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 tu es ma propre dose d'héroïne ♦ pruélia

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(#)Sujet: tu es ma propre dose d'héroïne ♦ pruélia  |   Mer 24 Aoû - 10:10
       
♦ TU ES MA PROPRE DOSE D’HÉROÏNE ♦  

   
- CAMÉLIA — PRUNILLE -

   

MA VIE ÉTAIT UNE NUIT SANS LUNE. TRÈS NOIRE, MÊME S'IL Y AVAIT DES ÉTOILES - DES POINTS DE LUMIÈRES ET DE RAISONS... ET PUIS, TOUT A COUP, TU AS TRAVERSE MON CIEL COMME UN MÉTÉORE. SOUDAIN, TOUT BRULAIT, TOUT BRILLAIT, TOUT ÉTAIT BEAU. QUAND TU AS EU DISPARU, QUAND LE MÉTÉORE EST TOMBE DERRIÈRE L'HORIZON, TOUT S'EST DE NOUVEAU ASSOMBRI. RIEN N'AVAIT CHANGE, SAUF QUE MES YEUX AVAIT ÉTÉ AVEUGLES PAR LA LUMIÈRE. JE NE DISTINGUAIS PLUS LES ÉTOILES, ET LA RAISON NE SIGNIFIAIT PLUS RIEN.  

   Ma vie avait repris son cours à Miami. J'avais fui quelques mois, histoire de faire table rase de tout ce qui avait pu se passer ici. Le problème, c'est que je ne pouvais pas vivre plus longtemps loin de ma meilleure amie et de mon petit frère. C'était mon devoir d'être forte comme j'avais l'habitude de l'être et de revenir ici, la tête haute, quoiqu'il ait pu arriver par le passé. Je racontais à tout le monde que mon départ n'avait pas tellement à voir avec ma "rupture" avec Camélia, et pourtant sans ça jamais je ne serais partie à New York. J'avais du travail là bas, c'est vrai, mais j'aurais pu le faire en un week-end et revenir, en somme. Mais non, j'étais partie pour l'éviter. Cette ville semblait grande mais ce qui devait se retrouver se retrouvait toujours. Jusque là, j'avais eu de la chance. J'évitais évidemment de passer devant le salon de tatouages dans lequel elle travaillait et les endroits que je savais qu'elle aimait fréquenter. J'évitais tout ça avec le plus grand soin possible et jusque maintenant, tout avait réussi. Jusque maintenant. Ce matin il faisait vraiment très agréable dehors et je me levais de bonne heure. Alors, je décidais d'aller sur la plage. Je n'étais pas la seule à le faire.  Il y avait des joggeurs, évidemment, mais aussi des familles, des nanas ou des hommes seuls, des couples. Le monde était déjà là, et je comprenais leur motivations. Je posais mon drap de plage sur le sable, je glissais ma robe le long de mon corps pour laisser mon bikini apparaître. Je m'asseyais pour me caresser d'huile avant de me relever, ma longue tresse caressant mon dos pour aller me baigner. Je marchais tranquillement, profitant du vent sur mon visage et caressant chaque parcelle de ma peau. Je fermais les yeux un moment quand une serviette vint caresser mes jambes. J'ouvrais les yeux automatiquement et attrapais l'objet au vol avant de me tourner vers la personne qui était à sa poursuite. Je m'arrêtais net. « Camélia » dis-je alors, devenant sûrement blanche d'un coup. Tous mes muscles se crispaient. J'avais tout fais pour ne pas la croiser pourtant mais cette serviette l'avait amené à moi. J'avais la gorge nouée, de l'avoir ainsi devant moi. Des tas de sentiments refoulaient de loin, du plus profond de moi même et j'avais cette envie de vomir de quand tout veut exploser mais qu'on garde tout à l'intérieur. Sans rien dire, je posais la serviette devant elle, évitant tout contact physique à défaut de visuel. Je n'avais aucune forces pour parler. D'un coup, le vent, le soleil, la chaleur, la mer ne me disait plus rien du tout. J'avais juste envie de repartir m'enfermer. Je suis tout de même bien trop fière, ce n'est pas à Camélia que j'allais l'apprendre. Tout à coup, je ravalais ce méli-mélo de sentiments et me redressais. Le fait qu'elle m'ait atteint en me brisant le cœur avait été la chose à ne pas faire à Prunille Lemon Wexforth. Maintenant, je me renfermais comme une vieille coquille qu'elle avait pourtant réussi à ouvrir par le passé. Pendant tout ce temps, ce qui devait être des secondes m'avait paru pourtant une éternité, je n'avais pas réussi à détacher mon regard du sien. Je ne savais pas ce que j'envoyais, si c'était de la tristesse, de l'amour qui persistait toujours vu la réaction déchaînée de mon cœur, ou de la haine. Toujours sans rien dire, je reprenais ma marche vers l'eau.
   
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