« ça fera vingt dollars s'il vous plaît » que la jeune fille prononce en finissant le paquet qui enrobait les vingt roses que son client venait d'acheter. Des roses rouges, symbole de passion. Ce ne sont pas ses fleurs préférés mais elle avait aimé apprendre avec madame Peabody la signification de chaque couleurs et de chaque type de fleurs. Peut-être que cet homme voulait se faire pardonner quelque chose ou séduire une femme. Elle y croyait, naïvement, elle croyait encore au grand amour qu'elle pouvait peut-être trouver au coin de la rue. Naïve qu'elle était. Bien évidemment que le grand amour ne se trouve pas au coin d'une rue, ni même dans un bar rempli de mecs qui veulent surtout vider ce qu'ils ont entre les jambes plutôt que de se dire "wahou, elle je vais en faire la femme de ma vie.". Non, pour elle, les bars et les boîtes de nuits sont remplis de mecs qui ne pensent qu'avec leur entrejambe et uniquement avec cela. Ce soir, elle avait fait des heures supplémentaires, la boutique devait être fermée depuis une heure, mais elle ne savait pas quoi faire entre la fermeture de sa petite boutique qu'elle tenait fièrement et l'heure à laquelle son ami devait venir la chercher. Alors elle avait décidé de compléter ce temps de torture et d'attente par la satisfaction de ses clients. Et heureusement, parce qu'elle savait qu'elle était l'une des dernières fleuristes ouvertes à cette heure et elle avait eu trois-quatre clients qui avaient loués le ciel de voir qu'une boutique de fleurs était encore ouverte. Elle raccompagne alors son client, le salue et lui souhaite une bonne soirée avant d'apposer sur la porte du magasin, l'écriteau qui annonce que ça y'est le magasin est fermé pour la journée. Longue journée éprouvante. Sortir lui ferait sans doute le plus grand des biens.

Alors qu'elle se remaquille à l'arrière du magasin dans son miroir de fortune, elle entend la sonnette qui annonce que Félix est finalement là. Ah Félix, celui qui lui ait le plus important dans ce bas monde et qui lui fait découvrir les joies de la vie nocturne à Miami. Elle qui déteste sortir, les seules sorties qu'elle s'autorise sont celles qui ont lieu avec Felix. Felix, l'homme totalement à l'opposé de la jeune fille, qui ramène un mec ou une fille à chaque fois qu'il sorte et qui se confond en excuses le lendemain de lui avoir fait subir cette parade nuptiale à laquelle il s'adonne quand quelqu'un lui plaît. « Ta robe est magnifique ! Tu vas faire tomber des têtes ce soir O'Callaghan ! » Elle roule des yeux avant de lui taper doucement derrière la tête « Comme si c'était mon genre ! Imbécile ! » Elle lui tire la langue quand il prend un air offusqué et ils sortent, bras dessous, bras dessus pour se diriger jusqu'au seven devil bar. Bar qui les connaît très bien, au moins une fois par semaine en tout cas. Lorsqu'elle entre dans le bar, elle monte sur le tabouret pour saluer Erwen, le barman et elle lui commande une bière et un cocktail tout en se rasseyant sur le tabouret. Le bar commence petit à petit à se remplir, et elle qui ne supporte pas les gens, se demande pourquoi elle a accepté de venir ce soir. Pour félix qu'elle se répète inlassablement avant d'être bousculé par un type. « Bon sang mais faites attention ! » Heureusement qu'elle a eu la jugeotte de soulever son verre pour que sa robe ne soit pas tachée. Aucune réponse de la part de l'être obtus qui vient de la bousculer, elle soupire, agacée, quand il vient s'installer sur le tabouret d'à côté. Evidemment. Il faut que ça tombe sur elle. Elle roule alors des yeux et voit Felix qui fait les yeux doux à une fille. Plante verte bonjour. Elle jette alors un oeil discret à l'homme à côté d'elle, et elle le sent. Elle sent qu'il pue la richesse, qu'il suinte le luxe, ce qui lui donne expressément envie de vomir. Une idée lui traverse l'esprit, idée un peu saugrenue, mais discrètement -ou non- elle glisse doucement sa main dans la poche de la veste de l'homme pour chercher son porte-feuille qu'elle saisit toujours aussi discrètement avant de sentir une main autour de son poignet. Et merde. roller coaster

