"Non, c'est vraiment gentil, mais une longue journée m'attend demain, je ferai mieux de rentrer" Lâchais-je face à cet homme qui était l'une de nos fidèles taupe du journal et que je pouvais qualifier comme un ami. Il avait eu la bonne idée d'inviter Barbara, et sa soeur, qu'il avait rencontré quelques jours auparavant dans un bar et qui avaient toutes les deux une plastique parfaite. Barbara était plutôt intéressée par Jon, mais Betty elle en pinçait pour Joshua. Il y a des signes qui ne trompent pas, et clairement, elle souhaitait faire plus ample connaissance. Pourtant, malgré le sourire qui s'était installé tout au long de la soirée sur le visage du journaliste, il ne parvenait pas à se détendre réellement et à vouloir être ce fêtard qu'il aimait être. "Bon, tant pis pour toi! je garde les deux pour moi" répondit le fameux Jon qui entoura de ses bras les deux jeunes femmes en riant. Josh les observa s'éloigner, sans vraiment de regret. Ce restaurant dans lequel ils venaient de diner se trouvait sur la digue, l'occasion pour lui de longer la plage afin de réfléchir. Il n'avait pas envie de rentrer chez Lily-Anne, non il avait besoin de s'aérer l'esprit comme il l'avait souvent fait depuis plusieurs jours. La raison était tout simple, il avait apprit cette nouvelle qui le faisait le remettre en question. Qui était-il? Que voulait t-il? Il ne s'était jamais posé de question sur sa vie, mais là clairement, il venait à se demander si sa vie était si exceptionnelle qu'il ne l'avait imaginé. Il s'appuya sur la rembarre qui séparait la digue du sable et observa un instant la danse auquel s'adonnaient les vagues. Même à une heure si tardive, Miami restait une ville fréquentée. Les gens prenaient plaisir à venir se balader ou à traîner dans les rues. C'est ce qui faisait les charmes de cette ville.

Son regard se posa un instant plus loin sur la plage, une jeune femme blonde, assise dans le sable. Il l'observa avec un peu plus d'attention, ayant l'impression de reconnaître cette silhouette. Et tout ça se confirma. C'était Aloysia. Eux qui ne s'étaient pas vu durant des années se retrouvaient encore une fois au même endroit, au même moment. Le destin s'acharnait décidément sur les deux jeunes gens. Il voulu l'ignorer et reprendre sa marche, mais il ne pût s'y résigner. Quelque chose le forçait à rester malgré qu'il n'avait pas forcément envie de lui parler. Elle lui avait annoncé cet avortement qu'elle avait subi alors qu'elle était tombée enceinte de lui à l'époque de leur relation, et la réaction du jeune homme ne s'était pas faite attendre. Il avait fuit face à cette révélation, ayant besoin de temps. La rancoeur qu'il avait eu à l'égard de la jeune femme s'était largement estompée, et il était désormais plus compréhensif, bien qu'il ne parvenait pas à comprendre les motivations de la jolie blonde face à ce secret qu'elle s'était empressée de garder pour elle. Il se pinça les lèvres, putain de conscience! Il glissa les mains dans les poches de son jean et se dirigea vers elle. Elle releva le regard en remarquant sa présence alors qu'il lui adressa un bref regard. Il prit place à ses côtés en soupirant et posa ses mains sur ses jambes repliés. Il ne ressentait pas le besoin de parler, non, il appréciait surtout de savoir la jeune femme à ses côtés. C'était assez étrange. Elle était la cause de cette blessure, et elle était pourtant la seule qui pouvait la panser. Peut être parce qu'elle était la seule personne qui puisse le comprendre. Bien qu'elle avait prit cette décision, elle en avait sûrement plus souffert que lui. Il tourna finalement son visage vers Aloysia, et finit par lâcher quelques mots, d'un ton assez doux. "Je ne t'en veux pas". Il lui en avait voulu, c'est vrai, mais Joshua n'était pas quelqu'un de rancunier et il estimait qu'elle était assez responsable pour savoir prendre de bonne décision, bien qu'il n'était a même de toutes les comprendre.

