Beh, tu sais quoi, quand tu iras coucher Logan, moi je te ferais couler un bain pour que tu te reposes un peu. D’accord, j’espère que ça s’atténuera … Mais je suis sûre que ça va me faire passer une excellente nuit. C’est vrai que lorsque je suis malade et que je n’arrive pas à dormir, je sais que le seul moyen pour passer une nuit excellente est de prendre un bain chaud et d’enfiler un pyjama pas sexy du tout avant de me mettre dans des draps bien frais, il n’y a pas mieux. Tu veux boire quelque chose ? Faut que j'aille faire les courses cette semaine ça commence à être vide pour Logan... « Ben ce que tu as du coup, mais je vais y aller, aujourd’hui si tu veux ? Ou demain ? Pendant que tu seras au travail, je prendrais Logan avec moi. Tu me fais une petite liste de ce que tu veux pour pas que je fouille dans les placards et j’irais, il n’y a pas de soucis. » Après tout c’est à moi de faire ça aussi et de plus je ne travaille pas et ne fais donc rien de ma journée alors autant faire quelque chose qui sert et de constructif. Et puis la question ne se pose même pas, c’est à moi de faire ça et pas à lui. On n’allait quand même pas se disputer pour qui fait quoi. Après tout on est encore en après-midi et j’ai le temps d’aller au magasin, même si je ne fais pas les grande course mais au moins de quoi dépanner, je ne voulais pas que mon fils manque de quelque chose. « Tu sais James, il faut que tu te dises que si je suis là maintenant c’est aussi pour t’aider, prendre soin de Logan et de toi aussi. Tu ne vas pas devoir tout gérer et tu sais que je ne te laisserai pas faire, je ferais à souper, le ménage et les courses comme j’ai toujours fait. Tout en prenant soin de Logan et de toi aussi, c’est mon rôle enfin je ne sais pas quoi c’est naturel. Ca a toujours été comme ça et j’ai pas envie que ça change. »

Tu es sûre que c'est le bain qui va te faire passer une bonne nuit et non le faite que je dorme avec toi ? Je ne peux m’empêcher de sourire, James a toujours le don de placer les phrases là où il faut et surtout quand il le faut. C’est ce que j’aime chez lui, il peut très bien s’emporter – pour des bêtises ou non – mais il redescend quand même assez vite et fait de son possible pour détendre l’ambiance. Mais il a de la chance puisque je ne suis aucunement rancunière et que je prône la paix dans un couple – et même dans l’amitié. « Hum, les deux, c’est vrai que ça fait longtemps que je n’ai plus dormi à tes côtés. » Même si on ne dort pas forcément dans les bras l’un de l’autre, j’aime sentir sa présence à côté de moi, entendre sa respiration et lorsque je n’arrive pas à dormir, je me surprends à la regarder dans son sommeil, ses yeux clos. Et je ressens cet élan d’amour, indescriptible. J'ai toujours ça pour toi, mais pour les courses je veux bien, et puis tu prends ce que tu veux, tu es chez toi à présent. Mais tu iras demain, reposes toi aujourd'hui. Dit-il en me proposant le verre de jus d’ananas, je l’attrape et bois une gorgée. « Merci, tu n’as pas oublié ce que j’aimais. Oui m’enfin je ne sais pas tu as peut-être craqué sur une nouvelle marque de kellogs ou de biscuit ou je ne sais pas moi. » Ca me touchais que James ai ma boisson favorite dans son frigo, preuve qu’il a pensé à moi puisque lui n’en boit pas. Je pose mon verre sur le bar, silencieuse quelque instant, cherchant mes mots. Je lui explique donc ma façon de penser et de voir les choses. Il s’approche de moi, me prenant dans ses bras, je passe mes mains derrière son dos. Bon au moins il n’avait pas pris mal ce que je lui avais dis, c’était une chose. Je devais