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 what the fuck just happened (antey)

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(#)Sujet: what the fuck just happened (antey)  |   Ven 1 Juil - 15:35
Les nuits étaient longues, maintenant. Je n'avais jamais eu de problèmes de sommeil auparavant et regrettais désormais cette époque bénie. Morphée ne tendait plus vers moi ses bras mielleux. Je restais allongé une bonne partie de la nuit jusqu'à ce que mon corps n'en puisse plus. Souvent, je ne dormais pas du tout. Je ne pouvais plus. Parce que quelqu'un me voulait mort, et ce même quelqu'un était prêt à tout pour cela. C'était pour cette raison que Charlotte passait toutes ses nuits chez ma mère depuis quelques semaines. Je ne pouvais prendre aucun risque pour elle. Pour elle et pour ma mère, ainsi que mes soeurs. Leurs visages me revenaient en mémoire tandis que j'attendais que les heures s'écoulent, groggy de fatigue. Rien ne pouvait m'occuper l'esprit. À moitié assoupi, je tendais pourtant l'oreille, sur le qui-vive. L'attente était interminable. J'avais parfois l'impression que j'aurais préféré que le tueur vienne et fasse son boulot, car enfin je connaîtrais de nouveau le repos. Je guettais chaque bruit, chaque lumière. Cassidy était absente ces temps-ci et cela me rassurait quelque peu. Au moins, maintenant, si quelqu'un entrait par effraction, il ne trouverait que moi. Charlotte et ma colocataire étaient hors de danger. Parfois aussi je me remémorais cette nuit pour le moins étrange durant laquelle j'avais rencontré cette femme. J'ignorais tout d'elle, jusque son nom. Je n'aurais même pas été capable de la reconnaître dans la rue. J'avais seulement deviné quelques traits éclairé par la pâle lumière de la nuit ce soir-là. J'avais un numéro, masqué, et provenant très probablement d'un téléphone secondaire prévu à cet effet. Cette femme était cette nuit-là venu pour me tuer, et pourtant elle était repartie comme si de rien n'était. Elle avait échoué et n'avait pas fait son travail correctement. Pourquoi ? Elle avait fait preuve d'empathie. Elle avait vu Charlotte et s'était arrêtée, me donnant assez de temps pour la maîtriser. Enfin, ça, c'était un bien grand mot. Cette femme, oui, j'aurais dû la détester de tout mon être, et pourtant, je n'avais pas pu. Elle avait été touchée. Pas aussi dure à cuire que j'aurais cru. J'avais l'étrange impression qu'elle était comme moi, juste une autre gosse essayant de faire face à sa manière.

Et soudain un bruit étrange. Un autre bruit suspect. Et enfin un bruit de pas distinct cette fois, et encore un autre. Je me redressai immédiatement, et sans faire de bruit, me cachai derrière la porte entrouverte de ma chambre. Panique totale. Mon coeur battait à fort, ma respiration se fit plus lourde. Je posai ma main sur mon nez. Est-ce que j'aurais imaginé ces sons, pris dans une sorte de demie-somnolence ? J'aurais cru plusieurs fois cette semaine que quelqu'un était là, et plusieurs fois je m'étais planqué derrière cette même porte. Quelques minutes passèrent sans que rien d'autre ne se fit entendre. J'étais perplexe et prêt à retourner dans mon lit quand un autre pas se fit entendre, incroyablement près de ma chambre. Il était là, derrière la porte. À une dizaine de centimètres de moi. Doucement, je saisis la barre en fer que j'avais laissé là, en prévision. J'en devenais paranoïaque. Un autre instant s'écoula sans que rien ne vint perturber l'implacable silence de la nuit. Je crus cependant entendre la respiration de l'individu à plusieurs reprises. Et tout s'accéléra, les réflexes prirent le pas sur ma raison. La porte s'entrouvrit, je ressentis une douleur fulgurante dans mon épaule droite, une silhouette me fit brutalement face, un visage dégoûtant, vulgaire, grossier, barbare, et enfin il y eut un mouvement, et mon épaule me fit atrocement mal. Je tombais sur le sol et réalisai brutalement ce qu'il se passait. Un homme gisait devant moi, inerte. La barre de métal, dans ma main, était tâchée de sang. Pas le mien. Mon épaule me faisait terriblement mal. Je repris mon souffle pendant quelques instants. Il fallait absolument que je garde mon sang-froid. Je m'approchai ensuite de l'homme, et me penchai vers son visage. Il m'était inconnu. Et, plus important encore, il était inconscient. Mais vivant. Sa poitrine se soulevait encore à un rythme régulier. Lentement, je me reculai et me relevai.

Merde. Qu'est-ce que je faisais maintenant ? Merde, merde, merde. J'avais un mec inerte sur le sol de ma chambre. J'étais sensé en faire quoi ? L'interroger ? Le torturer pour découvrir qui l'envoyait ? J'étais pas fait pour ça, mon espèce de rencontre avec la femme de la dernière fois me le prouvait. J'étais pas fait pour agir de sang-froid. Je ne savais agir que par instinct, dans le feu de l'action et avec brutalité. C'était sûrement ce qui m'avait permis d'assommer cet abruti. Les subtilités de l'esprit m'étaient cependant inconnues. Tôt ou tard, l'homme allait se réveiller. Je devais m'occuper de tout ça, maintenant. Alors je fis ce que je faisais de mieux : agir sans réfléchir. J'attrapai mon téléphone et rappelai le numéro étrange, celui de la femme, de la tueuse qui avait failli m'avoir quelques temps plus tôt. Le téléphone bipa pendant un instant, puis elle décrocha. Alors je me mis à parler, vite, à déballer le problème. "C'est Bellamy. Il faut que tu viennes chez moi, là, maintenant". Conscient que ces quelques mots ne suffiraient pas à la ramener chez moi, je décidai de développer un peu plus. "Y'a un type à demi-mort sur le plancher. Envoyé par ton type". Je toussai et baissai les yeux sur le corps inerte. "Je sais pas quoi en faire. Tu me dois bien ça, après tout. J'aurais pu te tuer la dernière fois. Dépêche-toi". Je raccrochai. Je n'étais pas très convaincant quand je paniquais. J'espérais simplement que ces quelques arguments suffiraient à la convaincre de venir.
