Mon avion arriva  sur le tarmac de l’aéroport international de Miami vers 16h00, heure américaine. Un rapide calcul me permit  de constater qu’il était 10h00 à Londres et que je sortais d’une nuit blanche. 
En effet, la personne qui était placée devant moi dans l’avion n’avait pas cessé de ronfler et je n’avais pas fermé l’œil de la nuit à cause de cette personne insupportable. 
Une fois sorti de l’avion je dus me placer au bout d’une immense file afin d’obtenir un VISA d’entrée sur le sol américain. Je soupirai en pensant à cette procédure complètement débile. Je n’avais pas l’air d’un terroriste ! Pourquoi ces idiots d’américains ne me laissaient ils pas entrer sans chichis ? Comme si elle sentait mon humeur exécrable, Sybille pressa ma main et me regarda les yeux pétillants qu’elle avait hérités de sa mère. 
Lorsqu’enfin ce fut à mon tour je me plaçai devant un guichet où une vieille femme me jugea derrière des lunettes en demi-lune. 

« Quel est le motif de votre visite ? demanda-t-elle. »

Je la regardais en plissant les yeux. Son accent était vraiment insupportable pour mes pauvres oreilles anglaises et je devinais qu’elle n’était pas la seule du coin à avoir l’accent de Floride. 

« On vient rendre visite à la famille de la petite. Voici ses papiers, répondis je en insistant bien sur mon accent britannique. »

La dame examina mes papiers et me regarda fixement une nouvelle fois et finalement, au bout d’un suspens digne d’un jeu télévisé, tamponna mon VISA. 

« Bienvenue à Miami Mr et Ms McAlistair ! »

Je reprenais tous mes papiers et je sortais enfin de l’aéroport. 

Etant donné mon organisation exemplaire, j’avais déjà pris le soin de louer un appartement dans le centre ville pour mon séjour à Miami.  J’hélai donc un taxi pour qu’il me mène à mon nouveau domicile. Lorsqu’il s’arrêta devant nous, j’ouvrai la porte du véhicule et je m’installai avec ma fille pendant que le chauffeur plaçait nos valises dans le coffre.  
« Alors, où c’est que j’vous emmène ma p’tit princesse ? demanda-t-il
_ Chez ma mamaaaaaaan, répondit Sybille »

Je me raclai la gorge. Je n’avais pas encore trouvé les mots pour annoncer à Sybille que sa mère était décédée. Je donnais l’adresse de l’appartement au chauffeur et je m’adossai un petit plus contre le dossier de la banquette arrière. 
Le voyage fut insupportable, le chauffeur ne cessa de se prendre pour un guide touristique en me présentant chaque construction ayant un petit intérêt à ses yeux. Lorsque nous arrivâmes au bout d’une rue bloquée pour travaux, il m’annonça :
 
« Je suis désolé mes chers, mais votre rue est bloquée ! Je vais être obligé de vous laisser là ! »

Je lui lançais un regard furieux. 

« Quoi ? Mais c’est une honte !! Faites un effort ! Je ne payerai pas si je ne suis pas déposé devant chez moi !!  m’offusquai-je
_ Je peux pas faire mieux mon gars, vot’rue est interdite aux véhicules. Mais vous pouvez passer par le parc, ce sera sympa pour la p’tite. »

Je jetai un coup d’œil vers le soit disant parc. Bof, pensai-je. Mais je finis par accepter, à condition de ne pas payer la course et nous partîmes Sybille et moi dans le parc qui menait à notre location. 

« Papa ! Papa ! Regarde le bébé crocro ! Il est tout mignooooon, s’écria soudain Sybille avant de me lâcher la main. »

Je la vis alors se diriger vers un petit alligator repoussant qui se bronzait le long d’un parterre de fleurs roses et blanches. Mais dans quel pays étais-je donc tombé ??
 
