'been a long time

S²

Il était tard dans la nuit et je marchais désespéremment dans la rue. J'avais faim, et j'avais attendu cette heure-ci seulement pour aller au Starbucks qui ferme le plus tard de la ville. Il était plus de minuit quand je passais la porte, la tête baissée, la capuche noire mise sur la tête. Seuls mes cheveux ressortaient de cette dernière, fermée jusqu'en haut. Clyde me manquait, je ne savais pas où il était et ça m'inquiétait de plus en plus. Je commençais à comprendre ce qu'il avait pu vivre quand moi-même j'avais disparu sans rien dire, sans prévenir, et ça pendant un an. Je me détestais de l'avoir fait, d'ailleurs, à présent. C'était la raison pour laquelle je savais qu'il ne l'avait pas fait, lui. Il ne m'aurait jamais fais ça. Il lui était arrivé quelque chose ou alors il m'en voulait horriblement pour quelque chose dont je n'étais pas au courant, mais en tout cas j'étais très inquiète. Tellement que je ne regardais pas où j'allais, et que je me prenais la première personne qui allait dans le sens inverse de moi. « Excusez-moi » lui adressais-je alors que cette personne grommelais que j'aurais pu faire attention. C'était vrai, je n'allais pas le contredire. J'allais m'asseoir dans un coin sombre de la salle, mais je savais qu'il faudrait que j'affronte un serveur quelconque, qu'il fallait que j'aille à la caisse. Je me levais alors doucement, et j'y allais. Devant moi, je ne voyais que le bas de son dos, de jolies courbes. Je me demandais même si je ne les avais pas déjà vu quelque part. Elle était la première et commandais, en ce moment même. Une fois fait, elle fis volte face devant moi ce qui me fit, par réflexe, lever la tête vers elle et par la même occasion je fis tomber ma capuche. Mais je ne le remarquais pas, car je connaissais bien cette personne et elle valait le coup d'oublier la capuche. « Sunny? » dis-je alors, souriant tout à coup. Je l'avais connue, oh ça oui, et plus que connue d'ailleurs au Canada, quand je fuyais et qu'elle était en études. Mais je pensais savoir que son père était en prison par ici, alors je fronçais les sourcils.« Quelle surprise de te voir ici! Tu ne m'avais pas dis que ton père était incarcéré ici? Un double latté caramel et un donut s'il vous plait » dis-je à la serveuse en parallèle. Ca avait été toujours très chaud entre Sunny et moi, et rien que là je pouvais sentir cette connexion.

