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Sky & Léo

Depuis que j'étais revenu à Miami, j'avais vécu des milliers de choses incroyables. Toutes aussi perturbantes les une que les autres. Et pourtant moi, je n'avais pas changé. J'étais le même con manipulateur et menteur, que Sky avait rencontré ce fameux jour. Elle m'avait vu me battre avec des mecs qui voulaient ma peau pour un trafic, et elle avait voulu intervenir dans ma vie comme ça, de nul part. Au début évidemment, je faisais le petit con qui n'avait besoin de l'aide de personne. Ah si, ça ça a changé. Maintenant, j'assume d'avoir besoin de gens autour de moi, d'avoir besoin d'affection. J'ai retrouvé ma grande soeur, Hannah et je suis tombé amoureux de Mackenzie, aujourd'hui. Je ne peux plus faire semblait d'être indépendant et de n'avoir besoin de personne, parce que si. Mais ça, c'est Sky qui me l'avait fait admettre, maintenant. Pour moi, c'était bien plus qu'une amie, c'était limite une soeur, bien que j'en aie déjà adopté une il y a dix huit ans. Même si j'ai du mal à me dire qu'elle m'aide énormément, elle le fait. Et j'ai besoin d'elle. Le truc c'est que Sky est malade, et que j'ai peur de la perdre à chaque instant. Mais ça c'est pareil, quand est-ce que je l'avouerais? J'ai perdu mes parents sans le savoir, un beau jour, et ils m'ont laissés un héritage alors que je leur avais fais vivre un enfer. Ils n'ont pas une bonne image de moi. Et Sky m'a vu me battre, pleins de sang, elle m'a vu manigancer des trucs, voler, mentir. Elle me voit perturbé, ne pas savoir devenir un homme, un vrai pour ma soeur, pour mon neveu, pour Mackenzie. Rien que pour ça, je refuse qu'elle parte un jour si c'est pour garder cette image de moi. Enfin, elle devrait guérir. Aujourd'hui, j'avais décidé d'aller lui faire prendre l'air un peu, parce qu'avec sa maladie elle ne sortait pas beaucoup, mais elle en avait besoin. Je savais qu'on marcherait doucement, qu'on resterait souvent assis mais je voulais la voir, savoir qu'elle allait bien. Puis avec tout ce qu'il se passe dans ma tête, j'ai encore une fois bien besoin d'elle. J'allais la chercher, lui tendant mon bras, l'embrassant sur le front. coucou toi, comment tu vas? lui dis-je alors avec un beau sourire.

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Sky & Léo

Ça devait faire un bon vingt minutes que je regardais par la fenêtre du salon. Je voyais mes voisins tondre leur gazon, promener leur chien, discuter entre eux pendant que moi, je patientais là, à attendre ma très grande visite, mon petit moment rien qu’à moi avec l’une des personnes que j’aimais le plus dans ce petit monde tout en entier. Je ne peux faire autrement que de sourire grandement en voyant la voiture de Léo se stationner dans l’entrée de ma maison, je me décollai de la fenêtre pour m’empresser d’enfiler mes souliers, attraper mon sac à main et voilà que je faisais nez à nez avec lui alors qu’il était sur le point de sonner à la porte. « Je suis tellement contente de te voir. » dis-je avec le même petit sourire qui ne voulait plus me quitter depuis que je l’avais vu arriver. J’attrapai le bras qu’il me tendait – car bien que j’aurais aimé être en mesure d’avancer seule – je savais que j’allais me fatiguée bien rapidement. « Émotionnellement ou physiquement parce que là, la réponse peut varier. » Bien que dans les deux cas, je pensais bien que ça pouvait se résulter par : un gros BOF. Émotionnellement, je ne pouvais plus travailler, je ne pouvais plus sortir, jouer avec mon fils ni même passer trop de temps seule. J’étais déprimée et physiquement, bien… je me faisais entrer des produits chimique dans le corps depuis des semaines alors bon, personne ne s’en sort en très grande forme. D’autant plus que j’étais sur le bord de voir me raser les cheveux tellement je les perdais poignée par poignée.

