Rendez-vous chez Mathis à 19h. Voilà ce que disait l'espèce de bloc-notes fourre tout qu'Anteynara avait dans sa cuisine. Mathis, un jeune photographe plutôt doué mais pas particulièrement exceptionnel dont Anteynara n'avait jamais entendu parler, jusqu'à ce qu'on lui demande de se rapprocher de lui pour récupérer des clichés. Il s'agissait de photos de Miami, et sur certaines d'entre elles, en arrière-plan, il y avait quelqu'un qui ne devait pas être vu, quelqu'un qui devait disparaître et ces photos étaient la preuve qu'il se trouvait à Miami. Anteynara avait reçu le job peu après son arrivée en ville, et elle avait de suite décidé de se rapprocher de Mathis pour par la suite lui voler ces photos, les effacer de son disque dur, les brûler. La première approche s'était faite dans le club de saut en parachute que fréquentait le jeune homme, et ce fut ainsi qu'elle créa le contact. Après cela, ce fut assez facile. Anteynara jouait son rôle à la perfection, elle usait de son charme quand il le fallait, tissait des liens avec lui plutôt facilement. Il était sympa, plutôt canon, et Anteynara n'avait même pas trop à se forcer pour être gentille avec lui, ce qui facilitait son travail. Alors pour ce rendez-vous, ils avaient prévu de commander des pizzas et de se regarder un film. Elle passa la journée à traîner, sortit promener Pégase sous le soleil presque agressif de Miami, et sauta dans la douche dès le retour. Elle se sécha les cheveux et les attacha, avant d'enfiler un t-shirt, un jean, et des baskets. Il était déjà l'heure, et elle décida de se rendre chez Mathis en voiture. Elle se gara près de l'immeuble dans lequel il vivait, et monta rapidement, espérant être à l'heure. Antey sonna à la porte, et adressa un sourire au jeune homme lorsqu'il lui ouvrit. « Désolé pour le désordre, j’étais en train de classer mes photos. » il s'excusa, articulant chaque mot. Elle haussa un peu les épaules avec un petit sourire, comme pour lui dire que ça ne la gênait pas du tout. Elle le suivit à l'intérieur et prit l'initiative de refermer la porte derrière elle, alors qu'il rassemblait ses clichés en un gros tas et empilait le tout sur le meuble télé. Du coin de l'oeil, elle suivait ses mouvements. Ce serait peut-être sa chance. Plus tard, elle jetterait un oeil dans le tas. Pour l'instant, il fallait que la soirée commence, qu'ils soient occupés. « Tu veux regarder quoi ? » lui demanda Mathis. En même temps, il lui tendit le flyer de la pizzeria, et elle lut rapidement ce qui était proposé. Elle releva rapidement les yeux vers lui, réalisant qu'elle avait zappé sa question. « Euh... peu importe, comme tu veux, un truc d'action » elle répondit en lui souriant. Son regard plongea à nouveau sur la liste de pizzas, et elle se décida rapidement, sortant son téléphone de sa poche. « T'as choisi ? » elle l'interrogea en se tournant vers lui, faisant attention à ne pas marmonner, histoire qu'il puisse la comprendre. Une fois que Mathis lui eut annoncé son choix de pizza, Anteynara composa le numéro et porta le téléphone à son oreille. Elle passa la commande, et prit une troisième pizza, juste au cas où. Puis elle raccrocha, rangea son téléphone dans sa poche et reporta son attention sur le jeune homme. « T'as trouvé un film ? » elle lui demanda alors.

