❝ Chris & Ethan❞
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Si je devrais donner un mot pour me décrire ce jour là, ce serait « fatigué ». J’étais fatigué par cette ville bruyante. Fatigué par ces gens. Fatigué par cet accent. Fatigué par cette affaire de divorce international. Fatigué par ma fille. Fatigué par ma propre existence. Fatigué par ma mission.
Ou alors perdu. L’intérieur de ma tête ressemblait à une espèce de labyrinthe ou se succédaient des choix, des regrets et des joies. En cet instant, j’étais à un carrefour. L’un des chemins menait à la famille d’Abby et Sybille. Il me disait « Viens par ici, respecte les dernières volontés de ta femme ». Mais un autre me disait « Tu n’as pas besoins d’eux », « C’était les mots d’une mourante, sinon, pourquoi ne les a-t-elle pas présentés avant ? » « Que se passera-t-il s’ils veulent avoir un droit de garde sur ta fille ? ».
Disons que j’étais fatirdu. Ou alors pedugué ? J’avais donc un grand besoin de me vider la tête. Il fallait que ce labyrinthe se transforme en une route parfaitement tracée. Pour cela, j’avais décidé de sortir boire un coup dans un bar quelconque de la ville et faire garder Sybille par la voisine du dessus : Régine. Il s’agissait d’une vieille fille qui ressemblait à une sorcière repoussante. Mais en réalité, elle aimait les enfants et les enfants l’aimaient.
En arpentant les rues de Miami, je trouvais un bar qui me semblait convenable « The Seven devils bar ». Un nom qui correspondait à tous mes démons intérieurs. A l’intérieur, il y avait du monde, comme pour me montrer que ce bar n’était pas trop nul. Mais pas une immense foule qui me ferait sortir.
Lorsqu’un afro américain se leva de l’un des tabourets du bar, j’en profitais pour prendre sa place. Le type se mit alors à me parler, comme si j’étais son meilleur ami.
«
Eh p’tit, tu sais que...tu sais que c’est la place des vainqueur ici ! Tu sais que c’est l’un des derniers bars où Bob Marley a prit une cuite ! Ce tabouret est une légende»
Pour toute réponse, je fronçais les sourcils. Il avait l’air d complètement délirer. Vu son énorme ventre, il avait sûrement bu u fût de bière entier.
«
Ne lave plus jamais ton pantalon mon petit ! Il vaut des milliards maintenant ! »
Cette fois ci, je lui répondis.
«
Bon, que les choses soient claires mon gros. J’en ai rien à battre de Bob Marley ! Mon pantalon je vais le laver, et plutôt deux fois qu’une ! Parce qu’après Bob Marley, il y a quelqu’un d’autre qui c’est assis sur ce putin de tabouret ! Et il est hors de question que je garde sa présence dans mes fringues !! _ Ah oui ? Qui ça ? demanda-t-il les yeux vitreux. _ Toi espèce de gros lard puant ! Maintenant, dégage et laisse-moi me bourrer la gueule. _ Comme tu veux mon petit. Mais un jour tu regretteras de ne pas avoir écouté le vieux lard puant ! »
Une fois qu’il eut quitté le bar, je soupirai et je commandais un verre au barman.
« Un Whisky pur ».Le gars revint rapidement avec un verre remplit du magnifique liquide ambré. Mais lorsqu’il rencontra mes lèvres, je le déposais brusquement sur le bar.
«
C’est quoi cette merde ? _ Euh...du bourbon ! _ Ah et tu crois que je vais boire vos merdes américaines ! Servez-moi du whisky britannique ! Du vrai whisky et pas cette pisse ! _ Euh…j’ai du Penderyn tourbé. C’est gallois. _ Parfait ! »
Le barman se pencha pour partir à la recherche de sa bouteille. J’en profitais pour m’adresser à mon voisin d comptoir qui me regardait avec amusement.
«
Qu’est ce que tu me veux toi ? Tu veux ma photo dédicacée ? »