« J’ai eu un traitement de chimio ce matin, on va y aller mollo d’accord? » Techniquement, mon médecin m’avait demandé de rester chez moi toute la journée et me reposer. Le truc était que je ne faisais que ça depuis déjà des semaines. C’était une chance d’ailleurs que Léo était passé me chercher pendant que Colton était partit quelques heures. Autrement, je ne suis pas certaine que mon mari aurait été très partant à l’idée mais je tenais tellement à voir mon ami qui était d’ailleurs comme un petit frère pour moi que j’allais jouer les entêtée et j’allais sortir prendre l’air en sa compagnie. Une petite promenade n’avait jamais tué personne – du moins, peut-être… mais ça allait pas nous tuer nous deux, aujourd’hui. On allait rester près de la maison et je ne devais pas rien à personne. Si j’étais pour crevée, je voulais au moins profiter du temps qui me restait pour voir les gens que j’aimais. J’avais tourné la tête pour lui offrir un beau sourire. Il était tout rayonnant mon beau Léo, ça me faisait plaisir de le voir comme ça, il avait l’air bien. « Et toi comment ça va? T’as l’air en forme… plus que moi en tout cas mais ça, ce n’est pas très difficile à battre. » déclarais-je en lâchant un petit rire. Eh oui, un brin d’humour noir n’avait jamais tué personne.

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Sky & Léo

Je savais que tout ce que me donnait Sky m'étais bénéfique. Même si à une époque je la repoussais, je refusais de la croire, aujourd'hui avec tout ce que je vivais d'un coup je me rendais compte de l'idiotie dont j'avais pu faire preuve. Tout ce qu'elle voulait c'est que je vois la vérité en face et à présent elle m'étais retombée dessus comme la pire des punitions. La vie prenait sa revanche sur moi, de tous les côtés. Voir mon amie, Sky, souffrir de cette maladie de malheur me faisait aussi comprendre que la vie pouvait nous prendre tout ce que nous avions sans prévenir. Pourtant, je voulais être là pour elle, lui donner ma force afin de l'user à bon escient, et plus avec l'irresponsabilité habituelle dont j'étais professionnel. Je prenais donc son bras, pour l'emmener dehors prendre un peu l'air. Je savais combien elle aimait ça, et que son petit ami n'apprécierait pas que je lui fasse faire des choses pareilles mais j'étais bien conscient que je ne devais pas lui faire courir un marathon - je ne suis pas con non plus. Il s'agissait d'offrir à une personne à qui je tenais ce dont elle a envie, sans altérer ses besoins. Elle aimait user d'humour sur sa situation, même si je n'aimais pas vraiment ça. Elle me retournait alors la question, alors que nous marchions doucement vers le parc tout près de là. Elle disait que j'avais l'air en forme, en comparaison avec elle. Je la regardais, un air faussement amusé sur le visage. Tu es tellement forte à dire des bêtises. lui dis-je alors avec un sourire aux lèvres. Il fallait que je réponde quand même quelque chose. Je n'allais pas tenter le mensonge de toute façon elle le verrait. Tout ne va pas parfaitement bien, évidemment, mais de manière globale ça va. lui dis-je alors sans en dire de trop. Arrivés au parc, je l'aidais à s'asseoir sur le premier banc libre. ça te fait du bien de sortir? N'hésites pas à me le dire si tu veux rentrer. lui adressais-je alors. Tu veux que j'aille te chercher un truc au petit snack? Une boisson? Une gaufre? lui demandais-je alors. Je la regardais un instant, bloquant un peu. Je me disais que même attaquée par un cancer aussi farouche, elle restait vraiment jolie. J'avais beaucoup d'admiration pour elle. Elle avait une force intérieur que je ne pourrais jamais égaler.

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Sky & Léo

J’étais plus qu’heureuse de passer l’après-midi en compagnie de Léo. Mon beau Léo qui était comme un petit frère à mes yeux à défaut que le mien soit retourné à Londres maintenant. J’étais sortie de ma maison, tout sourire pour retrouver mon ami afin d’aller se promener dans le parc non loin de chez moi. Le soleil plombait et un peu de vitamine D allait me faire beaucoup de bien. J’avais beau vivre à Miami, à force de passer mon temps à l’intérieur j’étais aussi blanche qu’un verre de lait. C’est tout en marchant que je pris des nouvelles de mon ami. Il avait l’Air en forme comparativement à moi mais ça, ce n’était pas très difficile à battre et j’en fis bien mention question de rigoler un peu. « C’est à force de trainer avec toi » dis-je en lâchant un petit rire. Léo me répondit que tout n’allait pas parfaitement bien mais que de manière générale, ça allait. Sa réponse me fit un peu froncer des sourcils. Comme j’ouvris la bouche pour le questionner à ce sujet, ce dernier prit parole avant moi. « Beaucoup de bien!!! J’en ai tellement marre d’être à l’intérieur chez moi ou à l’hôpital! Merci d’avoir proposé! Je suis vraiment heureuse de te voir d’ailleurs. ». J’avais beau me dire que je devais être forte et rester positive. J’étais rendu au point où je me disais qu’il fallait que je profite des gens que j’aimais car on ne savait jamais quand allait être notre dernier jour. Surtout dans mon cas.

