Cela faisait maintenant quelques jours que j’étais rentré d’Afrique et bien que j’avais réussi à voir Jordan, c’était une toute autre chose pour Will. Jordan m’avait tout avoué sur l’état de mon meilleur ami et je me devais d’aller le soutenir et peut-être lui remonter le moral. Je savais que cela n’allait pas être une tâche facile, mais je me devais d’essayer. Il était évident qu’il devait prendre dur le fait d’être suspendu et que la déprime le guettait. De plus, cela faisait bien longtemps que je ne l’avais pas vu. Il m’avait accompagné à l’aéroport pour me souhaiter bon voyage et par la suite, on prenait nouvelle l’un et l’autre par courriel seulement. Au fil des mois, j’avais commencé à recevoir moins de courriel de sa part et cela m’avait inquiété au début, mais je me disais qu’il avait sans doute bien autre chose à faire. Il avait Leyla, le boulot et l’école… c’était déjà bien des choses à se soucier. Maintenant que je connaissais la réalité, je savais qu’il ne voulait pas me parler de ses problèmes, mais je trouvais qu’il avait eu tort. Il avait toujours été présent pour moi et je me devais de faire de même pour lui.
Nous étions donc lundi et le soleil venait tout juste de pointer le bout de son nez. William devait sans doute dormir chez lui, mais je pris la décision d’aller le réveiller pou un jogging. Il n’y avait rien de mieux pour évacuer la colère… le stress. J’enfilai alors un short et un haut de sport afin de prendre ma voiture pour me rendre chez lui. Il ne savait sans doute pas encore que j’avais offert à Jordan d’habiter chez moi le temps qu’il se trouve un appartement et je ne croyais pas devoir lui en parler pour l’instant… il avait sans doute d’autres chats à fouetter… Après à peine quelques minutes de voiture, j’arrivai devant chez lui en espérant que je ne retrouve pas une Leyla complètement nu. J’entrai chez lui rapidement et me dirigeai silencieusement vers sa chambre. J’ouvris la porte et je le trouvai tranquillement endormi… seul. J’accourus vers son lit afin de lui sauter dessus et de le secouer le plus fort possible.
-Aller ! On se lève la belle au bois dormant ! Le soleil est déjà là et on sort faire un jogging. Ça sent le mort ici, c’est répugnant !
J’attendis qu’il s’ouvre les yeux pour qu’il puisse enfin me regarder. Il ne semblait pas très heureux de son éveil brutal, mais dès qu’il posa les yeux sur moi je le serrai dans mes bras le plus fort possible. J’étais si heureuse de le retrouver. Il n’Y avait qu’avec lui que j’agissais de la sorte puisqu’il me connaissait comme le fond de sa poche. C’est pour cela que je devais être la plus subtile possible afin qu’il ne découvre pas le pot aux roses sur ce qui c’était passé en Afrique, sur l’emménagement de Jordan et sur sa condition. Ça en faisait des secrets… et dieu seul sait que je suis complètement nul pour tenir ma langue.
-Je suis si contente de te revoir !! C’est fou comme ta petite face ma manqué. Aller affiche un sourire sur tes lèvres et sors de ton lit c’est un ordre
Dis-je d’un ton faussement autoritaire. J’avais bien envie qu’il accepte car j’avais bien besoin de me bouger un peu moi aussi. Le ciel était magnifique, la température parfaite… il ne manquait plus que mon meilleur ami.
La soirée avait été intense, la nuit aussi à dire vrai. Disons que je passais le plus clair de mon temps dans les bars avec mes amis. Me changer les idées de me réalité de merde était tout ce dont j’avais besoin. Je savais bien que j’allais pas pouvoir avoir ce comportement indéfinitivement mais pour le moment, cette petite vie m’allait bien. J’avais sombré dans le sommeil vers les trois heures du matin si je me souviens bien et je comptais bien dormir toute la journée ensuite. C’était dans mes plans… jusqu’à ce que je fus réveillé en sursaut comme pas possible. Quelqu’un dans ma chambre? J’avais visiblement oublié de barrer la porte en rentrant chez moi plus tôt. Couché sur le ventre, je me relevai la tête, regardant de gauche à droite
« What the fuck sérieux? » marmonnais-je en redressant ma tête des mes couvertures, un oeil encore fermé.
