Sa décision semblait être mûrement réfléchie. De ton côté, tu te permettais de douter de son choix, car tu n’avais aucunement confiance en toi. Être parrain ce n’était pas un rôle à prendre à la légère. S’il arrivait un jour un quelconque accident à Autumn & Wane, ça serait toi, qui en aurait potentiellement la garde, et tu ne te sentais pas prêt. C’était une très grosse responsabilité, mais tu pouvais lire dans son regard que cette demande lui tenait à cœur. Cette demande te faisais plaisir, mais dans le fond, tu ne voulais tout simplement pas la décevoir, tu ne te le pardonnerais jamais. Tu finis tout de même par accepter, jetant un coup d’œil sur son petit bidou tout rond d’un air pensif. Ce qu’elle t’avait dit au sujet de la santé du bébé ainsi que des risques de l’accouchement étaient loin de te rassurer mais tu te devais être plus fort qu’elle, et tentais au mieux de la rassurer même si ce n’était pas facile. Il ne fallait pas laisser paraître tes craintes, mais essayait d’être optimiste, et puis avec les progrès de la médecine, tout ne pouvait que bien se passer. Du moins, tu croisais les doigts. D’ailleurs, à ce propos, elle tenait absolument à ce que tu sois présent pour l’accouchement que s’il se passait un quelconque accident, tu sois là pour signer la décharge avec Wane comme quoi vous les autorisiez à sauver le bébé prioritairement. Ce qu’elle te demandait, c’était carrément impossible. Sauver le bébé c’était prendre le risque de perdre ta meilleure amie. Mais c’était son souhait, et tu ne pouvais pas aller contre, c’est alors que difficilement, tu acceptais cette demande. Tu le faisais vraiment parce qu’elle était ton amie et malgré ce que tu sois, tu ferais tout pour tes proches. Même si cette demande t’en coûtais, tu espérais vraiment que tout se déroulerait au mieux pour ne pas avoir à faire un choix qui pourrait te rendre mal. C’est alors que pour essayer de changer de sujet, vous en veniez à parler du nom du bébé. Zoé avait-elle dit. Tu imaginais désormais ta future filleule qu’il te tardait de pouvoir rencontrer. Elle t’expliquait toutefois qu’elle aurait préféré l’appeler d’un autre prénom mais comme Zoé tenait tant à cœur à Wane, elle avait décidé de lui faire plaisir, se confessant par la suite au sujet de ses parents qui ne voulaient plus la voir sous prétexte qu’elle n’avait visiblement pas bien fait les choses comme il aurait fallu, et des parents de Wane qui n’étaient pas parvenus à l’accepter dans la famille. Tu avais du mal à comprendre comment tout le monde pouvait se retourner contre elle, qui plus est ses parents pour une histoire de vie faites différemment. C’était son choix après tout, elle était majeure et vaccinée, et donc libre de mener sa vie comme elle l’entendait. « Je ne comprends pas comment tes parents peuvent agir de la sorte. Ils feraient mieux d’être fier de toi, de ce que tu es devenue, plutôt que de te rejeter. Tu leur as parlé des risques que ton accouchement encourait ? Demandes-tu dans un premier temps. Pour ce qui est des parents de Wane, pourquoi ne t’aiment-ils pas ? » La questionnes-tu par la suite, curieusement.
Tout en vous baladant sur la plage, en quête de branches et morceaux de bois pour faire un feu, ta meilleure amie mettait les deux pieds dans le plat au sujet de cette fille dont Nightmare parlait qui semblait ne pas te laisser indifférent. Actuellement, tu te prenais bien trop la tête avec ça. Tu ne savais plus où tu en étais. Pour toi, le mieux c’était que Savannah t’oublie, seulement voilà, elle s’accrochait, et se tuait à te prouver que tu te trompais. A tes yeux, tu étais un incapable, tu ne servais à rien, tu ne savais pas te comporter comme un adulte, et être responsable. La preuve, tu avais été viré de ta formation par manque d’assiduité. Tu n’avais même pas de travail. Le seul argent qui rentrait dans ta poche, c’était de l’argent sale, gagné en vendant de la drogue, je ne sais pas si c’était vraiment la meilleure des solutions, mais c’était pour le moment la seule solution pour ne pas finir dans les rues comme certains. Autumn semblait lassée de ton comportement, et tu la comprenais totalement, à ta place, tu ne prendrais même pas la peine de te rassurer. Voyant qu’elle n’allait pas bien, tu lui demandais si ça allait, mais visiblement ce n’était pas le problème majeur à l’heure actuelle. Tu l’écoutais attentivement, elle en savait plus que toi sur le sujet de par son passé avec Wane, donc elle était la plus à-même de te comprendre. Bien que vos situations soient différentes, elle t’expliquait malgré tout que tu devais parfois laisser une chance au destin au risque de regretter plus tard. Et dans le fond, tu savais qu’elle avait raison, car là, actuellement Savannah était folle de toi, mais tu n’étais pas à l’abri qu’elle rencontre quelqu’un. Quelqu’un de mieux que toi. Quelqu’un qui saurait la rendre heureuse, chose que tu ne sais malheureusement pas faire. « Hey mais pleures pas… dis-tu au vue des quelques larmes qui coulaient le long de ses joues. Je sais que tu as raison, et je sais qu’au fond de moi, je ne supporterais pas de la voir aux bras d’un autre, je le sais pertinemment. Mais je l’ai rendu déjà trop malheureuse à la repousser. Je pensais que c’était le seul moyen de la protéger. Tu sais, je voulais juste qu’elle me déteste, je pensais que ça serait plus facile pour nous deux, mais je me rends compte que je trouve toujours une excuse pour la voir. Même si on finit toujours par se disputer, enfin que je finis toujours par mettre cette barrière entre nous. Malgré tout, je vais la voir et je pense que c’est ça le pire je devrais plus, mais j’y arrive pas » Tu soupirais. Toute cette histoire te rendait dingue, cette fille te rendait dingue, et c’était bel et bien la première fois que ça t’arrivais. Tu n’avais jamais ressenti tout ça auparavant pour quiconque. Mais comment faire pour parvenir à passer outre cette peur. Si tu n’essais pas, tu ne sauras jamais. De retour à votre petit camp, tu allumais le feu, lançant quelques branches pour l’allumer, Autumn en faisait de même, tu sentais qu’elle semblait contrariée par ton attitude. Tout ce qu’elle voulait, c’était ton bonheur, et au moins, elle était honnête avec toi, elle essayait de te faire réaliser combien tu étais entrain de faire une grosse bêtise que tu pourrais regretter. « Tu penses que je serais capable de la rendre heureuse ? » Lui demandes-tu clairement en regardant le feu qu’il commençait à bien prendre. Tu attrapais alors le sac que ton amie avait emmené pour y dénicher un petit paquet de marshmallows ainsi que des brochettes, pour pouvoir les faire griller. En ouvrant le paquet, tu lui présentais un marshmallow comme ça, pour ensuite en prendre un à ton tour gourmand que tu étais, et ensuite faire deux brochettes de marshmallow et lui en donner une. « Je sens qu’on va se régaler, lâches-tu en souriant. Les marshmallows grillés ou… mon péché mignon » Il est vrai que tu étais un gros gourmand. Et ça tu en rafolais voilà pourquoi tu adorais autant l'été pour faire des barbeuc ou des feux de camp et manger ces gourmandises.