Peut-être que ce soir, elle aurait l'occasion de chercher et trouver ce qu'il lui fallait. Après ça, elle s'éloignerait de Mathis, et sa vie continuerait comme avant. C'était son but, au départ. Voler ces photos et ne plus lui adresser la parole, ne pas s'attacher, jouer la comédie. Elle n'était pas supposée s'amuser pour de vrai en sa compagnie. Elle n'était pas supposée s'éclater en sautant en parachute avec lui, elle n'était pas supposée être heureuse à l'idée de venir mater un film avec lui, dans son appartement. Elle n'était pas supposée le trouver intéressant, ou attachant, ou quoique ce soit. Il était juste une étape, une barrière à franchir pour atteindre son but. Elle n'était certainement pas censée se sentir inconfortable à l'idée que si elle était là, c'était pour fouiller dans ses affaires. Ce n'était pas son genre, de toute façon. Mais Mathis, malheureusement, il avait un truc qui le rendait intéressant. Peut-être parce que comme elle, il ne se laissait pas marcher sur les pieds par le monde, qu'il envoyait un grand Fuck You à la vie qui avait mis des merdes sur son chemin, et en même temps il l'aimait, cette vie. Ce mec c'était une bulle d'air frais, le genre de personnes qu'Anteynara n'avait pas trop l'habitude de fréquenter. Lorsqu'elle entra et vit ces photos en désordre, elle laissa traîner ses yeux, se disant que peut-être elle aurait l'occasion de faire ce qu'elle avait à faire, puis elle pourrait disparaître avant que les choses ne deviennent trop compliquées. Lorsqu'il lui demanda ce qu'elle voulait regarder, Anteynara ne trancha pas, précisant simplement qu'elle aimerait plutôt un film d'action. Sa capacité à se concentrer pendant 2 heures sur un film n'était pas très développée, et elle risquait de vite se faire chier s'il ne se passait pas tout un tas de choses toutes les trois minutes. Anteynara se chargea donc de commander les pizzas par téléphone, puisque Mathis ne pouvait pas le faire, et pendant ce temps, elle le regarda chercher un film dans ses dossiers. Lorsqu'elle raccrocha, il lança le film et annonça le programme. « Avengers. » Parfait. Elle se jeta sur le canapé et retira ses chaussures pour pouvoir s'asseoir en tailleur, laissant Mathis mettre les sous-titres et se poser à côté d'elle. « Alors, tu me racontes quoi de nouveau ? » il lui demanda en se tournant vers elle. Anteynara fit de même, pour lui faire face alors qu'elle haussait les épaules, s'apprêtant à lui répondre. « Ummm rien d'extraordinaire. J'vais plonger le weekend prochain, voir les récifs et les épaves, si ça te dis... » elle proposa avec un petit sourire. Peut-être que ça lui plairait. Vingt minutes plus tard, on sonna à la porte, et Mathis alla ouvrir. Anteynara se demanda si c'était ça, son opportunité, mais non, elle n'aurait pas le temps de fouiller, et Mathis allait revenir. C'est d'ailleurs ce qui arriva trente secondes plus tard. Il revint avec les pizzas et les posa devant eux sur le canapé. « Bon appétit ! » il dit, à quoi elle répondit par un sourire. Anteynara s'occupa d'ouvrir les boîtes, et prit une part en faisant attention de ne pas en foutre partout. Même après les restaurants gastronomiques et tout l'entraînement qu'elle a eu avec le temps, lorsqu'elle était en privé, la regarder manger pouvait s'avérer plutôt comique. « Et sinon... » elle commença, tout en mâchant sa pizza. Anteynara finit rapidement, histoire de ne pas parler la bouche pleine. « Tu vis seul ? » elle demanda. C'était la seconde fois qu'elle venait chez lui, et elle ne lui avait jamais posé la question. En fait, elle ne savait pas grand chose de sa vie, et c'était le moment d'en apprendre un peu plus.

