Tu veux me faire croire que t'as plus que tu ne le parais c'est ça ? Que genre t'as 40 ans alors qu'on dirait que t'as la vingtaine ? Non parce que si ça s'avère être vrai, donnes moi toute suite le nom de ta potion magique, lui répondit Chanel lorsque Riley s'enfonça dans sa blague. Et voilà, c'était parti d'une petite remarque qui aurait pu passer tout simplement et être balayée rapidement, quelque chose d'infime qui n'apportait rien à la conversation, mais il semblait que Riley et Chanel étaient du même genre... et qu'avec ces deux-là, tout finirait toujours par aller très loin. Parce qu'effectivement, maintenant que Chanel parlait de potion magique, l'attention de Riley était au plus haut. Heureusement pour lui, il était bien tombé, il s'était trouvé une amie qui avait l'air de tolérer ses blablas incessants et son amour illimité pour beaucoup de choses qui ne le méritaient sans doute pas tant que ça. Chanel n'était pas encore épuisée, visiblement, et c'était un excellent début ! Peut-être qu'elle supporterait Riley, peut-être que c'était une histoire pour toute la vie ! « Pas de potion magique. Mais c'est un pouvoir surnaturel développé avec des années de pratique de super-héroïsme ! Tu verras, ça viendra chez toi aussi, si tu restes fidèle à la cause évidemment ! » il expliqua. Peut-être qu'il délirait un peu, mais il était aussi très sérieux. Le sport qu'il faisait en tant que super-héros, ça entretenait son corps et son esprit, et ça le gardait jeune et en forme. Ca, il en était persuadé. Et voilà, ils se mirent à la recherche de Poppy, et miraculeusement, tombèrent sur le petit chien que Chanel reconnut. Riley, il était très fier d'elle, et de très fier de lui-même aussi pour avoir eu un si bon feeling en lui proposant de devenir super-héroïne. Ils allaient faire un duo d'enfer. Pour faire sortir Poppy de sa cachette, il tenta d'abord de lui chanter une berceuse, accompagné par Chanel, puis passa à un morceau de jazz, qui ne convenait pas plus au petit chien. Puis enfin, il parvint à toucher une corde sensible : la bouffe. Evidemment, comme toute demoiselle qui se respecte, Poppy aimait manger. Riley aurait du y penser plus tôt, mais à vrai dire, il n'avait jamais été le plus doué avec les filles. Un peu trop excentrique peut-être. Il fallut ensuite trouver l'adresse de Poppy, et après quelques recherches en ayant tourné et retourné dans tous les sens la feuille, Riley trouva celle-ci sous la photo de Poppy. Parfait ça, rentrons à la maison Poppy ! déclara Chanel, ce qui fit sourire Riley, plus motivé que jamais avec la petite bête dans les bras. Les deux jeunes gens (et le petit chien) se mirent donc à marcher en direction de la maison de Poppy. A peine partis, il fallait que la conversation reprenne, parce que Riley n'était pas quelqu'un qui supportait trop le silence, et Chanel devait être bien curieuse. Ce fut elle qui posa donc la première question, et qui lança Riley dans son discours sans fin. Si en plus il fallait parler de super-héros, alors là, c'était fini, plus de place pour le reste. Chanel avait intérêt d'avoir bien choisi son sujet de conversation, parce qu'ils risquaient d'y rester un petit moment. C'est dingue ça, ça a toute une histoire en fait ! Et t'as déjà croisé des personnes... Comme toi depuis que tu fais ça, ou jamais encore ? lui demanda ensuite Chanel, après qu'il ait raconté ses exploits nocturnes. Il secoua la tête, un peu plus fort que nécessaire, à la fois déçu et très fier d'être le seul super-héros de Miami. « Nan, j'ai même jamais croisé de super-vilains en fait ! Personne de masqué ! Les seuls méchants bah... c'est des gens qui ont l'air normaux. D'un côté, c'est encore pire... Mais bon » il expliqua, parce que oui, effectivement, il y avait