Voilà déjà plus de douze heures que j'étais cloitrée ici. Et si en temps normal,  cette durée peut paraître insignifiante, j'ai l'impression que ca équivaut à des mois d'enfermement. J'ai eu le temps de réfléchir, de retourner le problème dans tout les sens... Comme si me retrouver coincée dans ce trou à rat me forçait à faire un point sur ma vie. Si j'avais été ravie jusque là de la vie que je menais, j'étais soudainement bien moins fière. J'étais une ratée, les problèmes me suivraient quoiqu'il arrive, ca faisait parti de ma vie maintenant, c'était en moi, et ça me suivrait peu importe les décisions que je prendrais. Je ne sais clairement pas ce que je vais devenir, et l'entretien que j'ai eu avec Jake ne m'a pas forcement rassuré, bien qu'il soit convaincu à son tour de mon innocence mais surtout du coup monté à mon égard. C'est rassurant, malheureusement pour moi, tout a été méticuleusement soigné pour que je ne m'en sortes pas si facilement que la dernière fois. Je ne positive plus, et je dois dire que régulièrement, malgré la situation désastreuse, c'est à James que je pense. Imaginer son visage, son sourire me donne une sorte d’échappatoire, comme si je pouvais sentir sa présence à mes côtés, ses bras me serrer si fort pour ne plus jamais me relâcher.. Nous avons passés de merveilleux moments qui tournent en boucle dans mon esprit, des moments heureux qui devraient me faire sourire, mais qui avec les minutes qui défilent,me donnent ce nœud dans la gorge, m'empêchant de respirer normalement. Je suis amoureuse de cet homme, réellement. Un amour fort et profond. Il est parvenu à me faire changer, à me rendre meilleure...mais au vu de la situation, je doute être à la hauteur de ce qu'il mérite vraiment. Les faits s'étaient déjà imposés à moi précédemment, mais je pense que j'avais fermé les yeux, essayant de passer outre ces petits détails qui caractérisaient le problème majeur de notre couple. Il méritait mieux. Mieux qu'une femme qui refuse de se projeter dans le futur, qui refuse d'avoir des enfants, de prendre soin de Logan comme le ferait n'importe quelle femme qui se respecte... Je le sais, et dans le fond, il le sait sûrement aussi. J'ai souvent tenté de me dire que ca passerait, que c'est passager... Mais à le voir derrière cette vitre qui exprime clairement le fossé qui nous sépare, je réalise ce que je lui fais vivre, et il ne mérite pas ça. Une partie de moi est pourtant soulagée de le voir là. Je tiens à lui plus que n'importe qui, il est mon repère, celui qui parvient à me faire sourire tous les jours, celui qui m'apporte cette sagesse que je n'ai jamais eu, mais qui m'a surtout appris le mot aimer. J'en suis complètement et littéralement amoureuse. Pourtant, pour la première fois depuis que nous nous embrassés dans cette chambre miteuse perdue en rase campagne, j'ai l'impression que ca ne sera pas suffisant. Je dois le laisser partir, je dois le laisser avancer, sans moi, parce que lui fonce tête baissée et que j'ai clairement du retard. Pire. J'ai pris une autre direction... Va savoir si c'est cette ambiance morose qui me gagne depuis la veille, mais tout ceci me permet de réaliser qu'il est trop tard pour faire marche arrière. Je n'ose même pas le regarder. Je ne veux pas qu'il ait pitié ou qu'il doute de moi,non, clairement affronter ce genre de regard m'est impossible, pas venant de lui. Je m'assieds, tentant de rassembler mes idées alors que je glisse de façon maladroite une mèche derrière mon oreille. J'ai l'impression d'avoir les mains