer mon mauvais caractère et il semblait quelque peu perplexe face à cette révélation. Il pouvait l’être, c’est vrai que pour le moment je devais donner l’image d’une femme simple à ses yeux. Mais c’est quand les choses se compliquées que je n’avais pas le meilleur comportement. J’étais têtue, et lorsque j’étais blessée, j’avais tendance à être plutôt crue avant de prendre mes distances. La communication n’était pas toujours mon fort, et j’étais plutôt le genre de fille a dire que tout va bien alors que mon visage exprime tout le contraire. La remarque qu’il m’adressa me soutira un sourire tandis que je glissais une mèche de cheveux derrière mon oreille tout en le remerciant. Je ne connaissais pas Leyla depuis si longtemps, pourtant je savais pertinemment qu’elle était ma faiblesse. Peut être parce qu’elle restait le seul membre de ma famille auquel je pouvais encore avoir confiance. William avait cette facilité à me soutirer des informations qui m’étaient personnelles, s’en était surprenant. Il était à l’écoute, doux et avenant, ça me changeait des hommes qui voulaient me déshabiller à tout prix dès que l’occasion se présentait.

Le sujet des relations amoureuses fût évoqué. J’avais été la première à vouloir connaître la raison de son célibat, qui était par ailleurs justifiée, d’autant plus si lui estimait ne pas être tombé sur la bonne personne, sur SA personne. Pour moi, c’était un peu similaire, à la différence que je me tenais à l’écart des hommes en général. J’excellais lorsqu’il s’agissait de séduire ou de coucher, pour ce qui est d’aimer, c’était une autre histoire, et j’en venais parfois à me demander si un jour je parviendrai à éprouver de nouveau des sentiments aussi fort pour quelqu’un, d’autant plus que pour le moment je me l’interdisais. Je venais d’en expliquer les raisons à William et sa réponse m’interpella. « En gros, tu étais amoureuse d’un imbécile ! » Un air perplexe s’empara de mon visage. « Je veux dire, la moindre des choses c’est de donner des explications. S’il a fait ça… c’est que c’est un gros con et que forcément il ne réalisait pas la chance qu’il avait. C’est la seule explication que je peux te donner moi! ». Il venait de me couper le souffle. Je n’avais jamais vu les choses ainsi. J’estimais être la coupable là dedans, d’avoir donner ma confiance à un homme plus âgé, et la plupart des hommes m’avaient toujours conforté dans cette idée, avec une réponse qui se rapprochait du « C’est le jeu ma pauvre Lucette. » Pas William. « Mr Armstrong qui êtes vous? » Lâchais-je en souriant largement. C’était si rare de nos jours de tomber sur des hommes qui pensaient comme le bel interne, et je venais une fois de plus à me féliciter de l’avoir croisé. « Merci de me consoler sur le fait que tout les hommes ne soient pas des gros cons » Sa réponse concernant ce trait de caractère que je lui avais évoqué me fit sourire à nouveau. Je fronçais cependant les sourcils avec un bref sourire ironique «  C’est une façon de voir les choses! Je tâcherai de m’en rappeler quand on me fera ce reproche en tout cas! ».

Mon regard se posa finalement sur la vue imprenable qui s’offrait à nous. Et je ne pus m’empêcher de faire une référence à lui lors de ma réponse sur le fait que je comptais rester ici. Très subtile, certes, bien que mon regard devait sûrement trahir un peu plus mes pensées. Il s’allongea finalement à mes côtés alors qu’un silence prit place. Rien de lourd ou de gênant, au contraire, c’était plutôt témoin du bien être qu’elle éprouvait à cette instant précis. Il brisa le silence, me poussant à tourner le visage afin de l’observer alors que je laissais échapper un rire des plus amusés. « Tu pourra compter sur moi! Je ne louperai ça pour rien au monde! » Répondais-je en souriant. Il avait le même humour que moi, voilà pourquoi ça pouvait vite partir dans tous les sens. Il ne se prenait pas au sérieux, et c’était agréable d’être avec quelqu’un qui savait de rire de sa propre personne. « En même temps… avec ta cheville comme ça…. tu peux pas te sauver bien loin pour le moment. » J’haussais les sourcils, et ne put retenir mon sérieux plus longtemps alors qu’il s’était légèrement relevé. « Ok t’as le droit de me trouver un peu horrible de presque me réjouir de ton petit handicap »Je fis une légère moue. « C’est un truc de médecin, c’est ça? » Demandais-je, sans vraiment y croire. « Je pense que j’ai quand même fait mieux que le musée du fromage hein? S’il te plait dis-moi oui! »  Je laissais mon regard dans le sien en souriant.? « En même temps c’était difficile de faire pire! ». Je ne pouvais pas lui avouer, mais bien évidemment et sans grande surprise, il m’avait vendu du rêve ce soir. Je réalisais rapidement que ma main se trouvait à proximité de la sienne et que je parvenais presque à sentir ce contact, alors que mon regard lui n’avait pas quitté le sien. « Merci pour cette soirée, j’aurai pas pu rêver mieux ». Je n’aurai surtout pas voulu être à un autre endroit à cet instant précis, et surtout avec une autre personne…