J’étais être échevelé comme pas possible et avoir l’air du gars le plus perdu au monde et c’était bien le cas. Il était quelle heure? J’étais où? Chez moi… mais avec qui? Parce que j’étais pas con, je venais d’entendre une voix en plus de me faire agresser dans ma chambre. Là… je pris un peu panique à cette pensée. J’avais quand même pas ramené une fille autre que Leyla chez moi? Parce que si c’était le cas… j’étais bel et bien le pire déchet du monde entier. Je me tournai donc en vitesse, remarquant cette petite brune qui avait les yeux rivés sur moi. Lysianna, dans ma chambre? Je clignai des yeux quelques fois avant que cette dernière ne me saute dessus aussitôt. J’enroulai mes bras autour de son petit corps. Malgré le manque de sommeil et le réveil assez intense, j’étais heureux de la voir mais je ne comprenais pas plus ce qui se passait.
« Mais… est-ce que je rêve? Qu’est-ce que tu fais ici???? Tu m’as pas dit que tu revenais… je…. » Je me passai une main sur le visage. « Wow! »
Je la regardai avec le sourire maintenant puis, une pensée traversa ma tête et je la fis se décoller un peu de moi même si c’était bien drôle. Je voulais voir son visage quand j’allais lui annoncer ce qui se passait.
« Je suis nu sur mes couvertures en fait donc si tu veux que je me lève… » dis-je en riant. « À moins que le corps d’un homme ne soit plus un secret pour toi? » demandais-je en me faisant aller les sourcils pour la taquiner un peu.
Je connaissais Will comme le fond de ma poche. Je savais très bien qu’il n’allait pas aimer mon réveil, mais sa tête allait sans doute changer en voyant que la folle qui allait le réveillé de cette façon était nul autre que sa meilleure amie. Il ne savait pas que j’étais de retour à Miami et encore moins la raison et cela devait en rester ainsi. J’étais donc sur lui, à la secouer de toutes mes forces lorsque je le vis lever la tête avec ses cheveux tout ébouriffé. Je ne pu m’empêcher de rigoler en l’entendant se plaindre et geindre. Je ne dis aucun mot juste pour le voir se poser des questions sur sa soirée d’hier. Se réveiller une femme avec beaucoup trop d’énergie et qui n’avait pas la même voix que Leyla devait sans doute lui foutre la trouille et j’éprouvais un malin plaisir à le voir de la sorte.
C’est alors que je vis son petit visage se tourner vers moi afin de poser le regard sur moi. Je souris pleinement en le voyant complètement paumé. La surprise semblait bien réussie. Il me demanda ce que je faisais ici. Je souris tout en continuant de le serrer dans mes bras.
-Ta face de crapaud me manquait beaucoup trop ! J’avais bien envie de t’embêter encore …
Dis-je sur le ton de la moquerie. C’est alors qu’alors mon meilleur se recula et me regarda d’un air victorieux et malicieux. Je fronçai les sourcils ne sachant pas ce qu’il allait dire. Pourquoi faisait-il cette tête… Puis, il m’annonça qu’il était complètement nu sous ses couvertures. Mes yeux devinrent ronds de surprise et de dégout. Il ajouta d’un ton amusé qu’il comprendrait que je reste si le corps d’un homme n’était plus un secret. Je roulai des yeux tout en sortant de son lit. -Allez habille toi et on part courir par la suite ! Traine pas fainéant.
Puis, je sortie de la chambre tout en lui faisait la grimace. Pour l’instant, je n’avais encore pas abordé le sujet principal de ma visite, mais cela allait pouvoir attendre quelques temps encore. Je ne voulais pas qu’il soit déjà en colère contre moi dès le commencement de nos retrouvailles. Nous allions avoir bien du temps encore pour en discuter puis lui changer les idées étaient aussi dans mes plans. J’attendis donc sagement dans la cuisine que Will veule bien se daigner à sortir de sa chambre. Ce que les hommes peuvent être lents le matin. Je criai alors au travers de la porte le temps qu'il sorte.
