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Allysio & Jason

Rire avec son meilleur ami, dans ma ville où il vient d'emménager, c'est quand même le pied. Avec un manque de réflexion et l'envie de rire à nouveau, j'avais dit que je le connaissais comme si je l'avais fait. Mais après quelques instants de réflexion, je retirais ce que je venais de dire pour rire de bon cœur avec lui.
On en vient ensuite au sujet le plus intéressant à partager avec son meilleur ami : les filles. Après qu'on ait rapidement parlé de Brooklyn, j'en étais venu à lui demander ce qu'il pouvait penser de la soirée assez étrange que j'avais passé avec Louise, dans le sens où j'étais attiré par elle comme un homme célibataire. Evidemment, j'avais réussi à freiner mes envies parce que je n'étais justement pas célibataire. Mais l'idée me tracassait toujours et je ne savais pas trop quoi faire. Les questions qu'il me posait allaient sans doute m'aider à y voir plus clair. Non, je ne l'ai pas revu. En ce quittant, je lui ai dit qu'il fallait que je réfléchisse et elle sait que j'ai une copine. Et les sms qu'on s'envoie donc assez vagues et rapides. Je l'évite un peu, si on peut dire ça. Je regardais ma bouteille de bière, repensant à cette soirée avec la jeune femme, et finis par redresser la tête pour m'adresser à mon meilleur ami. Je ne suis pas jaloux, le seul homme dont elle m'a parlé et avec qui elle semble être proche, la fait souffrir et ne fait rien pour arranger les choses. Donc non, je ne suis pas jaloux. Allysio nous prévoyait alors des soirées afin qu'il rencontre des filles. Mais pour moi, c'était interdiction de me rapprocher de l'une d'entre elle ; c'est déjà assez compliqué comme ça. Sa remarque me fit sourire : oui, j'allais toucher uniquement avec les yeux. Et puis je m'intéressais à sa demi-sœur, qu'il avait sans doute revue ici comme elle vit à Miami. Comment ça compliqué ? Ca l'a toujours été, tu me diras, plaisantais-je en espérant que mon humour par rapport à cette relation ne le blesse pas.

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Si Allysio est mon meilleur ami, c'est bien parce que j'ose lui parler de tout, et surtout des choses les plus personnelles et les plus intimes à mon sujet. En ce moment, j'étais perdu entre deux femmes et j'avais besoin de ses conseils alors même si c'était notre première soirée ensemble à Miami, je me sentais obliger d'aborder ce sujet qui me tiraillait actuellement. Il poursuivait en me posant des questions, les bonnes questions pour que je réalise quelle place occupait l'une par rapport à l'autre. Je réfléchissais un instant en buvant une gorgée de ma bière avant de lui répondre : C'est différent. Avec elle, je sais qu'il ne peut rien se passer tant que je suis en couple. Je n'ai ni envie d'infliger ça à ma copine, et encore moins à elle. Je suis droit, tu me connais, dis-je en terminant ma bière. Je ne saurais même pas te dire ce que je ressens exactement pour elle. C'est plus qu'une amie, mais moins qu'une amante, déclarais-je, toujours aussi perdu. A ce compte-là, je doutais qu'il réussisse encore à entrevoir une solution pour ma situation.
Alors on déviait sur le sujet de sa sœur et là, il m'apprenait qu'il avait appris qu'elle avait été adoptée. J'étais surpris mais sans doute pas autant que lui alors forcément, je comprenais que cela soit effectivement plutôt compliqué. Oh, j'imagine. Ce sont eux qui lui ont dit ou elle l'a appris autrement ? Si jamais on se retrouvait dans la deuxième option, je comprenais encore plus que les relations soient complexes. Ce serait un peu comme apprendre un mensonge sur sa propre vie en le découvrant soi-même. J'étais gêné pour elle, bien que je ne la connaisse pas plus que ça.