Aujourd'hui était considérée comme l'une des journées les plus chaudes de la semaine. Autant vous dire que sortir sous quarante degré, merci, mais non merci. Je préférais rester chez moi, calfeutrée dans mon appartement. J'optais pour me poser sur le canapé, devant une bonne petite série, un verre de thé frais à la main, et le ventilo à mes côtés essayant tant bien que mal de brasser de l'air frais. Malheureusement, dans ces moments là, la meilleure chose, c'était la clim, mais je n'avais pas forcément les moyens nécessaires à l'installation d'une telle chose. Donc, je devais me contenter de ça. Je finis par m'endormir devant ma série, c'était toujours pareil, quand je n'avais rien à faire et que je me posais devant la télé, allongée sur mon canapé ou sur mon lit, je finissais toujours par m'endormir. Je me réveillais en fin de journée, puis un peu avant que la nuit tombe, ramenant la fraîcheur par la même occasion, je décidais de me prendre une petite douche, avant de bouger de chez moi. C'était désormais le moment idéal pour sortir. La nuit, à la fraîche. J'étais plutôt une fille qui aimait bouger, et rester chez moi m'avais ennuyé plus qu'autre chose. Et puis, Miami de nuit c'était splendide.
Tout en me baladant dans les rues, mon portable se mit à sonner, c'était ma meilleure amie, je me posais alors sur un petit banc au bord de l'eau, à regarder la mer, tout en discutant avec cette dernière. Cette petite brise de vent qui venait secouer ma chevelure n'était pas de tout refus, bien au contraire. Quand la conversation fut terminée, je repris ma route, marchant tranquillement. Quand j'entendis un bruit, je fus surprise de sursauter légèrement. Il y avait cet homme, aussi grand qu'il puisse paraître. Il me rappelait bien trop l'un de mes clients, je pressais alors le pas, et finalement, il tournait bien avant moi. A ce moment là, c'est comme si mon coeur allait bondir de ma poitrine tant cela m'a rappelé bien trop de mauvais souvenir. Je me souvenais alors pourquoi j'avais accepté de quitter Miami. Mais quelque part, j'étais aussi heureuse d'être revenue, et d'avoir retrouvé mes amis. Tiens au loin, j'aperçu le Starbucks, et l'envie d'un bon petit cappuccino à cette heure là se fit ressentir. Je rentrais alors à l'intérieur où il n'y avait pratiquement personne. Par chance, le comptoir était libre, je m'avançais et pris ma commande. Un cappuccino aux spéculos, ainsi qu'un petit cookie. Quand ma commande fut servie, je m'emparais de mon plateau et me retournais pour quitter la file. C'est alors que mon regard croisait celui d'une blonde. Alors que mon regard se perdait immédiatement dans le sien, des flashbacks me traversèrent l'esprit. Comment oublier cette fille avait qui j'avais vécu une relation très particulière, mais surtout très passionnelle et intense. Mon père a été retrouvé mort dans sa cellule, c'est pour cette raison que me revoilà ici, répondis-je à l'attention de la jeune fille. J'attendais quelques instants que la serveuse la serve pour reprendre la parole. Ca te dirais de venir t'asseoir avec moi ? la questionnais-je même si à mon sens la question était un peu réthorique, mais j'espérais malgré tout qu'elle accepte de passer un moment avec moi. Même si c'était surement un jeu dangereux. Finalement, elle acceptait et nous prenions place à une table plutôt en retrait. Tu ne m'as pas dis ce que tu faisais ici ? dis-je alors, tout en attrapant le petit sachet de sucre que j'ouvrais pour verser dans mon cappuccino, m'amusant a manger la chantilly avec la petite paille dont l'embout avait la forme d'une petite cuillère.

'been a long time

S²

C'était fou de retrouver Sunny ici et en ces conditions. Je n'aurais jamais cru cela. En même temps, j'étais venu capuche sur la tête, incognito. J'avais toujours été un peu barjo alors elle ne se posera pas trop de questions, c'est déjà un point de gagné. Parce que oui, Sunny n'était pas au courant pour mon histoire de fuite. Quand je l'avais rencontré au Canada, j'étais déjà en fuite mais elle ne l'avait pas su. C'était toujours le cas aujourd'hui. En la voyant là devant moi, je me remémorais énormément de souvenirs divers. C'était très tendu entre elle et moi, et dans le bon sens. On avait tout de suite eu cette tension sexuelle de fou. J'avais adoré ça au premier jour. Là, je sentais un peu la chose revenir. Je l'admirais à nouveau, quelques mois plus tard. Elle avait toujours ce regard mystérieux mais avec cette petite étincelle qui donne des envies folles. Elle avait toujours ces cheveux à tomber à la renverse. Toujours ce petit sourire magnifique. Ce corps de fou aussi. Bref, c'était sûr que cette chose était encore là, même si ça faisait moins d'une minute que j'avais croisé son regard, je le sentais au plus profond de moi. Je lui demandais, faisant ma commande, comment se faisait-il qu'elle était ici puisque je pensais me souvenir que son père était incarcéré ici et qu'elle en avait peur. Elle me répondit une fois que j'étais servie qu'il s'était suicidé - plus de raisons d'avoir peur. j'hochais la tête en réponse puis elle enchaîna en me proposant de m'asseoir avec elle. J'eue un sourire en coin avant d'accepter. Cela me faisait plaisir de passer encore du temps avec elle - je n'étais jamais déçue. Assises l'une en face de l'autre, elle me demandait alors ce que moi je faisais ici. Très direct et sérieuse, je répondais je te suivais avant de l'observer faire ce geste avec la chantilly et j'eus un sourire malicieux et un sentiment me traversa le corps entier. je suis née ici. j'ai décidé de revenir sur mes terres, on va dire. dis-je alors avec le même sourire, buvant un peu de mon café avant de me passer délicatement la langue sur la lèvre. Je me mordillais ensuite la lèvre inférieure pour esquisser un sourire. Je touillais dans mon latté pour que le caramel prenne bien. C'est fou de se retrouver ici, comme ça, en pleine nuit, dans un starbucks. ça me rappelle des trucs dis-je alors sur un ton un peu fluet, coquin, baissant les yeux avant de la regarder de nouveau, le sourire sur le côté pour qu'elle se remémore avec moi toutes ces folles nuits qu'on avait passé, des fois on s'était retrouvé dans un endroit quelconque en pleine nuit sans savoir pourquoi, comme dans un starbucks là maintenant. Si ça se trouve en fait on a passé toute la soirée à deux et on s'en souviens déjà pas dis-je alors d'un coup les yeux écarquillés avant de rire, je me sentais déjà à l'aise avec elle alors que ça faisait des mois qu'on ne s'était pas vu, comme si rien avait changé.

