Mes après-midi ne ressemblaient plus du tout à ce qu'ils avaient l'air il y a environ un an. Les petits moments de relaxation dans la baignoire chaude avec un petit verre de vin rouge avaient été remplacés par une sieste profonde sur le canapé, les cheveux pleins de bave et le t-shirt totalement sale. Pourtant, je ne changerais rien à l'arrivée de ma petite Yaëlle. Ce petit ange emplissait ma vie de bonheur depuis son arrivée. Malgré le fait que je l'élevais présentemment seule, je m'en sortais particulièrement bien. Étant une femme extrêmement organisée, je prévoyais tout d'avance et je m'assurais que la petite ne manquait de rien. Parfois, j'avais même l'impression d'en faire trop et je me sentais un peu mère poule. Pourtant, c'est mieux cela que de ne pas s'occuper de son enfant du tout, non ?

La semaine prochaine, je retournais au boulot, suite à mon congé de maternité. Je ne savais pas encore si j'étais heureuse ou non. Je m'étais habitué à ma petite routine avec Yaëlle et je ne me sentais pas tout à fait prête à la laisser seule avec quelqu'un d'autre durant une journée entière. Durant la semaine, mon patron m'avait envoyé un message texte, m'informant de la soirée de Noël, avec tous les gens du bureau. Ayant longuement réfléchi, je décida que sortir un peu ne me ferait pas de mal ! J'avais donc dû faire les boutiques, afin de trouver une robe qui ferait l'affaire pour l'occasion. Malgré moi, je devais accepter que mon corps change quelques peu, dû à la grossesse. Au moins, je n'avais pas augmenter de 3 tailles, mais seulement une. Il faut dire que le boulot que je faisais stressait beaucoup. Même après plusieurs mois d'absence, je pensais encore à mes cas non réglés et parfois j'en faisais des cauchemars. J'opta alors pour une robe courte, violette, ajustée au niveau du buste. Je rehaussa la tenue avec un petit coat de cuir noir, juste le détail parfait.

Je quitta le domicile vers vingt-heures, quelques minutes après que la baby-sitter de ma fille arriva. À peine venais-je de refermer la porte derrière moi, que je me sentais déjà mal de la laisser seule. Et si jamais la baby-sitter s'occupait mal d'elle ? Si jamais elle s'endormait et l'oubliais ? J'arrêta ma marche brusquement, juste avant d'arrivée à la hauteur de ma voiture. Je me secoua un peu la tête, tentant de ma changer les idées. Reprenant mes esprits, je monta dans ma voiture, me dirigeant vers le bar ou se déroulait la fête. Au moment ou j'arrivais, je passa de longues minutes assise derrière mon volant. Je savais que tout le monde voudrait des nouvelles du bébé et de ma vie. Avais-je vraiment envie d'être le centre d'attention pendant les dix premières minutes? Incertaine.

J'entra discrètement, tentant de me faire toute petite. Rapidement, on remarqua ma présence et on se regroupa autour de moi. Salutations à gauche et d'autres à droite, je tentais d'informer le plus de gens possibles sur mon état et sur ma petite, pour éviter de me répéter des centaines de fois. Accoudée au bar, afin de commender un cocktail, je remarquais deux ou trois personnes, un peu plus loin au fond de la salle. Parmi eux, il y avait un jeune homme que je connaissais simplement de vue. Il faisait un stage avec mon collègue et son bureau donnait sur le mien. Je ne sais pas pourquoi, mais chaque fois que je le voyais, je ne pouvais m'empêcher de le regarder. Il brisait tout les stéréotypes que je pouvais m'imaginer. J'avais tendance à penser que les gens remplis de tatouages étaient plutôt mauvais et vide de sens, mais le voyant travailler, il avait réussi à briser toutes mes mauvaises pensées. Après quelques secondes, ou je n'avais cesser de le regarder, il leva le regard vers moi. Mon coeur fit un léger bon et je ne pu m'empêcher de lui sourire, levant mon verre vers lui, afin de faire un toast à distance.

