Il était 9h00 et Evangeline se trouvait à l'hôpital et plus précisément dans la chambre 128. La veille au soir, Evie était intervenue, avec son collègue, dans un grand hôtel de la ville. On avait appelé la police à cause de nombreux cris et bruits de bagarre dans la chambre Diamant du Carlton. L'une des chambres les plus belles mais aussi des plus coûteuses. Sur les lieux, l'homme qui ouvrit la porte ne  souhaita pas les laisser entrer. Il prétextait que tout allait bien et que ce devait être une erreur ou une blague de gamins. Cet homme n'inspirait pas confiance à Evie qui ne  suivant que son instinct força le passage et pénétra dans la chambre sous les remarques du locataire des lieux. La chambre semblait propre et ordonnée, mais les yeux de lynx de la demoiselle remarquèrent quelques débris de verre oubliés et des gouttes de sang sur la moquette. Line (encore un de ses nombreux surnom comme : ange, angie, Eve, Lily etc ...)  se mit alors fouiller les lieux à la recherche de quelqu'un, d'un blessé. Pendant ce temps son partenaire gardait un oeil sur l'individu et commença à l'interroger, lui demandant : son identité, son adresse etc .... Il ne fallut pas longtemps à notre blondinette pour découvrir une femme au visage tuméfié dans la salle de bain. Cette dernière était assise sur le sol, repliée dans un coin comme une pauvre bête blessée et apeurée. Ses magnifiques habits étaient déchirés, des parties de son corps étaient recouvertes de bleus, de griffures et ecchymoses. Evangline n'était pas idiote, puis elle avait déjà vu ce genre de scène, elle comprit rapidement que ce n'était sûrement pas la première fois qu'elle servait de pushing-ball. Evie sentait le sang bouillir en elle, elle détestait ce genre de spectacle, la colère montait peu à peu mais elle essayait par tous les moyens de la contenir. Elle dit quelques mots à la jolie brune puis elle retourna dans la pièce principale les yeux furibond et les poings serrés. Elle serrait tellement fort pour se contenir qu'elle pouvait sentir ses ongles pénétrer dans sa peau. "Dan appelle tout de suite une ambulance et ensuite lis ses droits à ce Monsieur car il est en état d'arrestation pour agression." Son collègue obéit sans rien dire, alors que l'homme ne cessait de regarder Evie avec un regard suffisant et un léger sourire aux lèvres qui semblait dire : Vous allez le payer cher, vous ne savez pas qui je suis ! Je ne crains rien ! Mais, la jeune femme s'en fichait pas mal. Rien ne pouvait l'empêcher de faire son job. Ni le fric, ni le nom ou le statut d'une personne et encore moins ses connaissances. Elle afficha à son tour un large sourire et lui adressa un petit clin d'oeil pour bien lui montrer qu'elle n'avait pas peur de lui. Mais il sembla encore plus amusé et il disait alors que sa fiancée n'était qu'une petite idiote maladroite. Qu'elle s'était blessée toute seule, qu'il n'avait rien à voir avec ça. Puis elle le méritait bien, car elle avait foutue en l'air son projet. Qu'elle n'était qu'une incapable et une séductrice.  La colère peu à peu se transformait en haine dans la tête et le corps d'Evangeline qui n'arrivait plus à se contenir.  Voilà qu'elle fonça sur lui et entoura le menton du mec avec ses doigts qu'elle serraient au maximum et le plaqua contre la porte. "Parce que vous êtes blinder de tunes vous penser que tout vous appartient et que vous avez le droit de faire ce que vous voulez. Cette femme est une personne, un être humain pas un objet de collection que vous pouvez acheter et traiter comme vous en avez envie. De plus c'est une faible femme si facile cogner et sans défense ... Essayes donc un peu avec moi, pour voir !" La fliquette ne se contrôlait plus, quand elle était ainsi, elle était capable de tout. Son partenaire le savait que trop bien. Il intervint rapidement et l'éloigna du connard en question. "Mais t'es folle ou quoi ?!! Tu sais qui est ce type ? Tu veux te faire virer ou quoi ?" "Je me fiche de qui il est, de combien il a en banque et de qui il connaît dans les hautes sphères de cette ville !!! " Son collègue lui fit comprendre qu'il était entièrement d'accord avec elle. Mais ça ne changeait rien au problème. En agissant ainsi, elle était en tort et surtout elle lui facilitait les choses. Si elle faisait un pas de travers il avait toute les clés pour s'en sortir. Evangeline savait parfaitement qu'il avait raison, elle le regarda un moment dans les yeux. Il lui sourit et cela l'aida à se calmer. Elle retourna dans la salle de bain s'occuper de la pauvre jeune fille. Et voilà ... ce qui l'amenait de si bon matin aux urgences. Elle commença par prendre des nouvelles auprès d'une infirmière celle-ci l'informa qu'elle