« TOUCHE PAS A CE TRUC !! criai-je affolé pour la sécurité de ma fille. 
_ Mais papa, il a l’air tout gentil, sourit-elle en me désobéissant. C’est le crocro du capitaine Crochet. Hihi. 
_ C’est un alligator ma chérie, l’informai-je étonnamment calmement étant donné la situation. 
_ Oui bah le Laligotar  il est blessé. Regaaaaarde, il saigne, s’inquiéta Sybille. 
_ On s’en moque ! C’est pas nos soucis !! Allez, viens, ordonnai-je. »

Mais elle resta agenouillée au près de l’animal en le caressant. De peur que le monstre n’attaque ma fille, je rapprochais un peu pour l’examiner. Sur l’une des pattes était attachée une bague avec des informations. 

Citation :

« Mâle. Né le 17 décembre 2016. Central Florida Zoo. Suivi par Sasha Cavendish. »

Un numéro de téléphone était inscrit sous le nom de Mrs Cavendish. Je pris alors mon portable et je laissai un message sur la messagerie.
 
« Euh…Bonsoir…Il y a un…Hum…Alligator blessé dans le parc de… »

Je regardais autour de moi pour trouver le nom du parc. Finalement, je le vis inscrit sur un panneau d’information. 

« Le Lazy Park Près du kiosque. »

Je raccrochais et je m’asseyais sur ma valise pour attendre qu’elle vienne. 

 

Je sortais du boulot pour une fois plus tôt que prévu. J'en profitais pour appeler Lily mais je tombai sur son répondeur.

Je rappellerai plus tard.

Je me dirigeai vers ma voiture pour rentrer chez moi. J'entrai et partis. J'allais enfin pouvoir passer une soirée tranquille, mater un bon film avec un bon verre de martini bianco.

Le pied !!!

Pendant que je conduisais j'entendis mon téléphone professionnel sonner dans mon sac.

- Oh nooon !! Ça sent mauvais ça !! Ma soirée...

Je me garai au premier parking que je vis. Je sortis mon portable et écoutai le message
 
« Euh…Bonsoir…Il y a un…Hum…Alligator blessé dans le parc de… Le Lazy Park Près du kiosque. »

- Oh la m**** !

Je posai mon téléphone et repartis à toute berzingue vers le parc. Laisser un animal comme ça dans la nature pouvait s'avérer très dangereux même si je ne savais pas encore lequel c'était je connaissais les risques. Je m'arrêtai, cependant, à mon cabinet pour prendre ce qu'il fallait pour l'appréhender.

J'arrivai enfin au parc. Je pris tout mon barda et m'avançai vers le kiosque. Je vis un homme assis sur une valise ainsi qu'une petite fille.

Nan mais je rêve ! Elle est entrain de le caresser où je délire ?!!!

Je pressai le pas mais une fois près d'eux je ralentis et posai mon sac et mes affaires.

- Bonsoir ... Je suis le Dr Cavendish. Vous venez de m'appeler.

Je serrai la main de l'homme qui se leva.

- Tu sais que ce petit alligator pourrait te mordre ...

S'il n'était pas aussi bien apprivoisé.

Je m'avançai vers la petite fille. Elle me montra où Kit était blessé. Je le reconnus tout de suite car il était bagué. Il avait tout juste deux mois. Il appartenait à un couple richissime de Miami. Ils étaient venus me voir avec pour que je l'identifie tout comme on le fait avec un chien ou un chat. Sa peau dure ne me permettant pas de le pucer je lui avais mis une bague à la patte avec un QR code plus une indication pour me trouver en cas de problème.

L'argent achète tout ...

- S'il vous plaît vous pourriez prendre votre fille près de vous. Il a mal et j'ai peur qu'en continuant de le caresser elle touche sa blessure et la conséquence pourrait être grave.

Je lui fis un sourire et il appela sa petite.

- Certes il n'a pas encore une énorme mâchoire mais ses petites dents pointues font déjà bien mal.

Je mis mes gants et approchai la petite cage que j'avais prévu pour lui. Je lui attrapai délicatement la gueule. Il se débattit tant bien que mal mais à cette taille là il ne présentait pas grand danger pour un humain adulte. Je le plaçai à l'intérieur et refermai.

Je mis mon sac sur mon épaule, prête à repartir au boulot.

