dani & chad

C'était Noël, et pour les enfants normaux, c'était une belle période. La neige, les batailles, les manteaux, les chocolats, et surtout les cadeaux. Je regardais ma soeur dormir alors que la neige tombait dehors, à la fenêtre. Elle et moi n'avons pas, cette enfance normale. Pourtant, je fais tout pour qu'elle en ait une à peu près potable. Je veux la voir sourire le plus possible, la protéger des coups de mon père et des moqueries de ma mère. Je sais qu'elle adore la neige, qu'elle serait ravie d'aller s'y rouler. Je sortais de mon lit, les pieds nus sur le sol. Avec le plus de discrétion possible, j'allais voler la monnaie dans le sac à main de ma mère. je vidais le tout dans mes poches et le remettait. Je ne savais pas d'où ça venait - et heureusement que je ne savais pas encore à mon âge. Je ne comprenais pas en fait, car j'avais toutes les clés pour comprendre. Ou alors je ne voulais pas comprendre, soit. A neuf ans, il valait mieux que j'évite de comprendre ça. Je réveillais ma soeur en plein sommeil. Elle râlait, évidemment, mais il ne fallait pas qu'on tarde, on risquait de se faire prendre dans notre escapade. allez viens arrête de faire ta larve tu vas pas le regretter! dis-je alors en la tirant du lit pour qu'elle s'habille et me suive. Avec gants, écharpe et bonnet, on marchait un bon kilomètre dans la ville avant d'arriver à bon port. regarde! lui dis-je en lui montrant le marché de Noël et la foire, en bas de la traditionnel boule qui descendra le 1er de l'an. Je la regardais avec un grand sourire. tu veux des beignets? demandais-je en sortant une pièce de ma poche. ça ouvre à 5h dis-je prenant une boule de neige et lui lançant dessus par surprise, quand elle s'y attendait le moins et je ris.
   

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dani & chad

Pour Noël, les Tate n'étaient pas du genre à recevoir cadeaux à gogo, à sortir sous la neige, à manger un chocolat chaque matin. Nous n'avions pas ce genre d'enfance-là. Non. Du coup, une nuit, alors que je regardais par la fenêtre les flocons tomber, je réveillais ma petite soeur. Elle râlait, évidemment, mais je savais que vite elle me remercierait de l'avoir éveillée de la sorte. On arrivait après énormément de pas, qu'elle faisait dans les miens, où je voulais l'emmener. Vite, elle fut subjuguée par les lumières. Elle me demandait d'où venait l'argent que j'avais dans les poches. j'ai vidéo le sac de maman répondis-je alors avant de lui lancer une bonne boule de neige. Elle me courait après et je m'enfuyais en riant. Puis d'un coup je me stoppais, me retournais, accueillait Dani dans mon bras et nous tombions tous les deux dans la neige en riant. fais l'ange! lui dis-je en jouant avec mes bras pour faire la forme si connue dans la neige. regarde comme c'est beau dis-je regardant vers le ciel, toutes les lumières suspendues, la neige tombante et le ciel qui commençait à s'éclaircir avec le jour. Je tournais la tête vers Dani. alors t'es pas contente que je t'ai levé? lui demandais-je les sourcils froncés. le dernier au stand est une poule glacée dis-je me levant courant vers l'endroit où ils vendaient des boissons chaudes et des gaufres de Noël. je peux même te payer un cadeau de Noël je crois! dis-je alors que le vendeur, touché par le simple fait que nous soyons des enfants, nous firent payer bien moins cher que la norme. où sont vos parents? me demandait-il. c'est notre tradition! lui répondis-je prenant les trucs et les donnant à Dani avant de nous éloigner près d'un sapin. ne dis à personne qu'on est venu seul, évite la question comme je viens de le faire si tu hésites, d'accord? dis-je alors la regardant.
   

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dani & chad

J'avais piqué les sous de ma mère pour nous autoriser cette petite escapade dans New York, en pleine nuit. Je voulais que ma petite soeur soit heureuse, pour une fois, qu'elle ait des étincelles pleins les yeux. Ce n'est certainement pas ma mère qui nous emmènera : à part ouvrir la porte et nous dire revenez à 9heures et fermer la porte à clef derrière nous elle sait pas faire grand chose pour nous sortir. Heureusement que nous nous avions, tous les deux. Cela nous permettait de pouvoir quand même avec quelqu'un sur qui compter, ne pas être seul, ne pas devenir fou tout simplement. Je disais à ma soeur que sûrement avec l'argent j'allais pouvoir lui faire un cadeau. Elle disait que maman nous tuerait. On va se faire tuer de toute façon alors tant qu'à faire.. dis-je avant qu'elle réclame d'aller dans la grande roue et de me tirer vers son objectif. On montait vite, vu qu'il n'y avait personne à cet heure-ci. On voyait toute la ville, de là-haut. Les lumières des buildings, de la ville, des rues parallèles, les voitures, les feux. C'était beau, dans un sens. Mais vite la réalité revint et me dit que c'était aussi la ville où je souffrais. La voix de Dani me sortit de mes pensées. Elle me disait qu'un jour, elle partirait loin. Jusque là, je la comprenais, je venais d'avoir la même pensée. C'était pas possible de vivre toute sa vie à l'endroit où on nous a fait le plus souffrir. Puis elle ajouta quelque chose qui me touchait. J'avais du mal avec ces choses-là, nous n'étions pas habitué à l'affection, ça ne se faisait qu'entre nous en fait. Je la prenais dans mes bras en guise de réponse et l'embrassa sur le front. Je restais ainsi un long moment avant de briser le silence que j'avais moi-même installé : je te promets de t'emmener loin, de te faire oublier tout ça, et que rien ne nous sépara jamais. soufflais-je alors. j'ai beau avoir neuf ans, je ne disais pas ça en l'air. Puis, en bas, je remarquais la silhouette de notre père. Dès qu'on sera en bas il faut qu'on court se cacher. lui dis-je alors. Je tenais fort sa main. ça va aller, je suis là. dis-je alors. il avait l'air bourré, et serait vite mis de côté par la sécurité de toute façon. Une fois le pied par terre je prenais fort la main de Dani et je courais dans les allées pour trouver une cachette idéale, alors qu'il hurlait après nous. vite, la crèche! lui dis-je en la prenant devant moi pour être sûr qu'elle soit là et je nous cachais au fond de la crèche, je la serrais contre moi pour qu'elle se calme et ne fasse pas de bruit. On ne pouvait donc pas être heureux deux minutes.
   

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