« Je dirais pas non à un peu d’eau. » Je le regardai se lever pour aller me chercher un truc à boire un peu plus loin dans des machines distributrices. J’aurais aimé lui dire que je pouvais le faire mais au final, c’était mieux pour moi de ménager mes forces. J’avais prévu jouer avec mon fils ce soir si tout allait bien. C’était un luxe pour moi de pouvoir ça désormais… et c’était bien triste quand je me mettais à y penser. Heureusement, mon ami revint vers moi avant même que je ne puisse plonger dans mes pensées un peu trop déprimante. Je le remerciai avant de prendre quelques gorgées. J’avais besoin de m’hydrater au maximum surtout après un traitement. Je laissai ma tête s’appuyer quelques secondes sur son épaule en profitant du vent qui venait frôler mon visage. C’était une belle journée et de l’air frais me faisais tellement de bien! « Alors, t’as envie de parler un peu de ce qui va pas? » Je relevai la tête pour croiser son regard. « Ce n’est pas parce que je suis malade que j’ai perdu ma bonne oreille et mes bons conseils tu sais. » lui dis-je en lui faisant un petit clin d’œil. Je ne voulais pas qu’il s’empêche de me parler, de se confier à propos de ce qu'il y allait moins bien juste parce que j’avais la santé un peu plus fragile. Même que de parler de quelqu’un d’autre ça allait changer le mal de place et si je pouvais en plus arriver à le conseiller sur quoi que ce soit, eh bien j’aurais la satisfaction de me sentir utile et ça… ça faisait très rare dernièrement.  

