Plusieurs jours s'étaient écoulés depuis mon séjour en prison. Pour dire vrai je venais de passer une semaine recluse chez moi sous l'ordre de l'agent Halstead. Il était parvenu à trouver une faille dans l'enquête, et je n'avais pas passé plus de 4jours dans cette cellule, à mon plus grand soulagement. Quelques jours qui pourraient paraître insignifiant dans une vie, pourtant j'ai l'impression de ne plus être la même en passant la porte de sortie. Je ne saurai pas expliquer en quoi, mais je n'ai jamais été si reconnaissante de ce sentiment de liberté. Pourtant, je suis loin de fêter ça et de me réjouir du tournant que prend l'affaire. Peut être parce que je sais que ce n'est pas fini, que je risque une fois de plus de ressentir ce sentiment d'insécurité. Il me fallait cependant faire quelques courses. J'avais épuisé mon stock de nourriture, et manger des céréales toute la journée devenait difficile à digérer pour mon estomac. Et puis... j'avais besoin de prendre l'air. Je pense que me retrouver enfermer dans un endroit clos pendant tout ces jours avaient fait naître une sorte de claustrophobie. J'avais besoin de voir la lumière du soleil, de sentir le vent venir frapper mon visage, d'entendre tout ces petits bruits extérieurs qui caractérisent la vie, la vraie. Alors j'avais pris la décision de me rendre à l'épicerie du coin à pied. J'ai l'impression de reprendre le courant de ma vie, mais tout est différent maintenant. Je passe mon temps à observer autour de moi, à chercher à me rassurer. J'ai l'impression d'être observé, montré du doigt, jugé...

Le soleil n'est malheureusement pas au rendez vous, le temps est maussade, un peu comme l'état d'esprit que j'ai actuellement. J'entre dans l’épicerie qui est pratiquement déserte. Je n'ai pas fait de liste, je déambule à travers les rayons sans même savoir ce que je cherche, ce que je veux. Je prends quelques articles au passage. Rien de bien fameux. Mon regard se perd sur un plat préparé alors que je reprends la marche, visage baissé vers ce dernier. Un choc vient cependant arrêter ma course alors que je prend de plein fouet un homme sur ma route, au tournant d'un étalage. Je m'apprête à m'excuser, mes yeux se relèvent et je réalise rapidement que l'homme en question est loin d'être un inconnu. Mon coeur fait un bond dans ma poitrine, j'ai une sorte de flashback qui s'impose à moi, de ce dernier moment que nous avons vécu. Mon regard se balade nerveusement sur ce dernier alors que je peine à retrouver mes esprits. "Salut" finis-je par dire. On ne peut pas dire que j'avais été super sympa avec lui. Je m'en voulais énormément pour ça, mais je pense que j'avais fait ce qu'il y avait de mieux pour lui. Je l'avais préservé. J’espérais juste avoir été assez dur pour qu'il ne veuille plus plus me revoir. L'ennuie, c'est que le destin semblait en décider autrement aujourd'hui...

 Who are we for each over now ?.