J’avais l’impression d’être réellement dans une passe difficile, rien de bon ne m’arrivait! Il y’avait l’accident de Ryan, la grossesse de l’ex de mon frère, ma relation avec Blake, mes problèmes d’addiction, sans oublier mes retrouvailles électriques avec Joshua ! Autant dire que mon esprit était bien occupé et que j’avais le moral dans les chaussettes. Bien sûr, il y avait des périodes comme ça, ou on avait plus vraiment goût à notre vie et je savais que ça me passerait, j’avais juste besoin de digérer toutes ses informations. Je m’étais longuement baladée, histoire de m’aérer l’esprit et alors que le soleil se couchait, j’avais décidé d’admirer la vue de la plage. L’air était frais et il n’y avait pas grand monde. Je m’installai sur le sable, le regard droit vers l’horizon. Cette vue avait le don de m’apaiser. J’adorais l’odeur de la mer, le bruit des vagues se brisant sur le sable et cette odeur si caractéristique que je pouvais rester des heures dans cette position seulement à regarder la mer.

Sans que je n’entende son arrivée, une silhouette se pointa à mes côtés. Je tournai le regard pour y découvrir Joshua. Je ne l’avais pas vu depuis 4 ans et voilà que ne faisait que se tomber dessus par hasard. « Salut… »dis-je simplement. Que pouvais-je bien dire d’autre ? Il allait encore me tomber dessus et même s’il avait toutes les raisons du monde de m’en vouloir, je n’avais pas vraiment la tête à ça ! Il s’installa à mes côtés et pendant quelques secondes, nous échangèrent aucune parole. Ce silence que j’avais tant apprécier avant son arrivée, devenait pesant. Il allait bien falloir qu’on s’explique, mais je n’étais pas sûr de supporter ça. Trop de souvenirs que je tentais d’oublier…

Ce fut Joshua le premier à briser le silence. Ses paroles me surprirent. Comment ne pouvait-il pas m’en vouloir ? Il était trop gentil, vraiment trop gentil. « Tu as pourtant toutes les raisons du monde de m’en vouloir… » dis-je simplement le regard toujours posé sur l’horizon. « Tu sais… j’ai jamais voulu te mentir…Ca m’a juste semblé être la meilleure solution, du moins à mes yeux…J’avais besoin de prendre cette décision seule pour en être l’unique responsable… Je voulais pas en vouloir à qui que ce soit, si ce n’est moi, en choisissant l’option de l’avortement… C’était égoïste, je m’en rends compte maintenant et… j’en suis vraiment désolée… » dis-je espérant qu’il arrive enfin à comprendre mon point de vue.

Joshua était un éternel vivant, il semblait profiter de chaque moment que la vie lui apportait. Mais dernièrement, il semblait cependant diffèrent. Alors certes, devant son entourage, il gardait ce sourire qui le caractérisait en temps normal, mais derrière cette façade, il était submergé d'émotion. La colère, la déception, la tristesse, l'incompréhension. Et il fallait pas être Einstein pour se rendre compte que l'annonce que lui avait fait Aloysia en était la raison principale. Il avait été blessé, mais au delà de ça, il en était venu à remettre en doute ce qu'il était. Un parfait séducteur, incapable de se poser alors qu'il a passé la trentaine. Il avait toujours vécu au jour le jour, et là, il s'insupportait lui même. Certes, Aloysia avait fait une erreur, mais peut être que s'il s'était montré plus concerné par la jeune femme elle aurait prit le soin de l'en avertir. Plusieurs jours à justifier leurs actes et les non-dits. Il semblait désormais voir les choses autrement, et le ciel obscure semblait se dissiper peu à peu. En voyant la jolie blonde assise un peu plus loin, il avait hésité. Une partie de lui même aurait voulu partir, parce qu'il ne sentait pas encore prêt à l'affronter, mais d'autre part, il en était tout bonnement incapable. Et la bataille qui s'était engagé dans son esprit baissèrent les armes. Il ne souhaitait pas l'aborder en souriant et en lui avouant qu'il avait pardonné et oublié, non, il voulait juste apprécier pendant un instant sa présence. Il ne voulait pas forcément de longues explications, il voulait juste s'assurer qu'elle allait bien. Il s'était donc assit à ses côtés, se contentait de lui adresser un bref sourire en guise de salutation. Après un bref instant, il ne pût s'empêcher de prendre la parole. C'était pas grand chose, mais cette simple phrase qu'il venait d'énoncer était sincère. Il ne lui en voulait plus. Pas tant pour l'acte en lui même, mais surtout pour le lui avoir cacher. Il était peut être encore fâché, mais c'était plus un état d'esprit qu'autre chose.« Tu as pourtant toutes les raisons du monde de m’en vouloir… ». Il l'observa, il était effectivement prêt à pardonner, pour ce qui est d'oublier, c'était une autre histoire. S'il n'avait pas prêté attention à ce que la jeune femme pouvait ressentir au moment où elle lui avait avoué sa faute, il parvenait à déceler chez elle un sentiment de culpabilité assez prononcé.