Il ne fallait surtout pas qu’Elisha pense qu’elle était la raison principale de la fin de son couple, Il ne fallait pas qu’elle se mette autant de pression sur les épaules. Quand on aime et que ça ne fonctionne plus, nous avons tous l’habitude de penser que nous avons fait quelque chose de mal alors que ce n’est pas toujours le cas. Son ex petit-ami ne lui a même pas donné les raisons de leur séparation il est donc normal qu’elle se soit développé une insécurité. Je savais très bien de quoi je parlais puisque j’avais eu qu’une relation sérieuse dans ma vie… et cette dernière m’avait laissé pour un moins que rien. Pas que je m’estimais meilleur qu’un autre, mais quand Leyla m’avait confirmé être amoureuse de Wayne, un petit drogué disons que mon orgueil en avait pris un sacré coup. Il n’y a rien de pire sur l’estime personnel qu’une peine d’amour. On se sent comme un moins que rien. La réponse d’Elisha me fit sourire. Qui j’étais? « Certainement pas un pilote d’avion en tout cas » lâchais-je avant de rire avec elle. Elle me remercia d’améliorer l’image qu’elle avait des hommes, c’était quand même flatteur et je prenais le tout comme un compliment. « Quand vous voulez mademoiselle Parker. » fis-je en lui souriant.

J’étais heureux de savoir quelle ne comptait pas mettre les voiles immédiatement. Je la voyais comme une rencontre bien intéressante et il était clair que je voulais la revoir. Je ne savais pas encore où tout ça allait nous mener, mais j’adorais sa compagnie et Elisha était une femme fort impressionnante quand il ne s’en faisait plus beaucoup. Encore moins à Miami où la plupart des femmes s’avérait être des pauvres cruches superficielles qui ne savaient parler que de vernis à ongles. Je fus mine de vivre le meilleur soulagement de ma vie lorsqu’elle me confirma sa présence au prochain achat de mon super sac super stylé. « Ouf merci… car je ne saurai pas si je serais en mesure de faire un choix par moi-même. » N’importe quoi, il allait pleuvoir des grenouilles lorsque j’allais vraiment faire du shopping pour un sac à main, ouais. Surtout pour moi! Bref j’étais heureux qu’elle reste en ville mais c’était un peu sadique de passer le commentaire comme quoi elle ne pouvait pas réellement se sauver avec sa cheville légèrement handicapée. Au moins, elle ne l’avait pas mal prise. « On peut dire ça ouais. » Un truc de médecin d’être heureux des bobos. Disons que si ça nous dégoutait et qu’on n’aimait pas ça, on changerait de métier.

On me confirma que j’avais fait mieux quel le musée du fromage, en même temps, il était bien difficile de faire pire, Elisha avait raison. « Merci à toi d’avoir accepté de me donner une deuxième chance. J’espère que ce n’était pas décevant et que le mec du bar de la dernière fois ne te manque pas trop! » Le mec du bar, étant moi saoul qui disait n’importe quoi et qui s’inventait complètement une vie. Ce que je pouvais être crétin car j’avais un verre de trop dans le sang. Mon regard se baissa et je me permis de glisser doucement ma main dans la sienne, enroulant mes doigts autour des siens. Mon attention se reporta vers son beau visage qui laissait percevoir un sourire tout aussi radieux. Un petit rictus s’afficha sur mes lèvres puis, après quelques secondes à contempler la jeune femme, je n’hésitai pas à me pencher, provoquant ainsi une proximité forte intéressant. Mon cœur s’était légèrement emballé lorsque je me risquai de poser mes lèvres contre les siennes. J’y déposai d’abord un court baiser, question de ne pas la brusquer, la laissant tout le loisir de pouvoir m’informer si elle ne s’y plaisait pas. Voyant que tout était sous contrôle, je me permis de  glisser ma main jusqu’à sa joue pour venir l’embrasser plus longuement, plus tendrement pendant un bon et très plaisant moment. Puis, je me détachai doucement en souriant. « T’as raison, c’était vraiment une belle soirée. »

J’étais bien heureux qu’Elisha me donne cette deuxième chance. Elle m’avait rencontré dans un état pas très glorieux. Je ne savais pas trop ce que je lui avais fait cette soirée là… mais peut-être que c’était son truc aussi les jeunes hommes un peu trop saouls à son bar? Qui sait! Elle en avait pas l’air, mais on pouvait toujours être surprit! Cette dernière m’informa qu’elle préférait définitivement le petit docteur que j’étais à la personnalité que j’avais complètement inventée. Ça m’avait soutiré un petit rire, j’avais haussé les sourcils en lui répondant : « C’est toute une chance pour moi alors! On aurait été un peu dans la merde dans le cas inverse. » Lâchais-je en souriant. En même temps, ça aurait été un peu insultant que la fille me dise qu’elle me préférait saoul. Comme quoi ma personnalité n’était pas assez attrayante sans alcool dans le système. Bref j’assurais à jeun avec un thé glacé à la main. C’était plus que parfait!