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(#)Sujet: Re: what the fuck just happened (antey)  |   Sam 2 Juil - 0:49
Elle venait de rentrer quand son téléphone sonna. Antey avait passé la soirée dehors, dans un bar en centre-ville, un endroit plutôt calme avec une petite musique d'ambiance et des bons cocktails. Rien d'exceptionnel, mais ça avait été agréable et elle aimait ce genre de petites soirées sans trop d'agitation. Elle avait fumé clope sur clope, installée en terrasse, s'était faite emmerder par quelques mecs qu'elle avait remballés assez facilement. Lorsqu'elle en avait eu assez, elle rentra donc chez elle à pieds, prenant son temps. Il faisait chaud, et même si le centre-ville et certains coins étaient animés toute la nuit, son quartier dormait paisiblement. C'était silencieux, les rues étaient désertes, rien de mieux pour se promener tranquillement. Elle entra dans sa maison et referma la porte derrière elle, posa son sac et retira ses chaussures. Ce fut lorsqu'elle s'installa sur le canapé que l'un de ses téléphones sonna. Elle le sortit de son sac, et décrocha, sachant qu'il y avait trois personnes uniquement qui pourraient tenter de la joindre sur cette ligne. Au même moment, son chien débarqua et vint se blottir contre elle. Anteynara lui sourit et commença à le caresser, tout en collant à son oreille le téléphone. « Ouais » elle fit simplement pour faire signe à son interlocuteur qu'elle l'écoutait, ses yeux concentrés sur la bête poilue qui s'était installée sur ses genoux. « C'est Bellamy. Il faut que tu viennes chez moi, là, maintenant » Il avait l'air un peu paniqué, et Antey haussa un sourcil, attendant la suite. A vrai dire, il ne devait pas avoir une centaine de raisons pour l'appeler. S'il avait besoin d'elle, ça avait certainement un rapport avec ce qui s'était passé, le soir où Antey entra chez lui dans le but de le tuer. Elle ne voyait pas d'autre raison pour laquelle Bellamy chercherait  la joindre. Il n'y avait rien d'autre qui les liait à part ça. « Y'a un type à demi-mort sur le plancher. Envoyé par ton type » il ajouta. Très franchement, s'il était déjà sur le plancher, elle avait du mal à comprendre pourquoi il avait besoin d'elle. Il avait l'air de plutôt bien se débrouiller tout seul, comme un grand. Le type était à sa merci, Bellamy pouvait en faire ce qu'il voulait, et Antey était plutôt bien posée sur son canapé. Mais son interlocuteur avait l'air plutôt stressé, il parlait vite, comme si ça pourrait l'aider d'enchaîner les mots à cette vitesse. Antey se contentait de lui répondre avec des "mmh mmh" ci et là, repoussant un peu son chien pour pouvoir bouger, et se leva du canapé pour remettre ses baskets. « Je sais pas quoi en faire. Tu me dois bien ça, après tout. J'aurais pu te tuer la dernière fois. Dépêche-toi » il finit, puis raccrocha. Elle n'était pas sûre de lui devoir quoique ce soit. Certes, il aurait pu la tuer, mais elle aurait pu le tuer avant. Elle aurait pu tuer sa gamine aussi. Alors très franchement, elle ne lui devait rien du tout. Mais elle avait laissé Bellamy en vie alors qu'elle aurait dû le tuer cette nuit-là, et ce n'était pas pour qu'un autre type se pointe quelques semaines après pour faire le boulot à sa place. Elle coinça son arme dans son jean, la recouvrant avec son t-shirt, puis elle sortit et prit sa voiture. Lorsqu'elle arrive devant l'immeuble, elle entra par la porte cette fois et monta les escaliers, jusqu'à arriver devant la porte qui donnait sur l'appartement de Bellamy. Elle toqua doucement. « C'est Antey » elle dit contre la porte. Elle se l'imaginait très bien, là, dans son appartement, avec un corps au sol. A faire les cent pas, une arme à la main, nerveux. Il devait sûrement s'attendre à tout et n'importe quoi. Attendre derrière la porte, se disant que ça pourrait être un ami ou ennemi qui débarquait, à n'importe quel moment. Ne même plus se sentir en sécurité chez lui. Au moins il devait être préparé à tout maintenant. C'était la seconde fois qu'on entrait chez lui pour tenter de mettre fin à ses jours, et elle ne s'attendait pas à ce qu'il lui ouvre comme ça sans même se demander qui était là pour lui rendre visite. Elle patienta encore un moment, jusqu'à entendre la clé tourner dans la serrure. La porte s'ouvrit et elle rentra en vitesse, préférant ne pas garder cette foutue porte ouverte trop longtemps. Elle s'avança un peu dans l'appartement, gardant un oeil sur Bellamy parce que malgré leur espèce d'alliance, elle n'était pas certaine de pouvoir lui faire confiance, et c'était sans doute la même chose de son côté à lui. « Bon, il est où ton demi-mort ? » elle demanda en se tournant vers lui. Elle ne comptait pas perdre de temps. Il l'avait appelée en panique parce qu'il avait besoin de son aide, et elle était arrivée. Elle ne savait pas encore exactement ce que Bellamy avait prévu, s'il avait même prévu quelque chose. Vu ce qu'il lui avait dit au téléphone, il était plutôt paumé avec un mec inconscient sur les bras, n'ayant aucune idée de ce qu'il devait faire à présent.
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(#)Sujet: Re: what the fuck just happened (antey)  |   Jeu 7 Juil - 0:05
Un mec inconscient sur le plancher, et voilà que toute forme de contenance me quittait. Plus ou moins. Quel courageux je faisais, vraiment. Je me figurais parfaitement quels auraient été les rires des gars, à Tijuana. « La larme à l'oeil », voilà comment je me faisais appeler dans le milieu. Le patronyme me plaisait, plus jeune. J'avais eu l'audace, un jour, de me faire tatouer cette petite larme, au coin de mon œil gauche. Je savais très bien ce que cela signifiait. Une larme, une vie prise. Dans la rue, ou du moins dans celle de ma chère Tijuana natale, on respectait toujours davantage ceux qui se baladaient la larme à l'oeil. On se disait que ces personnes-là pouvaient nous mater facilement, qu'on ne devait surtout pas faire les malins avec. Adolescent, je pavanais partout, fier comme un coq, avec ma larme à l'oeil. Une manie qu'Andrea n'aimait guère, songeai-je, non sans éprouver une vague mélancolie à l'évocation de mon cher Andrea. À présent, je me rendais compte que j'avais été bien idiot, et surtout bien ridicule. D'abord, parce que contrairement à ce que j'aimais dire plus jeune, je n'avais jamais tué personne. Du moins, pas à ce que je sache, et pas volontairement. Le respect pour la vie humaine, une chose que ma mère m'avait inculqué, voilà ce qui faisait la réelle différence entre moi et les autres voyous des ruelles, et ce qui m'avait toujours empêché de passer de l'autre côté. J'étais incapable de regarder un homme dans les yeux et de lui tirer une balle dans le crâne, de lui planter un couteau dans le ventre. Certains me traiteraient de faible, sans doute. Je n'étais juste pas un homme de sang-froid. J'aurais pu tuer quelqu'un dans une bagarre, oui. Mais pas comme ça. Et cela expliquait ma perte totale de moyens face à l'homme qui gisait inerte sur le sol de ma chambre. Je ne savais pas quoi faire. Je me contentais de l'attendre, elle dont j'ignorais le nom. Elle saurait quoi faire. Elle était une tueuse à gages -relativement mauvaise, certes, parce qu'elle s'était stoppée en voyant Charlotte ; parce qu'elle éprouvait des émotions, cela l'empêchait d'accomplir à bien ses missions, tout comme cela m'empêchait de devenir le dur à cuire que je prétendais être, en montrant ma fausse larme à l'oeil à la face du monde. Finalement, elle et moi avions peut-être beaucoup plus en commun que ce que les choses laissaient présager. Il n'empêchait que je ne pouvais retenir cette espèce d'anxiété qui montait en moi. Allons, comme si je n'avais pas vu pire quand je vivais dans les tréfonds de Tijuana. Des hommes morts, on en croisait presque en travers de la route. Celui-ci ne l'était même pas. Mais aujourd'hui, tout était différent. Je n'étais plus à Tijuana, mais à Miami. Des gens comptaient sur moi, j'avais des responsabilités. Je refusais que mes bêtises leur retombent dessus, J'avais peur pour eux. Et merde. Oui, j'avais peur pour ces femmes qui étaient ma vie ; Hannah, Charlotte, ma mère, et mes sœurs. La peur de les perdre m'aurait fait agir inconséquemment, alors que je devais agir au mieux.