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Sky & Léo

Sky est quelqu'un de très important pour moi et du coup, être là pour elle durant son cancer est une chose primordial à mes yeux. La mort, c'était un sujet quand même sensible car si j'ai vécu beaucoup de choses, la mort était une notion récente pour moi. Hannah venait de m'apprendre que mes parents étaient morts pendant que j'étais en foyer et c'était une des choses qui me perturbait au plus haut point - voire le plus - ces derniers temps. Je me remettais énormément en question pour un tas de raisons, mais savoir que la dernière chose que j'ai pu faire pour mes parents est de les avoir abandonné, j'ai du mal à le vivre au quotidien. Imaginer mon amie - voire une vraie soeur en Sky - les rejoindre était une chose qui m'arrachait le coeur à peine l'idée venue en tête. C'est simple : je m'y refusais. Je pense que d'un certain côté, je voulais me faire pardonner de mes parents en étant présent pour Sky au maximum, parce qu'autant que j'aimais mes parents, j'aime Sky. J'allais donc lui chercher un peu d'eau, ayant remarqué que tout de même son humour était toujours là et c'était une chose que j'appréciais. Je savais très bien que sans cette connerie de cancer elle serait tellement heureuse que j'aurais eu envie d'aller le prendre moi-même pour le torturer. En réalité, étant plus loin à commander de l'eau pour elle et un soda pour ma part - je la regardais, et pensais à mes parents. Pourquoi c'est à eux, des gens si bons, si saints, si extraordinaires que des choses aussi horribles arrivaient? Pourquoi pas à moi, qui suis si horrible pour mon entourage, pour ma soeur, pour mon neveu, pour Sky, pour Mackenzie..? Ce n'est pas eux qui mérite de souffrir ainsi, mais bien des gens comme moi. J'avalais ma salive à cette idée et prenait le verre d'eau pour le lui ramener. Un silence s'installa, elle posa sa tête sur mon épaule, profitant du vent je suppose sur son visage. Je ne disais rien, laissant mes pensées me torturer. Puis elle brisa le silence, ayant apparemment deviner que quelque chose me trottait. Je croisais son regard, restant neutre, l'écoutant continuer, disant que malgré tout elle ne perdait pas sa facilité à donner des conseils et à écouter. Tu sais que c'est la première chose qui m'a énervé chez toi. dis-je avec humour, souriant. C'était vrai, elle avait voulu être là pour moi et tout ce que j'avais réussi à faire au début était de la repousser au maximum parce que je ne pensais pas mérité tout ça, mais elle était têtue et j'avais dû la laisser faire. Elle me regardait sans relâche, attendant que je continue - encore une fois elle ne lâcherait pas l'affaire. C'était pas comme si je ne lui faisais pas confiance - elle savait pour moi, ce que je faisais, et elle était toujours là à me faire confiance, à m'écouter. Je savais aussi qu'elle voulait m'aider, et serait déçue si je ne lui laissais pas cette chance alors, je ne pouvais pas l'en empêcher. Je commençais à jouer avec mes mains. eh bien je.. commençais-je, sans savoir par où commencer véritablement. je ne sais pas quoi faire soufflais-je alors relevant le regard vers elle. ma soeur m'a appris que mes parents étaient morts dans un accident de voiture et je me suis rendu compte que la dernière chose qu'ils avaient vu et retenu de moi c'est.. un petit garçon qui préfère être turbulent et les abandonner alors qu'ils m'avaient tout donné.. soufflais-je la voix rauque de tristesse. Je baissais les yeux alors, retenant tout ça au maximum, même si ça me torturait à chaque fois que j'y pensais. Malgré tout, elle m'a dit qu'ils m'avaient laissé un bon héritage et qu'elle n'y toucherait pas, que c'était à moi et qu'elle aussi avait tout gardé pour le jour où elle me retrouverait.. et je ne le mérite pas j'ai été si horrible et je suis si horrible.. qu'est-ce qu'ils penseraient de moi, de toute façon, aujourd'hui s'ils étaient là? Ils m'ont élevé dans l'amour et le partage et tout ce que je sais faire c'est manipuler les gens, me battre physiquement, voler, manigancer des sales coups, arnaquer les gens... ce n'est sûrement pas le fils qu'ils auraient voulu avoir. dis-je alors avant de marquer un silence et de continuer. alors oui, la facilité c'est de me dire "bah change et rends les fiers, tu as une petite amie maintenant qui te fait confiance enfin, normalement te fais confiance même si finalement tu ne lui dis pas tout parce que tu ne veux pas qu'elle sache quel salaud tu es et qu'elle mérite mieux que.. que moi." je marquais encore un silence, toujours les yeux virés vers le sol. "mais change Léo, trouve toi un vrai job honnête, mets tout ça derrière toi blablabla" dis-je en imitant des gens avant de tourner ma tête vers Sky et leur "répondre" mais j'en suis incapable! dis-je alors, les yeux mouillés. Je n'arrive pas à trouver quelque chose d'honnête je ne sais pas faire, je ne suis pas allé à l'école jusqu'au bout et j'ai toujours fais ça, arnaquer voler manipuler je ne sais rien faire d'autre et c'est comme ça que je gagne ma vie depuis trois ans je.. je suis incapable d'être autre chose que ce mec minable, je sais qu'il est minable mais j'arrive pas.. j'arrive pas.. c'est ce que je suis et c'est tout.. j'ai beau me battre mais c'est contre moi-même que je me bats Sky et je ne sais pas quoi faire.. j'ai peur de tout perdre, j'ai vraiment, vraiment peur. lui avouais-je alors. Je pense que Sky est la seule personne à qui je pourrais jamais avouer avoir peur, ou être triste, d'ailleurs. Je suis bien trop fier pour ça, généralement. Mais là, avec Sky, j'arrive à être un livre ouvert, parce que je sais qu'elle sait.

