you made your biggest mistake

Wane & Bellamy

On venait d'agresser Hannah. Ma Hannah. Je n'en revenais pas. Elle m'avait appelé en larmes, il y a quelques jours, depuis l'hôpital. Un homme l'avait agressée alors qu'elle sortait du travail et qu'elle tentait d'appeler la police pour sauver celle qu'il était déjà en train d'agresser. Non, mais ce monde, ça devenait du grand n'importe quoi. Depuis quand on attaquait les femmes enceintes ? Franchement ? Il n'y avait plus que moi qui pensait que c'était odieux ? Pire que cela, c'était un acte terriblement lâche : s'en prendre à une femme qui attendait un enfant ! Mais vraiment ! L'agresseur n'avait aucun sens de l'honneur, aucune dignité pour s'en prendre à Hannah ainsi ; et c'était bien deux choses que je ne supportais pas. Quand Hannah avait prononcé ces mots, j'avais eu une montée d'adrénaline assez incroyable. Déjà que j'étais à moitié en manque, vu que j'essayais de diminuer ma consommation d'héroïne… Je n'avais pas franchement besoin de ça. Hannah ne voulait même pas que je vienne la voir à l'hôpital, sous prétexte qu'elle ne voulait pas que je la voie dans cet état. Qu'est-ce que je m'en fichais, bon dieu, de son état ! Je voulais m'assurer qu'elle et le bébé allaient bien. Je m'inquiétais comme un fou, et surtout, je ne décolérais pas. Cette question me revenait sans cesse : qui pouvait bien être assez abominable pour s'en prendre à une femme, et enceinte en plus ? Je ne comprenais vraiment pas. Comme à chaque fois dans ce genre de situation, je me sentais revivre. C'était étrange, et je le savais, mais c'était presque comme si j'adorais avoir des problèmes. En soi, j'aurais clairement préféré qu'Hannah ne soit pas blessée, mais c'était dans des moments comme celui-ci que je me sentais le plus vivant. Je ressentais tellement de choses. Je m'endormais en m'imaginant ce que je dirais au type s'il se trouvait en face de moi, je tapais contre le mur en pensant que c'est lui. Parce que bien évidemment, je n'allais pas en rester là, ça non. J'étais pas un méchant garçon, loin de là. Mais j'étais beaucoup trop nerveux, sanguin. S'il y avait bien une chose que je ne supportais pas, c'est que l'on puisse faire du mal à des innocents, et surtout si ces innocents sont des gens que j'aime. Et il ne fallait jamais, jamais me mettre en colère. J'étais une vraie teigne, dans ces cas-là. Je savais que je ne m'arrêterais pas avant d'avoir obtenu justice. Et pour moi, la justice ne venait pas de l'état, ou des flics. J'avais compris depuis bien longtemps qu'on ne pouvait pas compter sur eux, surtout pas avec un énergumène qui agresse des femmes enceintes. Non, la justice, ma justice, c'était mon poing dans sa face.