Chou x2

 
Les derniers jours ont certainement été les pires de ma vie. Envie de rien, de tout laisser tomber. D’abandonner ce que j’ai mis si longtemps à bâtir. Je n’ai pas fais grand-chose depuis qu’Elisha a décidé de mettre un terme à notre histoire sans même me demander mon avis, sans même me laisser le choix. Sur le coup, j’ai pensé qu’elle était fatiguée, épuisée par cette nuit passer enfermée. Mais plus les jours ont passés moins plus la séparation se confirmait. Les refus pour me voir au parloir, les messages sans réponses, les appels ignorés. Tout était clair à présent. Elle ne voulait plus de moi…. Mais la seule chose que je ne comprenais pas, c’était POURQUOI. Rien n’avait été claire. La veille nous vivions un moment magique comme à chaque fois, avec sensualité, rire et complicité et le lendemain, la froideur et l’indifférence prennent le relais. C’est dur… Tout s’écoule autour de moi. Joy qui fait son retour pour me prendre Logan et Elisha qui m’abandonne. A croire que c’est moi le problème à tout ça…
Je suis anéanti, je n’ai plus le gout à rien, la preuve, je n’arrive même plus à m’occuper de mon propre fils. Je ne sais même pas où il est… Chez Alysse, Aloysia ? J’ai perdu tout espoirs. J’ai perdu la joie de vivre au moment où son regard à croiser le mien pour la dernière fois. Mon esprit se torture pour comprendre… comprendre, mais rien n’y fait et le seul moyen que j’ai trouvé pour arrêter d’y penser, de chercher de réfléchir, c’est l’alcool. Moi qui ne bois que très rarement, comment dire que mon organisme n’est pas forcément d’accord et me le fait rapidement voir. Ce n’est pas une bonne idée. Je m’endors encore une fois, seul, isoler dans le noir, revoyant la scène qui a bouleversé ma vie.
Il est peut-être quatorze heures quand mes yeux s’ouvrent pour la première fois de la journée. Je traîne les pieds tel un zombie. Je m’apprête légèrement pour sortir à l’épicerie du coin. Petite boutique, au moins, ici je ne risque pas de croiser des gens connus. C’est plutôt calme. Parfait pour l’état d’esprit dans lequel je me trouve. Mon estomac cri famine. J’entre dans cette petite boutique, écouteurs dans les oreilles. Mon corps avance, mais mon esprit n’est pas là, à tel point que je percute quelqu’un. Mon paquet de chips tombe au sol. Je me penche alors pour le ramasser et en me relevant je crois le regard de cette femme qui n’est pas n’importe qui. Je ne me sens pas bien du tout d’un coup. Mes mains viennent retirer mes écouteurs << Salut >> Je ne sais pas si j’ai envie de lui parler ou de m’enfuir mais le son de sa voix arrive à m’extirper un sourire. « Content de voir que tu es libre… » répondis-je un brin d'ironie dans la voix. Elle était dehors et elle n'avait même pas prit la peine de m'avertir qu'elle allait bien, simplement un message... La voir, là, sans sa joie de vivre habituelle... C'est difficile, j'ai envie de la rassurer, de lui dire que tout va aller, que ce n'est qu'une mauvaise passe. Ça me tord le cœur de ne pas pouvoir la prendre dans mes bras, pourtant j’en avais envie, terriblement envie, mais ce n'est plus pas possible... C'est elle qui a choisi cette situation. Si ça n'avait tenu qu'à moi, j'aurai été la à sa sortie et je ne l'aurai plus jamais quitté mais une fois de plus j'ai l'impression de ne pas être maître de mon destin.  J’avais réfléchis a plusieurs manières de la recevoir si un jour je la croisais… J’avais opté pour l’indifférence comme je sais bien le faire, mais tout m’est impossible quand je me retrouve devant-elle. Je perds tous mes moyens. Je l'ai dans la peau et devoir vivre chaque jour sans elle me torture un peu chaque matins.
J’ai besoin d’elle. De savoir comment elle va, ce qu’elle fait… ce qu'il se passe dans sa tête. Et surtout pourquoi je m'endors sans elle le soir...
« Tu vas bien ? » finis-je par lui demander. Même si ce n’était les meilleures conditions, j’étais soulagé de la voir même si tout était différent aujourd’hui…

J'aimerai dire que ma remise en liberté m'a redonner un second souffle, que j'ai retrouvé la sérénité de la vie que j'ai mené jusqu'à présent. Il n'en est rien. Je suis perdue, définitivement perdue. Je ne reconnais pas ma vie, je ne me reconnais pas. Je ne sais pas où je vais, je ne sais pas ce que je veux, comme si ces quelques jours avaient changé à tout jamais ma vie. Un changement considérable et pas des moindres, ma rupture avec James. Elle a été soudaine, surprenante, incompréhensive... Il avait fallu que je me retrouve derrière cette vitre pour décider que nos chemins se séparaient là. Est ce que mon arrestation y était pour quelque chose? Aucun doute là dessus, pourtant, malgré ma sortie de prison, je n'étais pas revenue sur mes positions pour autant. J'aime James, je l'aime vraiment, il n'y a aucun doute là dessus, et je pense que le voir dans ces lieux m'a fait réaliser que ce n'était pas sa place, peu importe ce que nous avons traversés ensemble, peu importe tout ces moments de bonheur intense, il méritait mieux... Il rêvait de se poser, de vivre une vraie vie de famille, et je n'étais pas en mesure de lui offrir tout ça. Comme si ce n'était pas suffisant, il fallait que ce père de famille et homme formidable cherche à venir m'épauler dans cet endroit dans lequel il n'a rien a faire. James à l'innocence et la sagesse que je n'aurai jamais, et nous devons une faire une raison sur le sujet, nous ne pouvons pas être faire traîner tout ça plus longtemps. Je mentirai si je disais que je n'avais pas pensé à lui, surtout depuis ma sortie. Bien sûr que si, peu importe comment les choses se sont déroulées, James a marqué à tout jamais ma vie, mon esprit, mon coeur... A plusieurs reprises je me suis retrouvée avec le téléphone dans les mains, ce dernier affichant son numéro ou bien quelques photos de nous. Mais j'ai résisté. Je me dois d'avoir assez de respect pour lui pour le laisser partir, même si je dois en souffrir moi aussi au passage. J’espérais peut être avoir assez de répit avant d’avoir à l'affronter, je n'avais pas pensé à l’éventualité de le croiser en ville si rapidement....