- Merci beaucoup ! Certains seraient passés à côté sans rien dire.

Je lui fis un sourire.

 

Toujours assis sur ma valise, j’attendais que cette Sasha daigne se présenter. Avait elle eut mon message ? Allions nous rester dans ce parc toute la nuit ? Je l’ignorai.
Je tentai tant bien que mal de convaincre Sybille de me suivre vers notre nouvel appartement, mais elle refusait de laisser, je cite « Ce pauvre bébé avec un bobo ».

Il y a quelques mois, je n’aurai pas cédé à son caprice. Mais depuis la mort d’Abby, je n’avais plus la force de contredire notre fille.J’essayai néanmoins de l’éloigner du monstre.

« Sybille, ne reste pas près de  cette bête !
_ Mais papa, il ne va rien me faire ! Diiiiiis ? On pourrait l’adopter ? Je vais l’appeler Louis ! Comme dans la Princesse et la Grenouille !
_ Oh  mon cœur, tu sais bien que c’est…c’est un monstre. Allé, viens à mes cotés. »

Sybille me regarda d’un air triste et je tendais ma main pour qu’elle vienne me rejoindre.

« Bonsoir ... Je suis le Dr Cavendish. Vous venez de m'appeler. »

Je me levai en sursaut pour voir la personne qui venait de m’adresser la parole. C’était une jeune femme de la trentaine, plutôt mince ; Trop mince, pensai-je. A contre cœur je serrai la main qu’elle me tendait. Je ne la connaissais pas et elle était vétérinaire, qui sait si elle ne transportait pas des maladies tropicales sur sa main ?
Je la regardais s’approcher de ma fille et de la bête blessée.

« Tu sais que ce petit alligator pourrait te mordre ... dit elle à Sybille »

Cette dernière me regarda d’un air étonné et j’espérai qu’elle finisse par me rejoindre. Mais au lieu de cela, elle resta aux coté de la véto.

« S'il vous plaît vous pourriez prendre votre fille près de vous. Il a mal et j'ai peur qu'en continuant de le caresser elle touche sa blessure et la conséquence pourrait être grave. dit-elle en souriant.
_ Oui...Allé viens mon cœur. Laisse la dame faire son travail. »

Alors que la petite finissait par se lever pour venir à ma rencontre, je me demandais ce que Cavendish entendait par « conséquences grave ». S’inquiétait elle plus pour ce reptile repoussant que pour la sécurité de ma fille ? Je venais sûrement de tomber sur une de ces écolos végan pour qui la vie humaine est bien moins importante que la vie animale. Une vrai malade !!

« Certes il n'a pas encore une énorme mâchoire mais ses petites dents pointues font déjà bien mal, dit-elle alors comme pour répondre à ma question. »

 Elle se mit ensuite au travail tandis que Sybille commentait avec passion ce qu’elle voyait.

« Oh mais elle l’attrape par la bouche ! Ce n’est pas gentil. Faut sauver Louis ! s’affola-t-elle
_ Elle sait ce qu’elle fait, l’informai-je.
_ Mais…elle le met en prison ! C’est une vilaine !
_ Mais non mon cœur, répondais-je, de plus en plus fatigué par la situation.
_ Peut être qu’elle travaille pour le capitaine Crochet ou un autre pirate. Peut être que la dame bah elle est comme moi. Elle croit que Louis c’est un crocrodile et qu’il a mangé la main du Monsieur Pirate. »

Je soupirai face à l’imagination débordante de ma fille. Abby était une femme enfant et n’avait cessé de montrer à notre fille des Disney. Résultat : je devais gérer une fille formatée.
Enfin, au bout d'un temps qui me paru interminable, la véto se leva et revint vers nous.

«  Merci beaucoup ! Certains seraient passés à côté sans rien dire.
_ Mouais. Il n’y a pas idée d’autoriser des bestioles de ce genre en ville ! Je ne sais pas d’où elle venait, mais c’est une honte qu’elle n’est pas été dans un enclos digne de ce nom ! On ne verrait jamais ce genre de chose à Londres et je ne suis ici que depuis une heure ! marmonnai-je tout en gardant un fort accent britannique.»
  
