Cela faisait trop trop trop trop trop longtemps que je n'avais pas vu ma cousine. C'est vrai, on avait fait le quatre cent coups toutes les deux et depuis un certain temps.. plus rien. Faut dire que pas mal de choses s'étaient passé, aussi bien de mon côté que du sien. Du coup, ce week-end, j'avais bien l'intention de rattraper le coup. Je l'invitais à ce qu'on passe toutes les deux le week-end ensemble, éloignées de tout. Nous étions seules pour la St Valentin elle comme moi apparemment et fuque les hommes, autant en profiter toutes les deux et se bourrer la gueule ensemble, comme nous avions pu le faire en Russie il y a quelques années. Je savais que je passerais un bon moment en compagnie de ma cousine, je n'y manquerais pas. Et puis, j'en avais besoin. Hannah était à Londres avec Bellamy pour la St Valentin, et ça me faisait bader. Moi, j'étais sans nouvelles d'un mec dont j'avais peine à croire qu'il tenait à moi, il était quelque part au Mexique avec son meilleur ami et je commençais à en avoir marre de poireauter comme une conne. Moi aussi j'allais m'amuser. Le début de la soirée se passait bien, mais nous buvons beaucoup. Trop? Nous finissions par nous retrouver à Vegas le lendemain matin, dans une autre boite de nuit toujours saoule à danser comme des folles. La chanson "ce matin va être une pure soirée" était de vigueur ici maintenant. Je levais mon verre à ma cousine. « A nous. » lui dis-je en souriant. Je le buvais cul sec. « on va jouer à un truc? Tu peux pas savoir comme tu m'as manqué » dis-je la prenant dans mes bras. C'était toujours l'aventure totale avec elle.
 

Ma vie avait pris une tournure désastreuse ces derniers temps. Ma vie personnelle était un bordel monstre. Moi qui pensait réussir enfin complètement dans la vie, il avait fallut que des évènements, dont je me serais bien passés, arrivent. Derek avait un amant nommé Thompson. L’homme que j’aimais depuis maintenant trois longues années avait décidé de se tourner vers les bras d’un autre homme. Je me sentais humiliée, je me sentais comme une moins que rien. En plus de cela, j’avais perdu mon meilleur ami car j’avais préféré resté aveuglé par cet amour que j’éprouvais pour Derek, que d’ouvrir les yeux et écoutait mon Joshua. Je ne pouvais m’en prendre qu’à moi-même maintenant. Épuisée par tous ce qui se passait et épuisée par mon travail, j’avais besoin de défouler en me coupant de la réalité pendant quelques temps. Je m’étais tournée vers ma cousine Louise avec qui j’avais toujours entretenue une relation des plus … énergétique. Elle était presque mon opposé et c’est ce que j’aimais chez elle. Fêtarde jusqu’au bout de la nuit, je savais qu’avec elle mes soucis s’envoleraient en un rien de temps ! Sur un coup de tête, nous décidâmes de prendre le premier vol pour Vegas et de fêter la St Valentin à notre façon : sans homme et avec beaucoup d’alcool.

Il était tard, ou peut-être devrais-je dire tôt, j’avais bu bien plus que je ne le pensais certainement. Je savais que m’amuser comme une adolescente ne résoudrait aucun de mes soucis, mais au moins pendant un temps, je n’y pensais plus. Nous fîmes tinter nos verres remplis d’alcool l’un contre l’autre avant de boire cul sec. Je sentais l’alcool descendre dans ma gorge doucement. J’adorais cette sensation. « L’argent ne fait pas le bonheur apparemment, alors allons dépenser mon compte en banque et peut-être que je trouverais l’amour de ma vie en étant ruiné ! » Je ris légèrement. Ce que je buvais me rendait euphorique mais qu’importe si cela me faisait faire des choses déraisonnables. J’étais beaucoup trop rangée dans ma vie, beaucoup trop sage, j’avais besoin de me lâcher un peu plus !

Je m’approchais d’une table de roulette russe où je misais sur le chiffre 15 noir. Pourquoi ce chiffre, pourquoi cette couleur ? Je n’en savais fichtrement rien. De toute façon à quoi bon prendre un temps à réfléchir, ce jeu n’était que du hasard ? Malheureusement pour moi je perdis toute ma mise. Je passai un bras autour de l’épaule de ma cousine et lui chuchota à l’oreille. « Tu crois que si je fais les beaux yeux au croupier il me redonnera mon argent ? Peut-être que je devrais lui montrer ma poitrine même … » Je regardai ma cousine dans les yeux avant de rire à nouveau en tirant sur ma robe un peu moulant afin d’échancrer un peu plus mon décolleté. J’étais dingue. J’avais trente-quatre ans mais pourtant en cet instant j’avais l’impression de retomber dans ma jeunesse, dans ces quelques rares moments où j’avais réussis à me lâcher entre deux gardes à l’hôpital lors de mon internat. J’avais toujours eu des regrets à ne pas avoir pu profiter autant que je l’aurais voulut.