❝devil in disguise Δ ❞

Je venais de tomber sur ce lieu de détente. À moins que ce ne soit l'inverse, car il était impossible de finir devant cet endroit par hasard. Le propriétaire de ce débit de boissons avait mit le paquet pour attirer l'attention de ses futurs clients. Il avait tout misé sur l'aménagement de l'entrée du bar, objet de curiosité lumineuse, agrémentée d'une multitude de panneaux éblouissants, à en faire pâlir les grands casinos de Las Vegas. Et vu que c'est un bar inconnu pour moi, il semble logique que je vienne l'inaugurer de ma présence. Une fois entré par la porte principale, je tente de m'acclimater à la faible luminosité de la salle beaucoup plus sobre et modeste que la façade. Il put discerner quelques tables occupées par des clients. L'un d'entre eux me fixe depuis mon arrivée. " Un problème? "  Dis je un peu agacé. L'homme décontenancé par ces paroles, tente de répondre. " C'est votre tenue ? Je voulais savoir où vous aviez acheté votre… "  Il ne termina pas sa phrase, parce que j'étais déjà désintéressé de lui. Je préfère prendre la direction du long comptoir du bar qui prenait une bonne partie de la salle. Au passage, je bouscule quelqu'un. Une demoiselle à en entendre la voix, mais je ne me retourne pas pour autant sur elle. Je m'affale sur un tabouret pris au hasard. Le fracas qui en découla, dérangea le barman, très préoccupé à essuyer ses verres. "Le meilleur whisky de la maison!" Main levée, ornée d'un billet de banque pour montrer que je pourrais devenir le client le plus important de leur soirée. De toute façon, je crois que le costard de grand couturier que je porte l'indique déjà bien assez. Noir, chemise blanche. Rien de bien dingue, mais la marque est visible et elle, elle change tout. Mon verre se prépare sous mes yeux, mais je sens comme quelque chose qui se glisse dans ma poche de veste. D'un geste vif, j'attrape le poignet et je tourne le visage. Assassinant d'entrée avec un regard froid et perçant. Bien jolie demoiselle. Dommage pour elle, je ne supporte pas le vole. Non, je ne supporte pas que l'on me vole. J'approche mon visage du sien pour ne pas alarmer le monde autour de nous, effaçant de ma mémoire le verre que j'attendais qui venait de se poser sur le comptoir. Ma bouche non loin de son oreille, je garde son poignet dans mes doigts serrés. "Je vais t'expliquer les règles. La première, soit tu joues, soit tu perds." En gros, elle a plutôt intérêt à jouer. Bien que ce soit toujours la maison qui gagne. Ma voix devient autoritaire. "Je vais t'offrir une cigarette, et nous allons sortir pour fumer. Ou du moins, le faire croire à ces idiots..." Je me recule, sortant mon paquet de ma main libre. Lui tendant souriant, de manière hypocrite mais je suis bon acteur. Une fois que ses doigts saisissent la clope, je me lève sans la lâcher. "Après vous mademoiselle." Et je la lève, la poussant devant moi pour qu'elle ouvre la marche.

Le fait d'être pick pocket est une chose qui est apparu comme ça chez la jeune fille, en fait, elle ne vole pas les pauvres, elle vole les riches. Ce à qui cela ne dérangerait pas de se racheter l'iPhone qui vient de sortir, ceux à qui s'acheter deux ordinateurs hors de prix d'un coup sans avoir à compter sur le trois fois sans frais comme le font les gens censés. Non, elle vole les riches depuis que deux connards de bas gamme -ou devrais-je dire, de haute gamme- les ont insulter elle et une amie ) cause d'un malheureux geste avant de leur démontrer leur foutu puissance à coup de rolls royce et de rolex. Elle les déteste, elle les hait du plus profond de son être et dieu sait qu'elle l'a fréquenté, la haute société de la ville. Quand elle était amie avec Wyatt, ou plutôt quand sa mère était amie avec la mère de Wyatt, il n'était pas rare qu'elle squatte comme elle le pouvait les soirées mondaines, les buffets et les galas. Mais depuis leur dispute, dispute qui était arrivé sans qu'elle ne le veuille, en vérité, elle ne le fréquente plus ce putain de monde. Au dépit de sa mère qui lui parle encore souvent de l'héritier Jefferson. C'est peut-être d'ailleurs pour cela qu'elle ne la voit quasiment plus. A chaque rencontre, sa mère arrive toujours à dévier sur la famille Jefferson et elle en a juste assez de devoir entendre parler des problèmes de cette famille. Problèmes qui n'ont pas vraiment d'importance. Non, le fait que le tailleur de la mère Jefferson est été rétréci au pressing, elle s'en fout comme d'une guigne. Elle, elle s'occupe elle-même de ses lessives et à part le fait qu'elle n'a plus de pastilles, elle n'a pas de problèmes de rétrecissement ou elle ne sait encore quoi d'autre de moins important.