Wow! C’était un réveil assez intense que de se faire littéralement sauter dessus par une jolie petite tête qu’on pensait à l’autre bout du monde. J’eus un peu de mal à reprendre sur moi et pourtant, je serrai bien rapidement Lysianna dans mes bras. Je ne pouvais pas faire autrement car c’était une belle surprise qu’elle me faisait là. J’en oubliais presque ma gueule de bois - ce qui n’était pas quelque chose de mal en soi… vraiment pas même. Je levai les yeux au ciel lorsqu’elle compara mon visage à celui d’un crapaud.
« Hey… l’air africain t’as fait perdre la vue ou quoi? J’ai encore une gueule de Dieu Grec moi!!! »
Je jouai un peu des sourcils avant de manger un coussin dans la face. Bon ok… et comme si je n’avais pas assez fait le con, je fis pars de mon état sous les couvertures. Disons que c’était probablement une situation qu’on voulait éviter que de me retrouver nu devant ma meilleure-amie. On s’aimait fort… mais pas jusque là. On était surtout comme un grand frère avec sa petite-soeur elle et moi. Lys débarqua bien rapidement du lit, me demandant de faire vite puis ferma la porte derrière elle. Non mais… toute une Germaine! Je poussai un gros soupir en me levant bien difficilement du lit. J’avais mal partout mais je reçu à enfiler un boxer neuf, une paire de short et un t-shirt. Un petit coup de déo et hop, le tour est joué. La petite brune - en bonne petite fatiguante - se mit à hurler de l’autre côté de la porte. Porte que j’ouvris immédiatement, me retrouvant face à cette petite peste. Je grimaçai
« Hum...prochaine question? » lâchais-je à la blague avant de passer mon bras autour de ses épaules et déposer un baiser sur le dessus de sa petite tête de linotte tout en se dirigeant vers ma cuisine ensemble « Tu sais bien que oui patate! Tu veux un café? T’as mangé? »
C’était bien beau vouloir me faire courir et tout le kit mais si je courais sans manger et dans l’état dans lequel j’étais, j’allais juste tomber mort par terre. Elle pouvait bien prendre son mal en patience un peu. J’avais démarré la machine à café et pendant que ça chauffait, je m’accotai contre le comptoir de ma cuisine, regardant ma meilleure amie, tout souriant malgré mon envie de mourir.
« T’es cachottière toi! C’était bien l’Afrique? Raconte-moi un peu merde! T’es de retour définitivement ou bien? »
L’effet de surprise me plaisait bien mais bon, j’aurais quand même pu aller la chercher à l’aéroport et tout!
Je me doutais bien de la surprise qu’allait éprouver William. Je n’avais même pas prit la peine de prendre le téléphone ou de lui envoyer un texto pour lui faire part de mon retour. J’étais seulement venu sauter dans son lit en espérant qu’il ne m’en veule pas trop de lui avoir caché cette information. Je ne voulais pas qu’il se dérange pour moi encore une fois, il l’avait bien déjà assez fait lors du décès de ma mère et celui de mon père il y a de nombreuses années. C’était à mon tour d’être présente pour lui bien que je savais que cela n’allait pas être évident. Will s’ouvrait très difficilement, même à moi. Peu importe, ce matin j’avais un surplus d’énergie que je devais bruler rapidement. C’était pourquoi je demandai non… j’exigeai à mon meilleur ami d’aller courir avec moi. Mais avant, il me fallait l’énerver un peu, le taquiner quoi.
-Toi ? Un visage de dieu ? ouais peut-être qu’on pas vu les même films de dieu Grec..