Ce regard. Je l'aurai reconnu entre mille. Je me souvenais toutes ces fois où elle me regardait avec ce même regard, rempli de désir à mon égard. J'étais loin de m'imaginer un jour la revoir. Et pourtant. J'avais l'impression qu'on ne s'était jamais quittée, et que cette alchimie entre nous était toujours aussi forte. J'essayais de ne pas me laisser déstabiliser par ce regard qui me faisait toujours ce même effet. Elle était toujours aussi belle. Bon, elle le serait encore plus si elle ôtait ce pull-over qui cache ses jolies formes parfaitement bien dessinées et que je connaissais par coeur. Je devais me ressaisir mais la retrouver face à moi me rappeler tous ces bons moments que nous avions pu passer lors de ma demie-année passée au Canada. Ces soirs d'hiver à se chercher autour de la cheminée. C'est en parti grâce à elle si j'étais devenue ce que je suis aujourd'hui. Elle m'avait fait faire des choses que je n'aurais jamais pu faire auparavant. Elle était folle, et c'était cette folie qui m'avait rendu dingue d'elle. Oh oui, dingue était le mot. Notre relation était complètement folle. Elle me sortait de mes pensées lorsqu'elle prononçait mon prénom. Intérieurement j'avais l'impression que j'allais exploser tant que je réalisais que je n'étais tout simplement pas entrain de rêver. Je me pinçais nerveusement la lèvre inférieur face à sa remarque. Elle avait toujours cet air si sûre d'elle et la réplique qui me donnait tout simplement envie de bondir sur elle. Mais, un peu de tenue Monroe. Heureusement que ma bonne conscience était là pour me ramener les pieds sur terre. Assise sur la chaise, je me mis à m'amuser à manger la chantilly de mon cappuccino tant la serveuse m'en avait mit. Elle m'apprenait alors qu'elle était native de Miami. Comme quoi, elle avait toujours été mystérieuse, et si je connaissais chaque parcelles de son corps du bout des doigts, finalement je ne connaissais pas tant de choses que ça à son égard. Par pitié Siobhän, ne fait pas ça, ne te mords pas la lèvre comme tu es entrain de le faire. Je ne me comprenais pas moi-même. Rien n'avait changé, je restais toujours aussi hypnotisée par cette fille. C'était la seule qui avait eu cet effet là sur moi. Et pourtant des filles, j'en avais connu, mais aucunes n'avaient été comme elle. Beaucoup trop de choses, affirmais-je à la jeune fille, me pinçant les lèvres, avant de m'emparer de mon cookie pour le casser, et en mettre un petit morceau dans am bouche. Il fallait bien que je m'occupe autrement. Il était sûr d'une chose, elle comprendrait sans doute que je n'ai absolument rien oublié de notre aventure aux pays des caribous. Peut-être bien, qui sait, après tout, avec tout ce qu'on a fait, lâchais-je avec un brin de malice. On peut éventuellement terminée la nuit ensembles, ce n'est pas comme si on en avait pas l'habitude, conclus-je avant de lui offrir un petit sourire en coin des lèvres, et de prendre une nouvelle bouchée de mon cookie. Je plantais par la suite ma paille dans mon cappuccino pour en boire quelques gorgées, regardant la jeune fille assise en face de moi.