Puis, je prenais la main de Sybille et ma valise et je commençai à m’éloigner en direction de notre logement. Mais la petite me lâcha et couru en direction de la véto.

« Vous êtes une méchante ! Louis il vous a rien fait ! Ce n’est pas le crocrodile ! C’est le Naligotar !! Laissez le tranquille ! Pis en plus bah le pirate c’est bien fait pour lui si le crocro il lui a mangé la main !! »

Elle était presque au bord des larmes. Je la rattrapais et je la pris dans mes bras.

« J’ignore ce que vous avez fait, mais ce n’est pas de son genre d’être comme ça, informai je la véto d’un air de reproche. »

 

J'entendis la petite s'offusquer quand je pris Kit pour le mettre dans sa cage. Cela me fit sourire quand même. Elle aimait les animaux. J'étais comme elle à son âge. Je remerciais ensuite son père pour le geste qu'il avait eu.

- Mouais. Il n’y a pas idée d’autoriser des bestioles de ce genre en ville ! Je ne sais pas d’où elle venait, mais c’est une honte qu’elle n’est pas été dans un enclos digne de ce nom ! On ne verrait jamais ce genre de chose à Londres et je ne suis ici que depuis une heure !

Son accent ne trompait personne c'était certain il venait bien de là-bas.

- Ça c'est sûr mais je suis certaine que bien cachés vous devez aussi avoir des animaux exotiques là-bas chez certains propriétaires fortunés.

Ils allaient ensuite partir mais la petite lâcha la main de son père et vint directement vers moi.

« Vous êtes une méchante ! Louis il vous a rien fait ! Ce n’est pas le crocrodile ! C’est le Naligotar !! Laissez le tranquille ! Pis en plus bah le pirate c’est bien fait pour lui si le crocro il lui a mangé la main !! »

Ses yeux étaient embués de larmes. Son père la prit dans ses bras. J'avais de la peine de la voir comme ça.

- J’ignore ce que vous avez fait, mais ce n’est pas de son genre d’être comme ça.

Je sentais le reproche dans le ton de sa voix.

- Excusez-moi mais si vous aviez informé votre fille de ce que je fais elle ne serait pas dans cet état.

Et toc nan mais !

Je me tournai vers la fillette.

- Tu as vu ma belle, que ce Naligotar est blessé pas vrai? Il saigne au niveau de sa patte. C'est toi qui l'a vu en premier d'ailleurs.

Elle me fit oui de la tête. Je continuai.

- Et bien je vais l'emmener dans un hôpital pour le soigner. Je suis vétérinaire. C'est un docteur pour animaux. Je vais m'occuper de lui et le rendre ensuite à sa famille. Je ne lui fais pas de mal contrairement à ce que tu peux croire. Je suis là pour son bien.

Je lui fis un sourire franc et un sourire encore plus radieux pour son père. La première partie de mon boulot était terminé.

- Sur ce, je vous souhaite une bonne soirée.

Je repris la cage et la mis dans ma voiture.

 

«  Excusez-moi mais si vous aviez informé votre fille de ce que je fais elle ne serait pas dans cet état. »


Eh oh ? Elle se prenait pour qui cette pimbêche ? Critiquait-elle l’éducation que je donnais à Sybille ? Puis, je n’y connaissais rien en boules de poils, ou boule d’écailles en l’occurrence. La véto se retourna vers ma fille et  je les observai silencieusement


« Tu as vu ma belle, que ce Naligotar est blessé pas vrai? Il saigne au niveau de sa patte. C'est toi qui l'a vu en premier d'ailleurs. »

Pourquoi diable utilisait elle le mot Naligotar à la place d’alligator ? Souhait elle que Sybille grandisse avec du mauvais vocabulaire ? Ou la prenait elle pour une neuneu ?

« Et bien je vais l'emmener dans un hôpital pour le soigner. Je suis vétérinaire. C'est un docteur pour animaux. Je vais m'occuper de lui et le rendre ensuite à sa famille. Je ne lui fais pas de mal contrairement à ce que tu peux croire. Je suis là pour son bien.»