Mon corps déambule tel un fantôme dans les rayons, je ne suis plus que l'ombre de moi même qui cherche désespérément à se rattacher à la vie, à trouver ce trou béant qui lui permettra de reprendre son souffle, mais je n'y parviens pas. Ma journée est cependant loin d'être si paisible que je l'avais imaginé. Mon corps vient percuter celui de James, et pendant un instant, mon regard se fige dans le sien, ma bouche est incapable de prononcer le moindre mot. Il vient clairement de me couper le souffle, et c'est avec un rythme cardiaque soutenu que je parviens à me montrer un peu plus bavarde... ou tout du moins un peu plus humaine. C'est le premier mot que je lui adresse depuis que je l'ai laissé en plan dans ce parloir, et je dois dire que la scène plane au dessus de nous plus que les autres, laissant oubliant tout les éclats de rire et mots doux que nous avons pu échanger au cours de notre relation... Il m'adresse un léger sourire. « Content de voir que tu es libre… » Je suis dans l'incapacité d'y répondre, et je me réalise bien vite que cette remarque à est surtout à prendre sur le ton de l'ironie. Je ne peux pas lui en vouloir. Il a été la personne la plus importante dans ma vie ces neuf derniers mois, et je n'ai même pas pris la peine de lui annoncer ma remise en liberté, c'est injuste. Je me passe une main confuse sur le front." Ouais, je suis sortie il y a quelques jours...même si l'affaire est loin d'être classée." Je me pince les lèvres, la confrontation me semble insupportable parce que ca rend tout ça encore plus difficile.« Tu vas bien ? » Je ne vais pas bien. Même si je tente de remonter la pente, tout ca ne sont que des faux semblants. Je ne veux cependant pas l'alerter. Il a du assez s'en faire dernièrement, je ne peux pas alourder d'avantage sa peine. "Ca va oui..." Je feigne un sourire, et cette fameuse question tente de faire blocage au sein de ma bouche. "Et toi?" J'appréhendais clairement la réponse, je n'étais pas sûr de vouloir l'entendre même, mais j'avais cependant besoin de l'entendre, même si je souhaitais de tout coeur qu'il me dise qu'il aille de l'avant... Ou pas...

 Who are we for each over now ?.

Chou x2

 
Ce n’est clairement pas la joie depuis quelques jours.  Rien ne va en réalité. Tout part à la dérive depuis cette soirée qui avait tant bien commencé. C’est vrai, j’étais épanouie ce jour-là. J’avais une petite amie à qui je tenais plus que tout, un fils exceptionnel qui avait réussi en quelque sorte à attendrir cette dernière. Tout allait bien, j’avais un projet professionnel qui me donnais vraiment l’impression d’être quelqu’un. Je me sentais indestructible et rien ne pouvais me rendre plus heureux ce soir-là. Je n’avais besoin de rien d’autre. Alors pourquoi aujourd’hui j’ai l’impression de ne plus pouvoir continuer de sourire ? Pourquoi j’ai le souffle coupé quand je repense à cette soirée qui n’aurai jamais dû se terminé ainsi ? Pourquoi j’ai mal au cœur quand je vois son regard croiser le mien alors qu’elle passe cette porte qui a jamais nous a séparer ? Pourquoi je suis brisé ? Pourquoi une fois de plus le destin n’a pas envie de me laisser tranquille et de me laisser vivre ma vie ? Juste me laisser tranquille… Nous avons mis tant de temps à nous trouver, à vivre notre vie, à être en phase tous les deux. Comment peut-on tout détruire ces mois d’amour en quelque heures ? Ce n’est pas possible. Il y a forcément quelque chose d’autre. La veille elle me disait, je t’aime et le lendemain c’était oublies-moi. Et moi dans l’histoire ? Je n’ai pas mon mot à dire ? Je dois me relever seul ? Sans explications ? Apparemment non, je n’ai même pas le droit, je n’ai aucuns droits. Juste de me taire et d’encaisser. J’ai mal… Dieu que j’ai mal chaque matin à ouvrir les yeux et me dire que je ne la verrai pas aujourd’hui, de me dire qu’encore une fois je vais m’endormir sans l’enlacer et l’embrasser… Ca me brule de l’intérieur quand je pense que plus jamais je n’aurai le droit l’entendre rire aux éclats, de me faire sa bouille à laquelle je ne pouvais résister. Qu’à présent je ne pourrai gouter à ses lèvres, toucher sa peau si douce, inhalé son odeur. Je suis laissé seul, pour affronter cette dépendance qu’elle m’a laissé en souvenir. Alors peut-être que je suis trop sentimental, peut-être que j’ai trop cru en ce nous qui nous qui il y a encore peu signifiait tant. Mais rien ne m’enlèvera de la tête cette idée que nous aurions être heureux si elle, avait cru un peu plus en nous, en notre capacité à surmonter des montagnes. Ensemble.C’est si dur de fermer un livre alors que nous sommes persuadés que l’histoire n’est pas terminée. Qu’elle est abrégée, sans rien faire ni même essayer d’avoir une fin heureuse.