quelque chose d'horrible à se dire que les méchants n'avaient rien qui les différenciait des gentils. Au moins, les super-vilains, on les reconnaissait de par leurs costumes. Mais dans la vie normale, les méchants, ils se cachent parmi les gentils. Et lancé sur ce sujet, Riley poursuivait en expliquant que ça pouvait être dangereux, d'être un super-héros, et que Fred se faisait du souci parfois. D'ailleurs, il se lançait dans un monologue sur Fred, rempli d'éloges et de déclarations d'amour. Qui est... Fred ? demanda alors Chanel, et il fallut un petit temps à Riley pour réaliser qu'il n'en avait pas parlé, que Fred était un être mystérieux pour Chanel, et qu'elle ne pouvait évidemment pas savoir qui il était. « Fred, c'est l'homme de ma vie !! » il répondit... ce qui ne donna absolument pas d'information sur celui-ci et n'aidait certainement pas Chanel. Puis surtout... ça ne lui disait pas que Fred était un cactus, un cactus de compagnie. Mais pour Riley, c'était évident, et penser autre chose était complètement insensé, d'ailleurs. Ca ne lui traversait même pas l'esprit. Enfin, après avoir répondu à cette question, il se disait qu'il fallait parler à Chanel des talents qu'elle possédait. Il était plus que curieux, carrément intrigué, et lui posa dix mille questions à la suite quant à ses talents de ninja qu'il avait remarqué lorsqu'elle s'était admirablement bien battue contre ce type. Je fais de la boxe, il m'arrive parfois de donner des cours aussi quand le prof a besoin. Du coup, je t'avouerais que ça aide pas mal. J'ai aussi prit des cours de self défense, alors effective, je sais plus ou moins me défendre. Bon, en ce qui concerne ce que j'apprends en boxe, normalement, j'ai pas forcément le droit de m'en servir, mais ce soir je crois que c'était plutôt nécessaire. Puis si tu n'étais pas intervenu, je pense que ça aurait pu être pire, parce qu'il commençait vraiment à me gonfler sévèrement, répondit alors Chanel, faisant visiblement de son mieux pour répondre à toutes les questions de Riley tout en restant à peu près sensée et en synthétisant tout ça. Riri, il l'écoutait sans la quitter du regard, comme un gamin, fasciné. C'était renversant, elle faisait de la boxe, de la self-defense, et elle donnait des cours ! Wow. C'était vraiment une super-héroïne badass qu'il s'était trouvé là ! « Pfff ça sert à quoi de faire de la boxe si t'as pas le droit de le faire après ? » il râla, ne comprenant pas vraiment ce principe. C'était stupide. Pire même... c'était contre-super-héroïque. Comment sauver le monde si on ne peut pas se défendre, intimider les méchants, et les repousser si nécessaire ?? Ca n'avait pas de sens. Il aurait eu des choses à dire sur le sujet, mais ils semblaient être arrivés. Hey je crois qu'on est arrivé chez Poppy non ? lui dit Chanel en montrant une maison, et on aurait dit que Poppy était du même avis, puisqu'elle se mit à aboyer, comme un cri de victoire. « Oui oui OUIII Poppy ! On a trouvé ta maison ! » s'exclama de joie Riley, tenant à bout de bras le petit chien devant lui pour s'enjailler avec elle. Poppy avait l'air charmée, en tous cas, puisqu'elle aboya encore en réponse et lécha le visage de Riley. Ils se dirigèrent du coup vers la maison, et il était peut-être un peu tard, mais la famille de Poppy serait si heureuse que ce serait pardonné. Ils sonnèrent donc à la porte, et on leur ouvrit rapidement. Le retour de Poppy dans sa maison se passa à merveille, puisque ses maîtres étaient plus qu'heureux, et que le petit chien sautait sur place de joie. Au moment de repartir, Poppy revint tout de même vers eux pour réclamer un câlin de la part de chacun, puis la porte se ferma et Riley se retrouva seul avec Chanel. Il retourna sur la route et ferma le portillon derrière eux, puis se tourna vers elle. « Alors ? Tu veux... qu'on aille chez moi ? Tu veux visiter mon appartement ? Rencontrer Fred ? Voir mes costumes de Super-Riri et tous mes gadgets de super-héros ? Mon atelier d'expériences ? Tu veux tu veux ? Dis ouiiiiiiiii steuplaiiiiit » Un vrai gamin, vraiment.