J'avais passé une journée épouvantable à la fac. C'était officiel, j'étais complètement largué. Je me demandais comment j'avais réussi à accéder à la deuxième année. Je ne comprenais rien, littéralement. Le niveau de langue que les profs employaient était élevé et je me retrouvais constamment à devoir demander la signification d'un mot à mon voisin, histoire de bien passer pour un couillon. En plus, je n'arrivais pas à me concentrer sur mes cours. Je ne pensais qu'à Hannah, qui se trouvait à l'hôpital et pour laquelle je ne pouvais rien faire. Cela me mettait vraiment dans tous mes états. J'aurais voulu retrouver ce bouffon et le réduire en miettes, lui faire comprendre ce que cela faisait de se mettre sur mon chemin. J'étais pas méchant, juste un peu branleur sur les bords, mais faut jamais, au grand jamais, me chercher. Et ce gars, en s'en prenant à Hannah, venait de signer son arrêt de mort. Mais malheureusement, j'allais avoir du mal à le retrouver. Hannah ne le connaissait pas, mais je lui avais demandé de me faire la description la plus précise du type. Elle m'avait raconté qu'il était plutôt grand, portant la barbe, et il avait également un regard des plus sombres. Le genre de regard qui laisse entr'apercevoir la folie qui se cache derrière, un regard qui vous transperce de part en part. Et, plus important encore, elle m'avait dit qu'il avait un accent anglais. Malheureusement, il y avait beaucoup d'anglais dans cette foutue ville. Néanmoins, depuis l'agression, je regardais et examinais chaque passant. Je voyais un homme passer et je me disais : "est-ce que c'est lui ?". Mais ce soir, je n'avais pas la tête à ça. J'étais juste incroyablement énervé d'être de nouveau largué en cours. Merde, pourquoi je faisais ces maudites études, au final ? J'voulais même pas être psy! Je marchais à pas rapides, car j'avais franchement envie de rentrer chez moi. Mes muscles tremblaient sous l'effet du manque. Je ne faisais pas attention où je marchais, et je finis par bousculer quelqu'un. Je me retournais. « Excusez-moi… » commençai-je. Je fus interpellé par le regard du type. Son regard était… puissant. Il dégageait quelque chose de sombre, de froid. L'homme se mit rapidement à marmonner quelques mots. Il avait un accent anglais. Mon dieu. Les connexions se firent dans mon cerveau tandis que je gardais mes yeux fixés sur lui. Le regard, l'accent, la barbe. Je savais reconnaître un criminel quand j'en voyais, après en avoir côtoyer autant à Tijuana. C'était lui, j'en aurais mis ma main à couper ! « C'est toi! C'est toi espèce de petit abruti ! » lâchai-je en me rapprochant de lui et en déposant un magnifique crachat à ses pieds.

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Je ne comprenais pas comment un homme pouvait agresser une femme visiblement enceinte. Une femme tout court, d'ailleurs. J'étais bien placé pour savoir tout cela. Si il y avait bien un point commun que je partageais avec cet inconnu, c'était l'amour de la bagarre. Oui, je devais admettre que j'appréciais une bonne bagarre. J'aimais la sensation d'un corps à corps, je trouvais qu'il y avait une forme de beauté dans le mouvement. À force, je ne sentais même plus les coups que je recevais. Je ne sentais la douleur que quand tout était terminé et que je me retrouvais le nez et les poings en sang. Mais de toute façon, j'adorais cela et j'aurais pu comprendre la même chose pour l'agresseur. Cependant, quel plaisir pouvait-on éprouver à agresser une femme sans défense ? Ce n'était pas du tout un plaisir, simplement une forme perverse de sadisme. Hannah ne pouvait pas se défendre et de toute façon, il n'avait aucun intérêt à se battre avec elle. J'avais deux règles : premièrement, ne pas frapper les femmes. C'était un code d'honneur, et à Tijuana, j'étais sûrement l'un des seuls à appliquer cela. Beaucoup n'avait aucune dignité et n'aurait pas hésité à tuer un enfant. Le fait d'avoir été élevé par ma mère et d'avoir cinq petites sœurs m'avaient sûrement donné cela. J'étais protecteur envers ceux que j'aimais, et j'avais un sens de la famille très prononcé. Hannah faisait partie de ma famille, presque au même titre que mes sœurs. J'avais du mal à donner ma confiance, mais quand je le faisais, c'était pour longtemps. Aussi avais-je juré sur tous les saints que j'allais retrouvé l'auteur de l'agression et que j'allais lui faire payer, ça oui.