On toqua, alors que j'étais perdu dans mes pensées. Je sursautai, et ma main droite se porta instinctivement à ma barre en fer. La douleur dans mon épaule était toujours lancinante. Je m'approchai de la porte, sans faire de bruit. Ma paranoïa n'avait même pas lieu d'être ; c'était forcément elle. Un tueur ne serait pas entré par la porte, et surtout pas en toquant. « C'est Antey » entendis-je. Alors, c'était comme ça qu'elle s'appelait ? Antey ? Moi qui avait toujours trouvé mon second prénom, Océan, étrange, alors là, Antey remportait la palme d'or du prénom bizarre. Je collai mon œil contre la lentille. Une femme, mince, de taille moyenne, aux cheveux bruns et aux traits fins se tenait devant ma porte. Je n'aurais même pas pu dire si c'était bien elle, et pourtant, pris d'un excès de confiance, j'ouvris, serrant toujours ma barre en fer. La dénommée Antey entra et referma la porte rapidement. Elle avait beau avoir un prénom étrange, la situation l'était encore plus. Je venais d'inviter chez moi une femme qui avait voulu me tuer pour s'occuper d'un homme qui voulait me tuer. Bien ta logique, Bellamy. Antey me dévisagea pendant un instant, ce qui m'agaça singulièrement. J'étais particulièrement tendu, ce soir. « Quoi, t'as un problème avec ma tête ? » lançai-je d'un ton bourru. J'avais toujours manqué de diplomatie et de tact, surtout quand la situation était mauvaise et me mettait mal à l'aise. Car mal à l'aise, oui, je l'étais. « Bon, il est où ton demi-mort ? » me demanda-t-elle finalement, sans trop relever mon attitude froide. Je ne trouvai rien à dire devant sa question relevante. Occupons-nous de nos moutons, pensai-je. Le but n'était pas que je me chamaille avec elle mais qu'elle me débarrasse de ce type. Je l'emmenai dans ma chambre, en lui faisant signe de me suivre. La porte était restée ouverte, les pieds du type se mettant en travers de la trajectoire de fermeture. Je ne savais pas ce que j'allais faire de lui, mais en tout cas, je ne comptais pas forcer et lui briser les tibias juste pour fermer une porte. J'aurais pu le pousser... Mais risquer de déposer mon ADN, un poil ou que sais-je sur lui, non merci. De toute façon, la porte pouvait rester ouverte. Antey et moi nous immobilisâmes à l'entrée de la pièce, silencieux. « Je suppose que tu as plus l'habitude de t'occuper des corps que moi » dis-je d'un ton neutre, bien que le type ne soit pas techniquement mort. Pour le moment. « Est-ce qu'on doit... le tuer ? » finis-je par demander. Honnêtement, je n'étais pas très chaud, mais je ne voyais que ça. « … Ou bien doit-on l'interroger ? ». Je me rendis vite compte de l'imbécilité de mes propos. « Oublie. Inutile. Il doit autant en savoir sur le commanditaire que toi. C'est-à-dire, nada » terminai-je dans ma langue natale. Je soupirai, face à l'évidence. On ne pouvait le garder vivant. « Alors on doit le tuer, c'est ça ? ». Vingt-et-un ans que j'évitais ce moment... La larme à l'oeil. J'allais enfin mériter cette appellation.

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(#)Sujet: Re: what the fuck just happened (antey)  |   Dim 10 Juil - 13:23
Elle n'avait pas pu le tuer. Pas avec la gamine juste à côté. Et si cela faisait d'elle une mauvaise tueuse à gages, elle n'en avait rien à foutre. De toute façon, elle avait fini par comprendre que la seule personne sur Terre qui pouvait lui donner des ordres était elle-même. Elle n'était pas là pour faire le sale boulot des autres si ça ne lui convenait pas. Elle avait toujours été comme ça, elle ne servait qu'elle-même, agissait dans le sens de ses propres intérêts. L'habitude d'être seule, de n'avoir personne sur qui compter et personne pour qui s'inquiéter. C'était la liberté dans sa forme la plus pure, et tant qu'elle était seule, elle n'avait pas besoin de se poser la moindre question. Elle faisait ce qui lui plaisait, sans se soucier du reste, et de toute manière, il n'y avait qu'elle qui aurait à subir les conséquences de son choix. Alors se retrouver à quelques mètres à peine d'une gosse, une gamine qui dormait là, dans l'appartement où elle était censée tuer Bellamy... rien que ça suffit à la pousser à prendre une décision. Avant même qu'il ne débarque dans la chambre, elle avait déjà su qu'elle n'irait pas au bout. Le bruit de la détonation aurait réveillé la gamine, et après ça, Anteynara n'aurait pas eu le choix. Elle aurait été forcée d'aller au bout. Et même... Même si elle eût choisi de ne pas le faire, la gamine aurait retrouvé le corps de Bellamy, et ça, ce n'était pas quelque chose qu'Antey souhaitait. Elle avait seize ans quand elle perdit ses parents. Elle rentrait de cours, il n'était pas particulièrement tard. A y repenser, c'était assez étrange de se dire qu'un type était entré chez eux en pleine journée pour faire son sale boulot. Et lorsqu'elle passa la porte, elle tomba d'abord sur le corps sans vie de sa mère. Dans la cuisine, elle trouva celui de son père. Alors l'idée que cette fillette retrouve un cadavre dans son salon en sortant de sa chambre, ça lui avait donné envie de gerber. Et là, elle se retrouvait devant la porte de Bellamy, plusieurs jours après leur rencontre, son arme coincée à l'arrière de son jean, prête à lui venir en aide. Au final ça ne la dérangeait pas tant que ça, de s'être fait demander ainsi en pleine nuit pour aider ce type qu'elle ne connaissait pas. Elle aimait peut-être prétendre qu'elle était incroyablement égoïste et qu'elle se fichait de tout, et elle ne s'était pas gênée pour râler encore et encore sur tout le chemin... mais en réalité, personne ne l'avait forcée à venir. Elle était là parce qu'une part d'elle en avait envie, parce qu'elle était impliquée de toute façon, parce que laisser Bellamy en vie pour qu'il se fasse descendre une semaine plus tard était stupide, parce que parfois elle se souciait un peu des autres aussi. Elle toqua donc, attendit que Bellamy vienne lui ouvrir, et entra dans l'appartement sans attendre une invitation. C'était lui qui l'avait fait venir, ce