« Tu sais… j’ai jamais voulu te mentir…Ca m’a juste semblé être la meilleure solution, du moins à mes yeux…J’avais besoin de prendre cette décision seule pour en être l’unique responsable… Je voulais pas en vouloir à qui que ce soit, si ce n’est moi, en choisissant l’option de l’avortement… C’était égoïste, je m’en rends compte maintenant et… j’en suis vraiment désolée… » Il déglutit. "Je t'en prie Aloysia... Pourquoi aurait tu voulu te confier à moi? A l'époque, j'étais instable sentimentalement parlant, j'étais l'idiot qui ne voyait que ce qu'il avait envie de voir. J'aurai peut être fait la même chose à ta place." Qui sait! Si elle avait voulu garder ça pour elle, il l'avait pousser à ce qu'elle le fasse d'avantage. Il lui avait fait comprendre qu'il n'était pas prêt à se lancer dans une vie de famille ou même un vie de couple. Il avait d'ailleurs sûrement influencé sa décision. "Desolé de ne pas avoir été assez présent quand tu avais besoin de moi". Cette grossesse était arrivée alors qu'ils avaient rompu, et qu'il s'était empressé de couper les ponts avec celle qui portait donc son enfant. Il l'observa longuement, décelant chez elle un sentiment de tristesse à nouveau. Parler de ce sujet devait lui rappeler de nombreux souvenirs. Et en parfait homme protecteur qu'il pouvait être, il glissa son bras autour de son cou, l'entrainant à venir se coller contre lui.

Je n’avais pas prévu d’aller à la plage ce jour là et encore moins de revoir Joshua par la même occasion. Au depart, cela devait être une simple petite promenade pour me libérer l’esprit. Cependant, en plus de ne pas marcher réellement, je m’étais longuement arrêtée sur la plage. Au pire, ce n’était pas bien grave, j’étais seule et n’avais de comptes à rendre à personne. Quand Joshua était apparu devant moi, cela m’avait quelques peu soulagée. En effet, s’il n’avait pas été capable de me pardonner ne serait-ce qu’un tout petit peu, il ne serait pas là. Il affirma de pas m’en vouloir, pourtant il avait toutes les raisons du monde de justement m’en vouloir ! J’essayai de lui faire comprendre mon point de vue. Ma réaction était probablement égoïste et avec du recul, oui, je m’en rendais compte mais je ne voulais pas reporter la faute sur quelqu’un. Si j’en avais parlé à Joshua plus tôt et qu’il avait été pour l’avortement, aujourd’hui je reporterais la faute sur lui, alors dans un sens il avait mieux valu que je garde tout ça pour moi. « T’étais le principal concerné, alors oui, j’aurais dû t’en parler, mais en fait…je savais déjà ton opinion là-dessus puis, tous les facteurs étaient contre cette naissance… » dis-je comme pour donner une raison à mon acte et me rassurer.

