Mon portable n'a pas arrêté de sonner depuis que je suis partit de New York, des quinzaine d'appel en absence par jour, des messages vocaux de mon père m'ordonnant de me ramener au travail. Il crois franchement que ça va me convaincre à rentrer ? Rien de ce qu'il pourra me dire ne pourra m'en convaincre. Après ce que j'ai découvert ma mère ne m'a pas appelé, je pense qu'elle m'en veut, elle veut certainement que ce soit moi qui l'appel, mais ça n'arrivera pas. J'ai tiré un trait sur eux depuis que je suis gosse, c'est pas maintenant que je vais leur courir après. A part de l'argent je n'ai rien reçu d'eux, j'étais qu'un pion dans leur jeu sordide. J'ai balancé mon portable dans la baignoire ce matin, la seule chose qui me reste à faire pour mettre une croix sur eux c'est de me trouver un job et payer mes factures sans leur pognon. Les faire disparaître de ma vie comme ils l'ont fait tant de fois de leur côté. Je n'ai jamais vraiment compté pour eux, je n'étais qu'un trophée à montrer à leurs amis, faire croire à une famille unis ce que nous avons jamais été. Je suis seul dans cette ville, les seules personnes que je connais ne veulent pas me voir. J'en ai marre de traîner dans les bars chaque soir, voir les mêmes personnes sans arrêt. Je me suis dis qu'aller voir un film au cinéma ne serait pas si mal que ça. Ça pourrait me changer les idées et j'en ai bien besoin. Le dernier star wars était comme une évidence, la salle est blindé de monde, mais personne ne me regarde avec des yeux haineux et ça me va. Les lumières s’éteignent légèrement pour laisser place aux pubs sur l'écran. Je cherche mon portable dans mes poches avant de me souvenir que je n'en ai plus. Je souffle un peu, il va falloir que je m'en rachète un. Je regarder autour de moi distraitement, une brune interpella mon attention sans que je sache pourquoi jusqu'à ce que je vois son visage. Elle est entrain de traverser ma ranger, merde. Une place est libre à côté de moi, la dernière place libre dans la salle. Je cache mon visage comme si ça allait la faire disparaître. Qu'est-ce qu'elle fait ici ? La dernière fois que je l'ai vue elle était en robe blanche, promise à porter mon nom ... Je suis partit sans aucune explication, bien sur je m'en veux, mais il y a des choses qu'il ne vaut mieux pas qu'elle entende. Je m'enfonce dans mon siège quand je sens qu'elle s'assoit à côté de moi, pitié que le film commence.
(#)Sujet: Re: Rogue one || ARYA | Mer 8 Fév - 20:20
ROGUE ONE
Aaron & Arya
Cela devait faire une semaine que je débarquais fraichement de New York et je venais déjà de trouver un nouveau boulot. Rien de trop long mais au moins ça me changeait les idées. Tout à New York me rappelait sa présence : notre appartement, la maison familiale, le parc (je pense que vous avez compris). Tous les jours je me demandais ce que j'avais fait de mal, ce que j'avais pu dire ou faire qui avait fait en sorte de me retrouver seule devant l'autel. Je n'avais même pas eu la force de retirer ma bague de fiançailles. Je sais c'est stupide, mais je suis stupide. Ma famille et mes amis ne comprenaient toujours pas pourquoi je la portais au bout de mon doigt. Me demandaient si j'imaginais qu'il allait revenir comme par magie pour réellement m'épouser. Je n'avais même pas osé leur dire la véritable raison de mon départ à Miami. Ils pensaient que c'était simplement pour remplacer un de mes amis à la tête de son cabinet. S'ils savaient, ils penseraient que j'étais devenue folle. Mais j'avais l'impression de le devenir, de succomber à la douleur atroce qui emplissait mon être et qui n'était pas visible. Le boulot était encore la seule chose qui me faisait tenir debout, de ne pas penser à Aaron, de me rappeler qu'il y avait plus grave que ma situation dans la vie. Oui, je vous raconte ma vie depuis tout à l'heure mais je vous rassure, je suis très loin d'être égocentrique.
Une journée de boulot, des clientes qui avaient beaucoup plus de force que je pouvais en avoir. Elles n'étaient pas au courant de ma situation et me remerciaient de mon aide tout en ignorant que c'est moi qu'elles aidaient. De vraies battantes. En fin d'après midi, je fis signe à ma secrétaire que je devais m'en aller. J'avais besoin de prendre l'air et surtout de voir autre chose que les murs de mon bureau ou de mon appartement. J'avais passé un long moment à marcher dans la ville, à errer sans but en me disant que je risquais de le croiser à tout moment. Puis sans m'en rendre compte je me retrouvais devant le cinéma. J'hésitais pendant un long moment à entrer ou non, à savoir si un film me changerait ou pas les idées. Après cinq minutes à hésiter je décidais de prendre une place pour Rogue One, au moins j'étais certaine que le film allait me plaire. Et j'ai eu du bol puisque je venais d'avoir la dernière place, au grand dam de la demoiselle juste derrière moi.
La salle était déjà à moitié éteinte quand j'y posais les pieds. J'essayais tant bien que mal à trouver une place, pensant que j'allais terminer sur les marches. Il a bien fallu deux ou trois minutes avant que je trouve une place. Bon j'arrivais au niveau de la rangée, m'excusant poliment en faisant un large sourire aux personnes que je dérangeais. Puis je le vis, essayant de planquer tant bien que mal. Je me posais sur le siège qui bien sûr était à côté. J'hésitais entre lui sauter de joie ou faire une crise d'hystérie ou de larmes devant tout le monde. Je retirais délicatement mon manteau, faisant semblant de ne pas l'avoir vu. Je tentais de soupirer discrètement tout en retirant la fameuse bague qui ornait mon annulaire. Je la déposais dans sa main me retenant de pleurer.
"Je pense que tu devrais la reprendre, elle est beaucoup trop belle pour moi... Tu n'a jamais été doué pour te cacher Aaron. Je voudrais simplement savoir qu'est ce que je t'ai fait pour que tu me quittes ainsi?"
Je n'osais même pas le regarder, de peur de craquer. Ma voix était faible, essayant d'être discrète et qu'il soit le seul à m'entendre.