Quoiqu’il en soit, aujourd’hui je suis dans cette épicerie, là où personne ne sourit, où personne ne se regarde. Chaque personne fait sa vie, sans avoir l’obligation de faire semblant de sourire. C’est parfaitement ce qu’il me faut. Je marche, visage fermé et écouteurs dans les oreilles. La vie est si horrible parfois. Elle ne m’épargne pas… Même quand je fais des courses. Je ne voulais croiser personne, et certainement encore moins Elisha. Enfin c’est ce que je voulais me faire croire. Au fond, la voir, libre me faisait un bien fou, même si ne pas pouvoir la prendre dans mes bras était une épreuve insurmontable à ce moment. << Ouais, je suis sortie il y a quelques jours… même si l’affaire est loin d’être classée. >> J’hausse les épaules, essayant tant bien que mal d’éviter son regard. Je suis donc réduit à néant pour ne pas qu’elle prenne la peine de m’informer de son affaire. « Enfin, tu peux gouter à la liberté. C’est bien ce que tu voulais avant tout. » déclarais-je. J’étais dans un sentiment plutôt étrange. J’avais envie de lui dire ses quatre vérités, lui faire tout un discours face à sa lâcheté, mais à la fois j’avais juste envie de la prendre dans mes bras, de la rassurer et de jouer mon rôle qui m’était attribué il y a encore quelques jours. Je ne sais pas quelle carte jouer. Lui cracher ma colère ne pourrait que l’éloigner plus de moi, et en aucun cas c’est que je souhaitais. Je prends sur moi, je prends terriblement sur moi, a tel point que j’arrive à sentir mes mains tremblées. Je choisis la carte de l’ami qui n’a rien d’un ami en lui demandant comment elle allait. << Ca va oui… >> Mon visage est toujours baissé, comme si j’étais intimidé par cette femme que je connais pourtant si bien. << Et toi ? >> Je suis surpris de cette question, je ne m’y attendais pas. C’était tellement incohérent. « Tu t’inquiètes pour moi maintenant ? » dis-je simplement. Mes deux états d’esprits ne cessaient de se battre dans ma tête. « Désolé… Comme tu peux le voir, j’vais merveilleusement bien. » lâchais-je ensuite. « J’en crève de ne pas t’avoir à mes côtés Elisha ! » ajoutais-je alors que je détourne une fois de plus le regard, avant de le plonger dans ses grands yeux. J’ai un nœud dans le ventre. J’avale difficilement ma salive, mon cœur s’emballe. « Tu me manque… c’est horrible. J'arrive à rien sans toi. » terminais-je par dire d’une voix fébrile. Je me sentais si vulnérable face à elle désormais. Un mot de sa part et je pouvais me briser comme renaître….