toujours réfléchir à ce que j’allais dire à James pour ne pas qu’il prenne les choses aux premiers degrés et surtout faire attention aux termes que j’utilise, je sais que généralement c’est une chance sur deux, ça passe ou ça casse. Et là apparemment, ça passe. Je sais, je suis désolé d'avoir réagis comme ça, mais je ne suis pas d'accord, je ne veux pas qu'on ressemble a un vieux couple des années vingt, l'homme au travail et la femme a la maison, non je ne suis pas d'accord, la femme a le droit de travailler et l'homme doit participer aux taches ménagères c'est normal Joy. Je l’écoute attentivement même si ce n’est pas ce que je voulais dire dans mes propos mais après tout nous avions deux visions différentes, je ne relève pas et il continue son discours. Je l'ai fais pendant quelques mois, je n'en suis pas mort, alors je compte continuer, j'ai été élevé en aidant a la maison, c'est pas parce que j'ai une petite femme merveilleuse qui veut tout faire, que je vais rentrer le soir et mettre les pieds sous la table, a ça non, et ma mère me taperais sur les doigts sinon. Je ne peux m’empêcher de sourire. « Ha bon, je suis merveilleuse ? » Dis-je amusée. Tu comprends ce que je veux dire ? Je hausse les épaules, disons que je comprenais sans forcément être réellement d’accord mais je ne préfère pas répondre car on va rentrer dans un débat sans fin puisqu’il a son idée et moi la mienne. Deux visions différentes. Après je suis très touché que tu veuilles faire tout ça, mais tu n'es pas obligée de tout faire… « Si je le fais c’est que ça me fait plaisir, que j’ai le temps et l’envie. Je ne ferais jamais quelque chose que je ne veux pas. » Dis-je pour conclure cette conversation. Je ne sais pas si je te l'ai dit, mais je suis très content que tu sois là. « Non tu ne me l’as pas dit … Moi aussi je suis contente d’être là, dans tes bras et avec Logan, vous m’avez manqué et je pensais que ce jour n’allais jamais arriver. Même dans mes rêves les plus fous. Tu me rends heureuse James. » Dis-je avant de me redresser pour sceller mes lèvres aux siennes. Je pose mon regard sur l’horloge. « C’est pas le goûter de Logan ? » En effet, il était l’heure. Je dépose un dernier baiser sur les lèves de James avant de me diriger dans le frigo pour prendre un petit yaourt pour bébé, une mousse à la fraise. Il se redresse directement et marche vers moi avec quelques cris. « Mmmmh un goûter de roi mon bébé. » Dis-je avant de le prendre à bras et de l’installer dans sa chaise, passant le bavoir autour de son cou. Avec une petite cuillère en plastique, je donne le goûter à notre fils. Un réel bonheur de le voir rire, sourire et babiller. « Il a fait une bonne sieste ?» Dis-je en me tournant vers James, juste pour savoir son état de fatigue surtout.

Non, sur ce point, rien à changer. J’étais soulagée, au moins j’allais pouvoir reprendre mes habitudes. Les courses se faisaient très vite avec moi, liste en tête je savais dans quel rayon aller et prendre quel produit sans me casser la tête, comme un automatisme. J’aimais bien faire les courses juste pour ça, même si des fois j’avoue que j’ai envie de rentrer dans tout le monde mais ça, c’est une autre histoire. Ça m’énerve quand les gens prennent leur temps comme si il n’y avait qu’eux sur terre, me ralentissant plus qu’autre chose, du coup je peux vite virer dans de la mauvaise humeur. C’est aussi un de mes problèmes, j’arrive pas forcément à gérer mon humeur du coup je peux vite partir à la dérive et rester de mauvaise humeur pour le reste de la journée. De plus, la grossesse n’arrange pas les choses, loin de là.