tremblantes, que tout les personnes qui nous entourent nous observent, c'est un sentiment malsain que je parviens finalement à oublier alors que je décroche le téléphone qui me servira à communiquer avec lui. Mon regard croise le sien alors que lâche faiblement un "salut". J'essaie de sourire; j'essaie, parce que je ne veux pas l’inquiéter, une fois de plus, je préfère le laisser en dehors de tout ça. Mais je sais qu'il n'y croit pas, il me connait assez pour savoir que je ne vais pas bien. J'ai une mine fatiguée qui s'explique par les deux heures de sommeil que j'ai du avoir. Je ne ressemble en rien à cette femme pétillante qu'il a tenté de séduire la veille avec son nouvel uniforme. Je détourne un instant le regard vers le gardien qui semblait m'observer fixement et repose mon regard sur James. "Tu n'aurais pas dû venir..." dis-je dans un souffle alors que cette boule fait de nouveau son apparition. Il tente d'exprimer sa présence alors que je le coupe dans son élan, comme pour le raisonner. "James ta place est auprès de Logan, certainement pas dans un parloir, face à une prétendue criminelle." Je soupire en me frottant le visage. Je sais qu'il va chercher à savoir, et bien que je n'ai clairement pas envie de lui expliquer ce qui m'arrive, il a au moins le droit à une explication. "Un homme a été tué. L'homme en question se trouvait dans une banque, et j'y ai a priori fait mon apparition en même temps. Je n'ai rien vu de tout ça, parce qu'évidement, je suis innocente, mais le temps, ou plutôt une certaine caméra de surveillance joue en ma défaveur... d'autant que l'arme du crime a été retrouvé près du corps et qu'il y aurait mes empruntes dessus..." Je me pince les lèvres, n'en revenant pas de ce que je suis entrain de dire, ca paraît complètement irréel, tiré d"une mauvaise série télé. "J'ai eu quelques soucis par le passé, mais j'ai bien peur que cette fois je ne m'en sorte pas si facilement..."

L’Homme est censé dormir combien de temps ? Certainement plus que moi cette nuit. J’ai tourné des heures, fais les cent pas dans l’appartement où ses affaires trônent encore. Comment faire, quoi faire ? C’est juste irréel ce qu’il s’est passé. J’ai finis par trouver le sommeil quelques minutes avant que Logan décide que sa nuit était terminée. Par chance ma mère est en ville. Et oui elle a une petite-fille à rencontrer. Elle a accepté sans hésiter à venir garder Logan quasiment dès son réveil. J’avoue qu’elle tombe à pic. J’ai plein de choses à faire. Je téléphone en dans un premier temps à Geane pour lui parler rapidement de la situation et lui demander un jour à l’improviste. Sans étonnement elle m’autorise et me propose même quelques jours. Adorable, mais je ne pense pas en avoir besoin. Tout ça va être rapidement réglé et tout redeviendra comme avant. Cette dernière me donne même le numéro d’une avocate très réputée dont elle a déjà fait appel. De la part de Geane, Maître Turner prend en charge l’affaire. Un soulagement immédiat. Je n’aurai pas cru que si vite, en quelques heures, elle obtienne une rencontre. Je suis à la fois exister de pouvoir la voir mais en même temps inquiet de savoir dans quel état physique et morale je vais la retrouver. Je n’ai jamais fait l’expérience, mais je sais par des amis qui l’on vécut, que la police peut avoir une pression incomparable sur les inculpés. Parfois c’est ainsi qu’ils les font craquer, les faisant avouer l’inavouable et surtout ce qu’ils veulent entendre pour ne pas avoir à chercher plus loin que leur bout du nez.