Je ne pourrais pas dire que quitter James ait été la chose la mieux a faire, clairement non. Mais pour la première fois de ma vie, je prenais la décision la plus sage, la plus raisonnable. Il méritait mieux que tout ça. Si je le connaissais depuis des années, j'avais appris à découvrir un autre homme à Miami. Il était encore plus précieux, plus exceptionnel que je l'imaginais. L'homme parfait. Autant dire que je ne lui arrivais pas à la cheville, et je n'y parviendrais jamais d'ailleurs. Comment un homme qui avait tant à offrir avait pu jeter son dévolu sur moi. Je ne méritais pas tout ça, je n'en étais pas digne. Voilà pourquoi je me devais de le laisser partir. Il avait le droit d'être heureux, il avait le droit de trouver une femme qui n'apporterait pas tout ces problèmes que j'avais pu rencontrer, une femme qui lui tiendrait la main, et qui n'aurait pas peur d'avancer avec lui, peu importe ce que ca signifierait. Malgré tout ce que je ressens pour lui, je me dois de ne pas être égoïste cette fois-ci. Peut être que pour lui la décision que j'ai prise l'est, mais il apprendra à comprendre que si j'ai fais tout ça, c'est pour lui. Pour lui, pour Logan... La vie ne leur a pas fait de cadeau, je me refuse d'être celle qui vient tout saccager une fois de plus. Je dois arrêter tout ça avant qu'il ne soit trop tard, avant que je viennes à être impliqué dans cette famille qu'il forme avec Logan. Lui aussi a le droit d'avoir l'amour d'une femme, bien qu'elle ne soit pas sa mère. Il mérite d'avoir des moments heureux et complice avec ce couple qui l'élève. La prison m'a fait prendre conscience de tout ça. Et même si je ne sais désormais plus qui je suis, je sais que je leur dois tout ça. J'y ai été un peu fort dans ce parloir. Je pense que la fatigue et la pression ont beaucoup joué dans cette scène. Mais je sais que le fait d'avoir été si cruelle avec lui lui permettra de tourner la page plus rapidement, bien que c'est certainement bien plus douloureux pour lui. Je pense que j'ai profité de la situation, j'ai profité qu'il ne puisse pas m'implorer de revenir sur cette décision, de me demander des explications. J'imaginais que le temps ferait son travail. Qu'il s'habituerait à cette nouvelle vie sans moi, et qu'une fois sortie d'ici, je devrais en faire de même. Il aura suffit d'une seule sortie, une seule petite échappatoire depuis une semaine pour que nos chemins se rencontrent de nouveau, comme si tout ca n'était pas assez difficile, comme si le destin cherchait à me mettre face aux conséquences de mes actes. Le voir a fait renaître des sentiments qui me sont si familier, comme lorsque l'on se retrouve au sein d'une maison dans laquelle on a vécu toute notre enfance. Un sentiment d'être chez soi, de retrouver les siens. Et bien que cette sensation pourrait se montrer rassurante, elle me donne surtout un nœud à la gorge. Je ne peux désormais plus trouver refuge dans ses bras. Ma famille n'est plus...

Je ne peux cependant pas fuir, je n'y parviendrais pas de toute façon, ca serait bien trop facile. Je le salue. Un bonjour qui est loin d'être celui qu'on aurait du vivre, surtout en sachant que j'avais retrouvé ma liberté. Mais plus rien n'est comme avant, plus rien ne le sera. Il ne tarde pas à me lancer un premier pique. Je ne peux pas lui en vouloir, ile st justifié.« Enfin, tu peux gouter à la liberté. C’est bien ce que tu voulais avant tout. » Je ne sais pas trop comment je dois le prendre. Fait-il référence à ma liberté physique, ou au fait que j'ai mis un terme à notre histoire. Je tente cependant de lui accorder le sens que je préfère. "Oui, la liberté n'a pas de prix après tout." je ne veux pas rentrer dans le vif du sujet, même si je pense ne pas pouvoir y échapper bien longtemps. Il me demande comment je vais. Et clairement je mens. Pas parce que c'est lui, mais parce que ce qui se passe dans ma tête, je suis loin de l'exprimer. Je me suis enfermée dans une autre prison dans laquelle il me semble impossible de trouver une sortie, et en parler ne changera rien à la donne. Je tente donc de le rassurer, je ne veux pas qu'il s'inquiète, je ne veux pas de sa pitié, il a certainement assez a gérer dernièrement. Je lui retourne la question, et je le vois visage baissée, fuyant certainement mon regard. A le voir, je compris rapidement qu'il est loin d'aller bien, et que j'y suis certainement pour quelque chose. Ce me fait mal de voir ainsi, mais je ne suis pas en mesure d'être celle qui le console cette fois.« Tu t’inquiètes pour moi maintenant ? » Je baisse le regard à mon tour, coupable. « Désolé… Comme tu peux le voir, j’vais merveilleusement bien. » Je l'observe, alors qu'il semble finalement s'ouvrir à moi et jouer la carte de la sincérité.« J’en crève de ne pas t’avoir à mes côtés Elisha ! » Je soupire doucement, tentant de passer outre ces mots, de ne pas y accorder d'importance. Mais comment faire? Comment rester insensible à ses paroles. Ses yeux se plongent finalement dans les miens. « Tu me manque… c’est horrible. J'arrive à rien sans toi. » Je me pince les lèvres en hochant négativement le visage, fuyant son regard. "J'suis désolée... vraiment..." Je soupire doucement en relevant finalement mon regard dans le sien. "Je peux pas... j'peux juste...pas faire ça." Dis-je comme pour me justifier. Je sais très bien que ce n'est pas suffisant, mais il doit savoir que ma sortie ne change malheureusement les choses.