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Sky & Léo

Je n’avais pu faire autrement que de dire lorsque mon beau Mills m’avait fait part du fait que c’était toujours quelque chose qu’il avait détesté chez moi : ma capacité à le faire parler et à essayer de trouver où ça n’allait pas pour régler le tout. Je n’y pouvais rien, je voulais être là pour lui, j’aimais aider les gens et au final, je me disais qu’il ne devait pas vraiment détester puisqu’au final il se confiait à moi. Cependant pour un gars qui disait aller bien, ce qui me balança au visage n’avait rien de bien. Je décidai de le laisser parler, il était sur sa lancé et je ne voulais pas l’interrompt. En fait, je pensais bien que je n’aurais pas été capable de le faire de toute façon. Mon cœur devenait tout gros, je le regardais me dire et me répéter qu’il avait peur et j’étais figée, moi qui trouvait les mots normalement, je faisais que le regarder avec l’envie d’éclater en sanglot.  Léo était un jeune homme fermé et borné en ce qui acquérait à ses sentiments, à comment il pouvait se sentir. Il baissait de temps en temps sa carapace en ma compagnie et c’était quelque chose que j’appréciais car ça me faisait sentir que j’avais su gagner sa confiance, que j’étais importante pour lui. Toutefois, depuis que je le connaissais, c’était bien la première fois qu’il était un livre ouvert de la sorte. Ça me faisait comprendre qu’il avait atteint un niveau assez sérieux et qu’il commençait à se perdre à travers tout ça, à travers qui il était, à travers qui il voulait devenir et ne pas continuer à être. Ce n’était plus une simple question d’essayer de se placer dans une situation, c’était à savoir réellement qui il était maintenant à travers tout ça. Je soutenais  son regard un petit instant avant de me lancer :  « Et tu ne penses pas que si tu ressens tout ça c’est justement un très bon début? Est-ce que tu penses sérieusement que le jeune homme d’il y a quelques années aurait été en mesure de comprendre et de raisonner comme tu le fais aujourd’hui? Je ne crois pas moi… et je crois qu’il est justement là ton début de quelque chose de nouveau. »

Le Léo d’autrefois ne se serait probablement jamais arrêté à avoir ces réflexions, ni même à se soucier de pouvoir voir la confiance de qui que ce soit. Je trouvais ça beau en quelque sorte de le voir grandir ainsi. « Il ne faut pas que tu attendes de toi à ce que tout change du jour au lendemain… il ne faut pas non plus que tu te forces à devenir quelqu’un d’autre, c’est les expériences de vie, c’est les années qui passent qui feront en sorte que tu seras en mesure d’évoluer. C’est chiant, je te dirai certainement que c’est facile parce que ça fait chier, on se retrouve perdu, à penser que jamais les choses vont s’arranger et que personne n’est capable de nous comprendre à travers tout ça mais c’est faux. » Il était bien entouré, il m’avait moi, il avait des amis, une sœur et visiblement, une petite-amie.

Je glissai mon bras autour du sien pour lui sourire doucement. « Va chercher ce qu’il y a de bon en toi, arrête de penser à tout ce qui tourne pas rond, concentre toi sur le positif parce que je sais, parce que ta sœur aussi le sait que toutes les autres personnes qui tiennent à toi le savent aussi, que tu as beaucoup de bon en toi et que t’es capable de réaliser de grandes choses. Je ne veux plus jamais t’entendre dire que t’es un mec minable parce que t’es pas minable et si je l’entends encore une fois, je vais te foutre un coup sur ton joli petit nez, compris? » dis-je en le pointant sérieusement du doigt. «  J’ai jamais rien forcé à te disant que c’était mal ce que tu faisais à voler, à manipuler, à faire tout ce que tu faisais parce que tu n’étais pas prêt à l’entendre et tu m’aurais envoyé balader probablement… mais là je vais te le dire : tu vaux tellement mieux que ça… Trouve quelque chose qui te motive et qui te passionne. Et encore là, je te dis pas que tu vas te réveiller demain matin et que tu vas l’avoir trouvé… c’est un grand travail sur toi-même que tu vas devoir faire et même si on sera encore et toujours là pour toi t’es le seul sur qui tout repose réellement. Tu dois juste prendre les choses une à la fois! Mais Léo, crois-moi, t’as vraiment tous les outils pour réussir. Moi j’ai confiance en toi et tu dois te faire confiance aussi. » Je vins déposer un baiser sur le dessus de son épaule. « Et t'as pas le droit de venir contredire une pauvre femme malade! » ajoutais-je pour faire une petite blague.