'been a long time

S²

C'était comme si la dernière fois qu'on s'était vu était la veille. J'avais son parfum qui envahissait mes narines et ça me rendait folle. Je commençais à me sentir cruche dans mon sweat noir, face à elle si jolie. Mais bon, je ne pouvais pas m'empêcher de l'admirer. Elle n'avait pas changé, elle était toujours aussi attirante et sexy. On en avait fait des choses incroyables toutes les deux au Canada, des choses que je n'oubliais pas malgré tout. Je savais qu'elle était comme moi, vous savez, bisexuelle. C'est peut-être une des choses qui nous a rapproché d'ailleurs. Ca avait été évident, même si on avait été hétéro ça aurait été la même. Nos corps s'appelaient et même là, assises l'une en face de l'autre, je sentais que mon corps voulait le sien. Sa paille dans sa bouche appelait mon corps tout entier, je sentais un tas de choses parcourir mon corps de tout son long. Tout ça m'arrachait une petite réflexion qui eut l'avantage de lui arracher un sourire, chose qui me fit fondre. C'était fou comme certaines choses ne changent pas, même au fil des jours. Je n'aurais jamais cru la revoir, ou ne jamais revivre ces folles nuits passées au coin du feu avec Sunshine, et pourtant elle était là face à moi et je me retenais pour ne pas l'attirer contre moi sur mon côté de la banquette. Puis, elle proposait comme ça, comme un cheveu sur la soupe de continuer cette nuit ensemble. Je me serrais les lèvres pour retenir un large sourire qui aurait été trop avenant, je ne voulais pas montrer tout de suite le bonheur que c'était de la revoir. j'aime bien ce genre d'habitude soufflais-je la regardant manger ce cookie et faisant de même avec mon donut, arrachant des petits bouts de mes doigts pour les lever à me bouche doucement. on est assises dans un Starbucks en plein milieu de la nuit, ça commence pas mal. ajoutais-je, le sourcil levé, intéressée. Je passais la main dans mes cheveux, comme à mon habitude. On pourrait finir ces cafés puis.. fêter l'été sur la plage ou dans un bar.. après l'hiver au Canada, faut dire qu'on est forte question saisons. dis-je me sentant soudainement à l'aise, je retirais mon sweat Nike pour laisser un haut beaucoup plus féminin à la place, mes bracelets et mes cheveux tomber sur ma poitrine. Je lui souris doucement, replongeant mes lèvres dans mon café chaud et exécutant la même chose que plus tôt puisque de la mousse restait sur mes lèvres. ou alors on pourrait aller se rafraichir dans une piscine dis-je alors, sautant sur l'occasion de la chaleur. Je reprenais une gorgée de café avant de dire un petit plus sérieusement mais avec une pointe d'idée derrière la tête quand même Tu te souviens que je dessinais beaucoup, au Canada? ça y'est, j'ai commencé les tatouages. je souris en coin me levant doucement du siège, enroulait mon sweat autour de mes épaules et tendant ma main vers elle. on y va? dis-je alors.