 Who are we for each over now ?.

Chou x2

 
Comment nous avons pu en arriver là ? Qu’est-ce qu’il s’est passé dans nos vies pour que tout s’arrête, que tout s’acharne sur nous une fois de plus ? Qu’est-ce que j’ai fait à cette putain de vie pour mériter ça ? J’ai tellement de choses qui tournent dans ma tête, que je n’arrive plus à savoir qui je suis et surtout qui je veux être. Peut-être que dans le fond, c’est moi le problème, c’est moi qui ne suis pas capable de garder une femme à mes côtés. Peut-être que je ne fais pas les choses comme il le faudrait. Je n’en sais rien, je ne sais, je ne sais plus. Je n’ai pas envie de savoir. Je n’ai qu’une envie c’est de me laisser allez dans ses bras quand je me retrouve face à elle dans cette épicerie. Mais je ne peux pas. Je n’en ai plus le droit. Elle m’a ôté tous mes droits le jour où elle a décidé de mettre un terme à cette histoire. Comme si tout ça n’avait jamais compter, oubliant toute ce combat acharné pour nous trouver.  

C’est compliqué, tout à l’air si difficile sans elle, tout à l’air insurmontable. Irréel. On m’a arraché ma joie de vivre. Mon sourire, ma bonne humeur. J’ai tout perdu une fois de plus. Tout m’échappe sans rien pouvoir contrôler. Le destin est si cruel parfois. Il se réjouis de cette douleur qui m’anime en me mettant face à la réalité. Face à Elisha. Je prends terriblement sur moi pour ne pas craquer devant elle, pourtant je me brise chaque seconde qui passe sans pouvoir la serrer contre moi. << Oui, la liberté n’a pas de prix après tout. >> Si la liberté n’avait pas de prix, ça se serait depuis longtemps. Le prix de sa liberté c’est de m’avoir jeté, c’est tout. Il n’y a pas à discuter sur ce sujet. Et le fait de voir que ça n’a pas l’air de la toucher me met dans un état laborieux, j’ai l’impression qu’on cherche à arracher le cœur qui bat difficilement depuis quelques jours. Je l’aime à en crever et je ne peux pas le lui dire, je suis impuissant. « Je pense qu’au contraire, on paye parfois très cher le prix de la liberté…. » Encore une fois, tout avait double sens. Pour ma part, je parlais bien de notre relation qui me mettait dans un état lamentable, pitoyable. Jamais personne ne m’avait fait autant de mal en si peu de temps et avec si peu de mots.

Je serre les dents, respire difficilement pour lui demander comment elle va. Bizarrement je ne crois pas à sa réponse mais passons, je ne vais pas avoir pitié d’elle. Tout ça, c’est elle qui l’a souhaité. J’aurai pu être là pour elle, l’aider du mieux que j’aurai pu, de l’aimer comme je l’aime, de la soutenir comme je l’ai toujours fait. Mais elle a choisi autrement. Ce qui me surprend c’est qu’elle demande comme moi, je vais. Je pense qu’elle sait déjà la réponse avant d’avoir posé la question. Dans un premier temps je réponds ironiquement, blessé, avant de lui ouvrir mon cœur et de lui dire ce que je n’ai pas pu lui dire alors que cette vitre nous séparait. Je suis mal, terriblement mal sans elle. << J’suis désolée… vraiment… >> Je soupire agacé par ces propos. « Mais désolée de quoi Elisha ? De m’avoir laisser tomber comme un mal propre ? Sans explications réelles ? » lui dis-je alors que je me passe nerveusement les mains sur mon visage alors qu’elle poursuit << Je peux pas... J’peux juste… pas faire ça. >> Je baisse la tête, avant de la regarder une nouvelle fois. « Tu ne peux pas, ou tu ne veux pas !?.... C’est lâche ce que tu fais Elisha ! Tu abandonnes après tout ce qu’on a fait pour être ensemble ! C’est nul. Je nous croyais beaucoup plus forts. Je pensais que tu croyais en ce Nous… Tu sais celui que tu voulais le soir au port ! Le jour où tu m’as dit que tu m’aimais et que cette fois ci tu n’irais nul part… Tu n’as pas tenu ta promesse. » lui dis-je. Je jouais toutes les cartes que j’avais. « Tu te souviens… Rien que nous deux tu m’as dit… Il est où ce nous deux aujourd’hui ? Hein ? » terminais-je par dire. C’était horriblement difficile de retenir les larmes qui montaient en moi. Mes yeux devenaient humides et ma voix tremblait plus que jamais. Ma vie se jouait à ce moment précis, dans une épicerie…