n'avait pas subit d'abus sexuels, du moins pas cette fois. La blondinette se rendit, ensuite, auprès de la patiente qui était réveillée. "Bonjour, vous vous rappelez de moi ? Je suis Evangeline Bradford, je suis l'inspecteur de police qui s'est occupée de vous à l'hôtel hier soir." La jeune femme ne répondit pas de vive voix, elle se contenta de hocher la tête, indiquant qu'elle se souvenait bien d'elle. Puis son regard se détourna de la blondinette, elle semblait gênée. Ce que pouvait comprendre Evie. Combien de fois elle avait eu à faire à des femmes battues ou violées ? Combien de fois ces femmes se sentaient gênées ou coupables ? Ce qui l'agaçait car elles n'avaient rien à se reprocher. C'étaient des victimes, la faute ne leur incombait absolument pas.  Doucement, hésitante, elle s'approcha du lit. "Nessie, je sais que vous n'avez sûrement pas envie de me parler, de me raconter. Et je comprends, je vous assure. Mais vous devez tout me dire, vous devez porter plainte pour qu'il ne recommence jamais." A nouveau, elle répondait de la tête, mais cette fois c'était un non catégorique. Elle commençait même à pleurer. "Il ne vous arrivera rien, enfin, si nous l'arrêtons. Car si vous ne portez pas plainte, il sera libre et il pourra recommencer. Vous le savez ? N'est-ce pas ! Ce n'était pas la première fois qu'il vous frappait." Evangeline déposait doucement sa main sur celle de la demoiselle pour créer un contact, la rassurer, lui montrer aussi son soutien. Mais ce contact ne dura qu'un bref instant. Car Nessie ôta sa main d'un geste bref et rapide. "Fichez le camp. Vous ne pouvez pas comprendre. Vous ne savez pas ... Non vous ne savez rien."  Evangeline recula de deux ou trois pas, elle semblait hésiter ou réfléchir. Elle regarda un instant par la fenêtre. Le ciel était si bleu et si pure. Alors qu'il semblait faire si sombre et froid et dans cette chambre. "Si ... je sais parfaitement. Mon père est un riche homme d'affaire. Je suis la fille du digne Irvin Bradford. Et je peux vous dire que ce n'est pas un nom facile à porter. Mais par chance peu de mes collègues savent qui est mon père, de quel famille je viens et je m'en porte mieux. Je sais tout à fait ce que c'est que de vivre dans ce monde. Et je sais aussi par quoi vous passez. Mon père était un homme froid, autoritaire, manipulateur, alcoolique et violent. Souvent il retournait ses peines et colères contre ma mère ou mon frère aîné. Moi aussi j'ai du subir ses coups, moins que les autres. Et ce que je sais c'est que se taire et vivre dans la peur n'est pas la bonne solution. C'est pour cela que je suis devenue flic. Je ne voulais plus être une victime, je ne voulais plus être sous sa coupe. Vivre dans la peur, la honte, la haine, la vengeance. Je voulais changer mais aussi apporter une pierre à l'édifice. Je voulais changer les choses. Alors laissez-moi vous aider. Je serai toujours la pour voue et je vous promet qu'il paiera pour ce qu'il a fait. Car la justice existe et l'argent ne fait pas tout." Nessie ne pu retenir un petit rire amusé ou moqueur avant d'ajouter : "Votre père est toujours libre il me semble". C'était exacte son père n'avait jamais payé pour ses crimes, aucun d'entre eux, parce qu'il n'était pas seulement un homme violent, il était aussi un arnaqueur, un voleur, un bandit. "C'est vrai je n'ai jamais porter plainte contre lui. Parce que je l'ai promit à ma mère. Mais j'ai menacé mon père de le foutre en prison s'il levait à nouveau la main sur elle ou mes frères et soeurs. Mais, je ne désespère pas, il ira en taule pour tout autre chose j'en suis certaine." Était-ce le discours de Line ou bien encore son regard, son sourire, sa détermination ? En tout cas la jeune femme décidait de suivre Evangeline dans son aventure, elle acceptait de porter plainte. La demoiselle en était ravie, elle la saluait en lui indiquant qu'elle s'occupait de tout et qu'elle repasserait dans la journée. De retour au poste, le capitaine convoqua notre blondinette dans son bureau. Il n'était pas ravie, loin de là, il semblait vénère. Elle jeta un oeil sur son collègue qui lui indiqua que ça allait chauffer pour elle. Apparemment l'avocat de Monsieur Peterson, ainsi que d'autres personnes hauts placées avaient appelées son chef pour montrer leur mécontentement quand à l'arrestation de Peterson mais aussi concernant l'attitude de la demoiselle. Mais Evangeline n'était pas plus inquiète que cela. Il lui en fallait bien plus pour l'effrayer ou la faire reculer. Elle entra dans le bureau de son patron avec un sourire lumineux aux lèvres. Prête à l’affronter, lui, mais aussi tout le reste de la troupe car elle était bien décidée à faire payer ce type.