Tu faisais les quatre cent pas, qu'est-ce qui t'a pris de participer à un jeu pour se marier, toi qui détestais ce genre de trucs, tu avais carrément sauté dans l'irresponsabilité puis ce n'était pas toi, tu n'étais pas comme ça. Et si, il dormait avec ses chaussettes ? Ou pire, s'il dormait avec une peluche ? Et ses dents, était-elle blanches et propres ? Tu psychotais à l'idée de tomber sur un pervers sexuel qui risquerait de te bâillonner, te torturer et pour finir, te jeter dans l'eau de la mer, découpé en morceaux pour nourrir ses pauvres poissons affamés ? Tu te tenais droite, face à ton miroir et tu faisais l'exercice du souffle, tu respires et tu expires et tu fais ce mouvement une dizaine de fois .. Non, mais dans quelle merde, tu t'es foutue ? Tu finissais de te préparer et après avoir enfilé une robe rouge à bustier avec une petite traîne, tu enchaînais sur le maquillage. Un maquillage soft, discret, mais qui te mets en valeur avec une coiffure des plus simples : une tresse sur le côté. Le temps passait à une vitesse qu'une fois prête, tu entendais ta sonnette signifiant que la voiture était là, tu respirais avant de descendre et de rentrer dans cette voiture.


Tes mains étaient moites, tu ne savais pas du tout s'il allait être à ton goût, en fait, tu ne savais même pas si toi, tu serais à son goût .. Les hommes sont tellement difficiles de nos jours, tu fais claquer tes ongles sur l'accoudoir et tu trembles, mieux vaut ne pas te casser la gueule, non pas maintenant, pas aujourd'hui enfin, jamais en fait. La voiture s'arrêtait et venait t'ouvrir alors avant de sortir, tu jetais un rapide coup d'œil, tu apercevais quelqu'un au loin, ça semblait être une femme .. Dites-moi pas que ce n'est pas vrai ! Tu sors et t'avances vers la personne et tes doutes se confirment : c'est une femme. Tu exploses de rire, en fait, ce n'était pas de la moquerie, mais tout le stress qui redescend d'un coup. Tu avances doucement en essuyant tes yeux tellement, tu riais avant d'arriver devant ta promise. « C'est une blague hein ? En réalité, un homme grand, viril et musclé va débarquer et m'emmener ? ». Lâches-tu tout doucement en souriant, c'était une drôle de situation, tu espérais que c'est une blague, car jamais tu vas réussir à faire ça avec une femme.

« Apparemment on attendait toutes les deux le même homme et on s'est faites avoir ... ». Tu pouffais de rire, ce genre de blague ? Tu n'aimais pas du tout, surtout que tu regrettais d'avoir joué à ce putain de jeu de merde qui pue le mort et te voilà, devant une femme, une femme frère ! Tu rêvais d'un beau mariage, d'un homme en costume, d'un homme, tu étais hétérosexuel, ce n'était pas pour rien. « Avec ces règles du jeu il fallait bien qu'ils nous fassent un coup comme ça. Ca doit bien les faire rire ! ». Tu ne tenais pas en place, tu jouais avec tes doigts et zieutant partout, il devait avoir un foutu cameraman et tu avais hâte de le voir pour lui enfoncer sa caméra dans ses fesses, tu comptais te venger bien comme il faut, mais pour cela, tu devais trouver où est l'arnaque, tu te tournais donc vers la jeune femme. « Non, je n'ai pas prévu ça dans mon plan ». Lâche-tu spontanément, hors de question de te marier avec une femme, si tes parents venaient à l'apprendre, ils se fouteraient de ta gueule, et ton frère, n'en parlons pas. Avec lui au courant, tu serais foutu pour le reste de ta vie. « On va dire que la vie s'est faite pour faire des expériences ? ». Tu lui jetais un regard noir, elle, elle était motivée alors que toi, tu n'avais pas d'autre choix que d'aller jusqu'au bout, ta vie était foutue et le mariage de tes rêves aussi, tu étais dévastée. « Des expériences ? Non, non, non, je ne suis pas d'accord. Je veux un homme, un vrai ». Lâches-tu sous un rire nerveux, tu ne lui en voulais pas, ce n'était pas de sa faute, car elle aussi avait était pris au piège, le jeu dit-il .. Jeu de merde ouais. « On aurait pu tomber sur pire, je pense. Il vaut mieux une belle femme qu'un homme dégueulasse nan ? ». Tu haussais les épaules, tu n'étais pas très contre, tu aurais pu tomber sur un tue l'amour physique, ceci dit, tu n'étais pas prête. Tu plissais ta robe à l'aide de tes mains avant de souffler, tu avais l'impression de te noyer dans ta transpiration, tu stressais. « C'est sûr que je suis tout de même rassurée, seulement, je ne sais pas si je suis vraiment prête ». Lâches-tu paniquée à l'idée de faire ça, surtout que tu avais eu Shane au téléphone et qu'il arrivait ici, à Miami. Lui aussi, il va se foutre de ta gueule.

« Je pense que prête ou pas prête il faut se lancer quand même. On n'a plus le droit de reculer ... ». Là, elle marquait un point. Puis, elle a raison, c'est un jeu et si tu n'aimes pas le final, tu n'avais qu'à pas jouer, il faut que tu apprennes à être bonne perdante, tu n'as pas le choix. « Oui, ta raison ». Lâches-tu alors en te positionnant face à elle, c'était maintenant ou jamais, n'empêche que ce ne soit pas parce que tu acceptes, que tu ne vas pas enculé le caméraman ou le prêtre ou quiconque serait de mèche avec une carotte, et tu n'irais pas de main morte, quitte à leur arracher l'anus ! « Et moi non plus je ne suis pas vraiment prête à épouser une femme ! C'pas vraiment mon plan non plus. Prends le comme une expérience de vie et non une fatalité. Dans deux mois tout sera fini .. ». Tu inspirais un grand coup et quand Sasha prit ta main, tu ne pouvais t'empêcher d'être mal à l'aise alors que de base, tu étais une fille tactile, là, ce serait plutôt le contraire .. Néanmoins, tu n'avais pas le choix et Sasha était mignonne, vaut mieux ça qu'un gros tas de patate dégueulasse, qui se cure le nez et se gratte les fesses avant de sentir ses doigts, là, ça n'aurait pas était possible. Tu fixais Sasha, avec l'envie de rire, mais tu mordillais ta langue pour éviter de rire, ça marchait bien. Le prêtre faisait son serment et quand il te posait la question fatidique, tu jouais le jeu à fond, ça allait être marrant. « Oui, je le veux ». Hurles-tu en faisant la meuf émue, puis prit d'une touquette, tu attrapais le visage de Sasha pour l'embrasser à pleine bouche, sans mettre la langue, c'est sûr, mais suffisant pour clore la scène avant de te remettre face à elle. « Bon, nous voilà mariées ! Tu prends mon nom où je prends le tien ? ». Demandes-tu en souriant.