Cet homme, je pensais bien l'avoir trouvé. Je m'approchai de lui, et lançai un magnifique crachat à ses pieds. Je n'avais que du mépris pour cet individu. J'étais persuadé qu'il était le coupable. D'abord car il présentait toutes les caractéristiques qu'Hannah m'avait décrites —cheveux châtains, barbe naissante, yeux noirs, accent anglais— mais aussi parce que je le sentais. On dit souvent que les yeux sont la fenêtre de l'âme ; la sienne était noire comme l'enfer. Il y avait quelque chose de fou, de malsain en lui. Il était l'exact représentation que je me faisais du Mal pur. Pas un être hideux et repoussant, au contraire : le pire monstre est celui qui n'a pas l'air d'en être un. Au premier abord, l'homme faisait propre sur lui et on pouvait même avancer qu'il était plutôt attirant. Mais j'avais vu le crime, j'avais vu la mort et surtout, j'avais vu la haine et la cruauté. Je retrouvais tout cela décuplé dans son regard, et j'en aurais presque eu froid dans le dos si ma soif de vengeance n'avait pas été plus fore. "Tu sais que c'est passible d'une amende ce crachat?" me lança-t-il d'un ton narquois. Il se croyait le plus fort, c'était sûr. Alors oui, il était peut-être plus âgé et plus costaud que moi, mais ma rage n'avait aucune limite. Tout ceux qui me connaissait un minimum savait que généralement, il ne fallait pas m'énerver, car je partais très vite et très fort. Je pris son attitude comme une provocation. « Et agresser une femme enceinte, c'est passible de quoi ? » continuai-je sur le même ton. Je me rapprochai de lui, pour lui montrer qu'il ne m'effrayait pas. Et c'était vrai. "Bon gamin, parle ou alors rentre chez toi et va faire tes devoirs... Le lycée c'est dure." J'aurais voulu lui faire ravaler son ton méprisant et son regard hautain. Je détestais par dessus tout que l'on me prenne pour un gamin. Peu savait que du haut de mes vingt ans, j'avais vu et vécu beaucoup plus que la plupart des gens. « Tu vas jouer à l'innocent combien de temps, hein ? » lançai-je froidement. Ma voix était calme, basse. « Tu pensais que t'allais vraiment t'en tirer comme ça, enculé ? Tu croyais que t'allais pouvoir agresser une femme enceinte qui t'avais rien fait et qu'il n'y aurait pas de conséquences pour ta sale face ? » Sur ce, sans qu'il ait le temps de réagir, mon poing alla cogner sa machoire. Le choc résonna dans mon bras, jusqu'à mon épaule. L'effet de surprise était la meilleure arme.

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Tout dans sa personne m'énervait. Son regard à la fois calme et hargneux, son physique de gendre idéal et son attitude désinvolte... Il partait déjà en vainqueur et cela m'agaçait royalement. Il ne savait visiblement pas à qui il était affaire. Si il croyait me faire peur ! Je prenais tout cela particulièrement à coeur parce qu'il avait agressé Hannah et qu'il fallait le faire payer, mais outre mesure, je n'éprouvais que du mépris pour lui. Il n'était qu'un piètre individu. Sans aucune valeurs et sans aucune dignité. Il n'était fait que de superficialité et de bassesses morales. J'en avais vu des pires que lui, à Tijuana. Des monstres armés jusqu'aux dents qui m'auraient tué rien que pour un regard. Il me méprisait à cause de mon jeune âge, m'appelait "gamin" ? J'allais lui montrer ce dont était capable un gamin énervé. J'allais lui faire bouffer le sol, s'il fallait, mais il allait apprendre le respect. J'avais bien vu qu'il n'avait pas spécialement envie de se servir de ses poings tout de suite —sans doute voulait-il me parler en adoptant un ton bien cynique pour me montrer à quel point il était plus intelligent que moi. Mais il me connaissait très mal s'il pensait qu'il allait m'impressionner en quelque façon que ce soit. J'avais peur de rien et surtout de personne. De plus, cela faisait longtemps que je ne m'étais pas défoulé, et il était tout à fait possible que mon côté sombre ressorte là, maintenant, sur ce trottoir. J'étais comme un cheval que l'on retenait trop longtemps et qui, une fois lâché, ne parvenait plus à s'arrêter.