Bien que les vacances soient les bienvenues, pour toi, il n'y avait jamais de vacances. Tes clients avaient besoin de toi très fréquemment, et puis, ce n'est pas comme si dealer était le métier le plus lourd à porter. Au contraire, tu aménageais tes heures comme tu le souhaitais, et tu avais la chance de ne rien devoir à personne. Et même si finalement, tu étais en vacances côté scolaire, quoi qu'il arrive, tu passais tes journées derrière ton écran d'ordinateur, à essayer de décoder tout un tas de codes qui te permettrais d'avoir accès à un site qui avait récemment été hacker par des personnes malveillantes, et toi, tout ce que tu essayais de faire, c'était de reprendre possession de ce site. Ce n'était pas évident, car tu étais tombé sur un groupe de personnes vraiment calés en la matière, mais tu ne baissais pas les bras, et donnais tout ce que tu pouvais pour y parvenir. Mais voilà qu'aujourd'hui, tu devais mettre cette activité de côté car récemment, tu avais reçu l'appel du chef de la CIA te proposant de te joindre à eux pour leur soirée de fin d'année. Il faut dire que tu étais un bon atout dans cette boîte. Etant donné que tu étais du bon côté dans le domaine du piratage, puisque toi, tu n'étais pas le genre de personne à détruire un site, au contraire, tu essayais de ramasser les pots cassés lorsque des personnes malveillantes s'introduisaient dans les sites pour en prendre possession et en faire n'importe quoi. Du coup, tu avais fais tous tes stages à la CIA avec un homme qui était calé en la matière. Etant donné que tu étais déterminé à te faire connaître dans ce monde là, tu n'hésitais pas à répondre présent à l'invitation, c'était toujours un bon atout, tu aurais la chance de pouvoir faire la rencontre de certaines personnes que tu n'avais peut-être pas croisé lors de tes stages, et puis, c'était plutôt sympa et valorisant que le chef ait pensé à toi.
Du coup, arrivé dix huit heures, tu décidais de tout arrêter. Tu avais pourtant bien avancé. Tu étais presque à trouver d'où venait la faille, seulement, tu savais que si tu ne t'arrêtais pas maintenant, alors, c'était foutu, tu y passerais la nuit, et la soirée te passerait sous le nez. Mais dans le fond, tu y tenais à t'y rendre. Tu voulais te montré investi et motivé, car même si on pouvait penser que tu étais tout le contraire, car oui tu étais grand, frêle et tatoué, et pas qu'un peu, tu avais énormément de tatouage, jusque dans ton cou, tu étais quelqu'un de très intelligent, et tes études te tenaient  à coeur, bien que tu puisses passer pour un mec totalement je m'en foutiste. Ainsi, tu fermais ton ordinateur portable, pour rejoindre ta douche afin de te détendre un peu car mine de rien, ne pas réussir à trouver aussi facilement la faille avait tendance à t'agacer, et dans ces moments là, il n'y avait rien de mieux qu'une bonne douche bien chaude pour détendre ces muscles contractés par l'agacement. Tu te vêtis par la suite d'une tenue plutôt bien habillée. Ainsi tu optais pour ce jean noir, ainsi qu'une petite chemise qui collait au corps, et qui faisait plutôt classe. Ce n'était pas forcément dans tes habitudes de te vêtir de la sorte, ainsi quand tu te regardais dans le miroir, tu avais du mal à te reconnaître, bien que d'un point de vue extérieur, cela t'allais plutôt bien. De retour dans la salle de bain, tu déposais une noisette de gel au creux de l'une de tes mains avant de frotter ces dernières ensembles pour ensuite venir s'occuper de ta crinière que tu ne voulais pas couper. Ah tes cheveux, c'était sacré. Tu passais rarement chez le coiffeur, soit tu te démerdais tout seul, soit tu voyais avec tes connaissances, parce que d'une part, tu n'avais pas envie de payer une blinde pour couper tes cheveux, et d'autre part, parce que tu n'étais jamais satisfait du résultat. Un pshit de parfum pour la forme, et le tour était joué.
Quand tu arrivais à destination, tu te garais tranquillement non loin du bar, car évidemment, tout le personnel y était convié, et premier arrivé premier servi comme on dit, et ne faisait pas parti des premiers, tu tournais autour de la boîte et aux alentours afin de trouver une place. Tu prenais soin de bien fermer cette dernière, et regagnais l'entrée du bar. Tu saluais quelques personnes au passage qui étaient entrain de fumer, et comme tu en connaissais deux parmi le groupe, tu décidais de t'allumer une petite cigarette avant d'aller saluer le reste du personnel qui se trouvait déjà à l'intérieur. A croire que le bar avait été réservé pour les membres de la CIA. C'était assez étrange de te retrouver dans une telle soirée, ce n'était pas dans tes habitudes. Puis ce n'était pas non plus le genre de personne que tu avais pour habitude de côtoyer. Mais finalement, tu ne te sentais pas si mal parmi eux. D'ailleurs, quand ta cigarette touchait à sa fin, tu l'écrasais la jetant dans le cendrier prévu à cet effet, et tu faisais ton entrée dans le bar. Evidemment, la première personne que tu croisais était le chef, le mentor de la boite où tu avais fait ton stage. Il te saluait visiblement content de ta venue, puis tu traversais la salle saluant de-ci de -là les membres que tu connaissais principalement jusqu'à tombé sur ton tuteur de stage, ainsi tu restais à ses côtés parlant du fameux problème que tu étais entrain d'essayer de résoudre depuis maintenant quelques jours. Un serveur passait à vos côtés, et l'homme à tes côtés attrapait deux coupes de champagne pour t'en tendre une et trinquer à la soirée de Noël. Alors que vous discutiez tranquillement, ton regard fini par se poser sur cette fille que tu avais connu lors de l'un de tes stages, mais qui était partie en congé maternité. Déjà que de base, c'était une jolie femme, elle l'était d'avantage vêtue en conséquence pour l'occasion. C'est avec un sourire en coin que tu dirigeais ton verre en sa direction pour trinquer de loin avec elle. De fil en aiguille, et ce au court de la soirée, vous vous étiez retrouvés l'un près de l'autre. Le grand retour de Mlle Lee ? lâchais-tu en sa direction. Ayant une très bonne mémoire, tu étais pratiquement sûr que tu ne faisais pas erreur sur son nom de famille. Bon après, tu ignorais si c'était madame ou mademoiselle, mais étant donné qu'elle était plutôt jeune, tu préférais mademoiselle. Alors ce petit congé maternité c'est bien passé ? Fille ou garçon d'ailleurs ? la questionnais-tu curieusement, et intéressé. Bien que tu ai du mal avec les enfants, fin ce n'était pas forcément le domaine dans lequel tu te sentais le plus à l'aise, il n'en demeure pas moins que rien ne t'empêchais de t'intéresser un peu à la demoiselle et son accouchement.