Parler de tout ça, raviver de vieux souvenirs douloureux. Ca n’avait pas été une période facile et même aujourd’hui, je n’arrivais pas à en parler facilement. « Tu n’as à t’excuser, tu pouvais pas savoir et puis… tu sais aucun de mes proches ne savait hormis ma mère qui s’en ai bizarrement rendu compte de suite. Je suppose que les mères doivent sentir ces choses-là et…franchement heureusement car sans elle les choses auraient été beaucoup plus difficiles. » dis-je simplement. C’était elle qui était venue avec moi à l’hôpital et je ne suis pas sûr que j’y serais arriver sans elle. Je sentis une larme rouler sur ma joue et je la chassai immédiatement. Tout cela faisait partie du passé et je devais m’y résoudre…

Je sentis alors son bras m’entrainait contre lui. « Tu sais, avec du recul, je regrette vraiment tout ça et si c’était à refaire, crois-moi, ça se passerai pas de la même façon ! Je préfèrerai être là à t’annoncer ta parternité et à te dire ô combien ton enfant et génial plutôt que tout ça…. Ouais ça aussi c’est égoiste… »dis-je alors qu’une autre larme coulait sur ma joue. « Merci…pour tout. »

La conscience de Joshua lui jouait des tours en ce moment. Il rejetait la faute de ce qui s’était passé sur lui. Il était en général fier de qui il était, mais clairement, en ce moment ce n’était pas le cas. Son attitude avec les femmes ne devait pas être si positive avec les femmes. Et bien que sa relation avec Aloysia remontait à plusieurs années, il savait que dans le fond il n’avait pas vraiment changé et qu’il était entrain de reproduire les mêmes erreurs à chaque fois. Il passait son temps à fuir celles qui tenaient à lui et finissait par les délaisser définitivement. Aloysia n’avait pas été n’importe quel femme, et il n’avait même pas été capable d’être là pour elle au moment où elle en avait le plus besoin. Dans un moment pareil, il en venait a penser qu’il n’était pas mieux que son père…Et ça, c’était loin d’être valorisant!

Il avait beau être parfois imbus de sa personne et cet éternel séducteur, il n’empêchait qu’il avait un coeur, et que voir Aloysia assise là, seule sur le sable, ne le rendait pas insensible. Il y avait été fort la dernière fois, et il ne voulait pas qu’elle pense que tout était sa faute à elle, bien que c’était elle qui était au coeur de la décision. « T’étais le principal concerné, alors oui, j’aurais dû t’en parler, mais enfaites…je savais déjà ton opinion là dessus puis, tous les facteurs étaient contre cette naissance… » Son regard resta posé dans le sien, et il attendit quelques secondes avant de lui rectifier. « Pas tous… Même si on était loin d’être le couple de l’année, je pense que notre relation était vraiment sincère, on a beau s’être comporté comme de véritables idiots, nos sentiments étaient vrais ». Joshua n’était pas du genre à lui faire de belles déclarations à l’époque, mais il fallait qu’elle sache qu’il n’avait jamais joué avec elle, jamais. « Tu n’as pas a t’excuser, tu pouvais pas savoir, et puis… tu sais aucun de mes proches ne savait hormis ma mère qui s’en ai bizarrement rendu compte de suite. Je suppose que les mères doivent sentir les choses-là et…franchement heureusement car sans elle les choses aurait été beaucoup plus difficiles ». Il n’avait pas de doute là dessus. Et heureusement pour elle qu’elle avait eu le soutient de sa mère à l’époque. Ce secret devait être déjà assez lourd à porter toute seule. Il remarqua rapidement qu’Aloysia essuyait une larme sur sa joue et ne pût rester indifférent face à cette tristesse qui l’animait. Il devait y être pour quelque chose, il venait de réveiller de vieux sentiments qu’elle n’était sûrement pas en mesure d’affronter, pas maintenant en tout cas. Il glissa finalement son bras autour de son épaule, l’incitant à venir se blottir contre lui.

« Tu sais, avec du recul, je regrette vraiment tout ça et si c’était à refaire, crois, ça ne se passerait pas de la même façon! Je préférerai être là à t’annoncer ta paternité et à te dire ô combien ton enfant est génial plutôt que tout ça… Ouais ça aussi c’est égoïste.. » Il aurait certainement préféré cela lui aussi. Il n’aurait jamais imaginé pouvoir ressentir de tels sentiment à l’idée d’être père, c’était étrange, un sentiment nouveau qu’il ne parvenait pas à comprendre. Peut être avait t-il enfin mûri et se voyait prêt à changer. En tout cas, une chose est sûr, il ne reproduirait plus les même erreurs. « Moi aussi.. » Lâcha t-il dans un murmure. Même si ça aurait été extrêmement perturbant de l’apprendre ainsi, il aurait sûrement tout fait pour que rattraper son absence pendant des années.  « Merci… Pour tout » Un semblant de sourire s’empara de ses lèvres alors qu’il huma la délicieuse odeur qui émanait de ses cheveux et qui lui rappelait de nombreux souvenirs. Il ferma les yeux un instant, parvenant à s’en remémorer quelques uns et frotta son bras tout en éloignant son visage d’elle. «  Je vais te raccompagner chez toi. » Il se leva et lui tendit la main afin de l’aider à se relever.