A ce moment même, j'avais l'impression de sentir cette bulle se reformer autour de nous. Celle qui s'était formée autour de nous lorsque nous nous étions rencontrées au Canada. J'avais l'impression qu'il n'y avait qu'elle et moi dans le Starbuck tant j'étais hypnotisée par son regard, comme si je n'arrivais pas à me détacher d'elle. C'était une drôle de sensation. Une espèce de tension. Cette même tension qui nous liait au pays des Caribous. Lorsqu'elle se pinçait les lèvres, j'essayais de détourner le regard, mais impossible. C'est dingue mais c'est comme si on ne s'était jamais quittée. C'est comme si le monde s'était arrêté autour de nous, et que je faisais abstraction à toute chose qui nous entourait. Dans un élan de spontanéité, je lui proposais de poursuivre la soirée avec moi. Comme si on avait passé toute la soirée ensembles et que je voulais prolonger ce moment alors que cela ne faisait qu'une dizaine de minutes que nous nous étions retrouvées. Des attirances pour les femmes j'en avais eu, mais jamais d'aussi forte. Elle était bien la seule qui émanait tant de sentiments en moi. Ce désir de la sentir près de moi. Contre moi. Elle se mit à manger son donuts, je la suivais du regard. J'essayais de me changer les idées tandis que ses lèvres m'appelaient, c'était insoutenable. Son passage de main dans les cheveux dégageait son parfum que j'aimais tant. Je remarquais que son odeur m'enivrais toujours autant. Par pitié Siobhän, ne fais pas ce genre de choses. Je croisais mes jambes, et arrangeais mes cheveux pour essayer de penser à autre chose, de m'occuper l'esprit autrement, parvenant enfin à détacher mon regard de la jeune fille. Je trouve que c'est une excellente idée, répondis-je lorsqu'elle me proposait de finir nos cafés pour fêter l'été ensembles. Il est vrai que nous nous étions rencontrés au beau milieu de l'automne, et que nous nous ne étions plus lâchées durant tout l'hiver, d'où ces soirées à se chercher au pied de la cheminée du chalet que j'avais loué pour une durée de six mois. Cette dernière finit par ôter son pull souhaitant visiblement fêter l'été dignement en m'offrant la vue sur un joli petit haut nettement plus féminin qui mettait sa jolie poitrine en valeur. Mes yeux restaient figés l'espace de quelques secondes sur cette vue qui ne me laissais pas indifférente avant de se reperdre dans les siens. On pourrait s'inviter chez quelqu'un et emprunter leur piscine, en tout bien tout honneur bien évidemment, lâchais-je spontanément. Autant avant je n'aurais jamais été capable de faire ça, autant avec les folles choses que nous avions pu faire au Canada, ça à côté c'était rien. Et puis, j'avais besoin de faire bouger ma vie, de la stimuler un peu. J'attrapais la paille de mon cappuccino entre les lèvres pour prendre quelques gorgées, ayant bientôt terminée ce dernier, tout comme mon cookie qui touchait à sa fin. C'est alors qu'elle me rappelait combien elle dessinait beaucoup au Canada. J'approuvais d'un signe de la tête, puis elle ajoutait qu'elle s'était enfin mit aux tatouages, j'étais vraiment ravie pour elle, tant je savais combien elle aimait ça. Mmh, je sais où je vais venir me faire tatouer alors, lâchais-je avec un soupçon de malice tandis que je terminais mon cappuccino, Siobhän en fit de même puis se levait. Je la suivais du regard quand l'une de ses mains s'avançait vers moi pour que je lui donne la main afin de la suivre. Lorsque ma main touchait sa peau, se fut comme un électrochoc et en l'espace d'une fraction de seconde mon coeur avait cessé de battre. Je n'imaginais pas qu'un tel contact aurait un tel effet sur mon corps. Des frissons se firent ressentir dans l'ensembles de mon corps. Un sourire s'affichait sur mon visage. Je te suis, déclarais-je avant de quitter le Starbuck pour marcher dans la rue à ses côtés. Je levais les yeux au ciel, remarquant le nombre incalculables d'étoiles dans le ciel. Cela me rappelais encore quelque chose. Tu sais ce que ça me rappelle toutes ces étoiles ? Le soir où on a voulu aller voir l'aurore boréale. Qu'il faisait vraiment très froid. Qu'on aurait dit deux petits esquimaux tant nous étions couvertes des pieds à la tête, et qu'inconscientes comme nous étions on s'était allongée sur ce lac gelé à regarder le ciel, on avait réussi à la voir cette aurore boréale et ce soir-là, le ciel était tout aussi parsemé d'étoile qu'il ne peut l'être ce soir, déclarais-je à l'attention de la jeune fille, le regard toujours rivé sur le ciel étoilé.