J’entre dans ce bâtiment qui fait des frissons dans le dos. Je suis fouillé alors que je ne vais même pas avoir de contact physique avec Elisha. Comme si j’allais lui passer quelque chose pour qu’elle s’évade. Pas besoin de ça. Sa sortie est programmée. Woh, je découvre une salle s’éparée en deux par une vitre avec plusieurs petits boxes, un téléphone. D’accord, c’est avec ceci que je vais pouvoir communiquer avec Elisha. Je m’installe, attendant son arrivée. Je souris immédiatement à sa rencontre. Non je ne suis pas heureux de la voir dans ces conditions. Mais je ne veux pas lui montrer que je suis inquiet et mort de trouille qu’elle ne puisse pas sortir rapidement. L’idée de la laisser dormir entre quatre murs dans des conditions quelque peu déplorables et avec une inconnue qui elle est peut-être là pour meurtre. Mon sourire s’estompe légèrement quand je découvre son visage terne, des cernes à perte de vue. En fait ça me tord l’estomac de la voir ainsi. Je ressens le besoin de la serrer dans mes bras et de lui dire que tout va bien se passer, mais je ne peux pas, parce que je ne sais pas… Je ne sais rien, je ne sais pas comment ni pourquoi elle est de l’autre côté de cette vitre.  Je prends possession du combiner << Salut… >> Un léger sourire apparaît sur mes lèvres. « Salut joli cœur. Tu sais… » je commence directement par lui dire ce qu’il en est. Mais malheureusement elle me coupe. << Tu n’aurais pas dû venir… >> je fronce mes sourcils, quelque peu surpris de cette réaction. « Je pensais que tu aurais été contente de voir une tête connue… » lui lâchais-je alors. << James ta place est auprès de Logan, certainement pas dans un parloir, face à une prétendue criminelle. >> Je secoue la tête négativement. « C’est absurde ce que tu dis… Tu n’es pas une criminelle. Tu es quelqu’un de bien Elisha Parker. Ne te laisses pas manipuler. Et te n’en fais pas pour Logan, ma mère est en ville et elle était ravie de passer du temps avec son petit fils. Il va très bien. Et c’est vrai que j’aimerai être partout mais pas ici, mais ça m’était impossible d’être plus longtemps loin de toi. » lui avouais-je léger sourire qui se veut rassurant. Ma main se pose sur cette vitre qui nous sépare, mais la sienne ne se pose pas de l’autre côté contre celle-ci. Merci. Je dépose alors nerveusement cette main sur ma cuisse. << Un homme a été tué. L’homme en question se trouvait dans une banque, et j’y suis à priori fait mon apparition en même temps. Je n’ai rien vu de tout ça parce qu’évidemment, je suis innocente, mais le temps, ou plutôt une certaine caméra de surveillance joue en ma défaveur… d’autant que l’arme du crime a été retrouvé près du corps et qu’il y aurait mes empruntes dessus >> Je suis totalement surpris. Et c’est évident que je ne la crois pas coupable. Jamais. « C’est complètement dingue… » Je soupire, et le stresse de la voir condamné me revient. << J’ai eu quelques soucis par le passé, mais j’ai bien peur que cette fois je ne m’en sorte pas si facilement… >> Je me veux rassurant et confiant face à cette accusation. « On a dit que le passé était le passé non ? Je n’veux pas savoir ce qu’il s’est passé… On fait tous des erreurs… Mais J’ai appris à te faire confiance, et je te crois.  Je sais que tu peux avoir un sale caractère mais en aucun cas tu ferais du mal à quelqu’un. Je crois en tout Elisha. » Je souris alors une fois de plus. « Et puis j’ai demandé l’aide d’une avocate. Il parait que c’est la meilleure. Une très bonne réputation et son talent est très demandé …. » Je remarque son incompréhension. « Tu dois te demander comme j’ai fait pour qu’elle t’accorte de son temps hein…. Dis-toi que tu as un petit ami avec pleins de ressources. » Tentais-je de faire un peu d’humour histoire de détendre cette atmosphère morbide. « T’en fais pas princesse… Au pire demain tu es dans mes bras …. » additionnais-je à mon monologue. « J’ai récupéré quelques affaires que tu as laissé à l’appartement… Je ne sais pas quand ils vont te les donner, mais tu as de quoi te changer et te laver si jamais… Si tu as besoin d’autre choses, fais le moi savoir…. » terminais-je.