Il voulut faire le malin en me signifiant que mon crachat était passible d'une amende, à quoi je répondis que l'agression d'une femme enceinte l'était tout autant. C'est bon, il comprenait enfin ? Il voulait se faire passer pour intelligent, mais son esprit était bien lent. "Ca dépend des marques, et si il y a vraiment eu agression. Tu veux que je te donne un cours de droit c'est ça?" Il pensait vraiment que son petit discours d'avocat tout pété allait marcher sur moi ? Il allait falloir qu'il comprenne que je m'en tamponnais pas mal de la loi. Je lui crachai ma haine au visage avant de lancer mon poing contre sa mâchoire, qui craqua dans un délectable retentissement. L'individu fut surpris et dégringola par terre. Néanmoins, il se releva rapidement. Je vis à son regard que je l'avais vraiment énervé, cette fois. Cela m'amusa. Alors, il était bon le poing d'un gamin ? "Tu veux jouer à quoi au juste? Te battre ici dans cette rue? A l'abri des regards? T'as pas de couilles!" Avant que j'aie le temps de réagir, il envoya son poing dans mon nez et, surpris, il en profita pour me faire tomber. Je crachai de nouveau par terre en me redressant. Je ne sentais pas la douleur sourde qui cognait dans ma tête ni le sang qui coulait dans mon nez. Je me contentai de me lever et de planter mes yeux dans les siens. « Parce que tu crois qu'agresser une femme enceinte demande des couilles, peut-être ? » lâchai-je d'un ton plein de hargne.


"T'as pas un flic hein... Rien ne peut donc m'arriver! C'est bête que je sois plus intelligent que toi, et que j'ai un métier où je peux me défendre seul et donc contourner la loi. J'ai surement agressé Hannah, mais sache un truc, c'est moi qui l'ai emmener à l'hôpital car elle est tombée dans les pommes.. J'aurai pu la tuer tu sais. Elle est brune... Les brunes sont les plus intéressante à violer, à étrangler, à tuer simplement." Il n'aurait jamais dû prononcer cette dernière phrase. Mais c'était quoi son problème, à ce type ?! Il était complètement dérangé ! Quelque chose ne tournait décidément pas rond dans sa tête. J'avais eu tort de penser que c'était juste un connard et un lâche, mais à ce niveau là, ça relevait de la maladie mentale. Un véritable psychopathe, voilà ce que j'avais devant les yeux. Mais encore une fois, il ne me faisait pas peur. « Oh, mais t'as pas encore compris : je m'en fous de ta loi à deux balles. Y'a aucune loi qui ait de valeur à mes yeux, si ce n'est celle de mes poings. Tu mérites même pas la prison. Par contre, et ça j't'en fais le serment, à partir de ce jour, tu vas souffrir. T'as dépassé les bornes. J'vais te crever, tu m'entends ? J'vais te CREVER ! » hurlai-je. Ça y est, j'étais parti. Je l'avais saisi par le coup et je l'avais plaqué contre le mur. Toujours avec ce petit sourire au coin des lèvres, il continua de parler. "T'inquiète pas j'allais pas le toucher ton enfant... Je pense que c'est d'ailleurs pour ça qu'elle est encore en vie ta chère petite amie." fit-il. J'avais envie de l'encastrer contre le mur ou de lui arracher la langue pour qu'il arrête de dire des choses pareilles. Il était fou à lier, c'était la seule explication. « Que c'est aimable » dis-je ironiquement avant d'envoyer mon genou dans ses parties intimes. J'allais lui montrer ce que cela faisait de s'attaquer à moi.

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Il me méprisait, cela se voyait et se sentait. L'homme se pensait supérieur à moi. Au fur et à mesure de la discussion, je découvrais quelques traits de sa personnalité. Mes cours de psychologie me servait. Apparemment, il travaillait dans le droit. On ne l'aurait pas cru, mais c'était un bon plan pour un psychopathe comme lui (il en présentait toutes les caractéristiques) de connaître parfaitement la loi, d'en être le serviteur. Jamais soupçonné et sachant parfaitement comment éviter les sanctions. Il se pensait intouchable, invincible. Dans un sens, il avait raison. Il n'irait probablement jamais en prison, sauf s'il faisait une erreur quelque part, mais cela me semblait relativement inconcevable. Il était trop prudent que celui lui arrive. Mais ce que mon adversaire ne semblait pas avoir compris, c'est que je me fichais pas mal de sa loi et de sa justice de mes deux. Cela faisait déjà bien longtemps que j'avais appris à me passer d'elle. J'avais compris que dans un tribunal, il ne s'agissait pas de trouver la vérité et de punir le coupable. Il s'agissait de présenter deux versions et d'être le plus convaincant possible. Je ne croyais pas en la justice pénale, je croyais en celle de la rue. Je savais que ce type était coupable de l'agression d'Hannah, et de sûrement pire vu ce qu'il était en train de déblatérer. Qu'il tuait des gens, ou je ne sais quoi. Il était complètement fou à lier. Mais il allait subir ma sanction, il allait être puni à ma manière. Il était encore en train de faire le malin, avec son petit sourire à la con, à me dire que ce n'était pas Hannah qu'il voulait agresser, ou je ne sais quoi. Je ne comprenais même pas ce qu'il cherchait à faire. Comme tous les psychopathes pathologiques, il devait être un sacré manipulateur. C'était sûrement ce qu'il comptait faire avec moi. Il allait très vite falloir qu'il comprenne qu'il ne parviendrait jamais à me manipuler. J'avais autour de moi un bouclier de rage et de vengeance.