Elle lui fit alors un sourire avant de m’en adresser un à mon tour. Je ne le lui rendais pas car je n’avais pas du tout apprécié son petit air de donneuse de leçons.

« Sur ce, je vous souhaite une bonne soirée. »

Je l’ignorais et je la laissai s’éloigner en direction de sa voiture avec la bête dans sa cage.

« Papa ?
_ Quoi encore ! soupirai-je fatigué.
_ Tu crois que je peux demander quelque chose à la madame ?
_ Je…qu’est ce que tu veux lui demander ?
_ Mais.Peut être que Louis il va être triste si on le laisse avec la dame. Il la connait même pas, craignis Sybille. »

Je soupirai de nouveau et je m’agenouillai face à ma fille.

« Tu sais mon cœur, Louis est entre de bonnes mains désormais. Nous pouvons le laisser maintenant.
_ Oui, mais maman dit qu’il faut être gentil avec les animaux et c’est moi la plus gentille avec Louis. Il a besoin de moi. »

Une boule se forma dans ma gorge lorsqu’elle mentionna Abby et à bout de forces j’acquiesçai pour l’autoriser à rejoindre la vétérinaire. En constatant qu’une pluie fine commençait à tomber sur nos têtes, je regrettai ma décision. Je me levais et je rejoignis Sybille qui tapotait la jambe de Cavendish.

« Madaaaaaame ? Est-ce que je peux accompagner Louis à l’hôpital ? Il a besoin de moi, demanda-elle.
_ Sybille mon ange, regarde il pleut tu vas attraper froid on ne rentre pas. Pense à toi avant de penser à…Luis…ou Louis,  ordonnai-je.
_ Mais...Pourquoi tu ne veux pas que je sois mignonne ? Un jour on a trouvé un oiseau dans le parc et bah Maman elle m’a dit qu’il fallait toujours respecter et protéger les animaux et les fleurs. »

Au ton de reproche dans sa voix et à la nouvelle allusion à Abby je sentis des larmes couler le long de mes joues et je remerciai la pluie qui devenait de plus en plus forte. Je reniflais légèrement pour cacher mon émotion  avant de m’adresser à la véto.

« Alors ? Est-ce possible ? Sybille est plutôt sage, elle ne vous dérangera pas. »

 

J'allais rentrer dans ma voiture lorsqu'une petite main me tapota la jambe. Je me retournai et vis la petite fille. Je sentais qu'on en avait pas encore fini. Je l'écoutais attentivement. Elle voulait accompagner "Louis" alias Kit. Son père n'était pas d'accord mais je vis bien que du haut de ses trois pommes la fillette ne se laissa pas démonter. Elle voulait venir et je pensais bien qu'elle allait obtenir gain de cause.

Je vis son père craquer lorsqu'elle mentionna sa mère. Même si je ne voulais pas trop y faire attention son visage changea. Je ne pus comprendre pourquoi et ce n'était pour ça que j'étais ici à vrai dire. Il me demanda s'il était possible de m'accompagner pour que Sybille, puisse voir les soins apportés à son petit protégé.

- Bien sûr, si vous avez le temps.

Nous montâmes à bord et nous filâmes tout droit à mon cabinet. En un rien de temps nous y étions. Nous descendîmes et entrâmes dans les lieux. Je m'installais directement dans ma salle de consultations et posais la cage avec Kit à l'intérieur. J'appelai mon assistante et lui fis un rapide topo.

- Ce monsieur et sa fille ont trouvé Kit dans Lazy Park. Il appartient aux Costa. Il a une blessure à la patte avant droite. Ça a l'air superficiel mais bon il faut la soigner et le rendre à ses propriétaires.

Elle acquiesça. J'enfilai mes gants de protection et sortis délicatement Kit de la cage. Je me chargeai de le tenir pendant que Lina soignait sa blessure avec mes indications. Je vis la petite trépignait à côté de nous.