n'était certainement pas pour la retenir des heures sur le pas de la porte. « Quoi, t'as un problème avec ma tête ? » il lâcha, alors que la jeune femme gardait un oeil sur lui, juste au cas où. Elle ne pensait franchement pas qu'il l'avait fait venir pour s'attaquer à elle, mis ils ne se connaissaient pas, n'avaient pas de raison de se faire confiance. Et Anteynara ne faisait confiance qu'à très peu de monde, d'ailleurs. Elle ne lui répondit pas, parce qu'elle n'avait pas d'énergie à gaspiller en réagissant aux micro-agressions puériles d'un gamin qui tentait de cacher à quel point il était dépassé par ce qui lui arrivait. Elle se contenta de hausser un sourcil, avant de détourner le regard et de lui demander où se trouvait le type dont Bellamy lui avait parlé au téléphone. Anteynara suivit le jeune homme à travers l'appartement, jusqu'à la chambre. Le corps inanimé gisait là, ses pieds dans l'ouverture de la porte. Antey s'arrêta là, ses yeux se posant sur le corps. Le type n'avait rien de très exceptionnel, il n'était pas très imposant, surtout là, allongé. Il ne ressemblait pas à un type qu'on enverrait pour tuer quelqu'un, mais à vrai dire, Anteynara n'avait pas non plus la gueule de l'emploi. « Je suppose que tu as plus l'habitude de t'occuper des corps que moi » commenta Bellamy, et c'était vrai qu'elle avait pas mal d'expérience dans le domaine. Elle se souvenait très clairement de la première fois où elle avait dissous un corps dans de l'acide. Elle ne comptait clairement pas remettre ça ce soir, était plutôt certaine que ce ne serait pas nécessaire. « Est-ce qu'on doit... le tuer ? » il demanda ensuite. Il avait l'air hésitant, mais Anteynara ne prit pas la peine de répondre. S'il souhaitait être tranquille, ils n'avaient pas vraiment le choix, et elle se doutait que Bellamy le savait bien. « … Ou bien doit-on l'interroger ? » Elle haussa les épaules. Ce mec n'était pas son problème, pas directement du moins. C'était à Bellamy de décider, de choisir ce qu'il voulait en faire. S'il voulait juste s'en débarrasser au plus vite, l'achever alors qu'il était encore inconscient. Ou s'il préférait attendre que le mec se réveille pour s'amuser un peu. Ou s'il pensait que l'interroger pourrait l'aider. Anteynara était partante quelle que soit sa décision, de toute façon. « Oublie. Inutile. Il doit autant en savoir sur le commanditaire que toi. C'est-à-dire, nada » Peut-être qu'il avait raison. D'un côté, Anteynarase disait qu'ils ne perdraient rien à essayer, à tenter de savoir s'il avait quelque chose à dire. Elle fixa le corps, sans répondre à Bellamy, de toute façon il n'avait pas vraiment besoin d'elle, il était visiblement tout à fait capable de répondre lui-même à ses propres questions. « Alors on doit le tuer, c'est ça ? » demandait finalement Bellamy. Il n'avait pas l'air d'en avoir terriblement envie. Ca s'entendait dans sa voix, dans la façon qu'il avait de lui poser la question, comme s'il espérait encore qu'elle lui réponde par la négative. Ce type était son problème, ils en feraient ce qu'il voulait. Mais c'était clair que le laisser vivre serait stupide. Son regard quitta le corps allongé au sol pour se poser sur Bellamy, l'observant curieusement. Il n'avait peut-être jamais tué personne. Peut-être que ça lui faisait peur, peut-être qu'elle était là pour ça... pour lui tenir la main, pour éviter qu'elle ne tremble lorsque la lame s'enfoncerait dans la gorge du type qui dormait sur le plancher. Ces pensées lui arrachèrent un vague sourire, et Bellamy devait se demander ce qui lui arrivait, alors elle se força à revenir au moment présent. Elle ne répondit pas clairement, parce que ça ne servirait à rien de lui donner une réponse qu'il connaissait déjà. Il n'avait pas besoin d'elle pour lui dire que s'il ne tuait pas ce mec, ça laisserait trop de traces, que même si le tueur choisissait de ne jamais revenir, ce serait un risque trop important. Elle avait déjà du mal à comprendre qu'il n'ait pas essayé de la tuer elle. Déjà ça, ça avait été une erreur. Bellamy n'était pas idiot. Il était peut-être paniqué, mais pas idiot. Il savait très bien ce qui allait se passer ce soir entre eux trois, il l'avait sans doute su au moment où il prit son téléphone pour appeler Anteynara. Elle était juste là pour le pousser sur le bon chemin. « Tu veux le faire ici ? Ou tu veux qu'on l'emmène ailleurs ? » Du genre, hors de chez lui, pour qu'il n'ait pas à saigner quelqu'un au milieu de son appartement. Pour qu'il ne soit pas assailli par des souvenirs à chaque fois qu'il mettrait les pieds dans cette chambre. Tuer quelqu'un dans sa propre chambre, de sang froid. Dans l'appartement où il vivait, avec cette gamine, en plus de ça. « En tous cas, va nous falloir des sacs poubelle... et de quoi l'attacher, au cas où » elle ajouta, son regard se dirigeant à nouveau vers le corps. Ils risquaient d'avoir l'air bien cons, s'il se réveillait soudain. Peut-être que Bellamy était du genre à avoir envie de réveiller ce type avant de le tuer, pour profiter un peu de sa terreur. Ou alors il préférerait faire ça proprement, simplement, achever le mec rapidement pour en être débarrassé. Pour Antey, ça importait peu. S'il y avait eu quelque chose de personnel pour elle, elle aurait opté pour la première option, mais là, il s'agissait de Bellamy uniquement. « Bon. Tu veux faire ça comment ? T'as une idée ? » elle demanda simplement, comme si elle lui parlait d'une recette de cuisine et non du futur meurtre qu'ils allaient commettre. Il y avait trop de manières d'arriver au résultat final, et Anteynara n'avait pas vraiment de préférence. Mais c'était peut-être le cas de Bellamy. Ce mec était entré chez lui pour le tuer, et il avait échoué. Bellamy avait le droit d'en faire ce qu'il voulait, il avait un pouvoir total sur le destin de l'assassin. S'il voulait s'amuser un peu avec lui avant de s'en débarrasser, elle ne dirait pas non. S'il préférait simplement lui briser la nuque et oublier cette nuit, elle le suivrait.