S'il avait déjà croisé d'autres super-héros ? Nope, jamais. C'était un peu décevant, disons que ça aurait été vachement cool, d'en croiser tous les jours. Mais en même temps, il était vraiment fier d'être le seul et l'unique, et d'ailleurs, il n'avait pas non plus tant de travail que ça, puisque Miami n'était pas non plus envahi par les super-vilains. Ses ennemis à lui, c'était des types comme les autres, cachés dans la masse. Visiblement, être un super-héros à Miami, c'était compliqué comme boulot, ça demandait un sens de l'observation hors pair. Façon, l'être humain est mauvais, rien d'étonnant finalement, mais du coup, tu peux te considérer comme étant l'unique super-héros de Miami, c'est plutôt classe ça ! elle lui dit avec le sourire, et il réfléchit un peu à ses premières paroles. L'être humain, mauvais ? Il ne savait pas trop. Lui, il était un grand optimiste, il faisait en sorte de vivre sa vie tranquillement sans embêter personne, et en général, ça avait le don de plaire aux autres et de faire qu'il s'entendait bien avec beaucoup de personnes. Puis, il croyait vraiment, contrairement à Chanel, que les hommes étaient bons, qu'il y avait du bien en tout le monde... ou du moins, une grande grande graaaande majorité. « Ouaip ! Enfin.......... On est deux maintenant ! » il répondit, surexcité à l'idée de partager son titre avec Chanel, qui visiblement s'oubliait puisqu'elle était la première super-héroïne de Miami et que tous les deux ils allaient sauver le monde, c'était sûr et certain, Riley n'en doutait pas du tout. « C'est tellement énormissime, j'suis trop heureux de t'avoir trouvée, on va être révolutionnaires » Vraiment, il n'en revenait pas, il était à fond, et il pensait déjà à tout un tas de trucs, comme une chorégraphie de super-héros qu'il faudrait mettre en place, avec une chanson peut-être, pour être encore plus impressionnants, et des gadgets spéciaux pour Chanel. Après tout ça, il finit par lui avouer que c'était un job dangereux tout de même, et que Fred s'inquiétait beaucoup. Fred, qui attira la curiosité de Chanel et qu'il présenta comme l'homme de sa vie. Evidemment. Et voilà qu'ils continuaient à discuter, parlant à présent des talents de badasserie de Chanel, qui impressionnaient vraiment Riri. Lui, se battre, ce n'était pas tout à fait son truc. Il n'était pas du genre violent. Il y avait des gens dont le premier réflexe lorsqu'on s'en prenait à eux était de frapper, de mettre une droite. Riley n'était pas de ceux-là, lui il faisait partie de l'autre catégorie. Ceux qui n'avaient pas la violence spontanée, qui réagissaient autrement. Heureusement, il savait tout de même se défendre un peu s'il le fallait, comme tout autre mec de son âge qui a déjà été impliqué dans quelques bagarres pour des raisons plus ou moins stupides. Mais voilà que Chanel lui apprenait qu'elle n'avait pas normalement le droit d'utiliser les techniques de boxe hors de la salle, et ça... c'était con. J'en ai aucune idée, mais bon, je t'avouerais que quand c'est nécessaire, je cherche pas à comprendre et je me défends, parce que le genre de mec qui m'a fait chier ce soir, j'en vois souvent lors des soirées, et autant te dire que ma patience à parfois des limites, elle fit lorsqu'il fit part de son incompréhension pour ces règles idiotes. Enfin, dans le fond, il se doutait bien que c'était pour éviter que des personnes utilisent ces techniques sans en mesurer les conséquences possibles, mais