- Il est stressé, c'est pour ça qu'il veut bouger mais il n'a pas je te rassure. Sa blessure n'est pas grave. En un rien de temps, il sera comme neuf et pourra rejoindre son petit frère chez Mr et Mme Costa.

Les manipulations ne durèrent pas longtemps nous lui aplliquâmes un onguent régénérateur et protecteur avant de lui faire un petit bandage.

- Voilà, c'est fini. Si tu veux tu peux le caresser une dernière fois.

Je lui proposais cela avant de le remettre dans sa cage. J'ôtai mes gants puis me mis derrière mon ordinateur pour établir le rapport et faire l'ordonnance.

- Vous saurez retrouvé votre chemin d'ici ou vous voulez que je vous ramène quelque part ?

C'était la moindre des choses après les avoir amenés jusqu'ici.

 


«  Bien sûr, si vous avez le temps. »

J’étais déçue de sa réponse, si elle m’avait dit qu’il était préférable qu’elle se débrouille sans nous, nous serions rentrés et Sybille ne m’en aurait pas voulu. Nous montâmes à bord de son véhicule pour partir en direction du cabinet vétérinaire. La voiture étant absolument inconfortable et le voyage étant assez long, à notre arrivée, je sortis le dos complètement en compote.

« Je vous enverrais la facture de mes scéances d’ostéopathie » lançai je à la véto avec un air de reproche.

Nous entrâmes dans le cabinet et la véto appella son assistante pour lui faire un espèce de topo sur la situation

« Ce monsieur et sa fille ont trouvé Kit dans Lazy Park. Il appartient aux Costa. Il a une blessure à la patte avant droite. Ça a l'air superficiel mais bon il faut la soigner et le rendre à ses propriétaires.
_Bon, vous allez vous grouiller oui ? J’ai pas toute ma soirée, ok ? m’impatientai-je »

L’assistante aquiéça tandis que la véto semblait ne pas m’avoir comprise et enfilait ses gants aussi rapidement qu’un escargot avance.

« Il est stressé, c'est pour ça qu'il veut bouger mais il n'a pas je te rassure. Sa blessure n'est pas grave. En un rien de temps, il sera comme neuf et pourra rejoindre son petit frère chez Mr et Mme Costa.
-Mais peut être que son frère il est pas gentil avec lui et qu’il faut qu’on l’adopte ! suggera Sybille
_ On ne va pas adopter cet alligator Sybille !
_ Mais pourquoi ? »

Tandis que la véto et son assistante se mettaient au travail, je m’agenouillai pour me mettre au même niveau que ma fille.

« Tu te souviens du jour où tu t’étais perdue au Supermarché ? Eh bien, nous aurions été tous malheureux si la dame qui t’avais trouvé pleurer au rayon jouets t’avais adopté. Ici, c’est la même chose, nous ne somme pas la famille de Léon. »

Sybille sembla avoir compris car elle acquiesça d’un signe de tête et ses yeux se tournèrent vers alligator.

«  Voilà, c'est fini. Si tu veux tu peux le caresser une dernière fois. »

Sybille s’éxécuta avec enthousiasme tandis que je me relevai. Mais que cet animal était laid ! Comment des gens pouvaient ils dépenser leur fortune pour une horreur pareille ?  

« Vous saurez retrouver votre chemin d'ici ou vous voulez que je vous ramène quelque part ? »

Je haussai mes sourcils un peu étonné par sa question.

« Vous êtes sérieuses ? Vous voyez bien mes valises, vous entendez mon accent, vous voyez cette ville de merde…Comment diable voulez vous qu’un touriste retrouve son chemin ? »

Elle me regarda fixement en fronçant les sourcils. Que voulait elle donc ? Allait-elle me baffer pour avoir osé insulter sa ville ou bien ne comprenait-elle pas ce que je voulais dire ? Il était aussi probable qu’elle me prenne pour un débile profond vu l’air supérieur qu’elle avait eu plus tôt dans le parc ! Impatient, je continuai ma réponse.

« Donnez moi de quoi rentrer, appelez un taxi, passez moi un plan,  ou ramenez nous dans une voiture plus confortable que la votre. Il est hors de question que je remonte dans votre poubelle cabossée ! »

Je m’étirai le dos en insistant bien sur le fait que j’avais mal au dos.