T'as vraiment une connasse, Antey. Voilà ce qu'elle pensait alors qu'elle commençait à bouffer sa pizza. Ca ne lui arrivait pas si souvent de penser ce genre de choses, même si parfois elle en avait conscience. Qu'elle n'était pas la personne la plus gentille, la plus agréable, la bonne copine par excellence. Il lui arrivait d'être exécrable avec les autres, et même dans un bon jour, il y avait toujours une petite part de cruauté, ou de sadisme, de moquerie... quelque chose de sale qui venait du plus profond d'elle et qui se pointait pour ensuite disparaître. Alors elle se connaissait, certes, mais elle n'avait pas pour habitude de se reprocher tout ça, de s'en vouloir ou même de se faire des réflexions. Avec Mathis, c'était un peu différent, et elle n'était plus tout à fait confortable avec ce qu'elle faisait. En général, les gens auxquels elle plantait un couteau dans le dos n'avaient rien d'agréables eux non plus. Ils étaient tout aussi sales qu'elle, voire même plus, ou pour d'autres raisons. C'était des ordures pour la plupart, des hommes d'affaires qui trafiquaient à côté parce que visiblement leur fortune ne leur suffisait pas, ils avaient besoin de s'en prendre aux autres. Des mecs comme elle, qui tuaient et volaient, qui se nourrissaient des secrets des autres. Son père, et elle se souvenait de son but, à la base, celui de se rapprocher de lui pour mieux le détruire... Tout ça, tout un lot de personnes à peu près aussi horribles qu'elle. Ca l'aidait à ne pas avoir de remords. Mais là, avec Mathis, c'était différent. Parce que c'était un mec bien. En fait, elle était plutôt certaine qu'il n'avait jamais rien fait de mal dans sa vie et qu'il ne s'en prendrait jamais à personne. Et certes, elle était là pour lui voler quelques photos et ça n'avait rien de dramatique en soi, mais c'était son petit jeu à elle qui la gênait de plus en plus. La façon qu'elle avait de se foutre de sa gueule alors qu'il était plein de bonne volonté. Elle venait de lui proposer de venir faire de la plongé sous-marine avec elle, et ça encore c'était peut-être une grosse erreur, parce qu'elle commençait à réellement apprécier sa compagnie. « Oh avec plaisir ! Ca fait longtemps que j’ai pas plongé en plus ! Merci de me le proposer ! » il avait répondu. Mathis, ce n'était pas vraiment le genre de mec qu'elle fréquentait, et sans ce job, elle ne lui aurait certainement jamais adressé la parole. Pourtant, ils avaient des points communs, et ils s'amusaient, et Anteynara ne se l'avouait qu'à moitié mais elle aimait passer du temps avec lui. Ils étaient donc à présent installés devant la télé, en train de déguster leurs pizzas. Mais se concentrer sur le film n'était pas trop son truc, surtout que celui-là, elle le connaissait. Alors elle engagea la conversation sans attendre, lui demandant s'il vivait seul, et elle patienta le temps qu'il avale ce qu'il avait en bouche. « Oui, la collocation c’est pas mon truc. Trop de contraintes, surtout si tu as des règles en totale opposition avec l’autre personne. » Et il avait raison. En plus il était intelligent, réfléchi. Anteynara hocha la tête avec enthousiasme. Elle non plus, il ne serait pas capable de vivre avec quelqu'un. De devoir se plier aux exigences d'une autre personne. Peut-être pour une courte durée, mais réellement partager son chez-elle, jamais. Elle était trop habituée à la solitude. Cela faisait cinq ans maintenant qu'elle n'avait pas partagé son logement avec quelqu'un. Depuis la mort de Jay. « Et toi alors ? pas de colloc ? » il demanda. Cette fois-ci, elle prit soin d'avaler le morceau de pizza qu'elle avait en bouche. « Pégase, mon chien. Sinon personne, c'est trop compliqué » elle fit simplement en haussant les épaules. « J'suis habituée à être seule depuis un moment maintenant » elle ajouta, le regard dirigé vers sa tranche de pizza pour éviter de faire tomber la moitié, puis relevant les yeux vers ceux de Mathis lorsqu'elle arriva à la fin de sa phrase.