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Sky & Léo

Les mots de Sky me faisaient beaucoup de bien, dans un sens, comme beaucoup de mal dans l'autre. Elle ne pouvait pas savoir vraiment où elle frappait, mais je ne lui en voudrais pas car d'un certain côté, j'avais besoin de tout ça. Je la regardais alors, étant attentif à tout ce qu'elle me disait. J'avais du mal à croire qu'elle pouvait penser tout cela de moi, moi qui pense être une sous-merde. En même temps, faut dire que ça a toujours été le truc de Sky ça, voir ce qu'il y a de bon en moi. Jusque là, elle n'avait pas tellement eu tort et pourtant cette fois j'avais du mal à assimiler tout ce qu'elle me disait. Si ça c'était la première étape pour devenir quelqu'un de meilleur, j'allais en chier à coups sûrs, et qui sait j'abandonnerais avant la prochaine étape. C'est ce qui me faisait le plus peur : abandonner. Je sais très bien que parfois il m'arrive de me dire "oui mais être ce Léo là est plus simple parce que..." et je continue d'être le p'tit con parce que c'est plus simple, en somme. Ce que me dit Sky là est fait pour que je ne pense plus ainsi, et pourtant je sais que la petite voix réapparaîtra pour me le faire entendre. Malgré tout, j'avais le souvenir de ces mots là à présent pour espérer enterrer ce vieux démon. Je n'arrivais pas à lui sourire, quand elle tentait de me faire entendre raison. Je restais silencieux, me laissant faire quand elle me prenait le bras par exemple. Je voulais changer de sujet, à présent. Ce n'est pas si simple que ça.. dis-je à la fin, quand elle parlait du fait que je pourrais trouver quelque chose de bien plus gratifiant à faire vu mes capacités. C'est bien d'avoir des capacités mais qui voudra d'un gamin qui n'est presque pas allé à l'école, n'a aucun diplôme, a voyagé partout on sait pas pourquoi du coup faut deviner et c'est pas du propre...? Ce n'est pas mes mots qui convaincront qui que ce soit, je le sais très bien. Et quoiqu'il en soit, je ne sais pas du tout dans quoi je pourrais me lancer.. j'ai l'impression d'être voué à rester en dehors des codes sociaux politiques je sais pas tout ça c'est pas fait pour moi. lui avouais-je alors, avant de soupirer un moment. Il fallait tout de même que je la remercie, car à chaque seconde j'avais peur de la perdre, comme mes parents. mais merci pour tout ce que tu m'as dis ajoutais-je alors sincèrement. Puis, pensant à autre chose je souriais largement. alors, il est où ton p'tit bout? il va bien? Depuis que j'avais revu ma grande soeur, j'avais aussi appris la naissance de mon neveu, Carter. Du coup, ça m'avait un peu réconcilié avec les enfants, chose à laquelle je ne m'attardais pas vraiment avant. J'aimerais bien passer un peu de temps avec l'enfant de Sky, puis je dois deviner qu'elle ne peut plus faire grand chose avec lui alors, je pourrais l'y aider.

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Sky & Léo

« Je n’ai jamais dit que c’était simple non plus! Tu comprends certaines choses que tu ne voyais peut-être pas avant Léo mais tu n’es pas encore prêt à faire les changements dans ta vie. » Il continuait à râler comme un pauvre gamin à la vie misérable. « Je ne dis pas que t’as eu la vie facile jusqu’à maintenant mais là t’as la chance de bien faire les choses pour une fois! T’as une famille, t’as de l’argent de côté, t’as des amis, une petite-amie et en plus la plupart du temps t’es pas con! Plusieurs personnes aimeraient ça avoir tout ça! Crois-moi! » Bordel, le mec était pas débile! Il était capable de faire bien des choses s’il se faisait un peu plus confiance. Beaucoup de gens ne menaient pas une vie conventionnelle et réussissaient très bien dans la vie.« T’as 19 ans Léo… t’as encore tellement la possibilité de faire tout ce que tu veux. Arrête de parler comme si t’étais rendu à 40 ans et que tu réalisais que tu avais foutu ta vie en l’air ou bien que tu venais d’apprendre que tu allais mourir demain matin.  » Sa vie venait tout juste de commencer et il ne devait pas s’apitoyer sur son sort. Tout le monde faisait des erreurs et ce n’était pas non plus tout le monde qui était fait pour vivre une petite vie conventionnelle très conseillée par la société ce qui n’était pas plus mal que ça non plus.

Ça me faisait juste de la peine de voir Léo s’en faire avec tout ça. Au moins maintenant il réalisait ce qui se passait et je trouvais que c’était un bon début. Il n’était pas trop tard pour retourner aux études, il n’était pas trop tard pour rien faire, c’était juste le commencement. Mon petit frère termina quand même par me remercier. Je le regardai quelques secondes sans rien dire car je ne savais pas trop qu’il avait compris où je voulais en venir ou bien si à la minute où on allait quitter ce parc, il allait avoir tout oublié. Il voulait peut-être juste me faire sentir bien aussi en faisant style d’avoir apprécier mon discours mais bon, rendu là, je ne pouvais plus rien faire. Il était assez grand pour faire ses propres choix et prendre ses propres décisions. « Tu sais bien que tu peux compter sur moi. Je ne peux pas faire grand-chose pour t’aider malheureusement mais juste d’en parler ça fait beaucoup plus de bien qu’on peut le penser. » Et j’espérais que c’était son cas également.