J'ai dit ça moi ? Ohh.. Je ne m'en souviens plus. Je fronce les sourcils avant d’accompagner mon geste d’un petit coup de poing sur le bras. Je plaisante, oui tu es merveilleuse, c'est pour ça que je t'aime Je devais profiter de ce mot, car il faut dire qu’il était quasiment inexistant dans le vocabulaire de James, disons que c’est très rare Et je dois avouer qu’il faisait du bien aux oreilles, à la tête et au cœur James me fait rire, il fait semblant de rien mais je sais qu’intérieurement il prie pour que je ne revienne pas sur ses mots, je vais rester sage et garder le silence. On en vient donc au fait que nous nous sommes manqué, James prends à son tour la parole. Je le répète alors, je suis très très, très content que tu sois ici, avec nous. Tu nous a manqué aussi tu sais. On ne pourra pas rattraper le temps perdu, mais peut être qu'on peut s'aimer encore plus fort pour combler le temps qu'on a été séparé… Waouh je ne pouvais demander mieux, James est d’humeur romantique aujourd’hui et je me devais profiter de ce moment. J'espère pouvoir te rendre heureuse encore longtemps alors. Je l’embrasse tendrement. «  Je ne doute pas de toi, tu as ce don pour me rendre heureuse et rendre ces petits moments de la vie quotidienne magiques. »  Il est 16heures, je sais que c’est l’heure du goûter pour notre fils et je ne perds pas une seconde pour me mettre à la tâche, je déteste quand il attend et j’aime bien qu’il soit régler dans les heures. Et puis, ça fait quelques jours que je n’ai pas passés un moment comme celui-ci avec lui et il me tardait de l’avoir un peu pour moi. Je m’attèle donc à la tâche, lui donner les cuillérées de Yaourt. Je me tourne alors vers James pour demander si Logan a bien dormi lors de la sieste. Oui comme d'habitude, il a dormi une heure et demie, mais il s'est levé tard ce matin, il a fait une bonne nuit, je pense qu'il ira dormir tôt ce soir par contre, il se défoule plus depuis qu'il marche «  Ben oui on devient un grand garçon, ça fatigue de grandir. » Dis-je en faisant une petite moue amusante vers note fils. J’avais hâte de le voir grandir, devenir grand mais en attendant je devais profiter de ce petit bout, ma merveille. Je finis la dernière cuillère du pot et laisse retombe mes bras sur mon corps. «  Et voilà bébé, il était bon le goûter ? » Logan fait un grand hochement de tête avant de se jeter légèrement sur la gauche, il voulait déjà sortir de la chaise. « Il aime marcher, tu dois avoir du mal à l’arrêter. » Dis-je en rigolant, à cet âge-là ils aiment partir à la découverte et c’était le cas de Logan, on allait devoir doubler de vigilance dans les lieux publics. «  Tu n’oublieras pas, l’écho, bientôt ? » Dis-je timidement à James. On avait pas encore réellement parlé du bébé ; pas encore, disons que j’avais l’impression que c’est sujet à éviter et je n’avais pas envie de créer une dispute, juste signaler que j’aimerai qu’il soit à mes côtés. Surtout que c’est la première échographie.

Logan fonce sur James pour qu’il le prenne et l’installe à ses côtés sur le divan. Il attrape le téléphone portable de James et commence à appuyer sur tous les boutons pour l’allumer. Il y arrive. Il s'est très bien comment ça marche, la nouvelle génération Tech. « Je vois ça, mais qu’il grandisse avec son temps surtout. » Dis-je avec un petit sourire. C’est fou comme les bébés sont toujours attiré par les téléphones, peut-être essayent-ils simplement d’imiter leur parent. Ce qui prouve encore une fois dans quelle société nous vivons. J’en viens à parler de l’échographie, ça me tient à cœur que James soit présent surtout que notre relation s’est apaisée. Oui oui, c'est quand ? Je réfléchis quelques instants pour me rappeler quel jour nous sommes aujourd’hui. « Dans exactement une semaine. » Répondis-je alors que je lave la petite cuillère de Logan et je jette le pot de yaourt vide dans la poubelle. Tu sais que je ne suis pas pour cette grossesse, mais je ne manquerais pour rien au monde un rendez-vous, alors je serais présent... D’accord ? Je prends une grande inspiration non pas d’énervement, loin de là. Je m’approche du fauteuil et m’y installe. « Tu sais James, on est deux maintenant je veux dire on va être une famille. Si tu veux pas de cet enfant je comprendrais, je sais que tu vas l’assumer je le sais car tu es quelqu’un de bien. Ce que je vais te dire j’ai pas envie que tu le prennes mal car ce n’est pas méchamment ni quoi que ce soit c’est juste que je veux que tu sois bien. Si tu ne veux pas de cet enfant, je comprendrais et je serais capable de respecter ton choix. Je serais capable de faire ce qu’il faut, tu comprends ? » Je n’en revenais pas de ce que j’étais en train de dire. J’étais capable de mettre un terme à cette grossesse même si je ne le voulais pas. Je sais que James pense que ce n’est pas le bon moment, non seulement parce qu’il n’est pas désiré – Logan ne l’était pas non plus – et qu’il a peur financièrement et tout ça, et puis on vient seulement de se remettre ensemble sans savoir si ça va marcher ou … Mais a peine j’avais dit cette phrase que je le regrettais déjà, je ne pouvais pas revenir quelques secondes en arrière, non, c’était dit, c’était sorti. Seulement je ne voulais pas, je ne voulais pas tuer cet enfant car oui pour moi c’est clairement un meurtre surtout que dans une semaine lors de l’écho on allait entendre battre son cœur. Un cœur, du sang, un être humain. Après tout je ne voulais pas que cela devienne un nouvel argument dans notre dispute, je ne le supporterais pas.