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(#)Sujet: Re: what the fuck just happened (antey)  |   Dim 31 Juil - 12:53
J'avais tort de faire cela, j'avais tort de lui faire confiance, à elle. Ces petites phrases tournaient encore et encore dans mon esprit. La scène qui se déroulait devant moi continuait de me frapper, faisait tressaillir mes muscles. Ce n'était pas la vision de l'homme inconscient sur le sol de ma chambre qui me faisait paniquer et me retournait l'estomac. Un mec à moitié mort, ça ne m'effrayait pas. Ce n'était pas la première fois que je mettais un type chaos et sûrement pas la dernière. Non, ce qui me donnait la gerbe, qui me répugnait et faisait battre mon coeur si fort que j'aurais voulu l'arracher de mes propres mains, c'était cette pensée, cette odieuse et terrible pensée. Il devait mourir. Il n'y avait plus de retour en arrière, désormais. Ma vie, mon existence entière allait en être changée. J'allais tuer un homme, de sang-froid. J'allais tuer un homme pour servir mes intérêts. La seule chose qui me permettait encore de ne pas m'arrêter et de m'enfuir était le visage de Charlotte. Pauvre gosse, ballotée entre Tijuana et Miami, entre une mère qui ne voulait pas l'être et un père à la ramasse qui mettait sa vie en danger. Je ne pouvais pas m'en aller. Prendre la fuite n'était plus une option. Je me tenais face à l'homme, celui dont j'allais ôter la vie. Sa poitrine se soulevait doucement, à rythme régulier. Ses dernières bouffées d'oxygène, pensai-je amèrement. Chez lui, peut-être, sa famille dormait, l'attendait, sans se douter que la vie ne serait plus jamais comme avant. Je ne savais même pas comment il s'appelait. Cette idée provoqua en moi un immense dégoût, une répulsion immonde envers moi-même. J'étais un lâche, voilà ce que j'étais. Un lâche qui s'apprêtait à tuer un homme inconscient sans même savoir qui il était. Car c'était tellement plus aisé de tuer un inconnu. De cette façon, il pouvait être tout le monde et personne à la fois ; aurais-je toujours été capable de commettre mon crime si j'avais su qu'il avait des enfants, une femme ou un mari ? Je me redressai, détachai mon regard du corps et reportai mon attention sur Antey. J'avais tort de lui faire confiance, Hannah me l'avait bien répété. Je ne lui faisais même pas confiance, en vérité, ou du moins juste assez pour l'embarquer dans cette aventure à mes côtés. Cette fille m'intriguait, parce qu'elle était froide, terriblement froide. Je ne parvenais pas à discerner ses intérêts ou même la raison qui l'avait poussé à venir, à m'aider. L'unique chose dont j'étais certain était que je n'avais rien à craindre d'elle. Peut-être étais-je un imbécile de croire cela, mais je le croyais cependant.

Comme à son habitude, Antey ne répondit pas tout de suite à mes questions, probablement trop nombreuses à son goût. Elle devait penser que je n'étais qu'un amateur, un grand débutant, en proie à d'imbéciles remords. En ce sens, elle avait raison. Nous n'avions pas la même vision de la vie humaine et de sa valeur. Elle se contenta de m'observer, d'un air étrange qui me fit détourner le regard. Je lui trouvais un petit quelque chose de singulièrement malsain. « Tu veux le faire ici ? Ou tu veux qu'on l'emmène ailleurs ? » dit-elle simplement. Cette question m'avait tracassé dès que je m'étais rendu compte de l'ampleur du problème, après avoir assommé ce type. Qu'est-ce que je devais en faire, où devais-je l'emmener ? Dehors, au risque de se faire voir ? Miami, ça n'était pas Tijuana. On ne pouvait pas se balader avec un corps dans les rues en toute impunité. Mais étais-je capable de faire ma sale besogne ici, entre ses murs ? Dans cet appartement ? Serais-je ensuite capable d'y voir Cassidy, ma coloc, ou Charlotte ? Je l'ignorais. Peut-être faisais-je un trop grand cas de tout cela. « En tous cas, va nous falloir des sacs poubelle... et de quoi l'attacher, au cas où ». Cette idée me fit presque frissonner, mais dans un sens, Antey avait raison. Un corps découpé se dissimulait beaucoup plus facilement qu'un corps entier. La jeune femme avait un sens pratique particulièrement macabre. « Bon. Tu veux faire ça comment ? T'as une idée ? » sembla-t-elle me presser. « C'est toi, l'experte des meurtres, pas moi » grognai-je, un peu agacé. L'énervement et la nervosité me rendait agressif. Je passai une main dans mes cheveux et me mit à réfléchir à toute allure. On ne pouvait pas faire cela dehors, c'était impossible. On ne pouvait pas trimballer le type dans la cage d'escalier ou dans l'ascenseur, pas question. « On reste là. On l'emmène dans la baignoire. On ne peut pas le transporter, c'est beaucoup trop dangereux. Alors on reste ici » dis-je d'un ton que je voulais décidé. Je ne pouvais plus me permettre de douter ou d'avoir des états d'âmes, maintenant. Je devais agir, et surtout je devais bien agir. « On le fout dans la baignoire et ensuite... je sais pas. À toi de me dire. Comment faire disparaître un corps discrètement ? » l'interrogeai-je d'un ton un peu effronté. Je me tournai ensuite et ouvrit un tiroir. Je lui tendis des sacs poubelle et une sorte de petite corde. « Ça devrait faire l'affaire ». Je me rendis ensuite dans ma chambre et, faisant taire cette terrible petite voix qui me tourmentait, m'approchai de l'homme. « Aide-moi à le bouger » dis-je alors que je le retournai pour mieux lui saisir les épaules. Cette proximité, que je trouvais répulsive, me permis d'examiner un peu mieux celui que j'allais tuer. Il était jeune, peut-être un poil plus vieux que moi. Il avait un physique juvénile. Étrangement, je lui trouvais une certaine ressemblance avec moi-même. Je soupirai. « Et merde ». Je n'aurais jamais dû le regarder.

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(#)Sujet: Re: what the fuck just happened (antey)  |   Mar 2 Aoû - 20:53