Ce moment si douloureux soit t-il permet pour la première fois de ressentir quelque chose. Moi qui ai l'impression d'avoir perdu toute émotion, toute raison de vivre... j'ai une douleur dans la poitrine qui me laisse entendre que je souffre moi aussi. C'est peut être la preuve que cette histoire aura marquer définitivement ma vie, même si elle n'a pas l'issue que j'aurais aimé qu'elle connaisse. Je ne peux pas inclure James dans ce dérèglement, je me dois de faire un point, de retrouver goût à la vie, et je me dois de faire ça seule, parce que j'ai clairement envie d'être seule. Cette solitude me pesait lors de mon incarcération, je réalise cependant désormais qu'elle m'est indispensable. Je veux me retrouver face à moi même, dans l'espoir de savoir qui je suis vraiment, et ce que la vie pourrait m'offrir. A l'heure d'aujourd'hui, je n'ai aucun droit d’emmener qui que ce soit dans ma chute, et encore moins James qui a tant à offrir. Je m'en voudrais à tout jamais de le changer, de changer cette personne exceptionnelle. Il doit continuer de rêver, il doit continuer ce combat qu'il a toujours mené, et il se relèvera. Si je ne peux être indifférente face à lui, je tente cependant de cacher cette apparence. Mon visage est presque sans expression, comme si ce séjour en prison m'avait retiré toute humanité, toute joie de vivre. J'arbore toujours ce regard vide et fatigué. Je le suis. Épuisée par toute les questions que je peux me poser tout le temps, de regarder derrière moi par peur d'être suivie. Je n'ai plus l'esprit tranquille, et je dois même dire qu'un certain esprit de vengeance émane peu à peu de mon esprit. Rapidement il me met face au feu accomplis, évoquant cette liberté. Liberté qui peut signifiant deux choses dans mon cas, ma libération du poste de police, mais aussi le fait d'avoir fuit notre couple, d'avoir chercher à y échapper sans plus attendre. Je ne parviens pas trop à savoir le sens que James donne à ses propos, et pour éviter tout malentendu et dispute, je préfère faire comme s'il s'agissait de la première hypothèse.« Je pense qu’au contraire, on paye parfois très cher le prix de la liberté…. » Je soupire doucement et cherche à trouver mes mots en baissant un instant le visage. Je réalise cependant qu'aucun mot de ma part ne parviendrait à soulager la peine qu'il doit ressentir. Je ne suis malheureusement pas celle qui pourra le consoler.

Nous en venons à aborder cette question insignifiante que tout le monde se pose en temps normal. Malheureusement dans notre cas, cette dernière risque de nous lancer sur un sujet épineux que je n'ai pas envie de suivre. Mais contre toute attente, même si les éléments peuvent penser que je me soucis peu de lui, j'ai besoin de savoir qu'il va se relever malgré tout. Ca aurait été bien évidemment plus facile de l'entendre m'envoyer balader, mais il ne me fera pas ce cadeau. Il se lance plutôt dans une sorte de déclaration qui me met à la l'aise. Au risque de paraître une fois de plus égoïste, j'aimerai ne pas avoir à endurer ça. Je tente donc de me justifier, restant plutôt brève dans cette réponse.« Mais désolée de quoi Elisha ? De m’avoir laisser tomber comme un mal propre ? Sans explications réelles ? » Je plisse les yeux. "Non! Je suis désolée d'avoir été la première à comprendre que tout ça ne mènerait à rien entre nous. Que peu importe ce que l'on ferait, il y aurait toujours ce fossé entre nous. Ce fossé qui t'empêchera d'être avec une femme qui te correspond vraiment." Je tente de clore le sujet, espérant ne pas avoir à revenir sur mes explications.« Tu ne peux pas, ou tu ne veux pas !?.... C’est lâche ce que tu fais Elisha ! Tu abandonnes après tout ce qu’on a fait pour être ensemble ! C’est nul. Je nous croyais beaucoup plus forts. Je pensais que tu croyais en ce Nous… Tu sais celui que tu voulais le soir au port ! Le jour où tu m’as dit que tu m’aimais et que cette fois ci tu n’irais nul part… Tu n’as pas tenu ta promesse. » Mon regard se perd dans le sien alors que je finis finalement par souligner un point important. "Je ne suis plus cette femme, c'est ca que tu ne comprends pas. Cette femme a disparu en passant les portes de cette cellule, et elle ne reviendra pas..." J'étais plutôt sèche dans mes propos, mais je n'étais pas d'humeur à me montrer attendrissante ou quoi que ce soit.« Tu te souviens… Rien que nous deux tu m’as dit… Il est où ce nous deux aujourd’hui ? Hein ? » Il est à tout jamais au plus profond de moi, ancré dans mes veines et dans ma peau... "Il appartient au passé. .. Je sais que c'est dur pour toi, ca n'est pas plus facile à vivre pour moi j'ai juste..." je me pince les lèvres, cherchant comment expliquer ce qu'il pouvait se penser au plus profond de moi "..j'ai juste besoin d'être seule, j'ai besoin de temps."
.