Je lui avais proposé d’avorter. Mon dieu, je ne sais pas ce qu’il m’a pris car clairement je n’ai pas envie de chose pareille. Mais je pense que j’étais en train de me remettre en question et surtout me dire que je ne suis pas seule dans cet histoire, qu’il n’y a pas que moi que ça touche et que je devais faire avec les opinions et les ressentis de James. Capable de faire ce qu'il faut... ? Tu veux dire que tu serais capable d'avorter pour moi ? Rien que d’entendre ce mot me donnait des frissons. Je n’ai pas le temps de répondre qu’il enchaîne. Non, non mais c'est de la folie, ce n’est pas bien, je ne veux pas que tu fasses ça pour moi, je ne veux pas que tu te sacrifies... Tu l'aimes déjà ce bébé, ça se voit que tu attends ça depuis longtemps, non je ne veux pas. Je ne veux pas qu'après tu m'en veuilles de t'avoir poussé à avorter. Non, gardons ce bébé, de toute façon il est déjà bien présent dans nos vies.. Je m'y ferais, et on y arrivera ensemble, j'en suis persuadé maintenant. Donc je serais là a l'échographie, je te le promet, et tout ira bien « Ce n’est pas une question de sacrifice James, juste que je veux qu’on soit bien tu vois. J’ai pas envie que tu vois ce bébé comme une fatalité, je ne veux pas que tu le vois comme quelqu’un qui t’enchaîne, tu comprends ? Bien sûr que je l’aime, il grandit dans mon ventre je suis une femme mais une mère avant tout et je ressens plein de chose en ce moment. Je ne t’en voudrais pas puisque je te le propose, puisque je prends en compte ton avis. Crois-moi que je ne t’en aurais pas parlé sinon. D’accord, tu seras là. » Dis-je dans un souffle, il s’y fera donc. Si jamais il changeait d’avis, je voulais annuler la première échographie je veux dire, j’ai pas envie de le voir et d’entendre son cœur, j’ai pas envie que cette image devienne réelle. Même si je sais au fond que si James me dit de le faire, je m’en voudrais toute ma vie et je pense que le regret pourrait me ronger petit à petit. Un enfant ne devait pas payer les erreurs que nous, adultes, avons faites. C’est vrai que ça commençait à me faire peur, peur de la réaction de James fasse à cet enfant. On ne pouvait vraiment pas comparer la venue de Logan et celui-ci. J’avais peur que James décide que l’on se sépare, j’avais peur que ce bébé mette en péril notre amour. Mais je devais faire face à tout ça et gagner en courage. « Je dois t’avouer que j’ai hâte de le voir … » Dis-je dans un murmure. J’ai toujours aimé ces moments, surtout la première échographie où le rêve devient réalité. J’ai adoré être enceinte de Logan, me voir changer, sentir les coups du bébé. Et même si le début de ma grossesse n’a pas réellement bien commencé, je sais que je vais encore plus l’aimer. C’est juste indescriptible ce sentiment, celui de donner la vie.