Elle était assez sereine pour une fille qui avait un corps à ses pieds. Un corps encore en vie mais qui bientôt ne le serait plus. Bellamy, à côté d'elle, avait l'air moins confiant. Ca se sentait dans l'air, même s'il essayait de le cacher, même s'il s'acharnait pour passer pour ce qu'il n'était pas. Les petites piques qu'il lui envoyait voulaient tout dire, et c'était peut-être une des raisons pour lesquelles Antey ne lui avait pas encore sauté à la gorge, ne s'était pas encore tirée pour le laisser seul dans sa merde. Non, Anteynara était bien là, et maintenant qu'elle s'était embarquée dans cette histoire, elle comptait bien aller au bout. S'il y avait bien quelque chose qui la dérangeait, c'était de laisser des choses en plan, non terminées. Puis Anteynara n'était pas non plus quelqu'un qui se posait un millier de questions. Elle préférait agir, raison pour laquelle elle s'empressa d'aller droit au but et de demander à Bellamy ce qu'il comptait faire. Elle n'était pas ici pour faire la conversation, ils avaient un problème assez imposant à régler, et ce serait intelligent de faire ça avant le lever du jour. Si elle avait été la seule concernée, le mec serait déjà mort. Mais c'était à Bellamy de choisir. Où, quand, comment. Le tuer ici, ou l'emmener ailleurs ? Au final, elle lui demanda clairement s'il avait une idée particulière de comment il voulait s'y prendre. « C'est toi, l'experte des meurtres, pas moi » rétorqua Bellamy dans un grognement. Cette remarque la stoppa dans ses mouvements et elle tourna la tête vers lui. Pour qui se prenait-il ? Elle hésita presque à s'en aller, à le laisser se démerder. Il se croyait peut-être meilleur qu'elle, comme si avec la drogue qu'il trafiquait, il ne distribuait pas la mort. Elle au moins, elle avait assez de cran pour le faire elle-même au lieu de laisser les autres se tuer avec du produit en prétendant qu'elle n'y était pour rien. Elle le fixa un moment, parce que ce n'était pas les mots qu'elle prenait mal, mais plutôt sa façon de lui cracher des conneries à la figure parce que visiblement il n'était pas capable de prendre sur lui. Experte des meurtres, ça ne la dérangeait pas. Au contraire, elle irait presque jusqu'à voir là-dedans un compliment. Les gens sur Bellamy, elle le regarda réfléchir un peu à la question. Il avait l'air nerveux, et une part d'elle avait presque envie de le rassurer. Il n'avait pas à se sentir coupable, et de toute façon, il n'avait pas d'autre choix que de se débarrasser de ce mec. Antey se doutait bien que les raisons qui le mettaient dans cet état étaient plus nombreuses et certainement plus complexes. Il n'avait probablement jamais tué personne, pas comme ça, sinon, il ne se mettrait pas dans un état pareil. Elle ne se souvenait que vaguement de son premier meurtre. Celui qui restait gravé dans sa mémoire, c'était le type qu'elle avait tué pour venger la mort de son petit ami. Dix-huit ans, en train de découper en morceaux un type qui la suppliait d'arrêter. Ca lui laissait un goût étrange. « On reste là. On l'emmène dans la baignoire. On ne peut pas le transporter, c'est beaucoup trop dangereux. Alors on reste ici » se décida enfin Bellamy, après qu'elle lui ait finalement laissé le temps de réfléchir. Elle hocha la tête. C'était plus prudent, et ça l'arrangeait personnellement. De toute façon, elle n'était pas celle qui devrait vivre dans cet appartement par la suite. « On le fout dans la baignoire et ensuite... je sais pas. À toi de me dire. Comment faire disparaître un corps discrètement ? » Elle haussa les épaules. Le découper, le mettre en pièces. C'était le plus simple. Elle savait déjà plus ou moins comment régler leur problème. Des bouts de corps dans des sacs étanches. Puis, elle avait des contacts, dont un type qui faisait des traversées de l'Atlantique à bord d'un bateau commercial. Lui, il balancerait les sacs en plein océan. Facile. Bellamy revint vers elle avec ce qu'elle lui avait demandé. « Ça devrait faire l'affaire » il lui dit, et elle passa ses doigts sur la corde, juste pour la tester. Juste pour voir. Ils retournèrent dans la chambre, près du corps allongé. « Aide-moi à le bouger » lui demanda Bellamy, ses mains attrapant les épaules du corps pour le retourner. Antey se baissa pour lui donner un coup de main, puis sans faire attention à ce que faisait Bellamy, elle attrapa les mains du type et les attacha ensemble avec la corde.

« Et merde » elle l'entendit alors souffler, au-dessus d'elle. Elle releva la tête vers le jeune homme, un sourcil interrogateur levé. C'était quoi le problème maintenant ? A vrai dire, Bellamy n'avait pas l'air d'aller très bien. Comme s'il était à deux doigts ou presque de dégueuler. C'était le stress, probablement. Un mélange de nervosité, de peur. Ca se comprenait, c'était la deuxième fois en peu de temps qu'on entrait chez lui dans le but de le tuer. Elle baissa à nouveau la tête vers le corps, laissant Bellamy se remettre, se disant que ce serait encore plus désagréable d'avoir son regard rivé ainsi sur lui. Elle serra la corde, fit un noeud bien solide. « Ca va aller » elle se surprit à lui dire, toujours concentrée sur ce qu'elle faisait. « Tu verras, c'est facile » elle savait de quoi elle parlait. Puis, si elle ne le pensait pas, elle ne le dirait pas. Ce n'était pas son genre, de rassurer les autres, et d'ailleurs il n'y avait pas de pathos dans sa voix. C'était simple, concret. De toute façon, elle avait comme une intuition que Bellamy n'aurait pas accepté une once de sentimentalisme. Tout ce qu'elle avait à lui donner, c'était cette petite vérité qui permettrait peut-être de rendre les choses plus faciles. Après ça, elle termina ce foutu noeud, et ensemble, ils portèrent le type vers la baignoire. Il était toujours inconscient, les mains liées posées sur son ventre. Elle ne savait pas s'il resterait dans cet état longtemps, et peut-être qu'il vaudrait mieux en finir avant qu'il ne reprenne conscience. Elle attrapa une fleur de douche qui traînait là et la fourra dans la bouche du type, lançant un vague regard à Bellamy. « T'as pas une scie par hasard ? » elle demanda en reportant son regard sur le corps. Le mettre en pièces, c'était définitivement la meilleure solution. Peut-être qu'ils devraient le tuer d'abord. Le noyer dans la baignoire, ou l'égorger. Ou alors, peut-être que Bellamy voudrait faire ça lentement, le démembrer alors qu'il était toujours vivant. Elle n'en savait rien, même si elle doutait fortement qu'il soit capable de ça, surtout avec la tronche qu'il tirait quelques minutes plus tôt. Le regard sur le visage du type, elle ne pouvait s'empêcher de voir une sorte de ressemblance entre lui et Bellamy. C'était assez comique, en fait. Ses cheveux noirs, ses yeux clairs, le corps fin. Il y avait vraiment quelque chose. Un rire s'échappa de ses lèvres sur lesquelles s'étirait un sourire. « C'est dingue... on dirait toi » elle lâcha en désignant le corps d'un coup de tête. Si ce qu'elle était en train de dire était complètement déplacé, elle n'en avait pas conscience. Elle pencha la tête sur le côté, légèrement, observant encore le mec. « Sans dec' ... Morts, vous auriez la même gueule » elle ajouta, regardant un coup Bellamy, puis le visage du type allongé dans la baignoire. Sans vie, froids, pâles et un peu boursouflés, ils se ressembleraient comme deux gouttes d'eau. Tout ça faisait germer dans sa tête une idée, mais elle n'était pas encore tout à fait certaine de ce à quoi elle pensait. Raison pour laquelle elle préféra ne rien dire à Bellamy. Ce qu'elle savait, c'était que celui qui voulait Bellamy six pieds sous terre avait demandé une photo de sa tête et un échantillon de son sang comme seules preuves de sa mort. Elle se mordit un peu la lèvre, tout en se baissant pour attacher ensemble les pieds du type. Comme ça au moins, il ne risquait pas de s'enfuir.