Anteynara demanda à Mathis s'il vivait seul. C'était à la fois pour satisfaire sa curiosité personnelle, et pour mieux faire son job, cerner le personnage, tout ça... Et aussi pour savoir s'il était seul ou s'il y avait quelqu'un dans sa vie. Vivre seul, ça ne voulait rien dire au final, mais c'était déjà un pas. Peut-être qu'elle pourra jouer avec ça, si elle ne parvient pas ses fins de suite. Utiliser son charme, se faire une petite place dans sa vie, gagner sa confiance. Ils ne se connaissaient pas depuis longtemps, mais ils s'entendaient bien, au point de passer du temps ensemble à se bouffer des pizzas devant un film. Mathis lui répondit alors que non, qu'il vivait seul dans son appartement, parce que la collocation ce n'était pas pour lui, puis demanda à Antey si elle était dans le même cas. Elle répondit qu'elle vivait seule avec Pégase, son chien, une réponse qui fit rire Mathis. « C’est le meilleur colocataire ça ! » il dit, et elle lui sourit en retour. Elle n'échangerait Pégase pour rien au monde. La seule personne avec laquelle elle serait prête à partager sa maison, c'était Arielle, et ça arrivait parfois, mais jamais pendant très longtemps. « Pourquoi ça ? parce que t’es tellement chiante que personne ne peut te supporter plus de deux jours ?! » lui demanda Mathis alors qu'elle avouait être habituée à la solitude. Il plaisanta, et elle s'autorisa un petit rire. « Ouais, c'est ça » elle fit en souriant. Peut-être qu'en réalité, son sale caractère avait une part de responsabilité, mais juste une part. La vraie raison était plus compliquée, et elle ne comptait certainement pas en parler à Mathis. Ils continuèrent de manger, jusqu'à ce qu'il ne reste que les boîtes vides de leurs pizzas. « Une glace comme dessert, ça te va ? » proposa Mathis en se levant. Elle le regarda prendre les boîtes vides. « Ouais parfait » répondit Anteynara avec un sourire. Elle le laissa se diriger vers la cuisine, et l'entendit déposer les boîtes, ouvrir les placards, déplacer de la vaisselle. Elle jeta un regard vers le chemin qu'avait emprunté Mathis, puis elle se leva pour se diriger vers les photos en désordre qu'elle avait vues en rentrant. Elle se mit à fouiller, sans pour autant s'étaler. Elle savait ce qu'elle cherchait. Des photos de Miami, des rues, des gens. Sept clichés exactement, sans importance. Avec un peu de chance, Mathis ne se rendrait même pas compte qu'ils ont disparu. Puis, après avoir rapidement regardé dans ce qui traînait là, elle aperçut la corbeille à papier dans laquelle se trouvaient encore d'autres photos. Et peut-être que Mathis les avait déjà jetées, celles qu'Anteynara cherchait. Ces quelques photos étaient loin d'être exceptionnelles alors ce ne serait pas étonnant. Elle se baissa vers la corbeille à papier et commença à regarder les différentes photos. Elle les prenait deux par deux pour rapidement les observer, puis les mettait de côté, mais elle ne trouvait rien de ce qu'elle cherchait, et elle s'empressa alors de remettre dans la corbeille les photos qu'elle avait sorties.

Anteynara ne disait jamais non à un dessert. Elle était loin de faire très attention à sa ligne et bouffait plus ou moins tout ce qui lui faisait envie. Bien sûr, elle faisait assez de sport pour éviter de prendre du poids. Peut-être qu'un jour ça ne serait plus suffisant, mais pour l'instant elle en profitait. Alors un dessert, oui bien sûr. Avec plaisir. Et puis la glace, c'était assez léger, elle pouvait même se permettre un supplément chantilly. Elle regarda Mathis s'éloigner et le laissa se diriger tranquillement vers la cuisine. Lorsqu'elle fut certaine qu'il était occupé, elle se leva pour aller jeter un oeil aux photos laissées en désordre sur le meuble de la télé. Elle était à la recherche de quelque chose de précis, et il lui suffisait de jeter un simple coup d'oeil à chaque cliché pour reconnaître si oui ou non il s'agissait de l'un de ceux qu'elle cherchait. Il y avait de tout parmi ces photos, des paysages, des silhouettes, de tout. Mais pas ce qu'elle cherchait. Alors