même... autant ne pas faire de boxe alors. Il l'écouta attentivement, un peu plus sérieux et concentré que précédemment, parce que ce qu'elle disait, c'était quelque chose qu'il pouvait comprendre, mais qu'il n'avait jamais vécu lui, étant un mec. Malgré tout, ça le révoltait. « Certains mecs se croivent vraiment tout permis. C'est un truc qui m'énerve ! Ils pensent que tout leur est dû, t'as raison de leur faire comprendre leur douleur, puis, peut-être qu'avec un peu de chance, tu lui as tellement fait peur à celui de ce soir qu'il osera plus jamais s'approcher d'une fille... et tant mieux d'ailleurs » il lui sortit, tout en caressant Poppy qui était toujours dans ses bras. « Tu trouves pas toi ? » il demanda même en baissant les yeux vers l'animal... qui n'eut aucune réaction. En même temps, Poppy n'avait pas assisté à la bataille, sinon, elle serait certainement de l'avis de Riley. De toute façon, ils étaient arrivés, et le retour de Poppy fut rapide et efficace tant ses maîtres étaient heureux. Riley et Chanel, quant à eux, reprenaient la route tous les deux, sans savoir trop où aller désormais, puisqu'ils erraient maintenant sans but. Riley, s'enjaillant tout seul avec les idées qui lui venaient, proposa à Chanel de venir chez lui pour voir tout ce qu'il avait d'extraordinaire dans son appartement qui de l'extérieur ne payait pas de mine, et pourtant... Tu m'as donné trop d'arguments convaincants, mais vu l'heure qu'il est, tu risques avoir à me supporter toute la nuit, elle accepta, et il sauta sur place. « YESSSS » qu'il fit, un cri de joie pas vraiment crié, pour ne pas réveiller tout le quartier, mais qui tout de même contenait une bonne grosse dose de passion. Ils se dirigèrent donc à pied vers le quartier de Riley. Ce n'était pas la porte à côté, mais il faisait bon ce soir, et ils étaient deux... le temps passa donc assez vite, et sans se rendre compte de la durée du chemin, ils se retrouvèrent devant l'immeuble. Un joli immeuble, qui rentrait dans le paysage parfaitement, ne sortait pas du lot. Pareil pour le hall d'entrée et le petit ascenseur, et lorsqu'ils entrèrent dans l'appartement, Riley laissa passer Chanel en lui faisant comprendre qu'elle pouvait faire comme chez elle. « Tadaaaam » il lança en refermant la porte et présentant son salon à son invitée. Un salon assez banal, tout compte fait, si ce n'était pour les affiches de films et de super-héros, les figurines, l'immense collection de DVD et de bouquins, et quelques accessoires de la vie de tous les jours qui avaient été eux aussi contaminés par le virus super-héroïque. Comme la boîte de mouchoirs emballée dans une housse Avengers, les mugs à l'effigie de divers héros abandonnés sur la table basse, ou même la porte qui menait aux toilettes, qui portait un petit panneau "Super-Crotte". « Viens ! » il fit, attirant Chanel avec lui vers le bar qui séparait le salon de la cuisine. Elle qui était curieuse à propos de Fred, il voulait le lui présenter sans attendre. Depuis le petit incident qui était arrivé chez Isaac, Riley avait ramené Fred chez lui. Pas parce qu'il n'avait plus confiance en Isaac, pas du tout ! Mais parce que Fred lui manquait, et il savait qu'il manquait à Fred tout autant. D'ailleurs, il en était même venu à se dire que ce qui était arrivé avait été une façon pour Fred de se faire remarquer et de communiquer sa peur d'être oublié. Comme s'il avait craint que Riley ne veuille l'abandonner. Du coup, il l'avait ramené chez lui, et tout allait à nouveau très bien entre eux. Il trônait là, sur le bar, le petit cactus dans un pot dont le diamètre faisait à tout casser la taille de la paume de la main de Riri, et il souleva donc la bête, portant le pot dans sa main en le tendant un peu vers Chanel et lui adressant un sourire. C'était un moment sacré. « Fred, j'te présente Chanel, ma nouvelle amie et super-héroïne associée. Chanel... j'te présente Fred ! » il fit avec un grand sourire en regardant ses deux amis, guettant leurs réactions. « J'espère que vous vous entendrez bien, tu verras, Fred est très affectif ! » il fit encore en souriant, toujours très heureux, puisque c'était la seule émotion qu'il semblait connaître, affirmant cela à Chanel avec le plus grand sérieux du monde et un amour inconditionnel pour son cactus de compagnie.

