Les fêtes approchaient et je n’avais pas de nouvelles d’Aloysia. Je savais que les compétitions étaient très intenses et qu’elle n’avait certainement que très peu de moments pour elle mais j’espérais tout de même qu’elle puisse répondre à mon appel, même si nous n’étions pas en très bon terme en ce moment. J’attendais donc qu’elle décroche, assit sur le canapé, Anastasia non loin de moi. Elle commençait à ne pas apprécier que je ne sois pas dans la même pièce qu’elle et se mettait à pleurer et à hurler. Je m’apprêtais à laisser un message sur son répondeur quand elle décrocha. « Salut, je te dérange pas ? » demandais-je en premier. « Je sais pas trop si t’as envie de me parler mais je me suis dit que tu voudrais avoir des nouvelles d’Ana et peut-être même que tu voudrais lui dire quelques mots. »

Je ne savais pas si j’allais réussir à joindre Aloysia mais au moins elle ne pourrait pas me dire que je n’avais pas essayé. Elle décrocha son téléphone alors que j’étais prêt à laisser un message. Je lui demandais donc si je la dérangeais et elle me répondit que non. Poliment, je lui précisais que j’appelais pour qu’elle puisse prendre des nouvelles d’Anastasia, je me doutais bien qu’elle ne serait pas ravie de me parler. Depuis que j’avais appris qu’elle avait couché avec mon demi-frère, notre relation n’avait pas arrêté d’empirer. Toutes nos discussions s’étaient mal terminés, on criait, on s’énervait et on finissait par dire des trucs que l’on ne pensait pas. Surtout moi en fait.

« Elle va bien. Elle commence à rouler sur elle-même pour se déplacer. Je vais finir par la perdre. » dis-je en souriant. « Et elle pleure à chaque fois que quelqu’un d’autre que moi l’approche. C’est une capricieuse… Tu lui manques. Et, pour tout te dire, même si tu t’en fous, tu me manques aussi. » dis-je plus sérieusement en m’attendant déjà à ce qu’elle m’envoie balader.

Aloysia ne m’avait pas raccroché au nez, la seule chose qui l’en empêchait était Anastasia. Je lui donnais donc des nouvelles à propos de notre fille et lui disait qu’elle lui manquait, et que c’était mon cas aussi. Mais, comme je m’y attendais elle m’envoya balader. Ce que j’avais pu dire la dernière fois que l’on s’était vus lui restait en travers de la gorge. Je n’insistais donc pas, ça ne servirait à rien, elle était trop têtue pour ça. En plus, à chaque fois que j’avais essayé de la faire changer d’avis, ça n’avait fait qu’empirer la situation.

Elle m’annonça qu’elle reviendrait pour Noel et qu’elle voulait avoir Anastasia. « Oui bien sûr. Mmh par contre…ma mère nous a invité le soir du réveillon… »

Aloysia l’avait finalement eu sa pause mais cela n’arrangeait rien. La situation avait même empiré. Je sentais bien qu’elle n’avait aucune envie de me parler. Anastasia était notre seul lien même si c’était encore difficile à admettre.

Je lui parlais d’Anastasia et elle m’informa qu’elle revenait pour Noel. Elle voulait l’avoir pour Noel et c’était compréhensible. Voilà qu’on ressemblait à un couple divorcé… Elle passerait donc chercher Ana le lendemain matin. « Pas de problème. Et je suppose que ce n’est pas la peine que je te propose de rester boire un café pour discuter ? »

Je voulais que cette situation s’arrange mais elle ne faisait qu’empirer. A chaque fois que l’on s’adressait la parole, l’écart se creusait. Je savais qu’elle ne voulait plus me parler mais j’insistais encore sauf qu’elle fit référence à la dernière fois que l’on s’était parlé, avant qu’elle ne parte pour ce championnat. « Tu sais très bien que je ne pensais pas tout ce que j’ai dit ! » m’exclamais-je. Ça recommençait à m’énerver alors il valait mieux mettre fin à la conversation. « Très bien, on évitera de s’adresser la parole et tu verras notre fille. Allez salut. »