Je suis perdue. J'ai déjà l'impression de baisser les bras. Peut être parce que l'espoir est loin d'être à ma portée. Peut être suis-je trop défaitiste, peut être ai-je l'impression que cette fois la sort s'acharne sur moi? Tout se bouscule dans mon esprit, tout mes repères ne sont plus alors que j'habite désormais un 5m2, je n'sais pas, je n'sais plus... Et j'ai l'impression désormais qu'un fossé immense me sépare de James que je retrouve assit sur la chaise, un léger sourire sur le visage qui se veut rassurant. Je pense qu'il tente de me rassurer par cette attitude légère, mais je suis loin d'être réceptive, même si je tente un retroussement des lèvres qui laisse apparaître plus une grimace qu'un sourire. J'aimerai ressentir la peur, l'appréhension, une once de soulagement... mais je parais livide, comme si je me laissais entraîner dans cette tourmente sans même chercher à m'en dépêtrer. J'aimerai pleurer, mais je n'y parviens même pas, je suis figée dans le temps, fixée à mon propre sort. James est un homme bien, et je l'entraîne là dans cet endroit malfamé. Il a tellement de chose à gérer, et moi je viens lui en rajouter avec mes problèmes. Je pense que je m'en veux, et pour la première fois depuis le début de notre histoire je réalise à quel point je peux être égoïste d'agir ainsi. Je lui inflige ça, et en plus de ça, je le prive du rêve d'une vie, celui de former une famille idéale, avec Logan, et peut être même d'autres enfants qui seraient les nôtres... Je ne peux pas. Je n'ai pas le droit de lui faire ça. Et même si je suis amoureuse de cet homme, je dois accepter que je ne suis pas celle qui lui faut, celle dont il a besoin, celle sur laquelle il pourra se reposer. Ca me brise le coeur rien qu'à l'idée de me dire que je ne le verrais plus, que je ne pourrais plus profiter de ses bras, de ses lèvres, de cet amour si fort qui nous unit. Mais il semblerait que ce soit trop tard. Il est temps que j'arrête de faire des dégâts et que j'accepte de payer le prix de mes erreurs. Peut être que c'est plus facile de fuir, ca devrait me soulager. Ce n'est pas le cas. Parce que le pire dans tout ca c'est que je suis consciente de l'amour que je lui porte, et que je lui porterai sûrement à tout jamais. Il avait été suffisant jusqu'à présent, il semblerait qu'il ne soit plus dans ces conditions, je dois accepter de le laisser partir vivre sa vie, de trouver quelqu'un qui pourrait d'avantage correspondre à la femme parfaite qu'il mérite. Je parviens à peine à le regarder dans les yeux, comme si tout ce qui m'entourait me troublait. Je me vois à côté de ces femmes qui sont dans le même cas que moi, mais qui semblent avoir un visage bien moins innocent que le mien. Je me dois d'être cependant ferme envers James. Plus je serais distante, et plus ca sera facile pour lui de me laisser faire tout ça, même si je vais nous briser tous les deux au passage. Je le coupe dans cette phrase qui me fend le coeur. Ne plus entendre de surnom ainsi sortir de sa bouche va me manquer terriblement. Je n'aurai pas pensé. Surtout pour quelqu'un si peu démonstrative et romantique que moi. Il semble surpris. Il y a de quoi. Quelques heures auparavant, nous partagions un moment des plus agréables et là je me comporte comme s'il n'avait rien a faire là.« Je pensais que tu aurais été contente de voir une tête connue… » Je baisse le regard en hochant négativement de la tête. Et je poursuis, lui faisant savoir que sa place était auprès de Logan, pas auprès d'une présumée criminelle.« C’est absurde ce que tu dis… Tu n’es pas une criminelle. Tu es quelqu’un de bien Elisha Parker. Ne te laisses pas manipuler. Et te n’en fais pas pour Logan, ma mère est en ville et elle était ravie de passer du temps avec son petit fils. Il va très bien. Et c’est vrai que j’aimerai être partout mais pas ici, mais ça m’était impossible d’être plus longtemps loin de toi. » Mes jambes bougent nerveusement alors que j'ai la gorge nouée à ses propos. Je vois sa main se plaquer sur la vitre, et je suis incapable de faire de même. "Je pense que t'as pas compris James... Je suis ici parce que je suis accusée de meurtre. Tout est contre moi. Je ne vois pas comment je pourrais être innocenté de tout ça. Et toi tu n'as rien à faire là. Ta place n'est pas auprès de moi....elle ne l'est plus en tout cas." Je détourne le regard tant c'est insupportable de devoir y faire face. Je dois cependant lui expliquer. Je lui dois ça, même si j'ai bien peur que ca n'y change rien. Je sais que lui me croit et je veux le conforter dans cette idée, même si je m'apprête à éloigner l'une des seules personnes qui auraient été là pour me soutenir. Il tente de me rassurer, et je me retrouve face à un assaut de paroles rassurantes que je ne suis pas sûr de vouloir entendre. Lui est là à me montrer son amour, même dans un lieu pareil... Si ce n'est évident pour personne, le voilà où il se situe le fossé.

