Cela faisait maintenant un peu plus d’une semaine que j’étais rentré du Mexique. Je commençais peu à peu à reprendre mon rythme et mes marques. Un mois entier en dehors de Miami, si encore le séjour s'était passé comme nous l’avions espéré. Se faire tabasser n’avait pas été au programme. En effet, encore aujourd’hui je me demandais comment nous avions pu être aussi stupides. Je n’avais pas retrouvé la mémoire et je devais bien avouer que cela me frustrait. En règle générale, j’arrivais toujours à me contrôler un minimum lorsque je buvais et me droguais. Après toutes ces années j’étais largement habitué à consommer et mélanger des substances, et jamais, ô grand jamais je n’avais été aussi con et incontrôlable au point d’aller voler une dizaine de kilos de cocaïne, et du fric à la mafia mexicaine. Le pire c’est que je n’avais pas fait ce coup tout seul ! Non bien sur, il a fallu que le duo de choc fasse les abrutis. Ce détail me dérangeait fortement. Mon meilleur ami et moi nous ressemblions beaucoup. Dans nos habitudes, nos façons de pensées. Alors pourquoi avait-il fait cette immense connerie en ma compagnie ? Pourquoi l’un de nous n’avait pas relevé le fait que c’était une idée beaucoup trop stupide et qu’il ne fallait donc pas allez jusqu’au bout ? Pourquoi avoir pris autant de risque inutilement ? La drogue et l’argent ne nous manquaient pas. Je ne comprenais pas. Surement avions nous ressentis le besoin de faire les cons, le besoin d’adrénaline. Enfin bref… Il fallait certainement que je mette cette histoire de côté. J’étais désormais rentré auprès de mes proches, j’avais retrouvé mon fils, et je devais m’estimer heureux d’avoir cette chance.

Malheureusement pour moi, les emmerdes n’en avaient manifestement pas encore terminé avec moi. Il devait être aux alentours de 23 heures, je me trouvais dans mon appartement. Depuis mon retour, je n’avais pas spécialement envie de traîner dehors. Mes côtes me faisaient encore très mal et je portais toujours cette foutue épaulière. Sans parler de ma belle gueule qui, pour le moment, n’en était plus vraiment une à cause de tous ces hématomes. Je regardais un match à la télévision lorsque je reçu un message anonyme. Nightmare, de toute évidence. Celle-ci me parlait de mon séjour au Mexique avec des détails qui faisait froid dans le dos. Comment arrivait-elle à être partout à la fois ? C’était exaspérant. L’incompréhension me frappait au fur et à mesure de la lecture du message, puis la colère prenait place. C’était quoi ce putain de bordel ? Sans réfléchir plus longuement, j’éteignis la télévision, envoyait un texto à ma meilleure amie afin de lui demander de me rejoindre immédiatement au centre-ville. Puis je prenais mes clés de voiture et partais en vitesse. Je me rendais compte soudainement que je ne l’avais plus vu depuis un long moment. Elle allait certainement me tuer, mais peut-être que le message de la blogueuse la préoccuperait un peu trop. De toute manière, ça m’était égal. Après cette nuit, soit je me retrouverais en prison, ou alors, la mafia mexicaine retrouverait ma trace. C’était magnifique.

Une fois à destination, je fus soulagé de voir qu’elle avait bien reçu mon message. Celle-ci était même arrivée avant moi. Je sortais de ma voiture, puis m’approchais d’elle et l’enlaçais fortement –ce qui me coûtait une grimace- et plus longtemps que je ne le réalisais. « Tu m’as manqué. » dis-je dans un premier temps. Je sortais ensuite mon portable de ma poche et lui montrait le texto anonyme. « Tu sais à quoi rime ce bordel ? » J'aurais bien voulu prendre de ces nouvelles, rattraper un peu ces dernières semaines, mais il fallait d'abord s'occuper de cette histoire.