Elisha me plaisait et plus notre conversation avançait plus je me disais que c’était probablement le cas de son côté aussi. Je ne voulais pas brusquer les choses d’u autre part, j’avais terriblement envie de me lancer et de gouter à ses lèvres qui m’appelaient depuis beaucoup trop longtemps déjà. Ma main s’était enroulée à la sienne, je m’approchais d’elle, comme pour voir si cette proximité l’intéressait autant que moi. Nos regards se fondaient l’un dans l’autre, me donnant le feu vert pour approcher mon visage du sien et l’embrasser tout doucement. La jolie photographe souleva la tête pour me rendre délicieusement bien mon baiser, posant sa main au niveau de ma joue. Ce fut un échange complètement explosif qui me donna envie de recommencer à peine terminé. J’avais ce petit sourire sur le coin des lèvres en lui disant que c’était vraiment une belle soirée. Son petit commentaire me fit rire. Comme je pouvais adorer son sens de l’humour. « Je te laisse la vie sauve pour ce soir. » Un petit clin d’œil puis j’enroulai mes bras autour d’elle. Elle était toute petite comme ça contre moi et j’avais envie de la garder là et de prendre soin d’elle. De lui montrer que même si on était souvent cons, ce n’était pas tous les hommes qui étaient des beaux salauds. « Oh, c’est un plaisir. C’est la première fois que j’offre un service aussi personnalisé. Il faut se compter chanceuse mademoiselle Parker. » Je baissai la tête pour lui sourire avant de déposer un baiser sur le dessus de sa tête.

Quelques minutes plus tard, j’avais tout ramassé pour ramener à ma voiture. J’avais également aidé Elisha à s’y installer de nouveau. En bonne compagnie, on ne voyait pas le temps passer et il était déjà près d’une heure le matin. Je trouvais ça un peu dommage de la raccompagner chez elle j’aurais aimé que ce rendez-vous dur encore plus longtemps. C’était à remettre assuré! Bon du moins, moi j’en avais envie… restait à savoir si la demoiselle allait être consentent également. Stationné devant son appartement, j’enlevai les clés du contact pour me pencher. « Je m’occupe du sac » dis-je en prenant ce dernier dans mes mains. Je souris, contourna ma voiture pour venir lui ouvrir la portière. J’allais m’occuper également d’Elisha, question qu’elle se rendre en un morceau jusqu’à la porte de sa demeure. Je la regardai débarrer sa porte et lorsque ce fut fait, je lui donnai son sac en souriant toujours. Ne pouvant pas m’en empêcher, je baissai la tête pour venir l’embrasser de nouveau. Je n’allais quand même pas quitter son au baiser d’au revoir, non mais! Le baiser fut plutôt long et complètement enivrant. Rien à voir avec celui de la falaise. Il y avait plus de passion. Ni elle ni moi ne voulions y mettre, c’est notre souffle coupé qui en décida autrement. Je me décollai d’elle en lâchant un petit soupire, me laissant bien étourdi par tout ça. Je passai mon pouce contre sa joue avant de me reculer en enfonçant mes deux mains dans les poches de mon jeans. « Bonne nuit Elisha. À bientôt j’espère? » J’avais besoin de savoir dès maintenant si j’avais des chances de la revoir… j’en avais vraiment envie.

J'étais loin d'avoir toujours la bonne attitude avec les hommes. Je prenais les choses avec une certaine légèreté, et je cédais plus facilement en m'offrant à eux qu'en leur ouvrant mon cœur. C'était mon problème, un problème que je ne parvenais pas a régler. J'avais cette crainte d'être blessée de nouveau, parce que j'en avais malheureusement fait l’expérience une première fois il y a de ça quelques années. Pourtant, avec William, j'avais cette volonté de surpasser tout ça. Il me donnait envie de croire qu'une histoire d'amour méritait d'être vécu si on tombait sur la bonne personne. Il semble si différent des autres, il s’intéresse à qui je suis vraiment et accorde une attention particulière à ce que j'aime faire. C'est plaisant. Ça faisait bien longtemps que je n'avais pas passé une soirée avec un homme qui parvenait à me faire rire et a me déstabiliser à la fois. Il avait une sensibilité qui parvenait à toucher ma grosse carapace. J'avais beau me considérer parfois comme une personne sans cœur, je n'étais pourtant pas insensible aux charmes du jeune Armstrong, je n'avais pas envie que cette soirée se termine, et je n'avais surtout pas envie que celle-ci soit la dernière. Je ressentais ce besoin de le revoir, parce qu'il me plaisait et que ca faisait bien longtemps que je n'avais pas ressenti tant de choses envers un homme. A vrai dire, la dernière fois, c'était avec ce prof qui m'avait brisé le cœur. « C’est toute une chance pour moi alors! On aurait été un peu dans la merde dans le cas inverse. » Un doux sourire s'empara de mes lèvres. Il restait tout de même un mystère pour moi, et je prenais plaisir à découvrir chaque partie de sa personnalité.