Si je lui racontais tout ça, ce n’était pas pour le culpabiliser loin de là, il ne pouvait pas être responsable de quelque chose dont il n’avait jamais connu l’existence. La seule et unique responsable c’était moi! Je voyais qu’il se sentait mal et je m’en voulais un peu. En lui parlant, j’avais juste cherché à être franche avec lui. Je n’aurais jamais dû lui montrer que toute cette histoire me touchais encore, cependant, en parler raviver de vieux souvenirs que j’aurais préféré oublier. En avortant, je m’étais dit que tout était contre la naissance de cet enfant, mais Johua avait raison en affirmant que non ! Notre relation avait été tout ce qu’il y a de plus sincère. J’étais touchée qu’il dise ça maintenant. « Je dirais pas qu’on était idiots, on avait malheureusement d’autres priorité à l’époque… » Personnellement, même si je m’étais beaucoup investie dans cette relation, le patinage était toujours passé en premier et depuis mon accident je me rendais compte que c’était stupide, car je m’étais retrouvée seule au moment où j’avais eu le plus besoin d’être entourée.

J’avouai ensuite à mon ex petit-ami que j’aurais légèrement préférer devoir lui annoncer sa paternité et je crue entendre que lui aussi, ce qui me surpris quelque peu. Joshua semblait beaucoup plus mature et posé qu’il y a 4 ans. Je le remerciai et cela me semblait naturel. Il était en train de me soutenir pour un acte qui datait d’il y 4 ans et qu’il devrait être sensé en train de me reprocher. Il se leva et me proposa de me ramener. « Je veux bien. » souriais-je en attrapant sa main pour me relever.

On arriva devant mon immeuble rapidement et je lui proposai de monter pour manger un morceau. Après tout, il était tard et je supposai que comme moi, il n’avait pas manger. « Je te présente Winnie ! » dis-je alors que j’ouvrais la porte et que mon husky c’était jeté sur moi, content de me voir. Je m’avançais ensuite vers la grande pièce de mon loft en remarquant qu’il n’était pas vraiment très en ordre. Oups… J’attrapai quelques affaires qui trainaient par ci par là pour les ranger rapidement. « Désolé,… c’est un peu le bordel » dis-je en faisans la grimace. « Hum… pates à la bolognaise ça te va ? » demandais-je.

L'idée de devenir père un jour m'avait déjà traversé l'esprit oui, bien que je n'imaginais pas ce jour si proche. J'estimais ne pas être prêt à l'être, et je devais avant tout trouver la femme de ma vie. Ce qui était loin d'être gagné d'avance quand on sait que ma relation la plus longue n'a pas excédé les six mois. Je me plaisais dans ma vie de fêtard, ça avait toujours été le cas. Mais l'annonce d'Aloysia avait fait changé quelque chose en moi. Je ne sais pas comment l'expliquer, ou même comment le vivre, tout ce que je sais c'est que je ressentais quelque chose pour un enfant qui n'a jamais eu la chance d'exister. Même si la jolie blonde avait arrêté sa grossesse rapidement, je ne pouvais m'empêcher de me dire qu'un bout de nous, et plus précisément de moi, avait cherché à trouver la vie. Le fait est que mon comportement d'égoïste instable avait empêché clairement à Aloysia de m'en parler, et que je n'avais même pas eu l'occasion de l'en dissuader. « Je dirais pas qu’on était idiots, on avait malheureusement d’autres priorité à l’époque… »  Je l'observais longuement, sachant qu'elle disait vrai. Et ça semblait si puéril d'entendre ça. Elle était jeune, mais moi... Moi j'aurai du me battre pour que cette relation fonctionne, parce que c'était bien la seule qui m'avait donné l'envie de m'investir dans une relation de couple. Tout ça était bien tragique, mais c'était le passé, et aucun de nous deux n'étaient en mesure de le changer. J'allais devoir apprendre à vivre avec.