'been a long time

S²

On venait à peine de se retrouver que c'était si évident que ça : il fallait qu'on passe notre temps ensemble. Qu'on rattrape un peu le temps perdu. On ne cherchait pas à savoir ce qui nous avait séparé, elle ne cherchait pas à savoir pourquoi du comment, ni moi d'ailleurs. On ne cherchait pas à savoir s'il nous été arrivé des choses dans nos vies respectives, rien de rien. On recommençait comme si hier nous nous étions quitté en plein hiver au Canada, sauf qu'il faisait chaud, qu'il faisait pleine nuit, qu'on était toutes les deux à Miami dans ce Starbuck Coffee. Je la regardais jouer avec sa paille, alors qu'elle me donnait de plus en plus chaud tellement que je retirais ce sweat. Elle était la même fille qui me faisait tout drôle. Je ne sais pas, elle était là et tout était différent. C'était comme si on m'envoyait dans un autre monde, que rien d'autre ne comptait qu'elle. On en avait vécu des choses dans ce monde-là au Canada et d'un coup, j'avais comme envie de débuter le tome II. Elle était du même avis, puisque c'était aussi évident pour elle que pour moi. Elle me proposait d'aller s'inviter dans une piscine à proximité, je faisais oui de la tête, faisant une moue épatée. aucune de nous n'a perdu les bonnes idées alors affirmais-je un petit sourire en coin. Je me souvenais lui avoir confié dans les mois qu'on avait partagé ma folie des tatouages, j'en avais déjà un certains nombre sur la peau, des qu'elle pouvait déjà voir et d'autres.. qu'elle verrait plus tard. j'espère bien que tu me laisseras faire dis-je alors le même sourire aux lèvres, la regardant finir son café et son cookie avant de me lever tendre ma main pour qu'elle me suive. J'étais impatiente de revivre tout ça. Sa main se déposait dans la mienne et tout mon coeur fut traversé d'un élan électrique qui me fit frissonner légèrement. J'avalais tentant de ne pas trop y penser et de rester naturelle, passant la porte du Starbuck. Dehors, il faisait bon, je ne l'avais même pas remarqué. On était silencieuse, l'une à côté de l'autre, alors qu'elle fit référence à un souvenir. Elle s'arrêtait et je la regardais alors. Elle avait les yeux levés sur le ciel face à ce souvenir et j'en fis de même du coup. c'est vrai qu'on a fait ça soufflais-je alors. Je n'étais pas vraiment du genre trop sentimentale mais ce moment là avait été spécial, comme beaucoup d'entre eux avec elle à vrai dire. Elle me rendait spéciale, comme si elle réveillait une partie de moi un peu trop enfouie, comme Clyde. Je rebaissais le regard vers elle. La lumière des étoiles la rendait encore plus attirante. Je louchais un peu sur ses lèvres, restant dessus de longues secondes avant de vouloir cacher ça alors qu'elle baissait la tête en la regardant dans les yeux. Encore plus troublant, quelle idée. Je levais la main vers elle, passant un doigt léger dans sa chevelure. Je regardais mon doigt tout en soufflant : on a qu'à le refaire en mode été, sur cette piscine qu'on va emprunter. soufflais-je alors. L'idée qui me traversait l'esprit me fit perdre le souffle. En mode été, c'était tout l'inverse des deux petits esquimau du Canada. Je reportais mon regard plein de sous entendus dans le sien. Elle m'attirait tellement, c'était au delà de l'électrique. J'attrapais sa main pour lier ses doigts aux miens. viens dis-je allant presque en courant vers une parcelle privée pour commencer à l'escalader lâchant la main de Sunny, puis je l'aidais à la monter à son tour avant de tomber dans le jardin avec terrasse et piscine de cette demeure. pas de voiture, pas de chien, pas de fenêtre ouverte, ils sont pas là.[/b dis-je à Sunny en allant vers le boîtier d'alarme pour le bidouiller et ne pas qu'il sonne. Je regardais autour de nous, personne ne pouvait nous voir d'ici. [b]nous voilà seules et insaisissables, comme avant. dis-je m'approchant d'elle doucement, de ma démarche féline. Il fait chaud, tu trouves pas? dis-je alors retirant mon sweat d'autour de mes épaules, retirant mon haut sans soutien gorge et mon jean pour me retrouver en string face à Sunny. Je levais doucement les épaules. on est en été, on est à Miami, non? dis-je alors comme pour me justifier m'approchant dangereusement d'elle. tu m'as manqué lui soufflais-je alors un peu plus sérieusement. je regardais derrière elle. il y a un matelas d'eau là bas, parfait pour regarder les étoiles sur une piscine chaude. dis-je alors replongeant mon regard dans le sien. Je levais ma main à sa joue pour la caresser doucement, posant mon pouce sur ses lèvres, louchant encore dessus.