Nos regards échangés en disaient long sur ce qu'il se passait là maintenant, et ces derniers ne mentaient pas. On se plaisait, et j'étais pour ma part complétement sous son charme. La proximité entre nous devenait moindre, à mon grand plaisir. Je pouvais d'ailleurs sentir sa main saisir la mienne dans un élan de tendresse. Son regard se plongea dans le mien, dans l'attente sûrement d'un signe de pouvoir aller plus loin, et sans plus attendre, je m'étais approchée pour savourer un premier baiser. Et encore une fois, la déception n'était pas au rendez-vous. Bien au contraire, je me laissais entrainer dans chacun de nos mouvements avec désir. Mr Armstrong savait y faire avec les femmes, et je m'estimais désormais heureuse de m'être blessée, puisque cela m'avait permis d'en arriver là. Il valait le coup de souffrir quelques jours pour une malheureuse cheville. Il se recula finalement, me laissant un goût de trop peu. Et sans plus attendre, je ne pus retenir une remarque sur le ton de l'humour.« Je te laisse la vie sauve pour ce soir. » Je l'observais en me mordillant la lèvre, malgré une mine enjouée. "Quel honneur!". Il m'attira contre lui, et bien évidemment, je me laissais entrainer à cet elan de tendresse. Je n'étais pas forcément du genre romantique, mais j'avais toujours un besoin d'affection permanent. Ce qui posait souvent problème dans les relations à courte durée que j'entretenais avec les hommes. Je lui fis remarquer une fois de plus que cette soirée avait été des plus agréable, au-delà de mes espérances même. Rien de surjoué, il n'avait pas tenté de m'amadouer par des belles paroles et son beau portefeuille. La simplicité avait primé, et on peut dire que de ce côté, il avait fort.« Oh, c’est un plaisir. C’est la première fois que j’offre un service aussi personnalisé. Il faut se compter chanceuse mademoiselle Parker. ». Je releva le regard vers le jeune homme. "Dans ce cas, je dois vraiment être une patiente exceptionnelle, ça fait déjà le deuxième service exceptionnel que je bénéficie grâce à toi". En référence à sa visite express à l’hôpital, qui grâce à lui, lui avait permis de passer de la salle de consultation à la salle de radiographie, et ce, toujours accompagné du bel interne.

La soirée touchait à sa fin. William avait prit le soin de tout ranger dans la voiture, et de m'aider à regagner cette dernière par la même occasion. Je n'étais pas d'une grande aide, ça c'est sûr. Heureusement pour moi, il ne m'en tenait pas rigueur. Une fois devant la porte de chez moi, je me tournais vers William. "Et voilà, on y est...". Le moment tant redouté dans une soirée comme celle-ci. J'avais réellement savourer ce moment avec lui, mais je savais que le prochain pouvait avoir un son bien plus différent. C'était le risque. Je me glissais sur la pointe des pieds pour partager de nouveau avec lui un baiser. Plus passionné que le précédent. Je sentis le corps de William venir me pousser contre ma porte alors mes doigts venaient caresser ses cheveux tout en l'attirant un peu plus vers moi. Je reculais finalement mon visage, sachant que d'un moment à l'autre j'aurai été capable de l'inviter à prolonger ce moment dans mon appartement, ce que je ne voulais pas. Il me donnait l'envie de changer. Et pour une fois, j'étais prête à le faire, même si je ne savais pas trop comment m'y prendre de ce côté. J'avais été distraite mais je tentais de faire bonne figure en lui souriant. Je ne parvenais cependant pas à retirer mon regard du sien.« Bonne nuit Elisha. À bientôt j’espère? »Je penchais la tête légèrement. "J'y compte bien." Lâchais-je en l'observant s’éloigner. "Bonne nuit William". Il regagna son véhicule, je lui fis un dernier signe de main et attendis qu'il disparaisse dans la nuit pour me rendre à l’intérieur de chez moi, sourire bêta sur les lèvres.