Même si elle ne se sent pas à l'aise dans ce bar, elle sent bien qu'Erwen veut lui faire passer une bonne soirée et même Félix qui vient la voir de temps à autre pour lui demander si personne ne l'intéresse ou même si elle a encore un cocktail à boire. Lui, il est saoul, alors il devient de plus en plus sympa et extrêmement gai. Même si d'ordinaire il l'est déjà, on peut dire que cela s'amplifie avec l'alcool. Et elle qui commençait à passer une bonne soirée, ne peut pas s'empêcher de la gâcher elle-même. Stupide comme elle est. Elle aurait dû se douter que se défier à voler le porte-feuille de cette personne n'allait pas être une chose aisée. La froideur de ses doigts contrastent avec la chaleur de ses poignets et elle fait une grimace de douleur quand elle le sent qui sert un peu plus « Et quand on est trop imbu de sa personne, on perd. » Oups, elle a pensé trop fort. Malheureusement. Elle sait qu'il n'en restera pas là et ses suppositions ne sont plus des affirmations. « Je ne fume pas. Dommage. » Mais elle voit bien qu'elle a tout intérêt à prendre cette cigarette si elle ne veut pas d'ennuis. Qu'est ce que ses clients diraient si elle n'ouvre pas le commerce demain matin ? Les spéculations iraient bon train. Et elle ne veut pas passer pour une fille qui fait du zèle, ce n'est pas son genre. Elle saisit alors la cigarette de sa main libre, et elle le fixe, le défie du regard jusqu'à ce qu'il la pousse pour qu'elle lui ouvre la marche, non sans un sourire et une attitude qui pue l'hypocrisie comme un homme qui ne se serait pas lavé depuis des mois. Félix fronce les sourcils avant de l'encourager d'un pouce levé, croyant qu'elle allait finir par trouver quelqu'un. Mauvaise pioche Félix, mais il ne valait mieux pas éveiller les soupçons. Elle sort alors, rajuste sa veste, fixe la cigarette d'un air dégoûté et quand il se plante devant elle, d'un geste totalement désinvolte et provocateur, elle casse la cigarette en deux avant de la balancer derrière son épaule avant de prononcer d'un ton assez sec « Je t'ai dit que je ne fumais pas. » Les courbettes et les attitudes de faux-cul, ça ne prend pas avec elle, ça n'a jamais prit et ça ne prendra pas, surtout avec lui. roller coaster

❝devil in disguise Δ ❞

Tenant son poignet fermement, je suis surpris de voir que la demoiselle ne se démonte pas. Mais j'en souris de quoi avant de lui murmure à nouveau. "Au moins tu sais à quoi te préparer." Sous entendant qu'elle était vraiment trop imbue face à moi. Qu'elle fume ou pas, je m'en contre fous. "C'est une excuse pour ne pas rameter ton copain." Comme quoi, faut que j'éclaire ses lanternes. Mais je le ferais dehors, pas la peine de s'éterniser au milieu de ce monde. Je l'envoie alors devant, faisant mine d'être en chasseur en possession de sa nouvelle proie. Je remarque même son ami qui lui fait un signe du pouce. Si il savait.
Une fois dehors, je me positionne en face de ma voleuse amatrice. Mon regard dans le sien, je reste silencieux, inspectant chacun de ses mouvements. Je ne rate rien de son petit numéro. Ses doigts casse ma dose de nicotine que j'aurais en moins. Mon air froid et totalement méprisant reste intact. "Et je crois t'avoir dit que ce n'était qu'un moyen de te faire sortir de ce bar." Je souris en coin, en sortant mon briquet de ma poche de pantalon. J'allume ma cigarette installée plus tôt entre mes lèvres, et je souffle la première bouffée dans le visage de mon interlocutrice. J'avance, approchant mon corps ainsi que mon visage du sien. "Ne te sens pas en position de force. Je te rappelle que tu as lamentablement échoué dans ta tentative de vole." Ma main sur son épaule lui colle son dos au mur non loin. L'enfonçant dans une obscurité, alors que mon visage reste un peu plus à la lumière. "Avant de te compter les règles de mon petit jeu ; laisse moi me présenter." Je reprend une énorme taffe avant de balancer ce que j'ai à peine consumé "Je suis l'unique fils du politicien Jefferson." Ce qui laisse deviner mon pouvoir, et ce qu'elle pourrait risquer si jamais je décidais de dénoncer son vole. Oui, j'irais jusqu'à dire qu'elle à réussit pour plus de peine. Mais je pense que j'ai en face de moi, une demoiselle maligne. Autant lui laisser l'opportunité d'éviter des ennuis. "Acceptes tu le jeu maintenant? "