Okay, ramener une fille chez lui avait toujours été un grand moment pour Riley, mais là, il s'agissait de Chanel, une autre super-héroïne, et il était vraiment fier de lui montrer son appartement. Même s'il redoutait un peu sa réaction, parce que son avis compterait clairement. Il voulait lui faire découvrir tout ce qu'il avait de génialissime dans son antre à lui, et il espérait que ça lui plairait. Puis, lui présenter Fred, évidemment. Les super-héros, c'était la plus grande passion de Riley, ce qui animait sa vie toute entière. Il avait même insisté auprès du patron de la boutique dans laquelle il travaillait de commander des produits de la collection spéciale super-héros, ce qui faisait qu'il pouvait conseiller à tous des plugs et autres jouets sur le thème qui lui tenait à coeur. Ca marchait même très bien, et ce choix lui avait voulu des remerciements de la part du boss, ainsi qu'une augmentation et quelques responsabilités en plus. Du coup, même jusqu'au sexshop, sa passion le suivait et l'entourait. Il y avait des preuves de son amour un peu partout dans sa vie, de sa brosse à dents à sa coque de téléphone, en passant par son papier toilette et la housse qui entourait sa boite de mouchoirs. Vraiment, c'était plutôt fascinant pour ceux qui arrivaient là-dedans. Il fit donc entrer Chanel, excité et ravi de lui présenter tout ça. Ramener quelqu'un dans son appartement était toujours un grand moment. Elle avait l'air de trouver ça... bien. En tous cas, elle souriait et c'était déjà un bon début. A vrai dire, il s'y était un peu attendu. Il n'y avait pas de raison de ne pas aimer tout ça. Il la regarda en souriant alors qu'elle découvrait ses objets de collection divers et variés. On se croirait presque chez les Avengers, fit-elle en plaisantant, mais pour Riley, c'était vraiment le plus beau des compliments. A tel point qu'il leva la tête vers elle, des étoiles dans les yeux, ému. « C'est vrai ? C'est vraiment le rêve de toute ma vie ça... » il souffla, de façon particulièrement intense, avant de passer à radicalement autre chose, se rappelant qu'il fallait présenter Fred à la nouvelle venue de suite, sinon il risquait d'être fâché de ne pas avoir eu ce privilège. Il y avait parfois de la jalousie entre Fred et les objets de collection de Riley, c'était un vrai problème. Disons que, malgré tout l'amour que Riley portait à Fred, ce dernier se sentait parfois malaimé, et avait l'impression de passer après les objets superhéroïques. Pourtant, Riley faisait de son mieux et il assurait à Fred que non, vraiment, c'était lui son homme. Enfin, peut-être que c'était une frustration qui provenait encore de la fois où Riley s'était sans le vouloir assis sur Fred. Riley comprenait bien que cet épisode ait pu être traumatisant pour son ami vert, et il avait d'ailleurs passé les semaines suivant l'incident à être aux petits soins avec son chéri. Mais bon, certains traumatismes persistent malgré tout, et Riley espérait que cela finirait par passer. Il prit donc Fred en main, et le présenta à Chanel en y mettant la forme comme il le fallait. Chanel sembla prendre un peu de temps à répondre, peut-être qu'elle était surprise de la beauté de Fred. C'est vrai qu'il s'était