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(#)Sujet: Re: what the fuck just happened (antey)  |   Ven 5 Aoû - 10:33
Je savais bien que j'avais l'air ridicule, là, cédant presque à la panique la plus complète face à ce type inconscient. Ce que je m'apprêtais à faire me dégoûtait. Tuer un homme de sang froid, voilà ce que j'étais rendu à faire ? J'espérais au plus profond de moi-même que ce serait la première et dernière fois. Face à l'espèce d'angoisse qui grandissait au fond de moi, je tentais d'exciter mon courage comme je le pouvais. Je n'avais pas le choix, de toute façon, n'est-ce pas ? Le type était rentré chez moi par effraction et avait alors pour dessein de me tuer. C'était lui ou moi. Et puis, je le devais pour Hannah. Surtout pour Hannah. C'était moi qui l'avait mise dans la merde, le moins que je pouvais faire était de la venger. De toute façon, si je ne le faisais pas, Léo s'en chargerait, et je n'avais pas envie que cela lui retombe dessus alors que c'était moi, le responsable de tout cela. Le regard observateur d'Antey, posé sur moi, ne faisait qu'augmenter ma nervosité. Il y avait quelque chose de singulièrement dérangeant chez la jeune femme, sans que j'eus pu dire quoi précisément. J'avais presque des frissons en imaginant que cela pouvait être son quotidien. Ça l'était même sans aucun doute. Je ne pouvais pas me figurer une vie où, chaque jour, une nouvelle vie, innocente ou non, était prise. Comment gérait-elle avec sa conscience ? Si tout du moins, elle en avait une. Elle devait faire ça depuis un certain temps, et s'y être habituée... Je l'ignorais, mais à vrai dire, même si mon esprit était davantage concentré sur ma future victime, Antey m'intriguait. Prenait-elle du plaisir à faire cela, ou était-ce juste par obligation ? Un peu des deux, probablement. Il me semblait y avoir, dans le meurtre, une sorte d'excitation malsaine, un sentiment de pouvoir incroyable sur la malheureuse victime qui me donnait la nausée, mais qui pourtant était bien présent. Il m'était incapable de deviner quelque chose sur le visage neutre de la jeune femme. Elle ne dégageait rien d'autre qu'un calme qu'en cette situation particulière je qualifierais d'extraordinaire. Il fallait que je prenne une décision concernant le sort du mec. Je le compris bien rapidement, Antey entendait m'aider, mais pas me tenir. Elle ne voulait probablement pas trop s'impliquer, et c'était compréhensible. Même si je n'aurais pas dit non à plus. Je lui expliquai rapidement les idées que j'avais eues, tâchant de reprendre quelque contenance. Si je devais le faire, alors je devais le faire bien. Antey n'émit aucune objection, aussi nous nous dirigeâmes vers la chambre pour transporter le corps. Alors qu'elle lui attacha les mains, je restai à demi-pétrifié devant le visage du type. Jeune, un physique relativement juvénile. Il était comme moi, pensai-je. Peut-être n'était-il qu'un gars lambda qui essayait de survivre, de s'en sortir. Peut-être ne méritait-il pas de mourir. « Ca va aller. Tu verras, c'est facile » Me dit Antey, me sortant de mes rêveries macabres. Son intonation était calme, neutre. Elle ne cherchait pas à me rassurer, mais plutôt à m'indiquer. Cela pouvait sembler facile pour elle, mais je possédais encore un certain respect pour autrui et une conscience qui ne me rendait pas la tâche aisée. Je me contentai néanmoins qu'acquiescer, puis de reporter mon attention sur le corps sans m'attarder sur son visage.

Nous portâmes tant bien que mal le type jusque dans la baignoire. Merde, une chose était sûre, je n'allais plus jamais me laver sans y penser. Je chassai rapidement cette idée de mon esprit. Il serait bientôt temps d'agir, et je ne pouvais plus me permettre de douter ou d'avoir des remords, plus maintenant. Je ne pouvais pas me défiler. Autant que je fasse ça avec le maximum de sang-froid, de calme et de réflexion dont j'étais actuellement capable. Je tâchai de ne plus penser à mes remords, mes accès de conscience et aux conséquences de cette acte. J'aurais bien le temps d'y réfléchir plus tard. Antey attrapa une fleur de douche qui traînait et la fourra dans la bouche du type. Je la regardais faire sans broncher et le crâne presque vierge de toute pensée. Je me sentais presque vide, en vérité. Mon estime de moi-même en avait déjà largement pris un coup après ce qui était arrivé à Hannah, mais après cet acte-ci, je doutais qu'il m'en reste encore. « T'as pas une scie par hasard ? » Me demanda-t-elle un peu brusquement. Une scie, est-ce que j'avais une scie ? Je fronçai les sourcils, tant la question me paraissait étrange, même si je comprenais bien quel usage Antey comptait en faire. « Qu'est-ce que je foutrais avec une scie chez moi ? » dis-je en haussant les épaules. « Attends ». Je me levai et revint quelques secondes plus tard avec une sorte d'énorme couteau de boucher. J'avais souvent vu Cassidy l'utiliser quand elle cuisinait, et il avait l'air de venir à bout des viandes les plus coriaces. « Est-ce que ça peut faire l'affaire ? C'est pas une scie, mais ça m'a l'air relativement efficace » annonçai-je. Mon sang-froid pour évoquer cela me surprit presque. De toute façon, on aurait qu'à tester. « C'est dingue... on dirait toi » Lâcha Antey alors que j'examinais le corps maigrelet du type. Je portai mon attention sur son visage. Elle n'avait pas tort. Certains de nos traits étaient similaires, et nous avions à peu près la même morphologie. « Sans dec' ... Morts, vous auriez la même gueule » Continua-t-elle. Sa remarque m'intriguait. J'ignorais bien pourquoi elle me disait ça. Certes, j'avais moi aussi remarqué cette ressemblance dans ma chambre, mais... Je me contentai d'hausser les épaules. « Si ça ne te dérange pas, j'aimerais bien que l'on ait jamais à faire la comparaison » dis-je d'un ton neutre.

Bon. Il fallait maintenant passer à l'acte. Je n'allais pas attendre indéfiniment que les choses se passent. Antey ne le ferait pas pour moi. Je me levai de nouveau et revint avec mon oreiller, cette fois-ci. « C'est plus propre comme ça » marmonnai-je en sentant le regard de la jeune femme sur moi, plus pour moi que pour elle d'ailleurs. Je ne comptais pas égorger ce gars ou autre. Nous allions déjà foutre du sang partout en le... découpant, alors autant lui offrir une mort propre et relativement digne. Même si on ne pouvait pas vraiment dire que mourir dans une baignoire, étouffé par un oreiller et avec une fleur de douche dans la bouche fut la mort la plus classe qui soit. Tâchant de garder mon sang-froid, je posai l'oreiller sur sa tête et appuyai aussi fort que je pouvais. J'ignorais combien de temps l'opération durait, si il se débattrait face au manque d'oxygène ou si il aurait un petit sursaut quand tout serait terminé. Je ne pouvais pas y penser. Je détournai mon regard et le posai sur la jeune femme. « J'ai une... valise contenant plus milliers de dollars. J'ai pensé que ça pourrait t'intéresser » lui dis-je. Hannah m'avait donné tout cet argent pour m'assurer du silence d'Antey, quand je lui avais expliqué ce qui s'était passé la dernière fois. J'ignorais si la jeune femme le voudrait, mais en tout cas, je ne voulais pas de cet argent. Au bout d'un temps qui me parut interminable, et sans qu'il y ait eu le moindre sursaut, j'enlevai l'oreiller. Rien n'avait changé sur le visage de l'homme. Il paraissait seulement endormi. Je remarquai simplement que ses lèvres avaient légèrement bleuies. « Il est... mort ? » demandai-je. La tête me tournait presque.

