we need to talk...

Brooklyn & Jason

Elle était à présent au courant de la dure réalité que je vivais en ce moment et voulait faire ce qu'elle pouvait pour me soutenir. Mais de mon côté, je n'étais pas encore prêt à accepter de l'aide parce que j'imaginais que peu importe la forme d'aide qu'on m'apporterait, elle ne m'aiderait de toute façon pas à accepter la mort de mon père et encore moins à faire mon deuil. Et malgré mon caractère qui d'ordinaire cherchait toujours à mettre à l'aise les gens, je n'étais plus en mesure de réaliser à quel point je pouvais blesser ma petite amie actuellement par mon comportement et mes remarques. Je sous-entendais même qu'il serait préférable qu'on se sépare, et c'est alors qu'elle me proposait de me laisser de l'espace et du temps pour affronter cette étape, sans elle. Je soupirais légèrement, c'est sans doute ce dont j'avais besoin. En tout cas, ce soir, c'est ce que je voulais parce que je me sentais oppresser par son regard, par ses paroles et par son aide où elle en faisait beaucoup trop. On ne se voyait pas vu qu'elle me faisait encore un câlin, et c'est à ce moment que je lui répondis très simplement : J'aimerais bien, oui. Finalement, je pense qu'elle avait compris ce que je voulais et je ne sais pas où ça pouvait nous mener. Peut-être que ça causerait la perte de notre couple, peut-être que ça le renforcerait ; je n'en savais rien et elle non plus mais à l'heure actuelle, je ne pouvais plus me comporter comme un petit ami digne de ce nom et n'avais pas non plus le temps de penser à elle et à ses attentes.
Maintenant que la décision semblait prise de faire une pause dans notre relation, Brooklyn s'inquiétait de savoir si j'avais mangé et suite à ma réponse peu convaincante, elle décidait de me commander une pizza. Je répondis de manière totalement détaché comme si ce geste d'intérêt qu'elle me portait ne me faisait même pas plaisir. Elle partait alors du salon pour téléphoner, sans doute et quand elle revint, elle m'informait que la pizza arriverait d'ici trente minutes et qu'elle rentrerait chez elle après avoir rangé. Je la regardais simplement, pour lui faire comprendre que j'avais saisi les informations et pourtant, je ne lui répondis rien. Elle se remise alors à prendre des affaires dans mon salon puis elle se plaçait debout devant moi pour me demander comment marchait ma machine à laver. Laisse, je le ferais demain, lui répondis pour éviter d'avoir à me lever. Ce n'était pas compliqué de regarder les inscriptions et d'une machine à laver à l'autre, il n'y a pas grande différence. Il ne faut pas non plus avoir fait des études d'ingénieur pour le comprendre ; alors une nouvelle fois, je soupirais. J'avais l'impression que sa présence m'agaçais et je suppose qu'elle ressentais la même chose et pourtant, je crois que j'étais content qu'elle soit là. J'essayais alors d'attraper la télécommande de la télévision qui jonchait sur la table basse, entre différents objets mais mon bras n'était pas assez long pour arriver à la prendre. J'abandonnais en me reposant dans le fond de mon canapé. Vivement que cette pizza arrive, je commençais à avoir faim.