Cette sensation de se retrouver comme si on s'était quittée hier était tellement perturbante. C'est comme si les six mois qui nous avaient séparé n'avait rien changé à la relation que nous avions au Canada. Quand mon père me forçait à me prostituer, j'étais tombée sur des clientes féminines, et au début, j'étais plutôt réticente, puis après avoir réalisé qu'elles pouvaient être plus douces que les hommes, je me suis vite découvert un petit côté bisexuel qui s'est d'autant plus développé au contact de Siobhän pour qui j'ai éprouvé certaines choses. Cette fille m'a fait me sentir vivante, elle m'a fait découvrir le monde, fait faire des choses que je n'aurais jamais fais. On pouvait ressentir cette tension entre nous toujours aussi forte. J'avais comme l'impression qu'à sa façon de me regarder, elle n'avait rien oublié de notre petit passé en commun. Très vite, j'en venais à lui proposer de rester avec moi pour la fin de la soirée, voir même toute la nuit. C'était tout nous ça. On décidait de se voir une heure, puis on passait la nuit ensemble. Elle ne manquait pas de me faire remarquer que nous n'avions pas perdu nos bonnes vieilles habitudes, c'est alors que je lui glissais un sourire malicieux. C'est alors qu'elle m'apprenait qu'elle avait enfin réussi à devenir tatoueuse. Je me souviens combien elle aimait dessiner, et c'est qu'elle dessinait bien en plus. Je déclarais alors à voix haute que je savais où j'irai me faire tatouer le jour où je me ferais tatouée. Effectivement, j'avais toujours voulu me faire tatouer la date de ma mère. Elle me manquait énormément, et je voulais quelque chose en rapport avec elle, il fallait juste que j'y réfléchisse mûrement. Je souriais puis après avoir terminé mon cappuccino & mon cookie, je pris sa main qu'elle me tendait pour la suivre. Ce contact ne m'échappait pas, et mon coeur manquait un raté tant ça avait eu l'effet d'un électrochoc. C'est par ce contact peau à peau que je réalisais que cette attraction qui demeurait en nous était bel et bien toujours présente. J'essayais de ne pas me concentrer sur ça, mais sa main ne lâchait pas la mienne, même à l'extérieur, et de mon côté, je n'avais pas envie de rompre ce contact entre nous, donc je gardais cette dernière dans la mienne, et marchais tranquillement dans la rue. Je levais les yeux au ciel, et en constatant le nombre incalculable d'étoiles qu'il y avait dans le ciel, je me souvins de cette soirée où nous nous étions allongées sur ce lac gelé pour regarder les étoiles mais surtout voir cet aurore boréale. Cela faisait parti de mes meilleurs souvenirs passés au Canada. Parfois, je me demandais ce qu'il se serait passé si finalement, j'avais passé mon année au Canada & non seulement six mois. Bon, ce n'est pas forcément la chose la plus intelligente qu'on ait pu faire, mais c'était sympa, répondis-je simplement. Elle me regardait, et ce regard me faisait totalement fondre. Je me pinçais les lèvres pour essayer de ne pas penser à ce qui me tourmentais. J'en avais envie, j'avais envie de plaquer mes lèvres contre les siennes, mais... Etait-ce raisonnable ? Je ne savais pas trop, c'est pourquoi, je me résignais à ne pas le faire, bien que ce soit dur d'y résister. L'un de ses doigts venait se glisser dans ma chevelure, et une fois de plus, je sentais mon coeur se stoppait le temps d'une seconde. Elle me proposait de refaire la même, dans une piscine.  