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Je ne suis pas forcément une personne qui se confie sur ses problèmes mais quand on a un meilleur ami compréhensif et qui me pose les bonnes questions pour que je trouve en quelque sorte moi-même des solutions, je ne peux pas passer à côté. En plus, ça faisait un moment qu'on n'avait pas pris le temps de parler sérieusement comme ça ; sans doute parce qu'on préférait rire et s'amuser quand on n'avait que quelques jours ou quelques heures à passer ensemble. Sa question, une nouvelle fois, me permettait de réfléchir correctement à ce que je voulais. Ah c'est clair que si j'étais célibataire... On n'en serait pas là, dis-je en riant légèrement, m'imaginant sans doute la relation différente que je pourrais avoir. Après mes nouvelles explications, Allysio en vint à une conclusion assez forte mais finalement peut-être proche de la réalité. Aimer, c'est peut-être un grand mot surtout quand on parle de moi mais ouais, tu as sans doute raison. Elles m'attirent toutes les deux et je ne veux pas en lâcher une pour l'autre, ni inversement. Je soupirais légèrement en repensant encore et encore à cette situation, puis une connerie me vient en tête. M'entendant rire légèrement, mon meilleur ami me regardait, interrogateur. Tu crois qu'elles accepteraient la polygamie ? Je riais alors de plus belle, fier de cette idée loufoque.
On parlait ensuite de ses soucis à lui, et plutôt ceux de sa sœur. Ce n'était pas gai à entendre et j'imagine que la situation n'était vraiment pas facile à vivre. Je vois, c'était un concours de circonstance. Et finalement, elle a fini par le savoir. Tu penses qu'elle finira par l'accepter si tes parents lui donnent les bonnes explications ? J'étais peiné pour elle, mais je remarquais qu'il avait fini sa bière, tout comme moi alors je lui proposais : Je t'en ressers une ?

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Tu as raison. Oui, il avait parfaitement raison. Louise m'attirait bien plus qu'elle ne le devrait et si je n'étais pas en couple, il se serait forcément passer quelque chose entre elle et moi. Reste à savoir pourquoi ces sentiments interviennent seulement maintenant alors que je la connais depuis plus d'un an ? Finalement, cette conversation me permettait de répondre à certains questions que je n'avais pas envisagées, mais elle en posait aussi de nouvelles dont je n'étais pas sûr d'obtenir des réponses. Puis mon meilleur ami me proposait les deux solutions qui s'offraient à moi pour céder à la tentation car il pensait qu'il fallait forcément passer par là : soit je me séparais pour être tranquille, soit je le faisais dans son dos mais hors de question pour moi de tromper et trahir sa confiance. Ce geste m'aurait rendu bien trop immature et irresponsable et ce n'est pas dans mes principes. Mon regard envers lui se faisait assez clair, et je secouais la tête de droite à gauche en signe de désaccord. Non, hors de question ! Je ne suis pas comme ça. Je ne suis plus comme ça, dis-je en insistant sur le fait que si j'avais pu agir de la sorte, c'était une fois dans mon passé et ça ne se reproduirait plus. S'il doit se passer quelque chose, ce sera quand je serais célibataire, et libre. Puis j'avais émis une supposition aussi risquée qu'irréalisable et mon ami sautait sur l'occasion pour se joindre à nous si jamais elles acceptaient la polygamie. Je ris alors légèrement. Tu crois vraiment que si je trouve deux nanas qui acceptent ça, je vais partager ? Même si t'es mon meilleur ami, mec, je les garde pour moi et j'en profite à fond ! Je riais encore avant que le sujet ne change pour quelque chose de bien plus sérieux. Après m'avoir annoncé que sa sœur avait été adoptée, il souhaitait m'avouer quelque chose mais je devais, avant ça, lui promettre de ne pas le juger. Sérieusement, Al' ? Est-ce que je t'ai ne serait-ce qu'une fois jugé pour quoi que ce soit ? Il était mon ami et peu importe ses choix, je ne le jugerais jamais. Je lui resservais ensuite une bière vu qu'il en aurait bien besoin pour m'annoncer ce qu'il voulait. Je fis de même pour moi et en bus quelques gorgées avant qu'il ne se lance.