Je ne pus que lui rendre son sourire lorsqu’il se mit à me parler de mon fils. Un petit sujet heureux, du moins, en partie car bien que j’aimais parler d’Eliott, ça me faisait mal de penser que je vivais peut-être mes derniers moments avec lui. « Il est à la garderie, Colton se charge d’aller le chercher à la fin de la journée et oui, Il va bien! Dire qu’il a déjà 1 an et demi! Je trouve ça dommage par contre de ne plus avoir la force de pouvoir jouer avec lui comme je le faisais avant. » J’avais penché un peu la tête vers ma bouteille d’eau pour en prendre une gorgée. Une gorgée de trop probablement car j’eus aussitôt la tête qui tournait puis, à peine avais-je regardé de nouveau Léo que je lui agrippai le bras. J’étais certaine que soudainement, mon visage était tourné au blanc dans le cas de la dire. Je connaissais cette sensation et je savais ce qui s’e venait. J’eus à peine le temps de me pencher vers l’avant que je commençai à être malade par terre. « Merde… » dis-je en ramenant mes cheveux vers l’arrière. Je pris une grande respiration avant de me remettre à vomir. « Je suis désolée, la chimio…»

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Sky & Léo

Je savais que je pouvais parler à Sky, car elle était comme ma soeur. D'ailleurs, cela se voyait car maintenant que j'avais parlé elle m'engueulait presque à savoir que je pensais ainsi, à me dire que j'avais faux sur toute la ligne et que je devais ouvrir les yeux. Moi, je recevais tout ça en pleine tronche sans rien dire, car elle avait raison et que comme une soeur, elle se devait d'avoir raison sur moi. Je pense qu'avec Hannah, il n'y a qu'elles qui arrivent à me mettre dans un état un peu de dépendance, comme si j'avais besoin d'elles pour vivre. Enfin, ce n'est pas comme si car j'ai réellement besoin d'elles pour vivre. Le truc c'est qu'encore une fois, alors qu'à mon enfance on m'a retiré Hannah, aujourd'hui la maladie me prenait Sky. J'avais l'impression de vraiment ne mériter de rien, parfois, quand j'y pensais. Je la regardais alors. Je sais très bien que je peux compter sur toi, tu sais que j'ai un handicap de ce côté là. dis-je alors lui souriant légèrement. Puis, je lui proposais de faire autre chose comme aller voir son fils ou que sais-je. Je voulais lui faire plaisir, lui permettre de faire des choses qu'elle ne pourrait pas faire en d'autres temps. Elle m'apprenait qu'il était à la garderie, que Colton irait le chercher à la fin de la journée. Puis, elle ajouta qu'elle était triste de ne plus pouvoir jouer avec lui comme avant sa maladie. Je soupirais légèrement, pas d'agacement plutôt de tristesse, pour laisser passer tout ça. Je ne pense pas qu'il t'en veuille, tu sais, au contraire. dis-je alors. Les enfants ne comprennent peut-être pas ces choses de "grands" mais ils ont un instinct tout de même. Ce petit devait sentir que sa maman n'allait pas bien, et qu'il l'aimait très fort. Tu es une maman extraordinaire, tu sais? lui avouais-je alors. Moi qui avait été abandonné, faut dire que j'admirais la maternité comme une chose précieuse. Je n'aurais jamais pu assez remercier ma mère adoptive qui avait tant pris soin de moi alors même que je n'avais pas été son vrai fils, mais c'était maintenant trop tard. Elle vint s'accrocher à moi et j'en profitais pour cacher ce à quoi je venais de penser qui vibrait dans mon regard. Puis d'un coup, Sky se redressa pour se mettre à vomir, elle était pâle comme la neige. Je me mettais par réflexe à lui tenir les cheveux, tandis qu'elle s'excusait. chut ne t'excuse pas lui dis-je alors relevant la tête ayant remarqué la venue du gardien alors qu'elle re-vomissait. excusez-la elle.. dis-je alors qu'il avait compris, je le remerciais du regard et me rabaissais vers elle, alors qu'elle crachait une dernière fois. allez viens, on rentre. dis-je passant une main sous ses genoux, l'autre sous son dos doucement après lui avoir donné un mouchoir, je la portais jusque chez elle. A l'aide de ses clefs j'ouvrais et j'allais la déposer sur son canapé, amenant de quoi vomir si besoin, de l'eau. J'ouvrais un peu la fenêtre. Je revenais vers elle, lui caressant le bras. tu as besoin d'autre chose? soufflais-je alors doucement, sans vouloir trop en faire mais je voulais être là pour elle quand même.