Elle faisait référence à ce que je lui avais proposé précédemment, à savoir s'incruster chez quelqu'un pour profiter de leur piscine, ce n'est pas ce qui manquait à Miami, des propriétés équipées d'une piscine dans le jardin. Je trouve que c'est une très bonne idée, sachant que le ciel est encore bien étoilé, déclarais-je en souriant à cette dernière. C'était fou cette attirance que j'éprouvais à son égard. C'est alors qu'elle me sortait de mes pensées pour me demander de la suivre. Elle liait sa main à la mienne, chose qui me procurait une multitude de frissons, puis on se mit à courir à la recherche d'une maison équipée d'une piscine et où il n'y aurait personne pour nous surprendre. De plus, c'était les vacances, donc il était possible que les gens soient partis, ce qui pourrait être un avantage considérable. Siobhän choisissait alors une maison où il n'y avait ni voiture, ni chien, ni fenêtres ouvertes ou maison allumée. C'était peut être la bonne. Elle s'éloignait de moi pour aller s'occuper de l'alarme. Cette fille était vraiment douée, et ce dans tous les domaines visiblement. Elle se rapprochait de moi pis nous regagnions l'autre côté de la maison, là où se trouvait la fameuse piscine, très grande en plus, on avait de la place. Sa remarque me fit sourire malicieusement. Comme avant, oui, répondis-je en faisant bien entendu référence à la relation que l'on avait eu au Canada. Ses mots qu'elle me sortait ne me laissais pas indifférente, et encore moins lorsqu'elle se déshabillait pour laisser paraître son corps de déesse. Je me pinçais les lèvres, à croire qu'elle le faisait exprès pour me tester. Plutôt oui, je devrais faire pareil que toi, lâchais-je malicieusement avant de retirer mon short, ainsi que mon petit haut pour les faire tomber sur ses affaires, me retrouvant ainsi en sous-vêtements, contrairement à elle, je portais mon soutien-gorge. Désormais prête pour aller à l'eau, Siobhän s'approchait de moi, je trouvais cela plutôt risquait vu tout ce qui me traversais l'esprit depuis le moment où nos regards s'étaient croisés. Elle me soufflait avec une telle sincérité que je lui avais manqué. Et rien que ces mots me firent me sentir importante pour elle, comme avant. Je posais ma main sur son avant-bras avant de laisser glisser cette dernière le long de celui-ci pour attraper sa main dans la mienne et y mêler de nouveau nos doigts ensembles. Tu m'as manqué aussi Siobhän, répondis-je à mon tour avec autant de sincérité qu'elle. Je remarquais toutefois qu'elle regardait plus loin derrière moi, je me retournais subitement espérant ne voir personne derrière moi. Ouf, elle regardait en réalité le matelas gonflable qui se trouvait sur le gazon, prêt du petit chalet en bois où les personnes avaient dû stocker des choses à l'intérieur. Je me reconcentrais sur la belle blonde qui se trouvait qu'à quelques centimètres de moi, quand cette dernière de sa main libre vint la poser sur ma joue avant de caresser mes lèvres avec son pouce. C'est un supplice ce que tu es entrain de faire là, soufflais-je avant d'attraper son pouce entre mes lèvres, mon regard toujours plongé dans le sien. Je tenais plus. Mes lèvres et mon corps tout entier me suppliaient de lâcher prise et de me laisser guider par mes envies. C'est alors que je venais glisser ma main derrière sa nuque pour approcher son visage du mien et craquer. Je lui déposais un baiser sur ses lèvres, baiser passionné qui dura quelques secondes, avant de m'éloigner d'elle parce que je savais que si je commençais je ne pourrais plus m'arrêter. Je reviens, soufflais-je dans un murmure avant de lâcher sa main à contre-coeur pour aller récupérer le matelas gonflable et le jeter dans l'eau. Je lançais un regard malicieux à Siobhän avant de plonger dans l'eau. Elle était vraiment bonne, malgré l'heure tardive, en même temps, on était en plein été et il faisait encore bien une trentaine de degré. Je remontais à la surface replaçant mes cheveux en arrière. Je t'attends, dis-je à cette dernière avant de m'approcher du bord pour y poser mes bras, et l'attendre.