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(#)Sujet: Re: what the fuck just happened (antey)  |   Jeu 11 Aoû - 21:07
Ils n'avaient pas non plus tout un tas d'options dans lequel choisir, même si plusieurs possibilités s'offraient à eux. Mais plantée là à regarder ce type inconscient couché là dans la baignoire, une fleur de douche entre les lèvres, les mains liées, elle se disait qu'au final, il allait simplement falloir le découper en quelques morceaux pas trop gros, histoire de pouvoir disperser tout ça dans l'océan. C'était le plus pratique, le moins compliqué, le moins dangereux. La meilleure solution. Elle demanda une scie à Bellamy. Même quelque chose d'assez petit ferait l'affaire, elle allait juste avoir besoin de quelque chose d'assez puissant pour couper à travers le cartilage et les os. « Qu'est-ce que je foutrais avec une scie chez moi ? » il répondit, suivi d'un soupir de la part d'Anteynara. Il l'avait appelée pour lui demander de l'aide, et voilà qu'elle était prête à se salir les mains pour lui, alors il pourrait au moins essayer de ne pas se comporter comme un petit con qui avait réponse à tout. Elle faillit se tourner vers lui pour lui cracher quelque chose du genre à la figure, mais il semblait se décider à se rendre utile. « Attends » il dit, puis sortit de la pièce. Pendant qu'il s'absentait, elle resta là et ne quitta pas le corps du regard, notant la ressemblance assez frappante avec Bellamy. Il interrompit sa contemplation lorsqu'il revint dans la salle de bain, brandissant un énorme couteau de cuisine qui avait presque plus la gueule d'un hachoir que celle d'un couteau. « Est-ce que ça peut faire l'affaire ? C'est pas une scie, mais ça m'a l'air relativement efficace » Efficace, ça en avait l'air effectivement. Anteynara n'était pas totalement convaincue, mais ils n'avaient pas le choix. Certes, le travail aurait été plus propre et moins fatiguant avec une scie, et sans doute qu'avec ce truc-là, ils allaient devoir s'acharner plus qu'ils ne l'auraient voulu. Mais ça irait. « Pas le choix, on fera avec » elle dit, haussant un peu les épaules avant de prendre l'arme des mains de Bellamy. « Merci » elle fit, avant de reporter son regard vers le mec inconscient. Un court silence s'installa, alors qu'elle se perdait de nouveau brièvement dans ses pensées, revenant à ses réflexions d'avant et ne pouvant finalement s'empêcher de faire remarquer à Bellamy sa ressemblance avec le gars qu'ils allaient tuer. Ca la faisait légèrement rire, pas un vrai rire, plutôt quelque chose d'un peu nerveux et de radicalement malsain. Ce n'était pas que ça l'amusait réellement, mais la situation avait quelque chose qui provoqua cette réaction. De toute façon, Bellamy ne semblait pas partager son humour. « Si ça ne te dérange pas, j'aimerais bien que l'on ait jamais à faire la comparaison » il dit, après avoir haussé les épaules. Elle pouvait comprendre. Outre la comparaison physique entre Bellamy et le demi-mort, il y avait d'autres parallèles à faire. Comme par exemple, le fait qu'à quelques détails près, ça aurait pu être Antey dans cette baignoire, et l'autre type en train d'aider Bellamy. Ou Bellamy seul, prêt à faire ce qu'il avait à faire, parce que même s'il aurait été encore plus paumé tout seul, elle ne doutait pas qu'il était un peu comme elle, qu''il se serait débrouillé pour faire ce qu'il devait faire, qu'il se serait posé les questions ensuite. Ils étaient de la même espèce, au final, lui et elle. Une fois encore, Bellamy quittait la pièce pour revenir avec son oreiller. « C'est plus propre comme ça » il déclara, justifia. Antey se contenta de le suivre du regard, de le laisser faire. Plus propre peut-être. Ca ne changeait rien, de toute façon, et son plus grand souci à ce moment était que peut-être Bellamy n'avait pas encore compris ce qui allait se passer ensuite. Peut-être qu'il n'avait pas saisi qu'il n'y aurait plus rien de propre après ça. Ou alors, il cherchait juste à retarder le moment où le sang du type viendrait salir sa baignoire. Pour elle, égorger le type aurait été plus simple, et ça aurait évité d'ajouter ce foutu coussin à la liste des objets dont il faudrait se débarrasser. Mais si ça convenait à Bellamy, elle allait lui laisser ce petit plaisir.

Elle le regarda s'approcher du corps, poser l'oreiller sur le visage de ce type. Antey se baissa et posa ses mains sur celles du corps, juste au cas où il se réveillerait, prête à l'empêcher de bouger. Bellamy appuyait. « J'ai une... valise contenant plus milliers de dollars. J'ai pensé que ça pourrait t'intéresser » il dit, tout en maintenant le tissu sur le visage du mec. Antey leva la tête vers lui, haussant un peu les épaules. Quelques milliers de plus, ça ne changerait rien pour elle, alors sa valise, il pouvait la garder. Au même moment, elle sentit les doigts du type bouger un peu sous ses mains. Ce n'était pas une geste conscient, et ce fut d'ailleurs la seule partie de son corps qui bougea alors qu'il asphyxiait lentement. « Non, t'as qu'à le garder, tu risques d'en avoir besoin avec toutes tes emmerdes » elle lui répondit. Elle n'était pas capable de prédire l'avenir de Bellamy, mais elle se doutait que rien n'allait être simple après ça, avec sa tête mise à prix, ce cadavre semé derrière lui. Il allait peut-être devoir fuir, changer d'identité, c'était une possibilité. Il en aurait besoin, de ce fric. Finalement, le mouvement des doigts cessa, puis après une ou deux minutes de plus, Bellamy retira l'oreiller. « Il est... mort ? » il interrogea, et Anteynara se contenta de se pencher un peu plus vers le corps pour tendre sa main et poser ses doigts au niveau de sa gorge. « Ouais » elle confirma simplement. Anteynara se redressa, regardant à nouveau le visage du cadavre, revenant à son idée d'avant. « Tu peux me passer un stylo noir ? » elle demanda, et lorsque Bellamy lui tendit ce qu'elle avait demandé, elle se baissa vers le visage du type et reproduit le petit tatouage qu'avait Bellamy à quelques centimètres de son oeil. « J'ai une idée » elle dit, tout en s'appliquant à tracer les petites lignes, relevant parfois les yeux rapidement vers le jeune homme pour prendre exemple. Si ça fonctionnait, Bellamy serait débarrassé de ses emmerdes, sorti d'affaire. Si ça échouait, ça échouait. Mais Anteynara avait plutôt confiance en ce qu'elle allait proposer. Peut-être que faire passer Bellamy pour mort éternellement ne fonctionnerait pas, mais au moins ça lui laisserait un peu de temps, un moment de répit. C'était déjà ça. Elle termina, se redressa et admira rapidement son oeuvre. « On va le décapiter » elle déclara en saisissant le hachoir abandonné au bord de la baignoire. « Les types qui te veulent mort... ils demandent une photo de ta tête et un échantillon de ton sang, alors on va leur envoyer sa photo à lui, et un t-shirt à toi avec ton sang dessus » elle lui exposa rapidement son plan. Elle espérait juste que Bellamy ne décide pas d'être difficile, qu'il accepte simplement de suivre ce foutu plan sans chercher à compliquer les choses. Il était déjà dans une sale situation, et avec le degré d'implication qu'Antey était sur le point d'avoir dans cette histoire, elle aussi pourrait finir par en faire les frais. « Si ça te va... ? » elle demanda tout de même, levant un regard interrogateur vers lui, la main tenant l'arme déjà à moitié levée en attendant le feu vert.
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