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Sky & Léo

J’adorais parler d’Eliott, il était ma petite fierté, mon petit soleil et pourtant, en faire mention me rappelait que je ne pouvais plus occuper mon rôle de mère comme autrefois, et par autrefois, je disais à peine quelques mois déjà, j’étais apte à tout faire. Le maladie avait frappé et mon état de santé s’était d'extériorité à une vitesse hallucinante. « Il est trop jeune pour le réaliser mais en attendant, je m’en veux beaucoup. » Justement oui, mon fils était tellement jeune que si j’avais à partir dès maintenant, il n’allait jamais avoir de réels souvenirs de moi. Que des photos, que des histoires raconté par Colton. J’allais être présente dans sa vie qu’à travers les souvenirs de son père. C’était pas ce que je voulais, je voulais être là à sa première journée d’école, arriver de sa première journée de boulot, le voir amoureux, le voir passionné, je voulais être présente à sa graduation, à son mariage. Je voulais le consoler quand ça allait pas et être la première à partager ses joies. Je voulais être vivante pour mon fils, je voulais être en santé pour lui. Le commentaire du jeune homme à mes côtés m’arracha un petit sourire. « Ça me fait plaisir que tu me dises ça. Je fais de mon mieux. » J’étais pas une mère parfaite mais j’avais le coeur à la bonne place et mon fils était la personne la plus importante dans ma vie. J’étais prête à tout pour Eliott. Je ne pensais jamais être capable d’aimer aussi fort et pourtant, c’était fort, c’était vrai cet amour maternel.

Notre petite discussion tira à sa fin plus rapidement que je ne l’aurais pensé. Mes hauts de coeur devinrent incontrôlable et je me mit à vomir comme ça, au beau milieu du parc. Je m’empressai de m’excuser à mon ami. Il n’avait pas à vivre ça, c’était juste dégeulasse. La situation me déprima bien rapidement, d’autant plus qu’il était temps pour moi de rentrer, chose que je ne voulais pas mais Léo ne me donna pas le choix en me soulevant dans ses bras pour me transporter ainsi jusqu’à chez moi. Bien qu’il m’avait porté ainsi comme une princesse, je m’étais plutôt sentie comme une moins que rien. Le jeune homme prit la peine de me coucher sur mon canapé avant de revenir avec un bol ainsi qu’une verre d’eau. « Merci Léo! Hum, j’ai froid, est-ce que tu peux me passer la couverture sur le fauteuil, s’il te plaît? » Je regardai mon ami s'exécuter en restant immobile, je me contentai de prendre de grandes respirations mais j’avais l’impression que les nausées étaient terminées. « Merci, j’aurais aimé être plus en forme, ce n’était pas comme ça que j’avais imaginé notre après-midi. » Et ça me peinait de ne pas être capable de faire les choses comme j’étais si bien capable de les faire autrefois. Ça me mettait hors de moi de me dire que j’étais même pas capable de m’asseoir dans un parc comme une personne normale accompagnée de son ami et de simplement discuter sans tracas. Il fallait que je me tape la honte à être malade partout et voilà que le retour à la maison s’était fait plus rapidement que je m’étais imaginée. « Est-ce que tu peux rester encore un peu avec moi? » lui demandais-je en me tournant de sorte de me coucher sur le côté. Léo prit place au sol devant le canapé, je profitai de sa présence près de moi pour lui prendre doucement la main. Je restai ainsi un petit moment à fixer la table basse un peu plus loin où reposait une photo de ma petite famille. Des larmes commencèrent à couler le long de mes joues. Des larmes silencieuses qui n’eurent pas l’effet d’attirer l’attention de mon petit frère avant que ce dernier ne se tourne pour me regarder. Son visage changea, je voulais me montrer forte et en contrôle devant lui mais c’était juste devenu tellement difficile. C’est en pleurant toujours et d’une voix plus que faible que je lui murmurai : « J’ai tellement peur Léo… » J’étais terrifiée par la maladie, on ne se rendait pas à quel point la vie était fragile jusqu’à ce que la santé nous lâche complètement.