Il continuait de déblatérer sur Hannah, et me disait que je devais me calmer car je m'apprêtais à être papa. Je faillis lui hurler que je l'étais déjà et que j'étais pas le père de l'enfant d'Hannah, mais je me retins. Ç'aurait été une grossière erreur. Il cherchait à me pousser à bout, à me titiller pour que je craque. Alors, il aurait la pleine maîtrise de la situation. Je pris donc le parti de me taire. Sage décision, pour une fois. "Tu ne me fais même pas peur tu sais? On a tous eu une vie difficile hein.. Toi ou moi... Toi tu préfères taper les gens pour calmer ta colère, moi je préfère les tuer pour satisfaire mon plaisir et mes problèmes." fit-il. Il se croyait donc réellement malin ? Le narcissisme était encore une fois une caractéristique majeure du psychopathe. Celui-ci aime être au centre de l'attention, se vanter de ses erreurs, exercer une domination sur les autres que ce soit physique (meurtres, agressions) ou mental (manipulation). Le portrait craché de mon ami ici-présent. Il ne fallait pas que je rentre dans son jeu, au contraire ; il fallait que je le détruise. « Pauvre petit chou! Tu te crois vraiment si original ? Nous sommes des milliers à avoir eu des enfances terribles, et je pense que tu n'es même pas le pire. Si t'es tombé dans le crime, c'est uniquement parce que tu es faible. C'est vrai, c'est tellement simple de tuer ! T'as choisi la solution de facilité, me fais pas croire le contraire » fis-je en riant à moitié. Blesser un psychopathe dans son ego n'était sûrement pas la bonne idée quand on se trouvait face à un. Mais bon, il fallait tenter. J'envoyais donc mon genou valser dans ses bijoux de famille. Très bas, certes, de frapper à cette partie, mais honnêtement, avec lui, je pouvais oublier mon éthique. Lui-même n'en n'avait aucune. Il me dégoûtait, vraiment. Il était extrêmement malsain. J'avais devant moi quelqu'un qui me dépassait très largement. Je n'étais qu'une petite vermine des rues qui se tenait devant un criminel, une sorte de génie du crime. Mais malgré cela il était loin de me faire peur. Je n'avais aucune estime pour ce truand inconscient.  "Tu me tapes pour l'avoir laisser en vie c'est ça et l'avoir aider en l'accompagnant à l'hôpital?" fit-il, agenouillé par terre et visiblement choqué. J'eus envie d'envoyer valser mon poing sur son sale visage. « Si tu ne l'avais pas amochée, tu n'aurais pas eu à l'accompagner à l'hôpital » répondis-je d'un ton mauvais. « Je te frappe parce que t'es une enflure, une vermine. Tu sers à rien ici. Tu dois sûrement penser que t'es au-dessus de tout ça, au-dessus de nous, que le monde est ton terrain de jeu. T'es bien naïf. Lâche, faible et naïf : quel combo! T'es pitoyable, pitoyable, pitoyable, et il est temps que quelqu'un te le fasse payer, si la loi ne peut le faire ». Sur ce, j'allais cogner mon poing contre sa joue gauche.