Non mais elle n'a jamais vu un goujat pareil. C'est bon, c'est la première fois qu'elle se fait prendre quand il s'agit d'un vol et elle est visiblement tombé sur plus têtu, plus chiant qu'elle. Elle a simplement envie de se claquer la tête contre un mur ou bien de s'enfuir en courant. Mais elle sait, elle se doute que si elle fait ça, la police risque de la rattraper bien rapidement et ce sera d'autres problèmes qui viendront s'ajouter à la liste de ses petits problèmes. Petits problèmes, rien de bien important. Alors elle n'aimerait pas que s'ajoute à cela une magnifique ligne sur son casier judiciaire et elle ne supporterait pas de devoir passer par la case garde à vue. Certainement pas, elle s'imagine déjà, entourée de sdf ou de poivrots qui ont fini la tête la première dans le caniveau et elle a juste envie de vomir. Dans le sens littéral du terme. Evidemment. Elle sait à quoi se préparer ? Bien sûr. Elle a l'impression qu'il se trompe là, mais elle ne dit rien, elle se contente juste de lever les yeux au ciel avant de le suivre dans la nuit noire. Lorsqu'elle parvient à atteindre le trottoir et l'extérieur, l'air frais lui mord le visage mais elle, elle ne se démord pas en cassant et balançant la cigarette derrière son épaule. « Un quoi ? Un moyen ? Oh pardon ! Je n'avais pas entendu ! » Mademoiselle imprudente qui joue avec le diable au clair de lune. Diable qui vient de lui balancer la fumée de sa cigarette en pleine figure « La prochaine fois que tu fais ça, je te fais manger ta nicotine. Et ne crois pas que je ne suis pas capable de le faire. » Elle serre les dents mais elle aurait presque peur de ce type en fait, elle ne sait pas de quoi il est capable et elle a bien peur du pire. Enfin, elle ne sait pas ce qu'est le pire et elle n'a pas spécialement envie de le connaître présentement. « C'est parce que t'étais pas encore assez bourré. » Oui, les riches et leurs soirées à finir par terre, le gros cliché. Mais elle est persuadée qu'elle aurait réussi à le faire si elle n'avait pas sauté sur l'occasion. Lorsqu'elle le sent qui la pousse contre le mur, elle tente de dégager sa main mais elle n'y parvient pas et elle l'écoute sans vraiment faire attention à ce qui se passe, se préoccupant plutôt à regarder autour d'elle. Elle le voit du coin de l'oeil qu'il balance sa cigarette et le nom de famille lui effleure l'oreille. what ? pardon ? politicien ? Jefferson ? oh mon dieu. qu'elle pense. Elle a le coeur qui bat la chamade et elle se mordille la lèvre avant de reprendre ses esprits quand il lui demande si elle accepte le jeu. Elle pose alors un doigt sur l'épaule de son ennemi de la soirée et le repousse avant de s'éloigner un peu de lui, pour reprendre néanmoins ses esprits. Elle passe une main dans ses cheveux avant de revenir rapidement en face de lui et elle se plante devant lui, reprenant ses mots « Ton jeu peut-être intéressant s'il y a des choses intéressantes à gagner. Mais oui j'accepte. » Elle lève les yeux au ciel avant de reprendre « Mais laisse moi me présenter avant, je m'appelle ... » elle laisse un court instant de silence avant de reprendre « Floyd. Juste Floyd, pas besoin de savoir mon nom de famille, tout le monde s'en fout, mon père n'est pas politicien et j'ai pas les chevilles aussi grosses que les tiennes pour te dire où il travaille. » En même temps, elle ne sait même pas ce que son père fait actuellement, s'il est même encore vivant. Alors, elle n'a pas envie de parler de quelqu'un qui ne fait plus partie intégrante de sa vie.  roller coaster