Il ferait tout pour moi, et la seule chose que je puisse faire pour lui c'est lui abréger ça, l'éloigner de moi pour qu'il soit hors de danger, lui et Logan, je ne supporterais pas que l'on s'en prenne à eux. Je tente de l'arrêter dans son discours en levant la main, balançant la tête de gauche à droite face à tant d'attention que je ne mérite pas. "Arrête je t'en supplie" lui demandais-je à voix basse. Il poursuit alors que je suis obligé de hausser d'avantage la voix. "Arrête!" Son regard s’écarquille alors qu'il fini enfin par abdiquer. "Je veux que tu t'en ailles." Mon visage se ferme d'avantage. Je me dois d'être dur avec lui parce que je sais qu'il ne me prendra pas au sérieux sinon. "Tu vas rentrer, et tu vas reprendre ta vie comme si j'en avais pas fais parti ces derniers mois." Je voix son regard changer, il est temps de poursuivre maintenant qu'il semble réceptif. "Tu mérites mieux que moi. Il est temps que tu le réalises à ton tour." J'ai envie de lui dire à quel point il va me manquer, au lieu de ça, je me contente de lui lancer, mon regard plongé dans le sien. "C'est fini..." Mon coeur se brise comme si je n'avais pas été l'auteur de tout ça, comme si je subissais moi aussi. Et c'est avec la voix tremblante que je conclus. "Au revoir James."Je raccroche, ne le laissant même pas rétorquer, ne l’écoutant même plus. Je me lève, faisant signe au gardien de m'ouvrir la porte afin de regagner ma cellule alors qu'une fois face à dos à cet homme, les larmes s’écoulent le long de mes joues avec rapidité, preuve que la retenue à été difficile jusque là.