 Who are we for each over now ?.

Chou x2

 
Est-ce si difficile de ne pas vouloir la même chose qu’elle ? Est-ce qu’au fond j’ai pas le droit de donner mon avis. Je pense que la liberté dont elle a soit disant besoin n’est qu’une excuse de plus. Je pensais simplement qu’avec les moins qui sont passés, l’avoir convaincu que j’étais fou d’elle et que je ferai n’importe quoi pour le rendre heureuse. Mais apparemment ce n’était pas suffisant. A croire que ce n’est pas ça qu’elle cherche, quelle souhaite. Etre aimé et heureuse.

Je tente de garder mon calme et mon sang-froid face à cette dernière dans cette épicerie dont je ne mettrai plus les pieds désormais. Mais c’est difficile, tout à l’air si difficile quand je suis devant elle. Une question banale, mais pourtant elle a un mal fou à sortir de ma bouche. Bien sûr que j’ai envie de savoir comment elle va depuis sa sortie, mais je crois qu’en réalité, j’ai peur de sa réponse. J’ai peur qu’elle me dise que tout va bien, qu’elle est heureuse, épanouie sans moi. Elle va bien, tant mieux, j’suis heureux pour elle. Tout ça n’est que bénéfique apparemment, rien ne l’affecte. Son cœur est de pierre et les moins ensemble n’étaient qu’illusion, mensonge. Malgré tout ça, je décide une fois de plus de jouer la carte de la sincérité, parce que oui, moi je l’aime, oui moi ça me brise de ne pas pouvoir la prendre des bras, parce que moi ça me déchire le cœur de ne pas être là pour la regarder dormir le soir, ou l’entendre râler parce qu’elle ne sait pas quoi se mettre le matin. J’en peux plus, c’est trop dur. J’ai besoin de lui dire ce que je ressens, à quel point je suis partagé entre la colère et l’amour. A quel point je l’aime mais à quel point je lui en veux d’avoir joué avec moi. << Non ! Je suis désolée d’avoir été la première à comprendre que tout ça ne mènerait à rien entre nous. Ce fossé qui t’empêchera d’être avec une femme qui te correspond vraiment >> C’est absurde. « Mais comment tu peux le savoir ! T’es pas dans ma tête Elisha ! Et si t’étais la femme de ma vie hein ?! Tu penses à moi un peu ! Non tu sois l’égoïste ! » Je n’ai pas fini avec mes explications, j’ai besoin de savoir pourquoi, comment. J’évoque un souvenir qui normalement doit sonner comme un souvenir heureux, mais plus maintenant. Il est synonyme de mensonge une fois de plus, de paroles en l’air, de trahison. << Je ne suis plus cette femme, c’est ça que tu ne comprends pas. Cette femme a disparu en passant les portes de cette cellule, et elle ne reviendra pas… >> Je n’ai même plus la force de répondre, pourquoi me battre pour quelqu’un qui ne veut pas qu’on le sauve ? << Il appartient au passé… Je sais que c’est dur pour toi, ca n’est pas plus facile à vivre pour moi, j’ai juste…. >> Je soupire, agacé. « Non dis rien ! Il n’appartient même pas au passé, il n’y a même plus de passé ! Tout ça c’était juste pour passer le temps pour toi ! et encore une fois t’es pas dans ma tête ! Ce n’est même pas dur pour moi, j’ai l’impression que j’aurai plus jamais la force de me relever ! J’espère que t’aura ça sur la conscience ! » Elle poursuit tout de même sa phrase alors mes yeux échappe à son regard, c’est trop difficile de voir cette pitié en eux. << J’ai juste besoin d’être seule, j’ai besoin de temps. >> Je serre les dents pour ne pas laisser tomber les larmes sur mes joues. « Soit heureuse avec ta solitude alors ! » lâchais-je alors que je passe nerveusement une main sur mes yeux, attrapant une larme pour ne pas qu’elle la voit. « T’avais juste pas le droit de me laisser m’attacher autant si tu savais comment tu comptais me jeter ! » terminais-je par dire. Je quittais alors les lieux, laissant même les quelques courses que j’avais faits. Plus rien n’avais d’importance, pas même de manger.