Je vivais une période des plus difficiles depuis un bon moment, faite de montagnes à surmonter. Jusque là, je l'avais fait avec vaillance et courage et je ne comptais pas laisser tomber. Pourtant, j'avais besoin de me changer les idées, de m'amuser. Surtout en cette St Valentin. Je sais que ce jour n'a jamais été important pour Noah, il trouve ça idiot et futile et pourtant il m'est impossible de ne pas penser à lui sans arrêts et c'est une chose qui me torture littéralement. J'attendais qu'il rentre pour pouvoir lui dire tout ce que je m'étais répété en Europe lors de mon voyage avec June. J'avais pu faire le point de pleins de choses. Ma maman allait guérir de son cancer pour sûr, c'était déjà une chose bien énorme en moins sur ma conscience. Jason m'avait avoué des sentiments naissant pour moi et s'était surtout montré d'une affection tellement énorme que je m'étais remise en question. J'en avais tellement besoin, il était arrivé là et avait tout fait de la bonne manière avec moi, alors que j'avais l'impression de n'être qu'une paire de sein et de fesses jusqu'alors, il m'avait prouvé que je méritais qu'on me regarde comme ça, qu'on me respecte, qu'on m'entretienne comme une petite fleur piquante en somme. Il m'avait conseillé de ne pas me laisser faire par ceux qui me font du mal : Noah somme toute. Je voulais en parler avec ce dernier, lui demander enfin de sortir son doigt de son cul et de me dire ce qu'il en est ou du moins de me le montrer. Mais vu qu'il est au Mexique et qu'il ne répond pas, il n'était pas question que j'y aille ou je ne sais pas quoi à moins de vouloir ma mort de sa part alors, je devais attendre. Mais s'en était trop.

Sortir avec ma cousine était le moyen idéal d'oublier et de m'éclater. Avec elle, on se complétait carrément. Elle profitait de mon caractère et je profitais du sien pour qu'on soit explosives. Nous avions fini à Las Vegas en pleine matinée là-bas, à boire et à jouer. Sa remarque me fit rire. Je la suivais, main sur son épaule. « Arrête de parler de prince charmant putin c'est nous qui allons les mener par le sexe dorénavant, ok? » dis-je alors allant vers le plateau de jeu, je regardais ma cousine dans les yeux. Je pointais mon doigt vers elle. « Tu es sexy cousine, vraiment sexy. Tu es mûre c'est super attirant. Alors on va nous trouver de quoi se mettre sous la dent et c'est à nos pieds qu'ils vont trainer pour nous avoir, tu as bien compris? » lui dis-je avant qu'on se retourne vers le jeu qu'on ne comprenait pas mais, on jouait quand même. On faisait sensation, deux jeunes femmes seules comme ça mettant tout leur argent. Ma cousine fit une réflexion qui me fit rire et mis sont décolleté en valeur. « Je vais faire la même, tu vas voir. » dis-je faisant la même avec la paire très attirante que j'avais. Nous nous avançions vers le croupier et j'usais d'une voix super suave. « Je crois qu'on va pouvoir s'arranger » soufflais-je jouant avec sa cravate et lui lançant un clin d'oeil. Le mec sourit et nous laissa reprendre notre fric. Je me retournais, prenant la main de ma cousine. « Jackpot allez viens » dis-je allant vers les machines que je faisais aller. Des pièces en tombaient par centaines. « ET BAM. A qui la voiture en vitrine.. mmh? » dis-je montrant la traditionnelle voiture de vitrine plus loin. « On va la gagner tu vas voir, et on repartira pas seules dedans. » dis-je jouant avec mon regard avant de rire. Je voyais des cibles parfaites et genre trop beaux gosses, mûrs et superbement bien fringués. Il devait être l'après-midi à présent, du moins le début. Mais ici, les heures ne comptaient pas, ni les verres et l'argent. Je me tournais, prenant mon rouge à lèvres bien rouges afin d'en mettre sur les lèvres de ma cousine. Je réajustais sa robe. « Besoin d'accompagnatrices les gars..? » proposais-je ramenant les fesses de ma cousine avec moi et mon grand sourire charmant.