Je ne m’attendais pas à ce que cette rencontre soit joyeuse et magique comme chaque moment passé avec Elisha, mais j’étais loin de penser ce qu’il allait se passer. Je m’étais briffé afin d’avoir l’air décontracter et rassurant face à cette jeune femme enfermée pour rien.  J’ai essayé de tout gérer et prendre sur moi pour arriver confiant et sûr de pouvoir la sortir de là avec l’aide de l’avocate conseillée. C’est une femme livide et froide comme une porte de prison – C’est bien le cas de le dire – que je retrouve. Je ne lui en veux pas. C’est cette ambiance et les problèmes qui l’ont rendu ainsi. C’est normal, n’importe qu’elle Homme aurait réagi de la même manière. Et encore, beaucoup aurait déjà craqué, je la trouve incroyablement forte. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquels je l’aime à ce point. Je suis impatient de la voir afin de lui annoncer les quelques bonnes nouvelles que j’ai pour elle, mais je ne suis pas reçu comme je l’attendais. Pas du tout en réalité. Elle tente de me dissuader à partir, a retrouver Logan, là où est soit disant ma place, mais j’essaie de me montrer convaincant en disant qu’il est auprès de sa grand-mère qu’il ne faut pas qu’elle se fasse du soucis pour lui et que finalement ma place est là où elle se trouve, peu importe l’endroit, peu importe les conditions. << Je pense que t’as pas compris James… Je suis ici parce que je suis accusée de meurtre. Tout est contre moi. Je ne vois pas comment je pourrais être innocenté de tout ça. Et toi tu n’as rien à faire là.  Ta place n’est pas auprès de moi… Elle ne l’est plus en tout cas. >> J’ai envie de rire nerveusement mais rien ne sort. « Tu es accusé d’un meurtre que tu n’as pas commit ! Tu vas sortir de là rapidement c’est sûr ! Bien sûr que ma place est ici, avec toi. Je suis là pour te soutenir Elisha ! » avouais-je essayant de sourire un minimum. Je ne lui en veux pas de dire ces choses-là. Elle est certainement fatiguée et vulnérable face à toutes ces accusations infondées.
Je lui expose les faits et les démarches enclenchées pour la faire sortir de là. Je suis plutôt confiant et je tente de lui transmettre mon courage à travers cette vitre où je pose ma main. Pas de réponse de sa part. Son comportement me dérange un peu, je la trouve distante. Trop distante. Je la rassure comme je peux, avec des mots doux, je lui prouve une fois de plus que je suis là pour elle, avec elle, qu’importe les épreuves, mon amour lui sera toujours dédié. << Arrêtes, je t’en supplie Arrête ! >> Le son de sa voix raisonne dans ma tête. Je suis soudainement calmé par cette froideur qu’elle envoie. J’ai l’impression d’être un inconnu tout d’un coup ou un enfant qu’elle va remettre en place. Mes yeux cherchent les siens, de comprendre à travers ces derniers. Mais rien, rien ni fait. Elle a changé, elle est différente. Je ne l’a reconnaît plus. Je suis déstabilisé, perdu aussi. << Tu vas rentrer, et tu vas reprendre ta vie comme si je n’en avais pas fait partie ces derniers mois. >> Je secoue la tête de gauche à droite rapidement soufflant alors que je colle un peu plus le combiné à mon oreille. << Tu mérites mieux que moi. Il est temps que tu le réalises à ton tour. >> Je panique à présent, elle m’échappe et je ne peux rien faire. « Non ! Ils te montent la tête ! Non Elisha ! Arrêtes ! Je t'aime et on va s'en sortir, tu vas t'en sortir ! » Je sens le monde s’écrouler autour de moi sans rien pouvoir faire. Je perds pieds, je me brise à chaque mot de plus qu’elle prononce. C’est fini… Fini fini fini fini… Mon cœur se retourne dans mon torse, se tord de douleur. « Non Non Non… Noon ! NON ! » Lâchais-je dans la précipitation. Je n’arrive plus à trouver mes mots. << Au revoir James. >> Elle raccroche. Je me lève quasiment en même temps qu’elle et lâche le téléphone. Tapant sur la vitre comme un dingue alors qu’elle me tourne le dos à présent. « ELISHA ! Tu n’as pas le droit d’abandonné ! Elisha ! T’as pas le droit de me laisser comme ça ! OH Elisha ! » Je souffle tapant contre cette paroi qui me sépare d’elle avant d’être arrêté par un garde. Je souffle. Je ne sais pas si je suis en colère, triste, abattu en la voyant disparaître, me laissant comme ça, avec le minimum d’explications… « Ne me laisse pas… » lâchais-je doucement. Je suis anéantis. Hier j’étais heureux, j’avais tout ce dont j’avais besoin, une femme avec qui je voyais un avenir, aujourd’hui j’ai tout perdu. La vie a encore une fois, réussi en quelque heure à gâcher le reste de ma vie en me séparant, impuissant de la femme que je considère comme celle de ma vie….