Dis-je en roulant des yeux tout en rigolant toujours. Puis, je sortie de son lit puisque je n’avais nullement envie de voir certaine partie de son anatomie masculine si vous voyez ce que je veux dire par là. Je sortie donc de la chambre pour le laisser s’habiller tout en le poussant à faire vite. Y’avait pas besoin de s’arranger avec le gel dans les cheveux et tout le tralala. Je l’avais déjà vu avec une affreuse mine. Après lui avoir demandé si je lui avais manqué, il sortit de la chambre en me demandant si j’avais une autre question. Je fronçai les sourcils tout en lui donnant un petit coup de point sur l’épaule.
-Hey oh, fais pas ton bad boy style je me la pète avec moi.
Dis-je en rigolant toujours. Puis comme à son habitude, il se ravisa en me disant que je lui avais bel et bien manqué. J’affichai un énorme sourire enfantin tout en avançant vers la table de la cuisine. Il partie la machine à café tout en me demandant si je voulais quelque chose. Je hochai la tête tout en regardant autour de moi recherchant des objets trahissant une présence féminine. Leyla ne semblait pas avoir déménagé dans l’appart.
-Un café merci !
Comme Will, je posai mes bras sur le comptoir tout en m’accotant sur les mains pour l’écouter parler. Tous voulaient en savoir plus sur mon voyage mais il y avait des trucs que je voulais garder pour moi… pour l’instant en tout cas. Je ne croyais pas que Will soit fier de moi sur certain aspect. Je pris une grande inspiration.
-C’était génial l’Afrique. Tu te souviens de l’école qu’ils voulaient construire quand nous étions là-bas ? Et bien, je les ai finalement aidés à la construire. Pour mon retour, je ne sais pas encore si ces définitif… j’y réfléchie toujours, mais pour l’instant, je suis ici et c’est ce qui compte non ? Et toi, raconte-moi tout !
« Arrête de faire de l’attitude, je sais que tu me trouves beau. »
Non mais hey, elle était pas bonne pour ma confiance en moi là. J’avais fais une petite moue beaucoup trop mignonne jusqu’à ce qu’elle quitte ma chambre en riant. Bien que j’étais sur un gros lendemain de veille, j’étais heureux de sa surprise. Lysianna était un vrai petit vent de fraîcheur et je sentais bien que sa présence allait me faire le plus grand des biens. Surtout avec ce que je vivais présentement dans ma vie. Elle avait toujours été bonne pour me redonner le moral. Elle arrivait au bon moment, même que c’était un peu louche tout ça mais bon, j’allais pas commencer à me poser des questions, un plan pour qu’elle sache ce qui se passe et pour le moment, je préférais ne pas trop en parler. J’allais voir comment les choses allaient se passer pendant la journée. En sortant de la chambre, je décidai de rigoler un peu en prenant le même genre d’attitude style : je suis au-dessus de tout, qu’elle avait avec moi depuis le début.
« Je fais que t’imiter moi. Tu vois comme c’est plaisant. »
Je lui fis un petit clin d’oeil avant de lui proposer quelque chose à manger et/ou à boire. Un café fut sa réponse et je m’excutai donc en même temps de faire mon omelette. Un vrai petit déjeuner de champion. Puis, ce fut le temps d’en savoir plus sur son voyage. Je l’écoutai attentivement en même temps de faire à manger.
« Ouais bah t’es de retour donc tu dois comprendre que moi je ne te laisserai plus partir hein! Déjà que ça été un sale coup que de te savoir si loin. »
Je cachais aucunement mon attachement pour elle. Elle était comme ma petite soeur et elle faisait partie des personnes qui comptaient énormément pour moi. Le café prêt, je lui versai en poussant la tasse vers elle, ainsi que le lait et le sucre, à sa disposition au besoin. Le mien, j’allais le prendre noir… disons que c’était nécessaire.
« Non mais pour vrai, je suis vraiment heureux pour toi que tu as vécu tout ça. J’ai toujours su que tu allais accomplir de grandes choses et je pense bien que ça t’a fait beaucoup de bien. Tu avais besoin de partir d’ici quelques temps et là… je t’ai jamais vu aussi rayonnante. »
Je lui offris mon plus beau sourire, j’étais plus que sérieux.