elle se pencha sur la corbeille à papier. Il y avait là dedans quelques brouillons, des feuilles de papier déchirées ou froissées, mais aussi un bon paquet de photos. Certaines étaient franchement bof, mais d'autres étaient pas mal du tout et Anteynara se demandait un peu ce qu'elles faisaient dans la poubelle. Elle n'était pas très calée en photo, mais elle savait reconnaître ce qui était beau. Et puis Anteynara n'était peut-être pas une artiste elle-même, mais elle aimait l'art, elle y avait pris goût en passant deux ans de sa vie avec Jay, qui dépensait des millions pour des tableaux, ou entrait par effraction pour voler ceux qui n'étaient pas à vendre. Anteynara s'y était mise quelques années plus tard, mettant sa fortune dans des bibelots en tous genres. Alors c'était un peu pour faire genre, pour mieux se faire passer pour une fille de la haute société, pour afficher son fric. Mais elle avait de l'oeil malgré tout. Elle n'arrivait pas à mettre la main sur ce qu'elle cherchait, mais elle se laissa un peu distraire par la qualité de certaines photos. Elle les garda même en main alors qu'elle remettait les autres dans la poubelle. Elle entendit alors un bruit derrière elle, et se retourna. Mathis était juste là, dans la pièce, et elle se demandait comment c'était possible qu'elle ne l'ait pas entendu arriver, car c'était clair qu'il avait pris le temps de faire quelques pas dans la pièce, et qu'il l'avait donc surprise en pleine fouille. « Tu m’expliques ? » il fit très sèchement. Mathis n'était pas stupide, et clairement, même s'il ne savait pas ce qu'elle faisait exactement, le fait de la surprendre en train de fouiller dans ses photos, ça créait en lui de la colère. C'était compréhensible. Elle resta là, deux photos encore en main, les yeux fixés sur lui. « Et ne me dit surtout pas que tout d’un coup tu t’intéresses à mes photos et surtout celles se trouvant dans ma poubelle ! » il enchaîna, et Anteynara se reprit bien vite, elle qui basait sa vie entière sur les mensonges, habituée à jouer des rôles pour arriver à ses fins. Mathis ne lui faisait pas peur, en réalité, même si le fait d'être surprise avait légèrement accéléré les battement de son coeur. Mais elle était simplement là pour récupérer des photos. Si ça ne fonctionnait pas, elle pouvait toujours régler les choses d'une façon plus radicale, même si ça ne l'enchanterait pas. Elle formula alors rapidement son excuse dans sa tête et se mordit un peu la lèvre, pour paraître gênée. Elle se releva doucement avec ces deux photos encore en main. Deux photos de Miami qu'elles trouvaient plutôt sympa. « Je suis désolée Mathis... j'aurais pas dû » elle commença. « On est en train de refaire la déco de l'entrée de l'hôtel, parce que ouais j'ai un hôtel, je sais pas si je t'en ai déjà parlé, enfin bref. On refait la déco, et je cherche des objets d'art qui ont un rapport avec Miami, des dessins, des photos, des sculptures. Des trucs originaux, d'artistes du coin, pas forcément connus » elle expliqua doucement avec un sourire, tout en gardant le côté gêné, celui qui montrait son malaise alors qu'elle venait de se faire prendre en train de fouiner sans avoir demandé d'abord. « On a déjà pas mal de reproductions de la Freedom Tower, mais je voulais un truc plus... actuel, plus quotidien » elle ajouta, esquissant un petit sourire. « J'me serai jamais permise d'utiliser tes photos sans ton accord, j'allais te demander, mais c'est vrai que j'ai été complètement conne de fouiller comme ça » elle s'excusa encore, avançant vers lui. Elle glissa les deux photos dans les mains de Mathis, lui adressant au passage un petit sourire. « Réfléchis bien avant de jeter ces deux-là » elle lui dit, avec un regard qui montrait son intérêt pour ces deux clichés, un regard qui disait au jeune homme qu'il y avait peut-être une opportunité là-dessous. Puis elle alla s'asseoir sur le canapé et prit sa coupe de glace, se disant que s'il fallait du coup refaire la déco de l'hôtel, ce serait avec plaisir et ça occuperait un peu ses journées.