 

Je proposais de les ramener, me doutant qu'ils n'étaient pas du coin. Puis la pluie tombait de plus belle alors je ne me voyais pas les laisser comme ça dehors avec leurs bagages. L'homme que j'avais en face de moi me répondit sèchement. Je soufflais lentement intérieurement.

Allez on va mettre ça sur le compte du jet-lag, de la fatigue... soyons zen !

Je n'eus pas le temps de répondre qu'il ajouta que je devais appeler un taxi ou chercher une autre voiture que la mienne pour le ramener.

Bah voyons ! Sois gentille avec les autres voilà ce que ça te coûte !

- Là non je n'ai pas d'autre véhicule pour Monsieur je vous appelle un taxi et ensuite ...

Je faisais des gestes de la main. Je savais pas quoi dire de plus.

Et ensuite bon vent !

Voilà ce que j'avais envie de lui dire. J'appelais un taxi pour qu'il l'emmène loin et que je puisse ramener ensuite Kit à ses propriétaires. Ils m'avaient bien dit que je pouvais venir chez eux a n'importe quelle heure et meme en pleine nuit s'il le fallait. Ils avaient tellement eu peur de perdre leur petit protégé qu'ils voulaient le revoir au plus vite, ce que je comprenais parfaitement.

Le taxi arriva enfin au bout de longues minutes d'attente.

- Voilà votre taxi Monsieur. Bonne fin de soirée. Au revoir Sybille.

Je les laissais partir puis m'organisais pour ramener mon petit patient chez lui. Une fois cette chose faite je rentrais enfin chez moi épuisée par ces émotions.

 

- Là non je n'ai pas d'autre véhicule pour Monsieur je vous appelle un taxi et ensuite ...

Je fis une moue. A tous les coups, j'allais tomber sur un chauffeur incapable de m'emmener à destination ! La pluie n'avait pas cessée et je n'avais aucune envie de me coltiner une nouvelle fois ce parc de malheurs à traverser ! 

Alors que j'attendais mon véhicule en faisant preuve d'une grande patience, Sybille observait les animaux qui étaient en pension chez la vétérinaire. En la voyant s'extasier devant un espèce de Ouistiti, je priai de tout mon coeur qu'elle ne me demande pas de lui en offrir un. 

Par la baie vitrée, j'apperçu un taxi s'avancer dans la cours du cabinet. Comme si j'étais aveugle, la Cavendish vint à ma rencontre. 

" Voilà votre taxi Monsieur, m'informa-t-elle.  Bonne fin de soirée. Au revoir Sybille.
_ Ouais bah...j'espère jamais vous revoir ! fis je en prenant mes valises. " 

Je m'avançais vers la sortie en faisant signe à ma fille de me suivre vers le taxi. Tandis que j'ouvrai la porte, j'observai Sybille serrer les jambes de la véto. 

"Merci Madame d'avoir sauver mon ami ! Désolée de ne pas avoir été gentille avec vous, dit elle. " 

Puis enfin, nous montâmes dans le taxi  et je constatai avec plaisir que le chauffeur était également britannique. Lorsque je lui demandais s'il parviendrait à nous déposer à destination malgré les travaux sur notre rue, le chauffeur nous expliqua qu'il connaissait une bipasse et qu'il pourrait nous déposer sur une petite rue perpendiculaire non loin de notre immeuble. 

Comme si pour lui le fait que l'on soit du même pays que lui faisait de nous ses amis, il se mit à nous raconter sa vie. Il s'était installé à Miami pour vivre auprès de son amant. L'aveux se son homosexualité me donna des frissons dans le dos. Ces gens là s'affichaient vraiment comme si de rien n'était et cela me dégouttait. 

Au bout d'une vingtaines de minutes de taxi et deux minutes de marche, nous arrivâmes enfin à notre appartement. Une fois nos valises défaites et nos marques prises, Sybille s'endormit rapidement sur son nouveau lit et je m’assoupis à mon tour sur un fauteuil.