Mon côté protecteur m'avait poussé à attirer la jeune femme contre moi, il ne s'agissait pas d'un geste amoureux, ou encore réfléchis, j'avais simplement ressentit le besoin de le faire. Je la sentais à fleur de peau, et bien que je ne le montrais pas, j'étais tout de même affecté par ce qui se passait. Etant les deux protagonistes de l'histoire, nous étions les seuls à pouvoir comprendre et surtout à réconforter l'autre avec les bons mots. Après un bref instant, je lui proposais de la raccompagné, il se faisait tard, et il était hors de question pour moi de la laisser seule sur le sable, pas après un tel échange en tout cas. Elle accepta et je lui tendis la main afin de l'aider à se relever. Nous arrivâmes rapidement devant son immeuble et Aloysia me proposa de monter manger un morceau. J'hésita dans un premier temps, il était tard, et avec ce qu'on avait vécu j'avais peur que me retrouver en sa compagnie ravive des souvenirs qu'il fallait mieux éviter. D'autre part, je voulais pas qu'elle reste sur cette image négative de notre échange. J'accepta finalement, précisant que je ne m'attarderais pas.

Un chien se précipita vers nous, ou plus précisément sur sa maîtresse.« Je te présente Winnie ! » Je caressa rapidement l'animal."Salut toi!" et m'avança un peu plus dans la pièce alors qu'Aloysia attrapait des affaires à la volé afin de les remettre en ordre « Désolé,… c’est un peu le bordel ». Je ne pus retenir un léger rire. "Tu sais à qui tu t'adresses.." Je levais les yeux vers elle en souriant. Elle avait eu l'occasion à plusieurs reprises de voir que le côté maniaque ne faisait pas partit de mes qualités, loin de là. Pour moi, c'était une pièce normale.« Hum… pates à la bolognaise ça te va ? » J'hochais de la tête. "Parfait, je vais t'aider" lâchais-je en retroussant mes manches. Je n'étais pas un cuisinier réputé, mais là maintenant, j'étais prêt à faire un effort. "Vas juste falloir que tu me guides un peu"

Joshua souhaitait me raccompagner. Je mettais ça sur le fait qu’il était tard et que j’étais à pieds. Une fille qui se balade seule en pleine nuit, ce n’est pas franchement recommandé. J’étais bien placée pour le savoir et habituellement, j’avais toujours une bombe lacrymogène sur moi pour me défendre si besoin. J’étais aussi fatiguée et je préférais largement rentrer en voiture qu’à pieds. De toute façon ça serait mal venu de ma part de refuser.

C’est une fois devant la porte de mon immeuble que je proposai à Joshua de monter manger un petit truc. Ca aurait été déplacé de ma part de le laisser partir comme ça et je ne voulais pas que cette soirée se termine sur la nostalgie d’un enfant n’ayant jamais réellement exister. Le jeune homme sembla hésiter avant d’accepter mon invitation. Mon appartement n’était pas vraiment rangé. Je n’avais pas prévu de rencontrer quelqu’un que je connaissais et encore moins de l’inviter chez moi, alors bien sûr mon appartement n’avait franchement pas l’air accueillant. « Ouais mais bon quand même ! » dis-je en rangeant quelques affaires dans un meuble non loin. Enfin ranger était un bien grand mot, disons que je camouflais la partie immergée de l’iceberg.

Je proposais ensuite un plat simple et rapide à cuisiner. J’adorais cuisiner, notamment les desserts car j’étais une grande gourmande, mais là je n’avais pas le temps de me plonger dans un super repas ! Je rigolai quand il affirma vouloir m’aider. « Je te rappelle que la dernière fois que tu as voulu cuisiner, j’ai fait une intoxication et ai vomi pendant trois jours ! » dis-je pour le taquiner. Je sortis alors les ustensiles nécessaires et commençai la préparation aider de Joshua. « Bon il me semble que tu t’es amélioré, c’est bien ! » rigolais-je pour l’embêter une nouvelle fois.