En me réveillant ce matin, je m'étais dirigé directement dans la salle de bain. Riley dormait paisiblement dans son lit et je pouvais facilement deviné que j'avais une petite heure devant moi pour faire ce que je voulais. J'avais donc pris la décision de me détendre dans un bon bain histoire de prendre un peu de temps pour moi.

Assise au fond de ma baignoire, je me mis à ressasser ma vie et mon histoire, mon évolution et tout ce qui avait fait que j'en étais arrivé là aujourd'hui : veuve, maman et légèrement éclopé. Comment en étais-je arrivé jusque là alors qu'il y a quelques année à peine, j'étais encore chez mes parents entrain de pleurer le départ de mon frère.

Physiquement, lorsque j'étais plus jeune, je me trouvais plutôt repoussante, jusqu'à ce que mon aîné quitte la maison. A partir de ce jour, j'ai sombré psychologiquement. Je ne sortais que très rarement de ma chambre pour me laver et je n'avais pas beaucoup d'amis. Je me refermais sur moi-même, je me créais ma carapace. C'est un peu ce qui m'a fait grandir mentalement. J'ai appris qu'on ne pouvait compter que sur soi-même et j'ai beaucoup changé au niveau de mon comportement. J'étais devenue dure et aggressive avec  tout le monde, je ne souriais que pour charmer ces messieurs. C'est fou comme quelques kilos en moins pouvait donner confiance en soi. Arriver à Miami, je n'ai pas changé. J'ai continuer avec ce rythme de vie sans jamais parler de ma vie à qui que ce soit. Jusqu'à ce que je rencontre cette personne, Sebastian. Une des personnes clés de ma vie, un de mes tournants majeurs. Je me suis un peu retrouvé en lui et on a continué à se fréquenter sans vraiment que ce soit sérieux. Pendant quelques années je dirais. Et puis Riley est arrivé. Mon fils, mon trésor. Et le sien aussi. Ce qui a tout de suite tout compliqué. Comment étais-je censé élevé un enfant alors que je n'étais pas capable de prendre soin de moi-même ? Alors que son père ne voulait pas de lui. Je dirais que jusqu'à aujourd'hui, j'ai bien galéré et j'ai beaucoup souffert. Je me détestais d'être moi, d'avoir cette vie-là car selon moi je n'avais encore jamais connue le bonheur. Riley, mon accident, l'amnésie de mon meilleur ami et le kidnapping de ma cousine ne m'ont pas aidé il faut avouer. Sur qui pouvais-je compter ? Suite à ces événements, je suis devenue cette fille fade et sans chaleur. Je soutiens mes proches, je suis là pour eux mais j'ai mal. J'ai perdu cette once de gaïeté que j'avais tout au fond, je fais juste semblant. Et je le fais bien.

Ce n'est que lorsque j'ai entendu mon fils crier pour m'appeler que je me suis rendue compte que j'étais doucement entrain de m'enfoncer sous l'eau. Je ne pouvais pas continuer à vivre ainsi. C'est donc dans la hâte que j'ai terminé de me laver et que j'ai pris Riley pour en faire de même avec lui. Je ne pouvais pas rester ici à déprimer toute la journée. Ca allait mal finir.

Arrivé au parc, je pris le temps d'installer une grande couverture et de sortir les jouets de Riley que j'avais ranger dans un sac à dos avant de marcher jusqu'à la petite mare avec mon fils. Tu as vu Riley le petit poisson ? Demandai-je en le tenant d'un bras et en pointant l'animal de l'autre. Tu sais comment ils font les poissons ? Demandai-je avant de pincer ma bouche de sorte à imité l'animal, ce qui fit rire l'enfant de bon coeur.

EXORDIUM.