bien remis de l'accident, ses épines toutes en place et sa virilité retrouvée et affirmée. Je t'avouerais que je ne m'attendais pas du tout à ce que Fred ressemble à un ... cactus, lui dit alors Chanel en riant. Oh, okay, c'est vrai que Riley n'avait pas précisé ce détail. Pour lui, ça semblait si évident, mais ça ne coulait pas de source effectivement. Il espérait tout de même qu'elle ne soit pas déçue, qu'elle ne s'attendait pas à tout autre chose. Mais bon, enchanté Fred, elle fit, ce qui rassura Riley. Il était sûr qu'elle serait de taille à apprécier Fred à sa juste valeur. « C'est le meilleur cactus ! » il déclara ensuite, souriant joyeusement à Chanel, avant de baisser les yeux vers Fred. « Il t'aime bien ! » annonça-t-il après avoir regardé la petite plante pendant quelques secondes, concentré, puis souriant à Chanel qui avait l'air à la fois amusée, et un peu surprise. Ca te fais pas bizarre de parler à un cactus ? Enfin... Ca répond pas ce genre de chose, elle poursuivit alors, s'installant sur un des tabourets de bar. Riley fit une petite moue, comme s'il réfléchissait à la question, reposant doucement Fred sur le bar. « Mmmmmmmmmmmmmh non » déclara-t-il, après avoir visiblement creusé profondément dans sa tête pour trouver la réponse juste. « Il me parle... Pas avec des mots, mais ça se sent quand il est heureux ! T'sais, c'est même scientifique, ça rend l'air meilleur et tout. Puis quand il est malheureux, je le sens aussi, ... ou quand il est en colère » expliqua Riley. Il avait clairement une relation très fusionnelle avec son cactus, ce qui facilitait la communication entre eux malgré la différence des espèces assez flagrante. « On a une relation très forte, lui et moi, et il nous est déjà arrivé des trucs... difficiles, d'autres plus joyeux, comme dans toutes les relations » commença à expliquer Riley, reprenant son sérieux. « Y'a quelques mois, il est arrivé un truc... j'crois que Fred m'en veut encore un peu, mais je lui montre mon amour, et on en a discuté longuement... parce que faut dire qu'il s'est bien défendu » raconta-t-il, avant de chercher du bout des doigts l'endroit où s'ouvrait son costume de Super Riri, se mettant à le retirer l'air de rien. Il fit tomber le tout au sol, entourant encore ses pieds, se retrouvant devant Chanel en boxer, sans gêne. C'était le boxer le plus fin qu'il possédait, spécialement pour porter sous le costume. Il se tourna, se pencha un peu en avant et baissa le sous-vêtement pour montrer ses fesses à Chanel. Celles-ci portaient encore les cicatrices, discrètes mais bien réelles, de l'incident survenu chez Isaac. « J'me suis assis accidentellement sur Fred, t'as vu j'ai encore les marques, j'crois que c'était une des épreuves les plus difficiles qu'on ait eu à surmonter » il expliqua, retrouvant un ton plus grave en finissant cette phrase et se redressant pour remonter son boxer. Malgré ses airs de clown, de type toujours joyeux, il prenait très au sérieux ce genre de choses. « Viens ! Je vais te montrer mon atelier, c'est là qu'on va faire ton costume ! » il s'exclama subitement, tentant de mettre un pied devant l'autre, mais se cassant presque la gueule, puisqu'il avait toujours son costume autour de ses pieds. Il se rattrapa de justesse au bar. « Oops » qu'il lança, avant de sortir ses deux pieds de là, et de marcher en direction de la pièce en question, faisant signe à Chanel de le suivre. Il poussa la porte, lui faisant découvrir une pièce pas très grande, mais chargée, bordélique... un vrai atelier, en somme. Il y avait des dessins de partout, des bouts de tissus dans tous les sens, les placards laissés à moitié ouverts avec des choses qui en dépassaient. De quoi effrayer quelques maniaques. Et fasciner plus que tout les curieux.